Limoges
ville et commune française (chef-lieu du département de la Haute-Vienne en Nouvelle-Aquitaine) / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Limoges (en occitan : Limòtges) est une commune en Nouvelle-Aquitaine située dans le Grand Sud-Ouest de la France, préfecture du département de la Haute-Vienne, capitale de la province historique du Limousin, et chef-lieu de l'ancienne région administrative du même nom avant 2016.
Fondée ex nihilo vers l'an 10 avant notre ère par l'Empire romain comme nouvelle capitale pour les Lémovices, sous le nom d'Augustoritum[Note 1], elle devient une des cités gallo-romaines les plus importantes à cette époque. Au déclin de l'Empire, au Moyen Âge, elle prend le nom du peuple celto-gaulois qui a constitué sa région, le Limousin ; elle est une grande ville, fortement marquée par le rayonnement culturel de l’abbaye Saint-Martial, au sein du duché d'Aquitaine dont les ducs sont investis et couronnés dans cette ville. Dès le XIIe siècle, ses émaux sont exportés dans l'ensemble du monde chrétien. En 1768, la découverte d'un gisement de kaolin dans la région de Saint-Yrieix-la-Perche[1] permet le développement de l'industrie de la porcelaine de Limoges qui fera sa renommée mondiale. Celle qui reste attachée à ses ostensions, fut pourtant parfois surnommée « la ville rouge » ou « la Rome du socialisme » du fait de sa tradition de vote à gauche et des événements ouvriers qu’elle connut du XIXe jusqu'au début du XXe siècle.
Depuis les années 1990, la ville est aussi associée à son club de basket-ball, le Limoges CSP, plusieurs fois champion de France et champion d'Europe en 1993. Il évolue en première division professionnelle et demeure toujours le club ayant l'un des plus importants palmarès français et européens. Le Limoges CSP apporte à la ville une renommée internationale par ses parcours européens et l'ambiance souvent « chaude » de sa salle mythique du palais des sports de Beaublanc.
Du fait de sa politique patrimoniale, la ville possède le label « Ville d’art et d’histoire » depuis 2008.
Deuxième commune la plus peuplée de la région Nouvelle-Aquitaine après Bordeaux, ville universitaire, troisième régionale par son importance après Poitiers mais avant Pau et La Rochelle, centre administratif et de services intermédiaires doté de tous les équipements d'une métropole régionale, son aire urbaine rassemble 283 557 habitants en 2016[2], ce qui en fait la sixième du Grand Sud-Ouest après Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Perpignan et Bayonne et la 38e en France[3]. Enfin, la capitale limousine est la 29e commune la plus peuplée en France.
Ville de tradition bouchère, siège d'un des leaders mondiaux des équipements électriques pour le bâtiment, elle est également bien positionnée dans l'industrie du luxe, avec des manufactures de chaussures, de vêtements ou d’accessoires de moque réputés dans le monde entier. Connue et reconnue en tant que « capitale des arts du feu » en raison de l’implantation toujours présente des grandes maisons de porcelaine, de ses ateliers d'art travaillant l’émail ou les vitraux mais aussi en raison du développement de son pôle de compétitivité spécialisé dans la céramique technique et industrielle. Cette spécificité lui a valu d'intégrer en 2017 le réseau des villes créatives UNESCO dans la catégorie thématique « Artisanat et Arts populaires »[4].
Posée sur les premiers contreforts ouest du Massif central, Limoges est traversée par la Vienne, dont elle fut, à l’origine, le premier point de passage à gué. Entourée d'un espace rural préservé de toute culture ou élevage intensifs, la « ville qui entre en campagne » s'étend sur 78 km2.
Localisation
Limoges est inscrite sur les premiers contreforts ouest du Massif central, par 45° 49′ 55″ N, 1° 15′ 31″ E. Elle est située à 141,6 km à l'ouest de Clermont-Ferrand[5] et à 179,1 kilomètres à l'est de l’océan Atlantique (Royan)[6]. Localisée à 346,3 km au sud de Paris[7], elle est située à 88 km à l'est d'Angoulême[8], 130 km au sud-est de Poitiers, 180,5 km au nord-est de Bordeaux[9] et à 248,4 km au nord de Toulouse[10].
Située en Limousin, dans le département de la Haute-Vienne, son territoire, qui s'étend sur 78 km2, est l'un des plus vastes du département de la Haute-Vienne.
Limoges est limitrophe de treize communes : Bonnac-la-Côte, Chaptelat, Condat-sur-Vienne, Couzeix, Feytiat, Isle, Le Palais-sur-Vienne, Panazol, Rilhac-Rancon, Saint-Gence, Solignac, Verneuil-sur-Vienne et Le Vigen.
Couzeix, Saint-Gence |
Chaptelat, Bonnac-la-Côte | Rilhac-Rancon |
Verneuil-sur-Vienne | Le Palais-sur-Vienne, Panazol | |
Isle, Condat-sur-Vienne |
Solignac, Le Vigen |
Feytiat |
Géologie et relief
Le territoire géographique de Limoges est situé sur la branche sud de la chaîne hercynienne constituant les contreforts ouest du Massif Central. Cet orogène[Note 2] de 8 000 km de long et 1 000 de large, né de la formation de la Pangée par collision du Gondwana et du Laurussia-Baltica, est à l'origine du Massif central[12].
