Louisiane
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Ne pas confondre avec la « Grande » Louisiane, tour à tour française, espagnole, française, puis un « territoire organisé » des États-Unis
La Louisiane (en anglais : Louisiana, /luˌi.ziˈæ.nə/[4] Écouter ; en créole louisianais : Lwizyàn) est un État du sud des États-Unis, entouré à l'ouest par le Texas, au nord par l'Arkansas, à l'est par le Mississippi et au sud par le golfe du Mexique. C'est le 31e État américain par sa superficie et le 25e par sa population. Sa capitale est Bâton-Rouge et sa plus grande ville est La Nouvelle-Orléans.
Louisiane (en) Louisiana | |
Sceau de la Louisiane. |
Drapeau de la Louisiane. |
Carte des États-Unis avec la Louisiane en rouge. Surnom The Pelican State En français : « L'État du Pélican ». Devise Union, Justice, and Confidence « Union, justice et confiance ». | |
Administration | |
---|---|
Pays | États-Unis |
Capitale | Baton Rouge |
Adhésion à l’Union | (211 ans) (18e État) |
Gouverneur | Jeff Landry (R) |
Sénateurs | John Kennedy (R) Bill Cassidy (R) |
Nombre de représentants | 6 |
ISO 3166-2 | US-LA |
Fuseau horaire | UTC−06:00 |
Démographie | |
Gentilé | Louisianais (en anglais : Louisianian) |
Population | 4 573 749 hab. (2023[1]) |
Densité | 34 hab./km2 |
Rang | 25e |
Ville la plus peuplée | La Nouvelle-Orléans |
Géographie | |
Altitude | 30 m Min. −2,5 m Max. 163 m (Mont Driskill) |
Superficie | 135 382 km2 |
Rang | 31e |
– Terre | 112 927 km2 |
– Eau (%) | 21 455 km2 (16 %) |
Coordonnées | 29° N à 33° N 89° W à 94° W |
Divers | |
Langues officielles | De jure : Aucune[2] De facto : Anglais (92,65 %), français (7 %) (inclut le français cadien, le créole louisianais et le créole haïtien), espagnol (3,42 %), et vietnamien (0,58 %) (2019)[3] |
Liens | |
Site web | louisiana.gov |
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Symboles de la Louisiane | |
Drapeau de la Louisiane. | |
Symboles vivants | |
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Arbre | Cyprès chauve |
Crustacé | Écrevisse |
Fleur | Magnolia |
Insecte | Abeille à miel |
Mammifère | Ours noir |
Oiseau | Pélican brun |
Poisson | Pomoxis (d'eau douce) Spotted seatrout (d'eau de mer) |
Reptile | Alligator d'Amérique |
Symboles non vivants | |
Aliment | Fraise (fruit officiel) |
Boisson | Lait |
Chanson | You Are My Sunshine et Give Me Louisiana |
Couleur | Bleu, blanc, et or |
Gemme | Agate |
Instrument | Accordéon diatonique |
Slogan | Come fall in Love with Louisiana all over again. « Venez tomber amoureux de la Louisiane une fois de plus. » |
Pièce de 25 cents de l'État | |
La pièce de la Louisiane émise en 2002. | |
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En 2023, sa population s'élève à 4 573 749 habitants[5].
C'est le seul État américain dont les subdivisions politiques sont dénommées paroisses et non comtés ou boroughs (en Alaska).
Cet État est nommé d'après le nom Louisiane donné à la région du delta du Mississippi par l'explorateur français René-Robert Cavelier de La Salle en 1682, lorsqu'il en prend possession au nom du roi de France Louis XIV[6].
Période pré-colombienne
Les Amérindiens sont les premiers habitants de la région. Ils vivaient des ressources de la pêche, de la chasse et de l'agriculture. L'arrivée des Européens signifia leur déclin, notamment démographique par les contaminations virales (variole et vérole).
Les Atakapas résidaient et résident dans le sud-ouest, soit dans les paroisses d'Ibérie, de Saint-Martin, de Sainte-Marie, de Vermilion, de l'Acadie (Acadia), de Caméron, de Jefferson Davis, de Lafayette et de Calcasieu.
