Québec
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« Province de Québec » redirige ici. Pour la colonie britannique du XVIIIe siècle, voir Province de Québec (1763-1791).
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Le Québec (/keˈbɛk/[alpha 3] Écouter) est une province du Canada dont les frontières correspondent au territoire de la nation québécoise. Vivent également au sein du territoire québécois onze nations autochtones. La capitale du Québec est la ville de Québec, et sa métropole est Montréal. La langue officielle du Québec est le français.
Québec | |
Armoiries. |
Drapeau. |
Carte de localisation. | |
Administration | |
---|---|
Pays | Canada |
Capitale | Québec |
Plus grande ville | Montréal |
Entrée dans la Confédération | (1er) |
Lieutenant-gouverneur | Manon Jeannotte |
Premier ministre | François Legault (CAQ) |
Législature | Assemblée nationale du Québec |
Sièges à la Chambre des communes | 78 (sur 338) |
Sièges au Sénat | 24 (sur 105) |
Code postal | G - H - J |
Abréviation postale | QC |
ISO 3166-2:CA | CA-QC |
Démographie | |
Gentilé | Québécois(e) |
Population | 8 501 833 hab. () |
Densité | 5,5 hab./km2 |
Rang | 2e |
Langue officielle | Français |
Géographie | |
Superficie | 1 542 056 km2 |
Rang | 2e |
Terre | 1 365 128 km2 |
Eau | 176 928 km2 (11,5 %) |
Fuseau horaire | UTC -5 et -4[alpha 1] |
Divers | |
Devise | « Je me souviens » |
Fête nationale | Fête nationale du Québec (24 juin) |
Domaines Internet | .qc.ca .gouv.qc.ca[alpha 2] .quebec |
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Situé dans la région centrale du pays, entre l'Ontario à l'ouest, Terre-Neuve-et-Labrador au nord-est et le Nouveau-Brunswick à l'est, il partage également une frontière sud-est avec les États-Unis[alpha 4]. Deuxième province la plus peuplée du Canada, derrière l'Ontario, le Québec compte, selon son recensement de 2021, une population de plus de 8 600 000 habitants[alpha 5] composée d'une grande majorité de francophones avec des minorités anglophones, allophones ainsi que onze nations autochtones. Il s'agit de la seule province canadienne à avoir le français comme seule langue officielle, parlé par 93,7 % de la population en 2021[2]. Cette même année, la population totale de Québécois de langue maternelle française était de 77,8 %, tandis qu'elle était de 10,0 % pour l'anglais[3]. La majorité de sa population vit dans des régions urbaines le long du fleuve Saint-Laurent, entre la ville la plus peuplée, Montréal, et la capitale provinciale, Québec. Avec une superficie de 1 542 056 km2, il est la plus grande province et la deuxième plus grande subdivision territoriale du Canada, après le Nunavut.
De 1534 à 1763, le Québec est, sous le nom de Canada, la colonie la plus développée de la Nouvelle-France. À la suite de la guerre de Sept Ans, le Québec devient une colonie britannique entre 1763 et 1867, d'abord en tant que Province de Québec (1763–1791), puis comme province du Bas-Canada (1791–1841) avant de devenir le Canada-Est (1841–1867). Elle est finalement unie avec le Canada-Ouest, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse en 1867, pour former le Dominion du Canada. Jusqu'au début des années 1960, l'Église catholique joue un rôle prépondérant dans le développement des institutions sociales et culturelles du Québec.
Au cours des années 1960, la Révolution tranquille accroit considérablement le rôle du gouvernement québécois dans la maîtrise du devenir politique, social et économique de l'État québécois. À la même époque, la vie politique québécoise devient animée par un débat sur le statut politique de la province au sein de la Confédération canadienne. Un mouvement souverainiste prône l'indépendance de la province, tandis qu'un mouvement fédéraliste prône son maintien dans la Confédération. Les débats de réformes constitutionnelles ou sur l'indépendance ont joué un rôle important en politique depuis les années 1960.
Le gouvernement du Québec fonctionne dans le cadre d'un système de Westminster et est à la fois une démocratie libérale et une monarchie constitutionnelle. Le premier ministre du Québec agit à titre de chef du gouvernement. La cohésion et la spécificité de la société québécoise reposent sur trois documents statutaires : la Charte des droits et libertés de la personne, la Charte de la langue française et le Code civil du Québec. De plus, contrairement au reste du Canada, le droit québécois est mixte : le droit privé est d'inspiration civiliste, tandis que le droit public s'inscrit dans la tradition de common law.
