Emmanuel Macron
25e président de la République française / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Emmanuel Macron ([ɛmanɥɛl makʁɔ̃][alpha 5] Écouter), né le à Amiens (Somme), est un homme d'État français, vingt-cinquième président de la République française, élu en 2017 et réélu en 2022 pour un second quinquennat, après avoir été un haut fonctionnaire et un banquier d'affaires.
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Sorti de l'École nationale d'administration en 2004, il devient inspecteur des finances. En 2007, il est nommé rapporteur adjoint de la commission pour la libération de la croissance française (« commission Attali »). L'année suivante, il rejoint la banque d'affaires Rothschild & Cie, dont il devient associé-gérant en 2010.
Proche du Mouvement des citoyens (MDC) puis membre du Parti socialiste (PS) de 2006 à 2009, il participe à la campagne électorale de François Hollande pour l'élection présidentielle de 2012, qui le nomme après sa victoire secrétaire général adjoint de son cabinet. En 2014, alors encore inconnu du grand public, mais réputé pour sa ligne sociale-libérale, Emmanuel Macron est nommé ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique ; en 2015, il fait adopter une loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite « loi Macron ». Sa notoriété s'accroît alors qu'il prend progressivement ses distances avec François Hollande.
En 2016, il fonde et prend la présidence de son propre mouvement politique, baptisé En marche (EM), et démissionne du second gouvernement Manuel Valls. Il adopte un positionnement qu’il présente en dehors du clivage gauche-droite et se présente à l'élection présidentielle de 2017. Il l'emporte au second tour, bénéficiant d'un « front républicain » face à la candidate du Front national, Marine Le Pen. À 39 ans, il devient le plus jeune président français de l'histoire et le plus jeune dirigeant du G20 du moment.
Son premier mandat est marqué par une réforme du Code du travail, une loi de réforme de la SNCF, l'affaire Benalla, l'affaire McKinsey, la révélation de conflits d'intérêts via les Uber Files, le mouvement des Gilets jaunes et le grand débat national qui s'ensuit, ainsi que par un premier projet contesté de réforme des retraites, la mise en place d'une convention citoyenne pour le climat, la pandémie de Covid-19, puis la crise provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie alors que la France vient de prendre la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne.
Candidat à sa réélection lors de l'élection présidentielle de 2022, il affronte une nouvelle fois au second tour Marine Le Pen face à qui il l'emporte grâce à un nouveau barrage républicain, toutefois plus faible que lors de leur précédent duel. Son second mandat commence par l'obtention d'une majorité relative aux élections législatives, une crise énergétique mondiale liée au conflit en Ukraine, une réforme des retraites reculant notamment l'âge du départ à 64 ans, adoptée sans vote de l'Assemblée nationale et très fortement contestée, et des émeutes urbaines à l'été 2023.
Origines
Emmanuel Jean-Michel Frédéric Macron est le fils de Jean-Michel Macron, né en 1950, médecin, professeur de neurologie au CHU d'Amiens[3] et responsable d'enseignement à la faculté de médecine de cette même ville[4], et de Françoise Noguès, médecin-conseil à la Sécurité sociale[5]. Leur premier enfant meurt à la naissance[6]. Ils ont ensuite trois enfants : Emmanuel, Laurent (né en 1979, radiologue, marié à Sabine Aimot, gynécologue-obstétricienne) et Estelle (née en 1982, néphrologue, mariée à Carl Franjou, ingénieur)[7]. Après avoir divorcé en 2010, Jean-Michel Macron épouse Hélène Joly, psychiatre au CHS Pinel-Dury[8].
La famille Macron est originaire du village d'Authie, dans la Somme. Jean-Louis Beaucarnot écrit que cette famille a des origines modestes et rurales, avec plusieurs générations d'artisans ; il remonte la généalogie du président de la République à Philippe Macron, fils de François Macron et de Catherine Authy, né en 1625 et qui exerce la profession de laboureur[9].
