Loading AI tools
université française située à Lyon fondée en 1969 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'université Lumière-Lyon-II est une université publique française située à Lyon. Elle est une des trois universités issues de la scission de l'université de Lyon à la suite de la loi Edgar-Faure de 1968.
Fondation |
1838 : faculté des lettres 1875 : faculté de droit 1896 : université de Lyon 1973 : université Lumière-Lyon-II |
---|
Type | |
---|---|
Forme juridique |
Établissement public national à caractère scientifique culturel et professionnel (d) |
Régime linguistique |
français |
Président |
Nathalie Dompnier (d) (- |
Devise | Inter Folia Fulget[1] « Par la connaissance et le travail » |
Membre de | |
Site web |
Étudiants |
26044 (2023) |
---|---|
Enseignants |
909 dont 666 titulaires |
Budget |
154,8 M€ (en 2022) |
Pays | |
---|---|
Campus |
Berges du Rhône Porte des Alpes |
Elle forme quelque 26 644 étudiants dans le domaine des humanités, des sciences humaines et sociales, du droit et de l'économie-gestion. Sa devise en latin, inscrite dans la cour de la bibliothèque sur le campus des quais est Inter folia fulget et signifie : « Elle jaillit d'entre les pages ». Néanmoins, la devise première, inscrite en lettres dorées à l'ombre de la statue de Claude Bernard dans la cour d'entrée de l'université, est Scientia et Labore, qui signifie « Par la connaissance et le travail ».
Jusqu'en , l'université Lyon-II regroupait l'ensemble des disciplines des sciences humaines, sociales, juridiques et économiques. À cette date, une scission intervient, qui est directement la conséquence des événements de mai 1968, violents à Lyon (au cours de ceux-ci, un commissaire de police meurt, écrasé par un camion[2]). L'université Lyon 3 est alors créée. Aujourd'hui encore les deux universités gardent les spécificités des raisons de leur scission.
Celle-ci s'effectue dans le cadre plus général de création d'universités distinctes, s'effectuant souvent selon des axes politiques. Lorsque celles-ci résultent dans des situations véritablement conflictuelles, le ministre de l'Éducation nationale Joseph Fontanet tranche de manière autoritaire, ainsi à Lyon ou à Aix-Marseille. Selon le rapport Rousso (2004) : « Il prend ainsi une décision d’ordre public qui cherche à affirmer la primauté de l’État sur le principe de l’autonomie universitaire lorsque les universitaires s’avèrent incapables de régler seuls une crise majeure »[3].
Le ministre de l'Éducation nationale Olivier Guichard annonce ainsi en 1969 la création de Lyon-I, qui regroupe les anciennes facultés de sciences et de médecine, et de Lyon 2, qui regroupe l’ancienne Faculté des lettres et de sciences humaines, et celle de droit, ainsi que celle de futures universités. Deux ans plus tard, une scission s'opère à Lyon 2, aboutissant à la création de Lyon-III (décret ministériel du ).
Si des raisons institutionnelles expliquent aussi celle-ci, les causes politiques sont décisives : la création de Lyon 3 « a été rendue possible par une alliance entre des catholiques modérés [notamment Maurice-René Simonnet, proche du ministre Joseph Fontanet et des éléments de la droite radicale, sur fond de rivalités disciplinaires – le refus des juristes de travailler avec des littéraires. »[4]. Lyon 2 voit en effet une minorité de la droite universitaire radicale s'opposer au Conseil universitaire, un projet immobilier de résidence universitaire étant l'occasion de controverses, tandis que l'élection du juriste Jean-Pierre Lassale à la présidence de Lyon-II nécessite treize tours de scrutin[3] André Decocq, assesseur du doyen de la faculté de Droit et Jacques Goudet, tous deux membres du Service d'action civique (SAC) et de l'UNI, jouent un rôle important dans la scission[3].
Dès 1969-1970, un conflit émerge au sein de Lyon-II, autour des questions immobilières. Un premier projet prévoit la création de résidences universitaires dans deux zones, l'une à Lacroix-Laval, près d'une zone résidentielle de la commune de Charbonnières, à l'ouest de Lyon, qui inclurait les biologistes et étudiants en pharmacie, tandis que l'autre serait à Bron-Parilly, dans la banlieue est industrielle, qui inclurait les lettres et sciences humaines[2]. Ce projet est abandonné en , en raison du projet d'aménagement urbain de la Communauté urbaine de Lyon[2]. À l’été 1972, le conseil de l’université de Lyon 2 se prononce donc en faveur d’un projet pédagogique du nouvel ensemble de Bron-Parilly. Selon le rapport Rousso (2004), celui-ci « suscite de très vives réticences, notamment de la part des juristes, qui ne veulent pas rejoindre ce nouveau pôle, installé près de la ZAC de Vénissieux »[2]. Louis Pradel, le maire de Lyon, est aussi opposé au projet, parlant de « grave erreur », ajoutant que « c’est aussi idiot que d’avoir mis celle de Nanterre dans les bidonvilles. »[2] La mairie craint notamment une concurrence du campus de Grenoble[2].
