Salaire minimum
rémunération minimale qu'un employeur doit attribuer à un employé pour un travail / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Ne doit pas être confondu avec Revenu de base, Revenu minimum ou Capital universel.
Le salaire minimum, ou salaire minimal, est la rémunération minimale qu'un employeur peut légalement accorder à un employé pour un travail.
Des abattements au salaire minimal sont parfois prévus par des dispositifs législatifs ou réglementaires.
« Minimal » est l'adjectif qualifiant ce qui constitue un minimum. L'expression « salaire minimum » est critiquée par certains linguistes[Qui ?] selon lesquels elle présente le défaut de juxtaposer deux substantifs (le salaire et le minimum) sur le modèle anglophone. Les formulations correctes seraient ici « minimum de salaire », « minimum salarial » ou « salaire minimal »[réf. nécessaire].
Le salaire minimal ou « salaire minimum » vise à garantir un niveau de revenu aux employés et ouvriers. Pour ses partisans, il maintient une « concurrence loyale » aussi bien entre employés (dans leur participation au travail) qu'entre employeurs (éviter le « dumping social »). Il participe à la cohésion sociale d'un pays et à la redistribution des revenus. Même si le principe du salaire minimum est admis dans une majorité de philosophies, la fixation de son niveau fait l'objet de fortes dissensions en leur sein.
Pour les économistes libéraux, le salaire minimal correspond à une interdiction de travailler pour les employés dont le travail ne permet pas de produire cette valeur, et est la source principale de chômage dans les pays développés[1],[2],[3]. Ces économistes estiment que le coût du salaire minimum (à différencier du revenu final) doit être fixé de manière à n'obtenir qu'un chômage de transition (appelé aussi chômage frictionnel). Ils pensent qu'un coût de salaire minimum élevé est une injustice que subissent les chômeurs. Ils estiment que les salaires définis librement en période de plein-emploi correspondent à la valeur du travail des employés et que, si l'on souhaite opérer une redistribution des revenus ou établir un revenu minimum des travailleurs élevé, il vaut mieux le permettre via un rééquilibrage des impôts et des charges imposées aux plus aisés. Ils estiment que cela crée moins d'injustices et d'exclusions qu'un salaire minimum élevé. Pour assurer un fonctionnement socialement optimal, les salaires doivent être proportionnels à la productivité des employés. Pour les économistes libéraux, le salaire minimum serait un puissant frein à l’embauche, notamment Maurice Allais, Gary Becker[4], James M. Buchanan, Milton Friedman[5], Friedrich Hayek, Paul Krugman[6], Edmund Phelps, Paul Samuelson[7], George J. Stigler[8], Joseph Eugene Stiglitz[9], James Tobin…
Pour les économistes marxistes, le salaire minimal limite l'exploitation ouvrière. En effet, le salaire minimal empêche les forces du marché de fixer les salaires à leur niveau de subsistance, c'est-à-dire un niveau qui permet simplement la reproduction de la force de travail. en 1938, pendant la Grande Dépression, Léon Trotski écrivait : « Sous peine de se vouer lui-même à la dégénérescence, le prolétariat ne peut tolérer la transformation d'une partie croissante des ouvriers en chômeurs chroniques, en miséreux vivant des miettes d'une société en décomposition. Le droit au travail est le seul droit sérieux que l'ouvrier ait dans une société fondée sur l'exploitation. […] Le salaire, avec un minimum strictement assuré, suit le mouvement des prix. Aucun autre programme ne peut être accepté pour l'actuelle période de catastrophes. » [10]
Pour les marxistes, le minimum salarial est un instrument de justice sociale. Il permet de rémunérer les salariés les moins qualifiés à un « juste niveau » qui assure une subsistance correcte et de rééquilibrer le rapport de force entre patronat et syndicats salariés en faveur de ces derniers. C'est un instrument de pilotage économique d'un pays puisqu'il limite les déséquilibres du marché.
Cependant, le salaire minimal ne permet de suivre le mouvement des prix que pour les salaires les plus bas. Une échelle mobile des salaires permet que tous les salaires suivent l'augmentation des prix.
Le salaire minimal, quand il relève d'une loi comme en France, est d'ordre public. Il s'impose aux salaires minimaux prévus par les conventions collectives quand celles-ci prévoient une rémunération horaire inférieure pour les salariés.