L'économie du Québec est principalement soutenue par son important secteur de services et son industrie variée. L'aérospatiale, l'aéronautique, les biotechnologies, l'industrie pharmaceutique, l'industrie culturelle et les technologies de l'information et de la communication figurent parmi les secteurs clés de son économie. La très grande disponibilité des ressources naturelles, notamment la forêt, l'industrie minière et l'hydroélectricité, constitue aussi un important facteur de création de richesse. Le Québec est connu pour sa production de sirop d'érable, pour son humour et pour avoir fait du hockey sur glace l'un des sports les plus populaires au Canada. Il est également réputé pour sa culture constituant le foyer du Canada français, notamment à travers la littérature, la musique, le cinéma, les émissions de télévision et les festivals.
Le vocable Québec — signifiant « là où le fleuve se rétrécit » en langue algonquine — était utilisé par les Algonquins, les Cris et les Micmacs[4] pour désigner le rétrécissement du Saint-Laurent à la hauteur du cap Diamant, lieu de fondation de la ville de Québec () et « commencement de la terre et province de Canada » ()[5]. En 1632, Samuel de Champlain décrivit ainsi l’endroit : « […] un détroit dans le fleuve, comme le disent les Indiens […][4],[6]. » Le nom est attesté avec différentes graphies : Qvebecq en 1601[7]; Quebeck, Kébec en 1609[8]; Québec en 1613[9] et Kebbek[6].
Couvrant une superficie de 1 542 056 km2[10], la province de Québec est la plus grande du Canada ; les deux autres provinces comparables au Québec sont l'Ontario et la Colombie-Britannique[11],[12]. Le Québec est traversé par le fleuve Saint-Laurent, qui relie les Grands Lacs à l'océan Atlantique[13].
Situé dans le nord-est de l'Amérique du Nord, le territoire québécois s’étend, du sud au nord, sur plus de 2 000 km, depuis le 45e parallèle nord (frontière entre le Canada et les États-Unis) jusqu'au cap Wolstenholme et, d'est en ouest, sur plus de 1 500 km, depuis l'anse Sablon jusqu'à l'embouchure de la rivière Rupert.
Les deux fuseaux horaires du Québec correspondent à l'heure de l'Est, normale et avancée, ainsi qu'à l'heure de l'Atlantique (ou des Maritimes). La ligne de séparation est le méridien du 63e degré de longitude ouest[loi 1].
Le territoire québécois est subdivisé en treize provinces naturelles[14], ainsi qu'en trois zones de végétation et dix domaines bioclimatiques[15].
Le territoire québécois est plus étendu que celui de la Mongolie, mais de taille plus réduite que celui du Mexique, comparable avec une superficie de 1 667 926 km2[16].
De plus, le territoire québécois est formé de nombreuses îles, dont l'archipel d'Hochelaga, l'archipel du Lac Saint-Pierre et les îles de l'estuaire et du golfe du Saint-Laurent. Aussi, le territoire québécois comprend quelques îles de l'archipel Arctique, au sud du 60e parallèle nord, dans la baie d'Ungava.
Territoire
Le territoire québécois est contigu avec quatre États du nord-est des États-Unis (le Maine, le New Hampshire, l'État de New York et le Vermont), trois provinces canadiennes (l'Ontario, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador) et un territoire fédéral (le Nunavut) ; au total, bien que fort incertaine et imprécise — soit la moins précisément délimitée de l'Amérique[17] —, la frontière québécoise circonscrit le Québec sur plus de 12 000 kilomètres[18] et l'enceint d'une périphérie terrestre (environ 50 % du périmètre total), fluviale (environ 12 %) et maritime (jusqu'à 38 %). Ayant pour base territoriale les parties de la province du Canada, qui constituaient autrefois le Bas-Canada[loi 2], la province de Québec connut trois transformations frontalières depuis 1867 — année de la Confédération canadienne —, savoir deux extensions participant du district de l'Ungava (création des territoires d'Ashuanipi, Mistassini et Abitibi en 1898, et création du Nouveau-Québec en 1912[loi 3]), puis une réduction en 1927 (cession d'une partie du Labrador).