Sous l'ère Paléozoïque (éon Phanérozoïque), de la fin du Silurien au début du Permien, l'évolution géologique liée à l'orogenèse hercynienne a donné au sous-sol de Limoges une structure en nappes de charriage empilées associée à plusieurs générations de granitoïdes. Il en résulte un socle support de roches métamorphiques granitiques du Précambrien fait de gneiss et de granite d'anatexie et constituant une unité ophiolitique formée de péridotites serpentinisées associées à des métagabbros[13].
L'agglomération s'étend sur une superficie[14] de 78 km2. Une tradition née au XIXe siècle la dit construite, à l'instar de Rome ou Paris, sur sept collines. Son altitude est, en moyenne, de 306 mètres et varie de 230 mètres sur les rives de la Vienne à plus de 430 mètres, au lieu-dit Magenta, au nord-ouest de la commune[15]. Elle est de 269 au niveau de l'Hôtel de Ville (Place Léon Bétoulle).
Localement, la sismicité est faible. Limoges n'est l'épicentre d'aucun tremblement de terre depuis 1661. Le dernier séisme ressenti dans la commune, d'une intensité de IV sur l'échelle de Mercalli, a eu lieu le 21 avril 1983[16].
Hydrographie
Limoges est la plus grande ville traversée par la Vienne, dans le bassin versant de la Loire, le bassin hydrographique Loire-Bretagne et la région hydrographique Loire[17]. Construite pour l'essentiel sur la rive droite de la rivière, elle marque la limite entre son bassin supérieur et son cours moyen. La Vienne n'est pas ouverte à la navigation ni au transport fluvial à cause d'une profondeur trop faible, et ne relève donc pas du réseau des voies navigables de France[18].
L'Aurence[19] est un affluent de la Vienne, qui donne son nom au quartier extérieur du « Val de l'Aurence » et à une ZUP homonyme. Elle prend sa source au nord de la commune dans les monts d'Ambazac[20]. L'Auzette[21] prend sa source au lieu-dit Le Puy de Breix, à Saint-Just-le-Martel, puis traverse Panazol et Feytiat, avant de se jeter dans la Vienne à Limoges[22]. Le ruisseau du Palais et la Valoine alimentent la Vienne en ville, avec d'autres cours d'eau, comme le Rigouroux. À l'Aiguille, la Briance, roulant plus de 8 m3/s, porte le débit moyen de la Vienne à 56 m3/s. Celle-ci reçoit encore les eaux de l'Aurence et de l'Auzette, portant son débit à 61 m3/s.
En l'absence de grandes nappes phréatiques[23], à l'image du Limousin et de ses sources, Limoges est alimentée en eau potable par des retenues de surface et non des réserves souterraines, ce qui exclut la pollution par le radon[24]. Cette position officielle est remise en cause par de nombreuses[évasif] associations et journalistes[25].
Le réseau R RESOUPLIM[26] assure le suivi quantitatif du réseau d’eaux souterraines de la région de Limoges.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[27]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[28].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la direction générale de l'Énergie et du Climat[31] complétée par des études régionales[32] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1973 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[33]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
La température moyenne annuelle évolue de 11,2 °C pour la période 1971-2000[34] à 11,4 °C pour 1981-2010[35], puis à 11,8 °C pour 1991-2020[36].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,5 | 1,7 | 3,9 | 5,9 | 9,5 | 12,6 | 14,6 | 14,5 | 11,7 | 9 | 4,5 | 2,2 | 7,7 |
Température moyenne (°C) | 4,2 | 5 | 7,7 | 10 | 13,8 | 17 | 19,3 | 19,1 | 16 | 12,5 | 7,4 | 4,9 | 11,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,9 | 8,3 | 11,5 | 14,1 | 18 | 21,4 | 23,9 | 23,8 | 20,4 | 16,1 | 10,4 | 7,6 | 15,2 |
Record de froid (°C) date du record |
−19,2 16.01.85 |
−15 10.02.86 |
−9,6 01.03.05 |
−4,7 12.04.78 |
−0,6 03.05.79 |
4 02.06.75 |
7,2 12.07.00 |
5,4 30.08.86 |
0 13.09.12 |
−2,6 25.10.03 |
−7,2 22.11.88 |
−10,6 03.12.73 |
−19,2 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,7 28.01.24 |
23,1 27.02.19 |
24,7 19.03.05 |
27,8 30.04.05 |
29,8 27.05.05 |
36,3 18.06.22 |
38,2 18.07.22 |
37,2 05.08.03 |
34,5 04.09.23 |
30 01.10.23 |
22,9 02.11.81 |
18,3 29.12.83 |
38,2 2022 |
Ensoleillement (h) | 86 | 104 | 156,8 | 167,7 | 204,9 | 227,4 | 238,2 | 231 | 191,5 | 133,3 | 81,4 | 77,6 | 1 899,8 |
Précipitations (mm) | 91,9 | 79,8 | 78,7 | 90,8 | 95,7 | 77,5 | 65,6 | 75 | 74,1 | 93,4 | 101,3 | 99,7 | 1 023,5 |
Il est à noter que la station météorologique est située sur le site de l'aéroport de Limoges Bellegarde, à une altitude de 400 m. Généralement, la température de la ville, 100 à 150 mètres plus bas, est supérieure d’environ 2° à celle de la station.
Ceci explique que la température maximale enregistrée par Météo France dans la ville, lors de la vague de chaleur du lundi 18 juillet 2022, ait été de 40.1°. Cependant, la température record de 41.3° y avait été atteinte à deux reprises, en 2003 et en 2019.