Son arrière-grand-père, Henri Macron, ingénieur voyer, fut maire de la commune de 1953 à 1964[10]. Ses grands-parents paternels sont André Macron, qui était cadre (chef de district) à la SNCF[11], et Jacqueline Robertson, fille de Suzanne Leblond, native d'Amiens, et du Britannique George Robertson, venu de Bristol pour combattre durant la Première Guerre mondiale et héros de la bataille de la Somme. George Robertson divorce en 1928, puis rentre à Londres, où il se remarie, en 1936[12]. Ses grands-parents maternels, Jean Noguès et Germaine Arribet sont originaires de Bagnères-de-Bigorre[13]. Il est également un lointain cousin de l'animateur Sébastien Cauet[14].
Emmanuel Macron explique sa passion pour les lettres et son engagement à gauche par l'influence de sa grand-mère maternelle Germaine Noguès, une professeure de géographie puis directrice d'école[15], qui s'est élevée grâce à l'instruction républicaine[15] et qu'il surnomme affectueusement « Manette »[15],[16].
À l’âge de 12 ans, il demande à être baptisé contre l’avis de son père en déclarant : « Je suis allé tout seul à l’église. Ce fut le début d’une période mystique qui a duré plusieurs années. Après quoi, je me suis éloigné de la religion[17]. » Par la suite, il est scolarisé au lycée jésuite de La Providence, à Amiens[18]. À l’âge adulte, il se définit comme agnostique[18] tout en déclarant : « Aujourd'hui, j'ai une réflexion permanente sur la nature de ma propre foi. Mon rapport à la spiritualité continue de nourrir ma pensée mais je n'en fais pas un élément de revendication[19]. »
Formation
De la sixième à la première, Emmanuel Macron est scolarisé au lycée La Providence, un établissement privé catholique d'Amiens fondé par la congrégation des jésuites. Il obtient une « mention régionale » au concours général de français en 1994, alors qu'il est élève en classe de première[20],[21],[22]. Il termine ses études secondaires au lycée Henri-IV, à Paris, où ses parents l'envoient pour l'éloigner de Brigitte Trogneux, sa professeur de théâtre avec laquelle il a une relation. Il réécrit avec elle la pièce de théâtre de l'auteur italien Eduardo De Filippo L'Art de la comédie[23],[24]. Il obtient le baccalauréat scientifique avec la mention « très bien » en 1995[25].
Admis en hypokhâgne et khâgne B/L au lycée Henri-IV, il échoue à deux reprises à l'écrit du concours d'entrée de l'École normale supérieure (ENS)[22],[26].
Il intègre l'Institut d'études politiques de Paris en 1998[27]. D'abord étudiant au sein de la section « Internationale », il se réoriente en troisième année au sein de la section « Service public ». Il sort diplômé de Sciences Po en 2001[28]. Il suit en parallèle un cursus en philosophie à l'université Paris-Nanterre et y obtient successivement une maîtrise en 2000 et un DEA en 2001[29] ; ses mémoires d'études sont dédiés à des penseurs politiques[28] : Machiavel[30] et Hegel[31].
De 1999 à 2001, il est assistant éditorial pour le livre La Mémoire, l'histoire, l'oubli du philosophe Paul Ricœur, qui recherchait un archiviste[26],[32],[33]. Il devient membre du comité de rédaction de la revue Esprit[34]. Certains observateurs mettront en avant l'influence de Paul Ricœur dans les modes de raisonnement d'Emmanuel Macron[35],[36].
Emmanuel Macron n'effectue pas son service national en raison de la poursuite de ses études supérieures, qui reportent sa date d'incorporation. Né en décembre 1977, il appartenait aux dernières classes d'âge encore soumises à l'obligation de la conscription. Celle-ci a, en effet, été suspendue en 1996 pour « tous les Français nés après le ». Les derniers appelés (environ 4 380) ont quitté leur caserne en novembre 2001[37].