Si le point de départ est situé à l'embouchure de la rivière Eastmain, là où elle se jette à la baie James, la frontière suit, sud-ouest, le rivage de cette baie, jusqu'à l'intersection avec la ligne tirée plein nord à partir de la tête du lac Témiscamingue ; de là, la frontière séparant le Québec de l'Ontario suit, plein sud, cette ligne jusqu'à la tête de ce lac[loi 4] ; le fond médian de ce même lac jusqu'à la rivière des Outaouais ; le milieu du lit principal de cette rivière descendant jusqu'à l'intersection avec le prolongement de la limite ouest de l'ancienne seigneurie de Rigaud ; la limite ouest de cette seigneurie jusqu'à son angle sud-ouest ; vers le sud, la limite ouest du canton de Newton jusqu'à l'angle nord-ouest de l'ancienne seigneurie de Nouvelle-Longueuil ; vers le sud-est, la limite sud-ouest de cette seigneurie jusqu'à la rive nord du lac Saint-François, à Rivière-Beaudette ; et, le fond médian de ce lac jusqu'à l’intersection avec la ligne Valentine-Collins, à Akwesasne, point de trijonction Québec–Ontario–New York[loi 5].
De là, la frontière séparant le Québec des États-Unis longe, vers l’est, la ligne Valentine-Collins — telle qu'adoptée en 1842 par le traité Webster-Ashburton, en vue d'ajuster la frontière aux terres arpentées par erreur en 1774 et sur lesquelles fut basé le traité de Paris de 1783 dans son référencement au 45e parallèle de latitude nord (bornée en partie au nord et en partie au sud du 45e parallèle[19], elle déborde ce parallèle, d'environ un demi mille en une section du Vermont[20]) —, jusqu'à la rivière Halls Stream, dans le comté de Coaticook[loi 6]; le milieu du lit principal de cette rivière montant jusqu'à sa source, à Saint-Isidore-de-Clifton; la ligne de partage des eaux séparant le bassin versant du fleuve Saint-Laurent de celui de l'océan Atlantique jusqu'au Petit Lac Saint-Jean, à Sainte-Aurélie; vers le nord, la rivière Saint-Jean Sud-Ouest jusqu’à l’intersection avec le parallèle de latitude 46 degrés 25 minutes nord, à Saint-Camille-de-Lellis; vers le nord, la ligne droite jusqu’au point de décharge du lac Frontière, sur la rivière Noire Nord-Ouest; vers le nord-est, la ligne droite jusqu’au point de décharge du lac Pohénégamook, sur la rivière Saint-François; le milieu du lit principal de cette rivière descendant jusqu'à la tête du lac Beau; et, le fond médian de ce lac jusqu'à son émissaire au sud, point de trijonction Québec–Maine–Nouveau-Brunswick[loi 7].
De là, la frontière séparant le Québec du Nouveau-Brunswick suit, vers l'est, une ligne droite jusqu’au point situé, plein sud, à un mille terrestre du point le plus au sud du lac Long ; une ligne droite jusqu’au point le plus au sud de la seigneurie de Madawaska et de Témiscouata ; la limite sud-est de ces anciens fiefs jusqu’à leur angle sud-est, à Dégelis ; vers le nord, la ligne méridienne jusqu’à l’intersection avec la ligne droite qui est tirée dans l'axe Est-Ouest et qui est tangente à la ligne de partage des eaux séparant le bassin versant de la rivière Rimouski de celui du fleuve Saint-Jean ; vers l’est, cette dernière ligne jusqu’à l’intersection avec la ligne méridienne qui est tangente à la ligne de partage des eaux séparant le bassin versant de la rivière Rimouski de celui de la rivière Ristigouche ; cette ligne méridienne jusqu’au 48e parallèle nord ; vers l'est, ce parallèle jusqu’à la rivière Patapédia ; le milieu du lit principal de cette rivière descendant jusqu’à la rivière Restigouche ; et, le milieu du lit principal de cette dernière rivière descendant jusqu'à un point terminal à l'embouchure de la baie des Chaleurs[loi 8].
Quant au golfe du Saint-Laurent, hormis que les îles de la Madeleine sont territoire québécois[loi 9], trois hypothèses s'opposent l'une à l'autre, l'une voulant que le golfe soit soumis à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, une autre soutenant que celui-ci soit territoire exclusivement fédéral depuis le cap des Rosiers et une troisième alléguant qu'en l'absence de délimitation formelle de la frontière, celui-ci constitue un état de fait inter-provincial selon une série de négociations qui eurent lieu entre 1964 et 1972 — quoiqu'il n'existerait encore aucune convention obligatoire à l'effet que fussent établies telles limites extra-côtières[loi 10] —, auquel cas le tracé de la frontière maritime du Québec serait corroboré, mais non entériné, par le gouvernement fédéral[loi 11] et coïnciderait avec la ligne d'équidistance entre les rives québécoises et celles du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador, jusqu'à l'anse Sablon[21].
