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acteur français (1884-1939) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Georges Pitoëff, né le à Tiflis (actuelle Tbilissi) et mort le à Genève (Bellevue), est un acteur et metteur en scène de théâtre français d'origine arménienne. Il est également traducteur et décorateur. Il est l'un des quatre fondateurs de l'association le Cartel des quatre, créée en 1927.
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Cimetière de Genthod (d) |
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Svetlana Pitoëff (d) Sacha Pitoëff Aniouta Pitoëff (d) |
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La Puissance des Ténèbres (d) |
Georges Pitoëff était issu d'une riche famille de marchands anoblis. Son père, Ivan, dirigeait le théâtre de la ville où il était aussi metteur en scène et décorateur. Les enfants Pitoëff eurent une nurse allemande et une nurse française.
Georges part à dix-huit ans à Moscou pour faire des études, mais le théâtre l'attire. Il travaille un moment avec Stanislavski qui prône un théâtre « vrai » ; Pitoëff, après de longues discussions avec le maître, préfère un « théâtre qui donne accès au royaume du rêve ». Il débute en 1912 à Saint-Pétersbourg puis part en tournée dans la Russie profonde, où il joue Ibsen, Shakespeare, Molière, Musset, etc.
Après la mort de sa mère fin 1913, il part à Paris avec son père.
Il y monte des spectacles de bienfaisance pour les exilés russes et il y fait la rencontre de Louis Delluc. Il s'installe à Genève dans une petite salle à Plainpalais où Louis Delluc continue de lui confier certaines de ses nouvelles œuvres à monter.
En octobre 1918, il fonde sa première compagnie qui, un an plus tard, prend le nom de Théâtre Pitoëff. Il la dissout en 1922 mais Evséef, Jean Hort, Héléna Manson, Alfred Penay, Eugène Ponti, Alice Reichen, Michel Simon, Nora Sylvère sont à nouveau engagés. L'année suivante, Antonin Artaud, Ève Casalis, Maxime Fabert, Jim Gerald, Marcel Herrand, Mademoiselle Grinewski, Paulette Pax, Léo Peltier, Georges de Vos, rejoignent sa nouvelle compagnie tandis que Michel Simon la quitte.
En 1919, 1920, la compagnie effectue des tournées à Paris au Théâtre des Arts, mais aussi en 1921 au Théâtre Moncey et au Théâtre du Vieux-Colombier.
Ils quittent définitivement la ville de Genève en janvier 1922 pour travailler à Paris avec Jacques Hébertot à la Comédie des Champs-Élysées.
D'octobre 1924 à juillet 1927, il rejoint le Théâtre des Arts sous la direction de Rodolphe Darzens. Après une tournée en Europe en 1926, il rejoint pour un an le Théâtre des Mathurins dirigé par René Saunier. Il retourne en octobre 1928 au Théâtre des Arts jusqu'en juillet 1931. Ensuite il s'installe au Théâtre Albert 1er, puis dirige le Théâtre de l'Avenue de février 1932 à mai 1933. Enfin, en octobre 1934, il rejoint et dirige le Théâtre des Mathurins. La compagnie Pitoëff est alors renforcée par les comédiens Émile Drain, Mady Berry, Michel François, Marcelle Géniat, François Simon (fils de Michel Simon) et France Ellys[1].
Il rencontre à Paris l'actrice Ludmila Smanova qu'il épouse le , avec laquelle il a sept enfants : Nadejda (Nadia), professeure de français à Honolulu, Svetlana, comédienne puis professeure d'histoire du théâtre à Pondichéry, Alexandre (Sacha), comédien et metteur en scène de théâtre, Ludmila, Varvara, Georges, journaliste à la télévision, et Anna (Aniouta), épouse du reporter Michel Desjardins[2],[3].
Georges Pitoëff meurt en septembre 1939 dans la maison de la comédienne Nora Sylvère à Genève, ayant annoncé : « Je vais mourir aujourd'hui »[4].
Il exerçait de nombreuses professions à la fois, étant acteur, metteur en scène, décorateur, traducteur, chef d'une entreprise de vingt-trois salariés (effectif de la troupe d'acteurs en 1922), et aussi père de sept enfants. Seules la musique et la gestion financière lui échappaient.
Rigoureux et passionné, son activité était incessante. À titre d'exemple voici ce que fut l'activité de la troupe début 1922 :
Cette activité fébrile était facilitée par l'utilisation de décors sommaires (qui étaient presque une absence de décors) et d'éclairages rudimentaires. Avant tout, Georges Pitoëff voulait créer, quitte à interrompre un spectacle qui faisait recette – ce qui, joint à des dépenses non toujours contrôlées, expliquait des finances chroniquement problématiques.
Il sut monter des spectacles mémorables avec des moyens réduits. Deux exemples :
Pour Hamlet il imagina un décor unique avec des panneaux qui permettaient de définir 27 lieux différents ; mais, toujours soucieux de perfection, lors d'une reprise de la pièce, il supprima les panneaux et revint à un décor unique.
Le répertoire était très ouvert aux auteurs étrangers : Tchekhov, Shaw, Ferenc Molnár, Tagore, Pirandello, Synge, Tolstoï, Shakespeare - mais aussi Anouilh (alors débutant), Duhamel, Claudel, ou encore Maeterlinck. Il créa 210 pièces entre 1915 et 1939.
Georges Pitoëff n'est apparu qu'à deux reprises au cinéma ; il tient notamment, aux côtés de Pierre Richard-Willm, l'un des rôles principaux du film Le Grand Jeu, de Jacques Feyder. Marcel Carné, assistant de Jacques Feyder sur ce film, a raconté dans ses souvenirs que le tournage fut très difficile pour Pitoëff, qui souffrait d'une forte myopie. S'il pouvait évoluer sans lunettes sur une scène de théâtre, dans des spectacles dont il maîtrisait les moindres détails de la mise en scène, il était par contre quasiment incapable de se repérer sur un plateau de cinéma[5].
Dans le domaine de la traduction, il exécuta notamment celle du Roméo et Juliette de William Shakespeare avec Pierre Jean Jouve, que ce dernier remania en 1955.
De toutes ces créations il ne reste aujourd'hui que peu de choses : des témoignages, des maquettes de décor, des indications de mise en scène, quelques photos. Mais aucun documentaire n'a permis de les voir. Par contre, deux films courts de Emil-Edwin Reinert et de Jacques Feyder restituent l'acteur.
En 1939, le Conseil municipal de la Ville de Genève décide que la salle de théâtre de la Salle communale de Plainpalais s'appellera « Salle Pitoëff »[9].
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