Dans l'Union européenne, 22 des 28 États ont un salaire minimum[11]. Les six pays de l'UE qui n'ont pas de salaire minimum sont l'Autriche, Chypre, le Danemark, la Finlande, l'Italie et la Suède. Ces pays et des pays européens non affiliés à l'UE comme la Norvège et la Suisse laissent le salaire minimum à verser à la discrétion de l'employeur et/ou des syndicats. Dans ce cas, ce sont les salaires minimum négociés entre partenaires sociaux aux niveaux des branches professionnelles qui s'appliquent. Il existe donc autant de salaires minimum que de branches professionnelles, ce qui donne une certaine souplesse à l'économie. Lorsqu'ils ne sont pas étendus par un arrêté ministériel, les accords de branches ne s'appliquent que dans les entreprises membres d'un syndicat professionnel ayant signé l'accord. En défaut de l'extension de la convention collective celle-ci n'oblige le patron qu'envers les salariés membre d'un syndicat signataire. Mais le principe de l'égalité de traitement mène en effet à un rajustement des salaires dans l'entreprise signataire.
Le minimum salarial peut être vu comme une prohibition (l'interdiction de travailler à un salaire inférieur), avec toutes les conséquences de restrictions libertaires et de travail dissimulé. Il est aussi considéré comme un réducteur d'inégalités de revenu.
Inversement, en septembre 2020, dans son discours sur l’état de l’Union, Ursula von der Leyen considère que «Le dumping salarial détruit la dignité du travail, pénalise l’entrepreneur qui paie des salaires décents et fausse la concurrence loyale sur le marché unique»[12].
Le proposition de directive du parlement européen et du conseil relative à des salaires minimaux adéquats dans l’Union européenne considère à la fois le «salaire minimal»: la rémunération minimale qu’un employeur est tenu de verser aux travailleurs pour le travail accompli au cours d’une période donnée, calculé sur la base du temps ou de la production et le «salaire minimal légal»: un salaire minimal fixé par la loi ou par d’autres dispositions juridiques contraignantes[12].
Pays | Montant |
---|---|
Albanie | 213,45 € |
Allemagne | 1 584,00 € |
Andorre | |
Autriche | |
Belgique | 1 593,81 € |
Biélorussie | |
Bosnie-Herzégovine | |
Bulgarie | 311,89 € |
Chypre | |
Croatie | 546,07 € |
Danemark | |
Espagne | 1 050,00 € |
Estonie | 584,00 € |
Finlande | |
France | 1 339,42 € |
Grèce | 758,33 € |
Hongrie | 487,10 € |
Irlande | 1 656,20 € |
Islande | |
Italie | |
Lettonie | 430,00 € |
Liechtenstein | |
Lituanie | 607,00 € |
Luxembourg | 2201,93€ |
Macédoine du Nord | |
Malte | 777,10 € |
Moldavie | |
Monaco | |
Monténégro | 331,33 € |
Norvège | |
Pays-Bas | 1 635,60 € |
Pologne | 610,79 € |
Portugal | 740,83 € |
Roumanie | 466,23 € |
Royaume-Uni | 1 598,69 € |
Russie | |
Saint-Marin | |
Serbie | 343,49 € |
Slovaquie | 580,00 € |
Slovénie | 940,58 € |
Suède | |
Suisse | 4 440 € |
Tchéquie | 574,62 € |
Ukraine | |
Vatican | |
Dans les pays développés, les salaires minima (lorsqu'ils existent) peuvent être définis[14] :
- soit en taux horaire (Allemagne, Canada, Corée du Sud, États-Unis, France, Hongrie, Irlande, République tchèque et Royaume-Uni)
- soit sur une base journalière (Japon et Mexique)
- soit au niveau hebdomadaire (Malte et Nouvelle-Zélande)
- soit au niveau mensuel (Belgique, Bulgarie, Croatie, Espagne, Lettonie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie et Slovénie)
- soit sous forme d'un panachage entre les différentes possibilités.
En 2009, pour 24 pays membres de l'OCDE, le salaire minimal s'élevait, en moyenne et pour les salariés à plein temps, à un peu plus d'un tiers du salaire moyen, avec une tendance à augmenter lentement au cours du temps. Le ratio était le plus faible au Mexique (environ 20 %) et aux États-Unis (27,0 %) et le plus élevé en Nouvelle-Zélande (51,6 %) et en France (48,0 %). Le salaire minimum représentait un peu moins de la moitié du salaire médian qui, n'étant pas affecté par les très hauts salaires, est nettement plus faible que le salaire moyen. Le ratio était le plus bas au Mexique (environ 20 %) et aux États-Unis (37,1 %) et le plus élevé en Turquie (71,3 %) et en France (60,1 %).