De là, la frontière séparant le Québec de Terre-Neuve-et-Labrador suit la côte du Labrador[loi 12],[loi 13], savoir :
- plein nord, une ligne jusqu'à l'intersection avec le 52e parallèle nord, y compris l'île d'Anticosti[loi 14], et ;
- selon le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador — qui, depuis 1927, se fonde sur un arrêt du Comité judiciaire du Conseil privé (plus haut tribunal de l'époque) —, vers l'ouest, ce parallèle jusqu'à la rivière Romaine; et, la rive orientale de cette rivière jusqu'à sa source, ou ;
- selon le gouvernement du Québec — qui, depuis 1927, se fonde sur la notion « ultra petita » pour ne pas reconnaître le segment établi par décision du Conseil privé —, la ligne de partage des eaux séparant le bassin versant du golfe du Saint-Laurent et de la baie d'Hudson, de celui de la mer du Labrador[22], jusqu'à la source de la rivière Romaine, et, de même ;
- vraisemblablement établie par reconnaissance tacite du gouvernement du Québec[17], la ligne de partage des eaux, jusqu'au détroit d'Hudson, le point terminal étant le cap Chidley, sur l'île de Killiniq[loi 15]. Cela dit, malgré la délimitation juridique de la frontière séparant le Québec du Labrador, quelques zones frontalières ne peuvent être démarquées sur le terrain et ce, du fait de la réalité géographique du drainage des eaux, qui, dans les hauteurs des terres, coulent, selon les saisons et sous l'effet de divers facteurs, soit alternativement, soit simultanément, dans les deux bassins versants qui définissent, d'une part, le territoire du Labrador et, d'autre part, la province de Québec, rendant ainsi difficile, voire impossible, la mise en place de bornes qui détermineraient une ligne de partage des eaux qui soit stable et permanente[23].
Au Nord et Nord-Ouest, la frontière séparant le Québec du Nunavut suit, au gré des marées, le rivage des baies Ungava, Hudson (ainsi que le détroit du même nom) et James — sur la côte de la péninsule du Québec-Labrador — jusqu'à l'embouchure de la rivière Eastmain[24].
Enfin, ajoutant à l'incertitude des frontières québécoises, qui ne peuvent être modifiées qu'avec consentement de l'Assemblée nationale du Québec[loi 16], outre les terres de la Couronne (nommées, aux fins des compétences provinciales, « terres du domaine de l'État » et constituées de plus ou moins 92 % de l'étendue géographique de la province de Québec) et toute autre propriété publique — sous pouvoir législatif du Parlement fédéral, quel que soit l'usage qui en est fait[loi 17] —, telles que les eaux navigables, l'espace aérien, les terres réservées aux Amérindiens et tout autre patrimoine situé hors de la sphère privée, divers mécanismes relativement au partage des compétences législatives ont comme dénominateur commun la possibilité de modifier l'équilibre constitutionnel par un agrandissement des emprises fédérales : théorie des dimensions nationales, pouvoir déclaratoire, prépondérance législative fédérale, exclusivité des compétences, pouvoir d'expropriation, pouvoirs résiduels, pouvoir d'urgence, pouvoirs accessoires ou implicites et pouvoir fédéral de dépenser.
Topographie
Situé dans les monts Torngat, le mont D'Iberville est le point culminant du Québec à 1 652 mètres.
La péninsule du Labrador est couverte par le plateau laurentien, parsemé de massifs tels les monts Otish. La péninsule d'Ungava est notamment composée des monts D'Youville, des monts Puvirnituq et du cratère des Pingualuit. Alors que de l'Outaouais au Grand Nord culminent des monts de basse et moyenne altitude, les montagnes à hautes altitudes dessinent le Québec depuis la Capitale-Nationale jusqu'à l'extrême est, sur toute sa longitude.
Au nord du Saint-Laurent, la chaîne de montagnes des Laurentides s'étend de l'Outaouais à la Côte-Nord, mais connaît une dépression dans le graben du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Au sud, la chaîne de montagnes des Appalaches dessine les régions depuis l'Estrie jusqu'à la péninsule gaspésienne.