Il poursuit ses études à l'ENA à Strasbourg dans la promotion Léopold-Sédar-Senghor (2002-2004)[38] de laquelle il sort classé 5e[39]. Mais comme l'un des sujets de l'examen final avait déjà été abordé par certains élèves, le Conseil d'État annule le classement final de cette promotion, un recours[40] ayant été déposé par 75 élèves, dont Emmanuel Macron[41],[42]. Pour la première fois depuis la création de l'ENA, une promotion sort donc sans classement final[43], mais cette décision n'aura d'influence ni sur l'affectation d'Emmanuel Macron à l'Inspection des finances[44] ni sur les autres élèves de la promotion[41]. Il fait partie des étudiants militant pour le choix de Senghor comme nom de promotion[45]. À l'ENA, il effectue un stage de six mois à l'ambassade de France à Abuja au Nigeria[45],[46], puis un autre à la préfecture de l'Oise[47].
En 2007, il bénéficie du German Marshall Fund, qui lui permet de découvrir les États-Unis, pays où il effectuera par la suite un stage pour la banque Rothschild[48].
Des éléments de sa biographie publiés dans les médias font l'objet d'incertitudes et de contradictions[49]. Ainsi, Emmanuel Macron semble avoir entretenu pendant un certain temps l'ambiguïté sur son prétendu passage par l'École normale supérieure[50]. Par ailleurs, il indique avoir réalisé un mémoire sur l'intérêt général, en rapport avec la philosophie du droit de Hegel, sous la direction d'Étienne Balibar, mais ce dernier déclare ne pas avoir de souvenir ni de trace de cet épisode[51],[33], précisant : « Peut-être s'agit-il d'une censure inconsciente, je ne sais pas »[52]. Selon l'historien François Dosse, « dans la mesure où Balibar ne semble pas véritablement atteint par quelque pathologie mémorielle, un tel déni du réel relève bien chez lui d'une démarche volontaire de ne pas se retrouver lié au nom d'Emmanuel Macron »[53].
Vie privée
Le , au Touquet, où il réside[54], Emmanuel Macron épouse Brigitte Trogneux[55],[56], avec pour témoins le professeur d'économie Marc Ferracci et l'homme d'affaires Henry Hermand[57],[58].
Brigitte Trogneux est une professeur de lettres classiques de vingt-quatre ans son aînée[59], qui a eu trois enfants d'une union précédente avec André-Louis Auzière (dont elle est séparée depuis 1994 et divorcée depuis 2006)[60]. Emmanuel Macron l'a rencontrée en 1993, au cours d'un atelier de théâtre qu'elle animait dans son lycée, alors qu'il était âgé de quatorze à quinze ans et en classe de seconde[61],[62],[63].
Il pratique le piano, qu'il a étudié pendant dix ans au conservatoire d'Amiens et dont il a obtenu un troisième prix[3],[64],[65], le ski[66] et le tennis[67]. Il a pratiqué la boxe française[32] et le football (il apprécie l'Olympique de Marseille) et suit le Tour de France cycliste[67].
En ce qui concerne ses goûts culturels, il apprécie beaucoup le film Les Tontons flingueurs ainsi que les écrivains André Gide — dont l'ouvrage Les Nourritures terrestres est présent dans son portrait officiel[68] —, Stendhal, Albert Camus, Arthur Rimbaud, René Char[69]. Ses chanteurs préférés sont Léo Ferré, Johnny Hallyday et Charles Aznavour[69]. Selon le sociologue Philippe Coulangeon, il y a chez Emmanuel Macron un « hyperconformisme mâtiné d’un peu de transgression et d’une certaine bienveillance à l’égard de la culture de masse »[70].
Inspecteur des finances
En 2004, à l'issue de ses études à l'ENA, il intègre le corps de l'Inspection générale des finances (IGF)[44],[71]. Emmanuel Macron devient l'un des protégés de Jean-Pierre Jouyet qui dirige alors l'IGF[72]. Il participe notamment à des missions sur la « valorisation de la recherche »[73],[74], la « fraude aux prélèvements obligatoires et son contrôle »[75] et « la répartition des prélèvements obligatoires entre générations et la question de l'équité intergénérationnelle »[76]. Alors qu'il est inspecteur des finances, Macron enseigne l'économie[77] durant l'été à la « prep'ENA » du groupe privé IPESUP[78],[79],[80]. Il enseigne également au sein de la classe préparatoires aux concours de la haute fonction publique de l'Institut d'études politiques de Paris, où il est chargé d'un cours de culture générale[77],[81].