Dans chaque pays, le ratio entre le salaire minimum et le salaire moyen – ou le salaire médian – varie quelque peu au cours du temps, tendant à baisser avec la hausse des salaires moyens et médians et à augmenter lors des revalorisations du salaire minimum. Ainsi, en 2000, le ratio entre salaire minimum et salaire moyen était le plus élevé en Irlande (58,5 %), en Australie (50,1 %), en Nouvelle-Zélande (45,2 %) et en France (45,1 %). De 2001 à 2005, l'Australie conservait le ratio le plus élevé, suivie de la France et de la Nouvelle-Zélande, laquelle prenait la tête de 2006 à 2009, suivie de la France, En 2000, le ratio entre salaire minimal et salaire médian était également le plus élevé en Irlande (67,5 %), suivie de l'Australie (58,2 %) et de la France (56,1 %). De 2004 à 2009, on trouve le ratio le plus élevé en Turquie, suivie de la France[15]
Pays | Montant | Part des salariés percevant moins de 105 % du SMIC en 2010 | Part du revenu moyen en 2014 |
---|---|---|---|
Luxembourg | 1 923 € | 10,2 % | 50,3 % |
Irlande(1) | 1 546 € | 9,2 % | 44,6 % |
Pays-Bas | 1 525 € | < 5 % | 43,2 % |
Royaume-Uni | 1 512 € | < 5 % | 40,2 % |
Belgique | 1 502 € | 44,0 % | |
France(2) | 1 467 € | 9,2 % | 46,6 % |
Allemagne(3) | 1 440 € | ||
États-Unis(3)(4) | 1 154 € | ||
Slovénie | 791 € | 19,2 % | 52,9 % |
Espagne | 764 € | 0,2 % | 36,0 % |
Malte | 728 € | < 5 % | 46,9 % |
Grèce | 684 € | < 5 % | |
Portugal | 618 € | < 5 % | 44,1 % |
Turquie | 518 € | > 42 % | 62,1 % |
Pologne | 434 € | 9,9 % | 45,3 % |
Croatie | 408 € | 9,2 % | 38,8 % |
Slovaquie | 405 € | < 5 % | 35,4 % |
Lettonie | 370 € | 11,8 % | 44,1 % |
République tchèque | 366 € | < 5 % | 32,8 % |
Hongrie | 351 € | < 5 % | 43,3 % |
Lituanie | 350 € | 13,7 % | 46,4 % |
Maroc[17] | 240 € | ||
Roumanie | 232 € | < 5 % | 38,5 % |
Bulgarie | 215 € | < 5 % | 40,5 % |
Algérie[18] | 170 € | ||
Tunisie[19] | 112 € (40 h) 130 € (48 h) |
- (1) Taux horaire converti sur la base de 39 heures/semaine
- (2) Taux horaire converti sur la base de 35 heures/semaine
- (3) Taux horaire converti sur la base de 40 heures/semaine[14]
- (4) Varie selon les États
Canada
Au Canada, le salaire minimal est sous la responsabilité des provinces et des territoires, conformément au partage des pouvoirs prévu par la constitution canadienne. Au Québec, la Loi du Salaire raisonnable est entrée en vigueur le 28 septembre 1937.
Les différents minimums s'échelonnent (pour le cas général, sachant qu'il peut exister des niveaux plus bas pour certaines catégories de personnel) de 11,05 $ CAN/heure[20],[21] (Nouveau-Brunswick) à 15,00 $ CAN/heure[22] (Territoires du Nord-Ouest).
Démographie
Selon une étude, en 2019, au Québec, 62 % des personnes rémunérées au salaire minimum travaillent à temps partiel, et 61 % sont âgées de 15 à 24 ans[23].
États-Unis
Aux États-Unis, quinze États promulguèrent des lois sur le salaire minimum pour les femmes et les jeunes entre 1912 et 1922. Les employeurs à bas salaires s’y opposaient en y voyant une cause d’augmentation des coûts, alors que les employeurs à salaires plus élevés y étaient favorables, y voyant un moyen de contrer la « concurrence déloyale » des premiers. Entre 1923 et 1936, la Cour Suprême jugea que ces lois étaient non-constitutionnelles, violant le « droit de libre contrat »[24]. Ce n’est qu’en 1937 que la Cour changea de position[25].