Les Chitimachas résidaient et résident dans le sud-est, soit dans les paroisses d'Ibérie, de l'Assomption, de Sainte-Marie, de Saint-Martin, de Terrebonne, de Lafourche, de Saint-Jacques, de Saint-Jean-Baptiste, de Saint-Charles, de Jefferson, d'Orléans, de Saint-Bernard, et des Plaquemines.
Les Bayougoulas (en), l'une des nations Chactas, étaient disséminés dans les paroisses de Sainte-Hélène, de Tangipahoa, de Washington, de Paroisse de Baton Rouge Est, de Paroisse de Baton Rouge Ouest, de Livingston et de Saint-Tammany.
Les Houmas se trouvaient sur les paroisses de Félicianne et de la Pointe-Coupée. La localisation originelle est à 160 km au nord de la ville d'Houma. L'expansion coloniale poussait les Houmas de plus en plus vers cette ville. Les Houmas actuels sont majoritairement bilingues anglais/français cadien et se trouvent le long de la côte des paroisses Terrebonne et Lafourche.
Certaines zones des paroisses des Avoyelles et de Concordie au bord du Mississippi étaient peuplées par les Avoyelles (en) et les Natchez.
Les Tunicas résident au nord-est, dans les paroisses des Tensas, de Madison, d'East Caroll et de West Caroll.
Les autres régions du nord et du centre de l'État étaient peuplées par la nation oink Caddo[7].
Colonisation européenne
Conquête française en 1682
En 1682, René-Robert Cavelier de La Salle, venu de la Nouvelle-France, explore le bassin du Mississippi jusqu'à son embouchure et donne à cet immense territoire le nom de Louisiane en l'honneur du roi de France, Louis XIV. Pierre Le Moyne d'Iberville débarque en Louisiane en 1699 et fonde Biloxi, qui deviendra la première capitale de la Louisiane. Précédemment (1698), d'Iberville avait demandé à Louis XIV d'établir une colonie française sur le Mississippi en présentant le territoire de la Louisiane comme s'étendant du 29e au 50e degré de latitude.
Au XVIIIe siècle, le territoire de Louisiane s'étend des Grands Lacs jusqu'au golfe du Mexique. Il comprend alors une bonne partie de ce qui allait devenir le centre-ouest des États-Unis, dont dix États américains actuels (Arkansas, Dakota du Sud, Dakota du Nord, Iowa, Kansas, Missouri, Montana, Nebraska, Oklahoma, et la Louisiane actuelle) ainsi que des parcelles des futurs Colorado, Wyoming, Minnesota et Texas.
En 1712, par lettres patentes du , Louis XIV concède le privilège du commerce exclusif sur le territoire de la Louisiane à Antoine Crozat, qui crée la Compagnie du Mississippi et y introduit des esclaves noirs. Deux années plus tard, Natchitoches est fondée par Louis Juchereau de Saint-Denis.
En 1716, Antoine Crozat fonde Fort Rosalie et revend la Louisiane. La Compagnie du Mississippi récupère alors le monopole de la Compagnie de la Louisiane d'Antoine Crozat et décide de faire un vaste appel à l'importante émigration alsacienne. Des publicités attirent en Louisiane des Alsaciens, qui fondent la ville Des Allemands. Deux ans plus tard, en 1718, la Louisiane passe sous le contrôle de la Compagnie d'Occident de John Law. La même année, Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville fonde la ville de La Nouvelle-Orléans en l'honneur du régent Philippe d'Orléans. Elle devient capitale de la Louisiane en 1722.
En 1719, Jean-Baptiste Bénard de la Harpe remonte la Rivière Rouge, rencontre les Comanches puis explore l'Oklahoma et une partie du Colorado.
En 1721, John Law recrute des germanophones qu'il installe sur la côte des Allemands, où 59 immigrants sont recensés en 1724 dans les Paroisse de Saint-Jean-Baptiste et Paroisse de Saint-Charles[8]. Au même moment, la Compagnie des Indes, avec soldats et colons, explore et développe son activité commerciale. Ces activités perdureront jusqu'en 1731. Toujours en 1724, Étienne Vényard, Sieur de Bourgmont, remonte la rivière du Missouri avec plusieurs soldats (dont le soldat Gaillard qui rencontrera les Padoucas (Comanche). Il explore le Kansas, rencontre les Indiens Canzes (Kansa) et signe un traité de paix avec les belliqueux Padoucas.
