Front républicain (Ve République)
rassemblement de partis politiques de bords différents, lors d'une élection, contre un parti ou un mouvement politique jugé problématique pour la république / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Front républicain (Ve République)?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Sous la Cinquième République française, la notion de « front républicain » est le rassemblement, lors d'une élection, de plusieurs partis politiques de la droite et de la gauche contre le Front national (FN), devenu Rassemblement national en 2018, considéré par ceux-ci comme un parti opposé au régime républicain.
Vous lisez un « bon article » labellisé en 2014.
Pour les articles homonymes, voir Front républicain.
Ce concept tire ses origines de diverses coalitions ou stratégies ayant visé à défendre le régime républicain et à faire barrage à l'extrême droite depuis la Troisième République : la plus citée est celle, homonyme, du Front républicain de 1956.
Le front républicain est diversement appliqué depuis l'émergence électorale du FN dans les années 1980 et davantage ancré à gauche qu'à droite, la droite de gouvernement ayant parfois passé des alliances locales avec l'extrême droite. La droite justifie notamment sa stratégie face au FN en invoquant les alliances des socialistes et des communistes. Le second tour de l'élection présidentielle de 2002 est considéré comme le point culminant de la stratégie de front républicain.
Son efficacité et sa légitimité sont régulièrement contestées, en particulier depuis le regain électoral du FN à l'orée des années 2010. De nombreux acteurs et observateurs politiques ont conclu à sa « mort » après l'adoption par l'UMP de la doctrine dite du « ni-ni » (ni PS, ni FN) en 2011.
L'expression désigne le rassemblement, lors d'une élection, de partis politiques de droite et de gauche au second tour ou lors de l'élection des exécutifs pour faire barrage à une victoire du Front national (FN)[1], considéré dans cette configuration comme un parti d'opposition au régime républicain[2]. On parle aussi d'« arc républicain »[3],[4] ou de « pacte républicain »[5],[6],[7].
Pour le chercheur Joël Gombin, la notion de front républicain « n’a pas de valeur analytique ou scientifique réelle »[2] et comporte une ambiguïté en ce « qu'elle mobilise l'imaginaire des « valeurs de la République », c'est-à-dire un référent d'ordre moral, là où en réalité les positions adoptées sont ajustées aux intérêts politiques de ceux qui les prennent. Ceux-ci sont de deux ordres : le strict bénéfice électoral, d'une part ; les enjeux internes des formations, d'autre part »[8].
Le linguiste Philippe Blanchet estime que le front républicain est « un des fréquents usages détournés de la notion de république dans le discours médiatique et politique français » et que l'appellation de « front des droits humains » ou « front humaniste » aurait beaucoup plus de sens face au programme attentatoire aux droits humains du Front national »[9].
La question de l'adhésion du FN au régime républicain ne fait pas l'unanimité parmi les universitaires ; certains d'entre eux contestent la consistance même du concept de régime républicain[2],[10],[11],[12],[13],[14],[15],[16].
La stratégie voisine dite du « cordon sanitaire » ou de la « digue républicaine »[17],[18],[19] « consiste à refuser l'inclusion des partis d'extrême droite dans les majorités de gouvernement local, régional et national ainsi qu'à ne pas appeler ses électeurs à reporter leurs voix » sur le FN, d'après la définition de Jean-Yves Camus[20]. Selon Eugénie Bastié, « l'expression « cordon sanitaire » vient des Pays-Bas : elle désigne la politique mise en place à la fin des années 1980 pour exclure de toute coalition électorale les partis d'extrême droite »[21]. L'universitaire Pierre Ecuvillon souligne qu'elle est issue du vocabulaire de la médecine, domaine dans lequel il « désigne, spécifiquement dans les cas d'épidémie, un espace qui limite voire empêche les accès à une zone contaminée » : il en déduit que cette formule « désigne la configuration politique idéale à l'intérieur de laquelle le FN n'est pas seulement tenu à distance mais où il appartient également à un ordre de réalité différent »[22].