En 1938, le Fair Labor Standards Act établit un salaire minimal applicable au niveau fédéral aux employés travaillant pour une entreprise engagée dans le commerce ou produisant des biens destinés au commerce, sauf exceptions. Ce salaire minimal au niveau fédéral coexiste avec les salaires minima que chaque État, et même chaque subdivision administrative (comté, ville), peut fixer, éventuellement pour certains secteurs économiques (par exemple : spécifiquement pour les contractants publics). C'est toujours le plus élevé des différents salaires minimaux existants qui s'applique (donc au moins le niveau fédéral partout aux États-Unis).
D'après Lane Kenworthy (en), les États-Unis avaient dans les années 1960, le salaire minimum le plus élevé du monde[26],[27]. En 1968-1970, il atteint au niveau fédéral l'équivalent de plus de 10 dollars de 2019 par heure de travail[27]. Thomas Piketty relève que « depuis 1980, l'irrégularité des revalorisations a conduit à un grignotage graduel du niveau réel du salaire minimum fédéral, qui n'est plus que de 7,20 dollars en 2019, soit un pouvoir d'achat 30 % plus faible qu'un demi-siècle auparavant, ce qui n'est pas banal pour un pays en paix et en expansion économique »[27]. Il considère que « ce retournement témoigne de l'ampleur des bouleversements politico-idéologiques qui ont marqué les États-Unis depuis les années 1970-1980 », et souligne que « de nombreux travaux ont montré que cette chute du salaire minimum aux États-Unis avait fortement contribué au décrochage des bas salaires depuis les années 1980, dans un contexte général d'affaiblissement du pouvoir de négociation des salariés »[27].
Dans ce contexte, plusieurs États relèvent leur propre salaire minimum à un niveau sensiblement plus élevé ; Thomas Piketty indique que cela n'a pas nui au niveau d'emploi[27]. En Californie, il est de 11 dollars par heure en 2019 et doit passer graduellement à 15 dollars d'ici à 2023[27]. Santa Fe, au Nouveau-Mexique, a un salaire minimal en 2009 de 9,92 $ de l'heure et San Francisco, en Californie de 9,79 $[Note 1]. Il est de 8 $ de l'heure dans le Massachusetts, de 9,32 $ dans l'État de Washington, et même de 15 $ dans la capitale de ce dernier, Seattle[28]. Dans la ville de New York, il est de 11,50 $ pour les salariés dont l'entreprise prend en charge une mutuelle, et de 13,13 $ pour les autres. Le nombre de personnes payées au salaire minimum (essentiellement des femmes) est en baisse ; entre 1997 et 2004, il a chuté de 2,8 millions aux États-Unis pour ne représenter que 1,4 % de la population salariée aujourd'hui.
À Los Angeles, le salaire minimum passera de 9 $ à 15 $ entre le et le à la suite d'une disposition votée par la municipalité le .
Asie
Chine
Il n'existe pas de norme uniforme de salaire minimum en Chine, chaque province (région autonome/ ville) règle sa norme propre selon sa situation économique. Il a augmenté de près de 30 % en 2011 après plusieurs mouvements de grèves.
Corée du Sud
En Corée du Sud, le ministère de l'Emploi et du Travail a défini le salaire minimum de 2017 à 6 470 wons (environ 4,53 euros) de l'heure[29] sauf la plupart des gratifications et des allocation[30]. Il l'a fixé à 7 530 wons (environ 5,27 euros) pour 2018[31].
Japon
Au Japon, le salaire minimal est défini par les préfectures : en 2009, il y avait quarante-sept salaires minimaux différents, d'une valeur moyenne de 713 yens de l'heure (environ 5,50 euros). Cependant, le parti démocrate du Japon désormais au pouvoir souhaite créer un salaire minimal national de 800 yens[32]. En 2015 le salaire minimum moyen est de 798 yens/h[33].
Maroc
Le SMIG au Maroc serait le plus élevé d'Afrique, indique un récent rapport de l'organisation internationale du travail sur les salaires en 2010-2011. Avec 2 110 dirhams par mois, soit 10,64 dirhams par heure, le SMIG marocain arrive en première position au niveau des pays africains, suivi de l'Afrique du Sud[34]. À l'occasion de la fête du travail 2014, le gouvernement a annoncé que le SMIG allait augmenter de 10 %, soit 250 euros pour le secteur privé, et 300 euros dans la fonction publique. Cette hausse du SMIG a été décidée pour pallier la hausse des prix de la consommation.