De 1726 à 1733, le gouverneur de la Louisiane est Étienne de Perier.
En 1729, la Révolte des Natchez cause la mort de 248 colons français aux alentours de Fort Rosalie, dont de nombreuses femmes enceintes. En 1731, après la prise d'un fort Natchez, 427 Natchez sont vendus comme esclaves et emmenés à Saint-Domingue. Les autres sont massacrés, en rétorsion. Leurs survivants se fondent au sein des Creeks.
En 1732, dans un des actes de vengeance contre les Français qui ont commis le massacre de Natchez en 1730, le fort des Natchitoches est assiégé pendant vingt-deux jours par une bande de guerriers Natchez survivants. Son commandant Louis Juchereau de Saint-Denis ne répond pas à leur attaque. Exaspérés, les Natchez brûlent vive une femme française capturée juste à l'extérieur du fort. Saint-Denis est tant choqué par cet acte qu'il opère une sortie avec 140 hommes dont 40 soldats blancs et 100 Amérindiens alliés. La bataille de la Colline Sang pour Sang s'engage : 92 guerriers et 4 de leurs chefs sont tués. Les survivants sont poursuivis jusqu'au bord d'un lac aujourd'hui à sec, à Derry près de Clouterville. Ils sont alors exterminés par les Français.
Au recensement de 1735, la colonie compte 2 450 Français et 4 225 esclaves noirs, soit 6 675 habitants. Parmi eux, 799 blancs habitent La Nouvelle-Orléans avec 925 esclaves noirs et 26 esclaves indiens. Selon les historiens, ces chiffres, qui ne tiennent pas compte des militaires (environ un millier d'hommes), seraient inexacts et certainement en deçà de la réalité démographique[9].
En 1736, Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville monte une expédition contre les Chicachas qui se sont alliés aux Britanniques de Virginie et des Carolines. Cependant, cette expédition sera infructueuse et les Français devront battre en retraite après de coûteux et durs combats (bataille d'Ackia). Bienville réitéra son attaque en 1739, mais sans davantage de succès, et n'obtint qu'une trève sur le Mississipi.
Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye, explore l'ouest canadien en 1738. Son fils François atteint les montagnes Rocheuses en 1740 et explore le Montana et le Wyoming. En 1739, Pierre et Paul Mallet partent du Canada et rejoignent Santa Fe (Nouveau-Mexique).
Souveraineté espagnole 1762-1800
En 1762, à la suite de la défaite de la guerre de Sept Ans, la France cède la Louisiane à l'Espagne par le traité de Fontainebleau. En même temps, elle abandonne le Canada à l'Angleterre qui s'est alliée aux Indiens en leur promettant que la colonisation n'irait pas plus loin que les Appalaches. L'année suivante, par le Traité de Paris, la France cède à l'Angleterre l'est de la Louisiane. L'ouest, désert, reste Espagnol. Les Indiens Houmas, francophones, sont repoussés vers l'extrême sud, dans la paroisse de La Fourche.
En 1765, sous l'autorité des Espagnols, des Français accueillent des Acadiens qui s'installent en Louisiane, sans savoir que le territoire n'est plus français. Denis-Nicolas Foucault les installe dans les prairies des Attakapas avec les familles créoles récemment arrivées de Fort Toulouse et de la Mobile.
En 1768, les Créoles de Louisiane se révoltent et proclament une république, appelée Louisiane libre. Celle-ci perdurera jusqu'en 1769 et enverra une ambassade à Versailles dans le but d'obtenir l'aide de Louis XV, ce qui sera un échec, ce dernier ne daignant même pas lui accorder une audience.
En 1782, accusé de corruption, le général James Wilkinson démissionne, devient général de brigade de la milice et député de Pennsylvanie, puis déménage dans le district du Kentucky en 1784, où il réclame l'indépendance de la Virginie. L'oncle de Daniel Clark négocie avec les Espagnols la possibilité de faire venir des bateaux de Saint-Domingue, via La Nouvelle-Orléans[10], ce qui permet à des marchands de la côte est de commercer plus facilement avec les Antilles[11], Saint-Domingue devenant centre de réexpédition.