Selon le rapport Rousso (2004) : « la droite universitaire la plus radicale (...) cherche après 1968 [,] à contrôler quelques lieux où le rapport de forces pencherait en sa faveur. Cette politique a porté ses fruits à Paris IV [la Sorbonne], où a été créé l’UNI, ou à Aix-Marseille III, une université à dominante juridique, fondée presque au même moment et dans des circonstances bien plus conflictuelles que celles de Lyon III, à cause notamment de la personnalité controversée du juriste Charles Debbasch. Cette stratégie a d’ailleurs été enclenchée dans l’entourage de Georges Pompidou, inquiet de l’influence réelle ou supposée des groupes d’extrême gauche[5] »
Toutefois, d'autres causes jouent ; les philosophes de Lyon 2 (dont François Dagognet et Bernard Bourgeois) décident ainsi de rejoindre Lyon 3, par crainte de voir l'UER de philosophie disparaître[3].
À la suite de la création de Lyon-III, les universitaires décident de leur appartenance : 334 enseignants restent à Lyon-II, et 174 vont à Lyon-III[3]. Les choix sont majoritairement politiques: « l’architecture de Lyon 3 reflète les alliances politiques (l’italien de Jacques Goudet, le sanskrit de Jean Haudry), et l’agrégat d’ensembles sans autre cohérence disciplinaire, du moins au début, que la capacité des juristes à convaincre des entités de plus petite taille de venir les rejoindre. La séparation a un caractère parfois étonnant : les latinistes se sont séparés des hellénistes, les historiens ont été déchirés, y compris lorsqu’ils travaillaient sur le même domaine comme l’histoire du christianisme. » (Rapport Rousso, 2004, p. 31)
Dans les années 2000 et 2010, plusieurs manifestations et occupations de l'université occasionnent d'« importantes dégradations »[6]. En 2010, Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, condamne les actes de dégradation commis au sein de l'université[7].
En 2013, après que de violents incidents (perturbation du Congrès exceptionnel par une centaine d’étudiants, dégradation du matériel, intervention des forces de l'ordre, violences et arrestations de 6 personnes) se sont déroulés au sein de l'université, un enseignant-chercheur de Lyon 2 rappelle le poids de l’extrême gauche au sein de cette institution. Selon lui, « une telle présence de l’extrême gauche qui a su s’adapter et se renouveler ces dernières années, sous des formes syndicales (FSE) ou politiques (Parti de Gauche et Union des étudiants communistes), paraît tout à fait spécifique dans le paysage universitaire français. ». Néanmoins, il invite à ne pas surévaluer au regard des 28 000 étudiants de Lyon 2, l'importance « d’une centaine d’étudiants politisés »[8]. Six étudiants seront poursuivis pour violences et dégradations[9].
En 2017, en raison d'une polémique grandissant sur internet, l’université Lyon 2 doit annuler un colloque sur l’islamophobie. La Licra et le Comité Laïcité République (CLR) avaient dénoncé dans un communiqué commun « un colloque laïcophobe », le cofondateur du Printemps républicain, le politologue Laurent Bouvet, parlant dans un tweet de « colloque plein d'intervenants islamistes sous couvert académique »[10].
À partir de 2018[11] et, à nouveau, en 2019, alors qu'un étudiant dénonce « une obsession pour les questions de genre et de race », plusieurs titres de presse mettent en avant la place prise au sein de cette université par les études post-coloniales ou les études de genre[12],[13]. L'Obs s'interroge sur l'intitulé d'un devoir portant le titre « Le féminisme islamique » sur lequel doivent travailler les étudiants en sociologie et science politique dans le cadre d'un cours consacré aux « mouvements sociaux dans les États postcoloniaux » et sur le fait de mettre en avant le livre de Zahra Ali Féminismes islamiques, chercheuse à l'EHESS et à l'Institut français du Proche-Orient qui « milite en faveur du port du foulard »[11]. Dans un article intitulé « l'université kidnappée (avec son consentement) par les indigénistes », Yves Mamou soutient que « pas un trimestre non plus ne passe sans qu’un pompeux colloque d’études décoloniales soit organisé à l’université Lyon-II »[14].