Définition officielle
Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) désigne à l'heure actuelle le salaire horaire minimal en vigueur au Maroc. Comme l'indique son nom, le SMIG s'applique à tous les corps professionnels à l'exception notable des agriculteurs, soumis à un régime spécifique, le SMAG pour salaire minimum agricole garanti.
Le SMIG est fixé par décret par le gouvernement. Une telle opération s'effectue généralement à la suite d'intenses tractations tripartites entre l'État, les organisations syndicales et le patronat.
Historique des augmentations
Le SMIG était en 2008 fixé à 9,66 dirhams/heure, soit environ 1 800 dirhams/mois (brut).
En 2009, après de nombreuses négociations entre le gouvernement marocain et différents syndicats le SMIG s'est élevé à 10,64 dirhams/heure, soit 2 110 dirhams/mois.
Le , le gouvernement marocain a décidé d'augmenter de 15 % le SMIG répartie en deux tranches pour les secteurs de l'industrie, du commerce, des services et de l'agriculture, entrera en vigueur à partir du à raison de 10 % et à partir du (5 %), a indiqué le ministre marocain de la Communication, porte parole du gouvernement marocain, Khalid Naciri, à l'issue d'une réunion du conseil du gouvernement marocain.
Ainsi, le SMIG dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des services s'établira à 11,70 dirhams de l'heure à partir du , puis à 12,24 DH/heure à partir du . S'agissant du secteur agricole et forestier, le salaire journalier minimum se situera à 60,63 dirhams à compter du et sera de 63,39 DH à partir du [35].
En 2014, la veille du 1er mai, le gouvernement d'Abdelilah Benkirane a décidé d'augmenter le SMIG de 10 % en deux fois, 5 % en et 5 % en [36].
Le temps de travail officiel au Maroc en 2015 est de 44 heures par semaine.
Date | SMIG horaire brut | SMIG annuel brut | Source |
---|---|---|---|
2008 | 9,66 DH/h | 22 102 DH | |
2009 | 10.64 DH/h | 24 344 DH | |
11,70 DH/h | 26 769 DH | [35] | |
12,24 DH/h | 28 005 DH | [35] | |
12,85 DH/h | 29 400 DH | [37] | |
13,46 DH/h (1,38 $/h) | 30 796 DH (3 160 $) | [37] |
En l'espace de 7 ans, de 2008 à 2015, le SMIG marocain est passé de 9,66 DH/h à 13,46 DH/h soit de 22 102 DH/an à 30 796 DH/an, une augmentation de 39 % par rapport à 2008.
Suisse
En Suisse, il n'existe pas de salaire minimal généralisé. On connaît uniquement des salaires minimaux dans certaines branches. Ceux-ci sont fixés soit dans le cadre de négociations entre les partenaires sociaux, aboutissant à des conventions collectives de travail – c'est le cas dans le secteur de la construction et de l'hôtellerie – ou par l'autorité cantonale ou fédérale concernée, par le biais de contrats-types de travail – c'est le cas pour les employés de maison.
Le , le peuple s'est prononcé sur l'introduction d'un salaire minimum de 4 000 francs mensuels, au niveau fédéral et identique dans tous les secteurs d'activité. Cette initiative, intitulée « Pour la protection de salaires équitables », a été refusée par 74 % des votants[38].
En décembre 2022, une motion intitulée « Protéger le partenariat social contre des ingérences discutables » interdit d'opposer les salaires minima fixés au niveau cantonal lorsqu'il existe des conventions collectives étendues statuant sur le montant de ce salaire minimum[39].
Cantons
Le canton de Neuchâtel, à la suite d'une initiative populaire acceptée en 2011, a adopté en 2014 un salaire minimal de 20 francs par heure qui devait entrer en vigueur en 2015[40]. La loi a été suspendue par le Tribunal fédéral jusqu'au rejet des oppositions[41]. Elle est en vigueur depuis 2017[42].
Le canton du Jura a été le deuxième canton suisse à introduire un salaire minimum. À la suite de l'acceptation d'une initiative populaire, un salaire minimum cantonal de 20 francs de l’heure est introduit en [42].
Le canton du Tessin a aussi approuvé une initiative populaire cantonale en ce sens. Dès le , il y aura un salaire minimum de 19 francs l'heure, s’adaptant à la hausse année après année.
Le canton de Genève, les électeurs ont été appelés à voter à nouveau sur cette question. En , l'initiative des syndicats pour un salaire minimum de 23 francs de l'heure a été acceptée.