Dès 1784, la spéculation immobilière fait rage dans le district de Natchez, où un recensement fait état de 1 500 habitants dont 498 esclaves noirs. George Washington bat l'Angleterre lors de la guerre d'indépendance des États-Unis et ferme le Mississippi. L'année suivante, le gouverneur espagnol, invite 1 598 Acadiens, à coloniser l'extrême sud de la Louisiane et assécher les marais par la technique des aboiteaux[12]. Le gouverneur de Géorgie George Mathews signe le Bourbon County Act qui organise l'attribution de terres le long du Mississippi et de la Yazoo, autour du site actuel de Natchez. C'est le début du scandale de Yazoo Land dans lequel est impliqué le général James Wilkinson, déjà actif dans les spéculations au Kentucky.
En 1786, Esteban Rodríguez Miró interdit l'importation d'esclaves nés dans la Caraïbe, mais autorise ceux qui viennent d'Afrique. En 1787, Wilkinson vient à La Nouvelle-Orléans lui proposer d'accorder au Kentucky un monopole commercial sur le Mississippi en échange de la défense des intérêts espagnols dans l'Ouest. Daniel Clark organise avec Isaac Dunn et le général James Wilkinson une société pour importer des récoltes de la vallée de l'Ohio jusqu'à La Nouvelle-Orléans.
En 1788, Carlos de Grand Pré donne une liste des 180 colons arrivés en deux ans dans le Natchez District et le nouvel état fédéral annule le "Bourbon County Act", lieu du scandale de Yazoo Land. En 1790 : Esteban Rodríguez Miró interdit d'importer des esclaves des îles françaises. Dans un mémoire de 1802, Pierre-Louis Berquin-Duvallon explique que ceux nés aux Antilles sont « plus vicieux et débauchés »[13].
Eli Whitney invente une égreneuse pour séparer la graine du coton de sa fibre en 1793, facilitant une tâche qui exigeait alors beaucoup de main-d’œuvre. Cette même année, la Révolution française abolit l'esclavage. Plus de 15 000 blancs fuient et deviennent les réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique et à Cuba.
En 1795, l'Espagne cède à la France la « partie espagnole » de Saint-Domingue, ce qui favorise une autre immigration espagnole en Louisiane et le traité de Madrid (1795) consacre le repli de l'Espagne sur l'extrême sud du bassin du Mississippi, au sud du Natchez District. L'Espagne obtient toutefois un droit à entreposer son coton dans une zone franche de La Nouvelle-Orléans[14]. Cette disposition ne sera cependant appliquée qu'en 1798.
XIXe siècle
Bref retour dans le giron français 1800-1803
La Louisiane est restituée en 1800 par l'Espagne à la France dans le cadre du traité de San Ildefonso.
Le , Louis-André Pichon (1771-1850), diplomate français, doit écrire au gouvernement américain pour le rassurer lorsque l'intendant espagnol de La Nouvelle-Orléans décide de mettre fin[15] au droit de dépôt des marchands américains dans le port[16].
Vente aux États-Unis par Napoléon en 1803
Le , le Premier Consul de la République française Napoléon Bonaparte vend la Louisiane aux États-Unis, pour 5 millions de dollars plus 10 millions de dollars pour La Nouvelle-Orléans, sans le consentement de l'Assemblée nationale[réf. nécessaire]. La vente, illégale, viole le traité de San Ildefonso de 1800 de plusieurs façons.
En 1806, la Louisiane, devenue l'un des États des États-Unis en 1803, voit arriver plus de 10 000 créoles, des riches planteurs de sucre d'Haïti, selon Carl A. Brasseaux, historien et directeur du Centre d'études louisianaises de Lafayette. Une partie d'entre eux sont d'abord passés par Cuba, où les quinze années qui ont suivi 1792, date de l'introduction du commerce libre, ont fourni plus d'esclaves que les deux siècles et demi précédents. En 1809, une nouvelle vague d'immigration blanche en provenance de Saint-Domingue arrive en Louisiane. Toujours selon Carl A. Brasseaux, directeur du Centre d'études louisianaises de Lafayette, 10 000 d'entre eux arrivent dans l'année. Ils font doubler la population de La Nouvelle-Orléans. Vers 1810, on estime que mille personnes vivent à proximité de Baton Rouge, dans l'Est, en grande majorité des francophones.
