Déportation des peuples en URSS
De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
La déportation des peuples en URSS est une des formes de répression politique en URSS[1]. Les particularités de ces déportations étaient, d'une part, l'absence fréquente de procédure judiciaire (parfois des procédures expéditives et, pour les responsables politiques, des procès pour trahison à grand spectacle étaient tenus, après d'invraisemblables aveux obtenus par la torture) et d'autre part leur caractère aléatoire : elles pouvaient toucher aussi bien des personnes accusées d'actions concrètes, supposées hostiles mais de manière absurde (par exemple, accusées de « complot antisoviétique » pour avoir fourni comme papier-toilette des pages de journal comportant des photos de Staline ou d'autres dirigeants), que des groupes de personnes préalablement définis comme « nuisibles » ou « ennemis » (sur divers critères : sociaux, économiques, ethniques ou religieux)[2].
Les citoyens concernés étaient déportés par familles en wagons à bestiaux, puis à pied vers des lieux géographiques éloignés, souvent dans un environnement dangereux, soit comme détenus au Goulag (dans ce cas hommes, femmes et enfants étaient séparés), soit en assignation à résidence (les familles pouvaient alors se maintenir)[3]. L'objectif de ces déportations était quadruple : terroriser les citoyens et s'assurer ainsi de leur obéissance ; éloigner les réfractaires, contestataires, dissidents et leurs proches ; peupler des régions éloignées, désertiques ou glacées où même des salaires élevés ne motivaient pas suffisamment de citoyens volontaires, et assurer une main d'œuvre à faible longévité et rendement, mais presque gratuite et facile à renouveler, pour les grands travaux d'infrastructures de ces régions isolées[4].