Laurence Parisot lui propose en 2006, le poste de directeur général du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), qu'elle préside, mais Emmanuel Macron décline l'offre, tout en restant en étroit contact avec celle-ci[82].
En août 2007, il est nommé rapporteur adjoint de la commission pour la libération de la croissance française (« commission Attali »)[83]. En mars 2010, il est nommé par décret membre de cette commission[84]. Il y rencontre notamment Peter Brabeck, alors PDG de Nestlé, contact qui lui a permis chez Rothschild & Cie de conseiller le rachat par Nestlé de la filiale de lait infantile de Pfizer en 2012[85].
Emmanuel Macron est co-rapporteur de la commission sur les professions du droit en 2008[86].
Il démissionne de l'Inspection des finances en 2016. En tant qu'énarque, il devait dix ans de services à l'État ; n'en ayant effectué que six (ses deux ans comme ministre n'étant pas comptés), il doit s'acquitter de la somme de 54 000 euros[87].
Banquier d'affaires
En septembre 2008, il se met en disponibilité de la fonction publique et devient banquier d'affaires chez Rothschild & Cie[88],[89]. Recruté par François Henrot sur recommandation de Jacques Attali, Serge Weinberg (président du conseil d'administration d'Accor) et Xavier Fontanet (PDG d'Essilor International), il indique que l'échec de son militantisme local dans le Pas-de-Calais, où il n'a pu obtenir une investiture socialiste, et l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, l'a poussé vers cette activité[32]. À cette époque, il a déjà pour ambition de devenir président de la République, mais, en s'engageant dans le privé, il suit les conseils d'Alain Minc, qui estime qu'il est préférable d'être fortuné pour faire de la politique[90]. L'un de ses premiers dossiers est le rachat de Cofidis, spécialiste du crédit à la consommation, par le Crédit mutuel[85].
En 2010, sous le mandat du président Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron offre son aide bénévole à la « Société des rédacteurs du Monde » (SRM), dans le contexte de la revente du journal Le Monde. Mais il est aussi en relation secrète avec Alain Minc, alors que celui-ci soutient une offre Perdriel-Prisa-Orange, et alors que cette offre paraissait à la SRM « particulièrement dangereuse »[91]. Découvert de manière rocambolesque par Adrien de Tricornot[92], il doit renoncer à ce double jeu[92],[93], révélateur de sa stratégie médiatique, selon les analyses de Laurent Mauduit et Julia Cagé, fin 2021 sur Off-investigation[92].
Il est promu, fin 2010, associé au sein de la banque, après avoir travaillé sur la recapitalisation du journal Le Monde et sur le rachat par Atos de Siemens IT Solutions and Services[94]. À l'âge de 33 ans seulement, Emmanuel Macron bat ainsi le record de jeunesse d'âge de Grégoire Chertok. Cette ascension rapide apparaît étonnante à certains commentateurs[90].
En , il conseille Philippe Tillous-Borde, le PDG de Sofiprotéol qui prend 41 % du capital de Lesieur Cristal[86].
La même année, il est nommé gérant et dirige l'une des plus grosses négociations de l'année, le rachat par Nestlé de la filiale « laits pour bébé » de Pfizer[85]. Cette transaction, évaluée à plus de neuf milliards d'euros, lui permet de devenir millionnaire[62],[89]. François Henrot dira de lui qu'« il aurait été, s'il était resté dans le métier, un des meilleurs en France, sans doute même en Europe »[88]. L'expression « Mozart de la finance », parfois utilisée, est cependant critiquée par certains observateurs[85]. La journaliste Martine Orange, auteur de Rothschild, une banque au pouvoir, indique qu'Emmanuel Macron avait été recruté pour son carnet d'adresses[90].
Entre , date de sa nomination comme associé-gérant, et , celle de son arrivée à l'Élysée comme secrétaire général adjoint, Emmanuel Macron indique avoir gagné 2 millions d'euros brut[95]. Selon ses déclarations de revenus et de patrimoine faites à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, il a gagné plus de 2,5 millions d'euros bruts entre 2009 et 2013.