Selon Rue89Lyon, l'université Lumière Lyon 2 serait « réputée pour son ancrage à gauche et sa tradition militante. » En septembre 2019, le quotidien local Le Progrès consacrait ainsi sa Une à de potentielles « dérives sectaires » à l’université, et en particulier dans celle de Lyon 2. Cette accusation d'« islamo-gauchisme » est jugée « ridicule » par Françoise Lantheaume, spécialiste de la transmission de la mémoire coloniale, professeure en Sciences de l’éducation à Lyon 2[15].
L’établissement adopte en 1987 la désignation d’« université Lumière-Lyon-II » en l'honneur des frères Lumière.
Actuellement, Lyon 2 comporte deux campus :
L'université Lumière-Lyon-II est membre fondatrice de l'université de Lyon, pôle de recherche et d'enseignement supérieur (Pres) de Lyon ayant statut d'établissement public de coopération scientifique (EPCS), qui a été fondé par le décret no 2007-386 du , publié au Journal officiel du .
En 2015, le PRES Université de Lyon a été remplacé par la communauté d'université et d'établissement Université de Lyon[16] en application de la loi du 22 juillet 2013 relative à l'enseignement supérieur.
Douze présidents se sont succédé à la tête de l'université depuis sa création. La présidente actuelle est Nathalie Dompnier, élue en 2016.
Identité | Période | Durée | |
---|---|---|---|
Début | Fin | ||
Jean-Pierre Lassalle (d)[17] (né en ) | 2 ans | ||
René Girard (d)[18] ( - ) | (démission) | 1 an | |
Maurice Bernadet (d)[19] (né en ) | 5 ans | ||
Philippe Lucas (d)[20] ( - ) | 7 ans | ||
Michel Cusin (d)[21] ( - ) | 5 ans | ||
Eric Froment (d)[22] (né en ) | 5 ans | ||
Bruno Gelas (d)[23] (né en ) | 5 ans | ||
Gilbert Puech[24] ( - ) | 5 ans | ||
Claude Journès (d)[25] (né en ) | 2 ans | ||
Olivier Christin[26],[27] (né en ) | (démission) | 1 an | |
André Tiran (d)[28] (né en ) | 3 ans | ||
Jean-Luc Mayaud (d)[29] (né en ) | 4 ans | ||
Nathalie Dompnier (d)[30],[31] (née en ) | (démission) | 8 ans, 1 mois et 24 jours | |
Isabelle von Bueltzingsloewen (née en ) |
L'université compte 6 UFR :
L'université compte 6 instituts :
L'université compte un centre international d'études françaises (CIEF), spécialisé dans la formation linguistique et culturelle d’un public non francophone poursuivant ou non des études supérieures.
3 ED pour lesquelles l'Université Lumière-Lyon-II est établissement de tutelle :
4 ED pour lesquelles l'Université Lumière-Lyon-II est partenaire :
1 240 doctorants inscrits chaque année, 115 doctorats délivrés par an, 10 habilitations à diriger des recherches
377 formations diplômantes sont proposées.
L'université Lumière Lyon 2 compte actuellement 501 accords d'échange avec 318 établissements partenaires dans 62 pays.
L'université est aussi partenaire du laboratoire international associé SALADYN créé en 2013[32].
Spécialisée dans les domaines des arts, lettres, langues ; sciences humaines et sociales (SHS), et droit, économie, gestion ; L'université développe une politique de recherche guidée par trois priorités :
En interface avec les sciences expérimentales, de la nature et de la santé, l'université travaille sa politique de recherche pour le contrat quinquennal 2015–2020 autour de quatre axes fédérateurs situés au cœur des enjeux scientifiques et sociétaux du XXIe siècle :
33 laboratoires de recherche reconnus dont 20 UMR (associés au CNRS)
3 regroupements fédératifs
L'université occupe en juillet 2023 la 1 649e place du classement Webometrics Ranking of World Universities (en)[33] qui classe plus de 30 000 écoles ou universités en fonction du volume et de la visibilité de leurs publications électroniques.
Évolution démographique de la population universitaire
La vie du campus est rythmée grâce à la présence d'associations. Des projets voient le jour chaque année grâce à l'engagement d'étudiants (pièces de théâtre, expositions, etc.). La diversité des centres d'intérêt entend ainsi favoriser l'épanouissement des étudiants du campus.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.