En 1812, la Louisiane est admise au sein de l’Union, le , devenant ainsi le 18e État américain. À cette époque, la Louisiane était le premier et le seul État de l’Union dans lequel un groupe non anglophone, les descendants d’Acadiens — les Acadiens — et de Français et d'Espagnols — les Créoles — constituait une majorité linguistique. Grâce au juriste Louis Moreau-Lislet, un code civil, plus complet que le précédent basé sur la Coutume de Paris et reposant sur le Code Napoléon, fut adopté par le législateur du nouvel État. Ce code avait été rédigé en français, puis traduit en anglais. Le texte français prime encore aujourd'hui en cas de problèmes d'interprétation de la version anglaise[17].
En 1815, Charles Lallemand et un groupe d'officiers napoléoniens créent la Vine and Olive Colony dans le futur État de l'Alabama sur 370 kilomètres carrés. Cent vingt d'entre eux créent une autre colonie, près de Galveston dans le futur État du Texas.
Un premier projet de liaison postale rapide nord-sud voit le jour en 1830 afin que les planteurs de coton ne soient plus victimes des spéculateurs[17]. La même année, environ 21 000 esclaves travaillaient dans les plantations de canne à sucre. Alors qu'en 1810, une étude sur la colonie dit qu’il y a 75 moulins à sucre, en 1830, il y en a 725[18].
Grâce à la Loi postale du 2 juillet 1836, une livraison deux fois plus rapide est offerte sur 4 axes, jusqu'à Saint-Louis (Missouri) et La Nouvelle-Orléans[19]. Cette dernière est reliée à New York en six jours, quand tout va bien, contre 18 en moyenne auparavant, sur un trajet jugé plus dangereux que la traversée de l'Atlantique[20].
En 1849, Bâton-Rouge devient la capitale de l'État.
Comme d'autres États esclavagistes, la Louisiane fait sécession en 1861. Elle ne veut pas libérer ses esclaves qui travaillent dans les plantations et assurent les richesses de ces exploitations gérées par les Créoles blancs. En 1862, les troupes fédérales entrent en Louisiane et commencent à investir les forts Pike, Jackson et St. Philip. Les autorités louisianaises font appel au patriotisme des Créoles blancs pour combattre le Nord.
En 1864, une nouvelle constitution consacre l'anglais comme une des langues officielles pour protéger les droits des habitants anglophones.
Après la guerre de Sécession, la Louisiane tout entière est parcourue de bandes armées qui fouettent, battent ou tuent des Noirs impunément. Selon le général Philip Sheridan, gouverneur militaire de la région, plus de 3 500 Noirs sont massacrés dans les 10 ans qui suivirent la guerre[21].
En , onze italiens sont lynchés par plusieurs milliers de personnes. La couverture de l’événement par la presse fut largement complaisante, et les responsables du lynchage ne furent jamais poursuivis. The New York Times félicita les meurtriers, car la mort des Italiens « accroissait la sécurité des biens et de la vie des habitants de La Nouvelle-Orléans ». The Washington Post assura que le lynchage mettrait un terme au « règne de la terreur » qu’imposeraient les Italiens. Selon le Saint Louis Globe Democrat, les lyncheurs n'avaient fait qu'exercer « les droits légitimes de la souveraineté populaire ». Le massacre eut de graves répercussions diplomatiques. L’Italie suspendit ses relations diplomatiques avec les États-Unis après le refus du président Benjamin Harrison d'ouvrir une enquête fédérale. La presse et la rumeur publique propagèrent l'idée que la marine italienne s’apprêtait à attaquer les ports américains et des milliers de volontaires se présentèrent pour faire la guerre à l'Italie. Les persécutions visant les Italiens se poursuivirent ailleurs en Louisiane ; six autres personnes sont tuées dans un lynchage en 1891[21].
XXe siècle
À partir de 1916, il est interdit d'utiliser le français dans les écoles et en 1921, la Constitution louisianaise n'autorise l'usage que de la seule langue anglaise.
Les Louisianais participent à la Seconde Guerre mondiale de 1941 à 1945; les jeunes francophones sont privilégiés sur le continent européen.