Les basses-terres du Saint-Laurent, limitées au nord par les montagnes Laurentides et au sud par les Appalaches, couvrent principalement les régions du Centre-du-Québec, de Laval, de la Montérégie et de Montréal, le sud des régions de la Capitale-Nationale, de Lanaudière, des Laurentides et de la Mauricie. Anciennement couvertes par les eaux du lac Champlain, de la plaine surgissent les collines Montérégiennes et les collines d'Oka.
Hydrographie
Le Québec possède une des plus importantes réserves d'eau douce de la planète, celle-ci couvrant 12 % de la superficie de son territoire[25] ainsi que 3 % de l'eau douce renouvelable de la Terre[26].
Plus d'un demi-million de lacs[27] — dont trente, d’une superficie supérieure à 250 km2 — et 4 500 rivières[27] déversent leurs torrents dans l’océan Atlantique, par le golfe du Saint-Laurent, et dans l’océan Arctique, par les baies James, d’Hudson et d’Ungava.
Outre le fleuve Saint-Laurent et son estuaire, plusieurs rivières affluentes témoignent de l'exploration des terres et du développement national au cours de l'histoire : Ashuapmushuan, Assomption, Chaudière, Gatineau, Jacques-Cartier, Malbaie, Manicouagan, Outaouais, Richelieu, Saguenay, Saint-Charles, Saint-François, Saint-Maurice, etc.
Le Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie compte plusieurs chutes d'eau dont la plus haute s'élève à 160 mètres (trois fois plus haute que les chutes du Niagara, mais loin derrière les chutes James Bruce de Colombie-Britannique à 840 mètres), ainsi que dans le canyon Sainte-Anne sculpté par sept chutes qui dévalent en cascades un escarpement de 128 mètres. Les autres chutes québécoises à dénivellations monumentales comprennent la chute Montmorency (83 mètres), la chute Vauréal (76 mètres), les chutes de Saint-Ursule (72 mètres), la chute Hélène (70 mètres), les chutes Coulonge (48 mètres), les chutes de la Chaudière et la chute Manitou (35 mètres), la chute à Philomène (33 mètres).
Le réservoir de Caniapiscau, créé dans la réalisation du projet de la Baie-James, est la plus grande étendue d'eau intérieure. Le lac Mistassini est le plus grand lac naturel du Québec.
Climat
Quatre saisons se succèdent au Québec : le printemps, l'été, l'automne et l'hiver, dont les conditions diffèrent selon la région. Elles sont alors différenciées selon la luminosité, la température et les précipitations de neige et de pluie.
Dans le sud du Québec, la durée d'ensoleillement quotidien est de huit heures en décembre, période de l'année où elle est la plus courte[28]. Des zones tempérées aux territoires nordiques du Grand Nord, la luminosité varie selon la latitude, de même que les aurores boréales et le soleil de minuit.
Le Québec est divisé en quatre zones climatiques : arctique, subarctique, continentale humide et maritime de l'Est. Du sud au nord, les températures moyennes varient, en été, entre 5 °C et 25 °C et, en hiver, entre −10 °C et −25 °C mais dans certaines régions du Québec comme la baie James ou la baie d'Ungava la température hivernale peut atteindre les −50 °C[29],[30]. En période de chaleurs et froids intenses, les températures peuvent atteindre des points de 35 °C en été[31] et de −40 °C durant l'hiver québécois[32], selon l'indice humidex ou le refroidissement éolien.
Le record de précipitations hivernales fut établi durant l'hiver 2007-2008 avec plus de cinq mètres[33] de neige dans la région de Québec, alors que la quantité moyenne reçue par hiver est de trois mètres[34]. C'est toutefois en 1971 que survint la « tempête du siècle » dans le sud de la province.
D'autre part, l'hiver 2010 a été le plus chaud et le plus sec jamais enregistré en plus de 60 ans[35].
Faune
La faune terrestre de grande taille est principalement composée du cerf de Virginie (chevreuil), de l'orignal, du caribou, de l'ours noir et de l'ours polaire. Les animaux de taille moyenne comprennent le couguar, le coyote, le loup de l'Est, le lynx roux (chat sauvage), le renard polaire, le renard roux, etc. Les petits animaux, qu'on aperçoit plus couramment, comprennent l'écureuil gris, le lièvre d'Amérique, la marmotte commune (siffleux), la mouffette, le raton laveur, le tamia rayé (ou tamia suisse), le castor, etc.