Le canton de Bâle-Ville est le premier canton alémanique à accepter un salaire minimum. En réponse à une initiative le proposant à 23 francs, le contre-projet fixé à 21 francs de l'heure (avec des exceptions) est approuvé par 54 % des votants en 2021[43].
Union européenne
21 des 28 pays de l'Union européenne possèdent un salaire minimal légal (c'est-à-dire imposé par la loi). Les sept pays qui n'ont pas fixé de salaire minimal sont le Danemark, l'Allemagne (jusqu'à 2014), l'Italie, Chypre, l'Autriche, la Finlande et la Suède[44]. Le gouvernement allemand a décidé au printemps 2014 d'introduire un salaire minimum de 8,50 € bruts de l'heure à partir du , mais une période de transition est prévue pour les secteurs qui seront encore sous le coup d'un accord de branche. Au plus tard en 2017, il concernera tout le monde, sauf les moins de 18 ans, les stagiaires et les chômeurs de longue durée, exemptés pendant les six mois suivant leur embauche[45].
Le pouvoir d'achat du salaire minimal est le plus élevé au Luxembourg, suivi des Pays-Bas, de la Belgique et de la France[46].
France
En France, La Charte du travail, promulguée le par le régime de Vichy, proclame la naissance d'un salaire minimum vital fixé par l'État, une ancienne revendication syndicale qui ne sera jamais mise en œuvre mais « ouvrira la voie » au premier salaire minimum, le SMIG, créé en 1950 par une loi votée par le Parlement. Très faible au départ, ce salaire minimum est indexé sur l'inflation mais pas sur la croissance économique. Il ne s'appliquait pas au secteur agricole, et avait un niveau différent selon les régions françaises.
Selon l'Institut supérieur du travail, dans son histoire du SMIC, c'est la Charte du travail promulguée le qui a ouvert la voie. Il y est parlé d'un « salaire minimum vital » et cette notion a nécessairement un caractère universel : le minimum vital est le même, pour tout le monde, quelle que soit la profession. Reste que le coût de la vie n'est pas partout le même, ce qui était beaucoup plus sensible alors qu'aujourd'hui. On avait donc divisé le pays en une vingtaine de « zones de salaire », avec chacune un taux différent du salaire minimum, mais tous les salaires minima procédaient dégressivement de celui de la zone 0 (Paris) selon un pourcentage fixé : zone -2,5 %, zone -4 %, etc. ce qui permettait de maintenir l'unité tout en respectant la diversité. Ce système des zones ne devait disparaître qu'en mai 1968 lors des Accords de Grenelle : il n'y avait alors plus que deux zones[47]. Les Accords de Varennes du supprimèrent aussi le salaire minimum agricole garanti qui, jusque-là, était notablement inférieur au SMIG.
En 1968, il est remplacé par le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC). Entre les années 1960 et 2019, il passe d'à peine 3 euros par heure à 10 euros, soit une progression du même ordre que celle de la productivité moyenne du travail[27]. La progression plus modérée du salaire minimal par rapport au revenu médian au cours des dernières années[Quand ?] ainsi que la création d'un groupe d'experts indépendants chargé de déterminer les évolutions souhaitables du SMIC participent de la volonté de faire baisser la proportion des travailleurs payés au SMIC afin d'atténuer l'effet trappe à bas salaire (pénalisation du coût du travail des moins qualifiés)[réf. nécessaire].
Le salaire minimal (SMIC) est revalorisé tous les ans au 1er janvier. Le , il passe de 9,00 à 9,22 euros bruts de l'heure pour atteindre 1 398,37 euros bruts par mois, pour un temps de travail de 35 heures par semaine (environ 1 099 euros nets par mois)[48]. Le , il est revalorisé à 9,40 euros, le à 9,43 euros, le , à 9,53 euros et le à 9,61 euros.
Irlande
En Irlande, le salaire minimal a été introduit en 2000. Depuis le , il est de 8,65 euros de l'heure[49].
Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, bien qu'ayant été créé en 1999, le salaire minimal a crû très rapidement pour atteindre en 2004 un niveau élevé, parmi les plus hauts au monde. Ce niveau est relativisé par un niveau également très élevé du salaire moyen et du coût de la vie au Royaume-Uni. Par ailleurs, l'existence de décotes de 15 % pour les jeunes de 18 à 22 ans, et de 40 % pour les mineurs de plus de 16 ans, limitent les effets d'un salaire minimum élevé.