En 1968, le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL), organisme d'État chargé de promouvoir le français en Louisiane est créé, à l'initiative de James Domengeaux, représentant (député) et avocat francophone. Par la suite, l'enseignement du français comme deuxième langue à l'école devient obligatoire. Les lois de 1968 en faveur de la renaissance francophone sont votées à l'unanimité par la Chambre des représentants et le Sénat de la Louisiane.
Le , Edwin Edwards est le premier gouverneur francophone élu de la Louisiane au XXe siècle.
Histoire récente
En 2004, Kathleen Blanco est la première femme gouverneur d'origine francophone de la Louisiane.
L'ouragan Katrina ravage le sud de la Louisiane en 2005 obligeant la totalité des habitants de La Nouvelle-Orléans à évacuer la ville. La Louisiane est atteinte en 2010 par la marée noire de Deepwater Horizon, plus grave que celle de l'Exxon Valdez en 1989 (Alaska).
Située dans le sud des États-Unis, au bord du golfe du Mexique, la Louisiane est une terre plate, exceptées quelques zones vallonnées recouvertes de forêts de pins.
Un des territoires naturels les plus larges de la Louisiane est la forêt nationale de Kisatchie. Plus de la moitié du territoire de cette forêt abrite un écosystème pinifère.
Hydrographie
L'eau est abondante, recouvrant environ 9 000 km2. La Louisiane est drainée par le bassin versant du Mississippi, qui forme le Delta du Mississippi à son embouchure, en aval de La Nouvelle-Orléans.
À l'ouest, une vaste prairie naturelle, ponctuée de bosquets, débouche sur des marais côtiers envasés, bordés de cordons littoraux boueux (les chéniers). À l'est, menacées par les crues, bien que protégées par de nombreuses digues, les terres alluviales sont drainées par des chenaux mi-naturels mi-artificiels que l'on appelle bayous. La plaine deltaïque s'achève en une bande de sable, de vase et de mangrove, où eau et terre se mêlent sous une végétation luxuriante, et où depuis un siècle l'Homme lutte contre la nature par de gigantesques aménagements (canaux, endiguements…)[22], qui pourrait n'avoir que repoussé (en les aggravant) les risques[23].
Climat
La Louisiane est soumise au régime du climat subtropical humide. L'humidité y est omniprésente, particulièrement en été. Les hivers sont doux (moyenne de 12 °C) et les étés généralement torrides et moites (plus de 35 °C avec un taux d'humidité très important), influencés par le golfe du Mexique tout proche. La moyenne des températures est d'environ 20 °C. Des invasions d'air chaud tropical sont néanmoins possibles toute l'année.
Les 40 °C sont atteints presque chaque année (sous abri) dans l'État. Le mois d' est marqué par 30 jours avec des températures supérieures à 40 °C à l'ombre à l’intérieur de l’État, notamment à Shreveport.
La température la plus haute connue en Louisiane est enregistrée à Plain Dealing le avec 46 °C et la plus basse connue est enregistrée à Minden avec −27 °C le .
Aires protégées
Le National Park Service gère les sites suivants en Louisiane[réf. nécessaire] :
- Atchafalaya National Wildlife Refuge ;
- Cane River Creole National Historical Park ;
- El Camino Real de los Tejas ;
- Parc historique national et réserve Jean Lafitte ;
- New Orleans Jazz National Historical Park ;
- Poverty Point ;
- Vicksburg National Military Park.
Biologie
Une dizaine d'espèces animales ou végétales, décrites en Louisiane voire endémiques, ont reçu l'épithète spécifique ludovicianus, ludoviciana ou ludovicianum (« de Louisiane »).
Paroisses
Contrairement aux autres États des États-Unis, l'État de Louisiane n'est pas divisé en comtés mais en 64 paroisses.
Agglomérations
Aires métropolitaines et micropolitaines
Le Bureau de la gestion et du budget a défini neuf aires métropolitaines et neuf aires micropolitaines dans l'État de Louisiane[24].