La biodiversité de l'estuaire et du golfe du Saint-Laurent[37] est formée d'une faune aquatique de mammifères, dont la plupart remonte l'estuaire et le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent jusqu'à l'île d'Orléans, tels la baleine bleue, le béluga, le petit rorqual et le phoque du Groenland (loup-marin). Parmi les animaux marins nordiques : le morse et le narval[38]. Les eaux intérieures sont peuplées de poissons tels l'achigan, le brochet d'Amérique, le doré jaune, l'esturgeon noir d'Amérique, le maskinongé, la morue de l'Atlantique, l'omble chevalier, l'omble de fontaine (truite mouchetée), la ouananiche, le poulamon atlantique (petit poisson des chenaux), le saumon de l'Atlantique, la truite arc-en-ciel, etc[39].
Parmi les oiseaux qu'on voit couramment dans le sud habité du Québec, on compte le merle d'Amérique, le moineau domestique, le carouge à épaulettes, le canard colvert, le quiscale bronzé, le geai bleu, la corneille d'Amérique, la mésange à tête noire, certaines parulines et hirondelles, l'étourneau sansonnet et le pigeon biset, ces deux derniers ayant été introduits au Québec et se retrouvant surtout en milieu urbain[40]. La faune aviaire comprend des oiseaux de proie tels l'aigle royal, le faucon pèlerin, le harfang des neiges et le pygargue à tête blanche. Les oiseaux maritimes et semi-aquatiques sont la bernache du Canada (outarde), le cormoran à aigrettes, le fou de Bassan, le goéland argenté, le grand héron, la grue du Canada, le macareux moine, le plongeon huard, etc.
Certains animaux d'élevage portent le titre de « race patrimoniale du Québec », à savoir le cheval canadien, la poule Chantecler et la vache canadienne[loi 18]. De même, en plus des aliments certifiés « biologique », l'agneau de Charlevoix est le premier produit du terroir québécois dont l'indication géographique est protégée[41]. La production animale comprend, en outre, les races porcines Landrace, Yorkshire et Duroc[42] ainsi que de nombreuses races ovines[43], etc.
La Fondation de la faune du Québec et le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ)[44] sont les principaux organismes publics travaillant avec les agents de conservation de la faune au Québec.
Le nombre de caribous a considérablement diminué au Québec, notamment en raison de l'activité de l'industrie forestière. Depuis les années 1990, 99 % de la harde la plus nombreuse de caribous migrateurs, qui vit dans la toundra, a été détruite, passant de 800 000 bêtes à un peu plus de 5 000. Le nombre de caribous montagnards, qui vivent dans les hautes sphères de Gaspésie, au nord-est du Québec, a chuté de 60 % pour passer sous les 200 individus. Quant au caribou forestier, son habitat a été pour l'essentiel détruit par industrie forestière. Les gouvernements sont réticents à agir pour des raisons économiques. Philippe Couillard, premier ministre de 2014 à 2018, a ainsi déclaré : « Je ne sacrifierai pas un seul job dans la forêt pour le caribou. » En 2020, les autorités décident la suppression de la protection de plusieurs aires préservées et autorisent des coupes forestières dans ces zones[45].
Végétation
Sur le pourtour de la baie d'Ungava et du détroit d'Hudson se trouve la toundra, dont la flore se résume à une végétation herbacée et arbustive basse et de lichens. Plus au sud, le climat devient propice à la croissance de la forêt boréale, dont la limite nord est la taïga.
La superficie de la forêt québécoise est estimée à 750 300 km2[46]. De l'Abitibi-Témiscamingue à la Côte-Nord, cette forêt est composée essentiellement de conifères comme le sapin baumier, le pin gris, l’épinette blanche, l'épinette noire et le mélèze laricin. En se rapprochant du fleuve vers le sud, s’ajoutent graduellement le bouleau jaune et d’autres feuillus. La vallée du Saint-Laurent est composée de la forêt laurentienne avec des conifères tels le pin blanc d'Amérique et le thuya occidental (cèdre) ainsi que de feuillus et d’essences comme l'érable à sucre, l'érable rouge, le frêne blanc, le hêtre d'Amérique, le noyer cendré, l'orme d'Amérique, le tilleul d'Amérique, le caryer cordiforme et le chêne rouge.
L'aire de répartition du bouleau à papier (bouleau blanc), du peuplier baumier, du peuplier faux-tremble et du sorbier décoratif recouvre plus de la moitié du territoire québécois[47].