Zone urbaine | Population (2010) | Population (2013) | Variation (2010-2013) | Rang national (2013) |
---|---|---|---|---|
New Orleans-Metairie, LA | 1 189 866 | 1 240 977 | 4,3 % | 45 |
Bâton-Rouge, LA | 802 484 | 820 159 | 2,2 % | 69 |
Lafayette, LA | 466 750 | 479 116 | 2,7 % | 108 |
Shreveport-Bossier City, LA | 439 811 | 446 471 | 1,5 % | 113 |
Houma-Thibodaux, LA | 208 178 | 209 890 | 0,8 % | 207 |
Lake Charles, LA | 199 607 | 202 040 | 1,2 % | 213 |
Monroe, LA | 176 441 | 178 564 | 1,2 % | 231 |
Alexandria, LA | 153 922 | 154 753 | 0,5 % | 261 |
Hammond, LA | 121 097 | 125 412 | 3,6 % | 313 |
Zone urbaine | Population (2010) | Population (2013) | Variation (2010-2013) | Rang national (2013) |
---|---|---|---|---|
Opelousas, LA | 83 384 | 83 454 | 0,1 % | 60 |
Morgan City, LA | 54 650 | 53 543 | -2,0 % | 182 |
Fort Polk South, LA | 52 334 | 52 606 | 0,5 % | 191 |
Ruston, LA | 46 735 | 47 414 | 1,5 % | 231 |
Bogalusa, LA | 47 168 | 46 419 | -1,6 % | 242 |
Natchitoches, LA | 39 566 | 39 138 | -1,1 % | 321 |
DeRidder, LA | 35 654 | 36 167 | 1,4 % | 369 |
Bastrop, LA | 27 979 | 27 057 | -3,3 % | 455 |
Natchez, MS-LA | 20 822
(53 119) |
20 442
(52 532) |
-1,8 %
(-1,1 %) |
(192) |
En 2010, 91,9 % des Louisianais résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 82,9 % dans une aire métropolitaine et 9,0 % dans une aire micropolitaine.
Aires métropolitaines combinées
Le Bureau de la gestion et du budget a également défini quatre aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de Louisiane.
Zone urbaine | Population (2010) | Population (2013) | Variation (2010-2013) | Rang national (2013) |
---|---|---|---|---|
New Orleans-Metairie-Hammond, LA-MS | 1 358 131
(1 413 965) |
1 412 808
(1 467 880) |
4,0 %
(3,8 %) |
(37) |
Lafayette-Opelousas-Morgan City, LA | 604 784 | 616 113 | 1,9 % | 78 |
Monroe-Ruston-Bastrop, LA | 251 155 | 253 035 | 0,8 % | 117 |
DeRidder-Fort Polk South, LA | 87 988 | 88 773 | 0,9 % | 162 |
Municipalités
L'État de Louisiane compte 304 municipalités[25], dont 16 de plus de 20 000 habitants.
Rang | Municipalité | Paroisse | Population (2010) | Population (2013) | Variation (2010-2013) |
---|---|---|---|---|---|
1 | La Nouvelle-Orléans | Orléans | 343 829 | 378 715 | 10,1 % |
2 | Bâton-Rouge | Baton Rouge Est | 229 493 | 229 426 | -0,0 % |
3 | Shreveport | Caddo, Bossier | 199 311 | 200 327 | 0,5 % |
4 | Lafayette | Lafayette | 120 623 | 124 276 | 3,0 % |
5 | Lake Charles | Calcasieu | 71 993 | 74 024 | 2,8 % |
6 | Kenner | Jefferson | 66 702 | 66 975 | 0,4 % |
7 | Bossier City | Bossier | 61 315 | 66 333 | 8,2 % |
8 | Monroe | Ouachita | 48 815 | 49 761 | 1,9 % |
9 | Alexandria | Rapides | 47 723 | 48 426 | 1,5 % |
10 | Houma | Terrebonne | 33 727 | 34 040 | 0,9 % |
11 | La Nouvelle-Ibérie | Ibérie | 30 617 | 30 797 | 0,6 % |
12 | Central | Baton Rouge Est | 26 864 | 27 743 | 3,3 % |
13 | Slidell | St. Tammany | 27 068 | 27 526 | 1,7 % |
14 | Ruston | Lincoln | 21 859 | 22 287 | 2,0 % |
15 | Hammond | Tangipahoa | 20 019 | 20 337 | 1,6 % |
16 | Sulphur | Calcasieu | 20 410 | 20 155 | -1,3 % |