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parti politique français (1902-1919) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Action libérale populaire (ALP), aussi appelé Action libérale, est un parti politique français de la Troisième République représentant les catholiques ralliés à la République. Elle existe de 1902 à 1919.
Action libérale populaire | |
Présentation | |
---|---|
Président | Jacques Piou |
Fondation | |
Disparition | |
Fusionné dans | Fédération républicaine |
Positionnement | Droite |
Idéologie | Libéral-conservatisme Catholicisme social Démocratie chrétienne Républicanisme |
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L'ALP a été fondée en 1902 par Jacques Piou et Albert de Mun, anciens monarchistes ralliés à la République à la demande du pape Léon XIII. L'Action libérale était à l'origine un groupe parlementaire. À la suite de l'Appel aux Français du Comité d'Action libérale, issu de ce groupe parlementaire, du 13 novembre 1901, est fondé un parti politique, avec l'adjonction du terme populaire pour signifier l'élargissement aux Républicains indépendants et éviter l'épithète catholique.
Parti non confessionnel, constitué sur le modèle du Zentrum, l'ALP voulait rassembler tous les « honnêtes gens » et être le creuset voulu par Léon XIII où s'uniraient catholiques et républicains modérés pour soutenir une politique de tolérance et de progrès social. Sa devise résumait son programme : « Liberté pour tous, égalité devant la loi, droit commun, amélioration du sort des travailleurs »[1].
Les « vieux républicains » y furent cependant peu nombreux, et elle ne réussit pas à regrouper tous les catholiques, boudée par les monarchistes, les démocrates chrétiens et les intransigeants, désireux d'unir plutôt tous les catholiques (y compris les monarchistes) dans un combat de défense avant tout religieuse. En définitive, elle recruta essentiellement chez les catholiques-libéraux (Jacques Piou) et les catholiques sociaux (Albert de Mun).
Après les élections de 1902, elle compte 80 députés[2], devenant le principal parti d'opposition au Bloc des gauches. Près de la moitié des députés de l'ex-« groupe antisémite » d'Édouard Drumont la rejoignent, dont le marquis de l'Estourbeillon, Jules Galot, Frédéric Rioust de Largentaye, le général Jacquey, Paulin Daudé-Gleize, Joseph Massabuau, Théodore Denis, Henry Ferrette, Joseph Lasies, Lucien Millevoye, Ludovic Gervaize et le marquis de Maussabré[2]. Firmin Faure, qui avait rejoint en 1902 le Comité national anti-juif d'Édouard Drumont, entre également dans le groupe, bien qu'il y soit mal vu[2]. Entre 1902 et 1906, près d'une trentaine de ses députés appartient également au groupe républicain nationaliste présidé par l'antidreyfusard Jacques Marie Eugène Godefroy Cavaignac.
L'Action libérale décide, cependant, d'abandonner l'affaire Dreyfus[2] et de se concentrer sur la défense du catholicisme alors que le ministère Combes poursuit une politique anticléricale affirmée. Ses militants ont pu se montrer polémistes et virulents contre cette politique jugée sectaire et dictatoriale, voulue selon eux par la franc-maçonnerie détestée, sinon par la « judéo-maçonnerie », et parfois, comme Jean Guiraud[3] ont jugé la ligne politique de l'ALP trop tiède et la stratégie électorale faisant la part trop belle aux républicains modérés. Cependant, elle ne se limite pas à cette défense et préconise des réformes politiques (représentation proportionnelle, rédaction d'une constitution « libérale », décentralisation[4]) et sociales (représentation professionnelle[5]). Au nom de ses idéaux chrétiens, elle a fondé en son sein des œuvres sociales : mutualités, cercles d'études, associations professionnelles, etc[6].
Défendant l'Église au nom de la liberté, la liberté de l'enseignement surtout, contre « l'oppression jacobine et maçonnique »[7], l'ALP se positionna comme un parti de droite républicaine et comptera à ses heures les plus glorieuses 70 députés, 250 000 adhérents cotisants et 2 500 comités répartis dans toute la France[8] mais avant tout à Paris, dans le Nord, à Lyon, en Meurthe-et-Moselle, en Franche-Comté, en Gironde, dans le Var, à Rennes, à Cholet.
L'un de ses vice-présidents, l'industriel du Nord Paul Féron-Vrau, mit en place à partir de 1904 un groupe de presse lié à l'ALP, La Presse régionale, copropriétaire de journaux de province.
Violemment combattu par l'Action française et par des catholiques intransigeants, le mouvement déclina à partir de 1908, quand il perdit en partie le soutien de Rome[9]. L'ALP n'en constitua pas moins jusqu'en 1914 le plus important parti politique de droite.
Mise en sommeil pendant la guerre, au nom de l'Union sacrée, elle ne conservait plus guère en 1919 que ses cadres mais exerçait une influence morale importante sur l'électorat catholique. En 1919, l'Action libérale populaire décide d'intégrer le Bloc national. Elle intègre ensuite l'Action nationale républicaine en 1922-1923, une coalition éphémère de partis de droite. L'ALP y est représentée par un de ses leaders, le comte Xavier de La Rochefoucauld[10]. Elle cherchera par la suite, mais en vain, à se reconstituer, notamment en 1923 et 1927. Xavier de La Rochefoucauld a présidé de 1924 à 1932 un organisme discret, les « secrétariats de Concorde nationale et sociale », chargés d'assurer la relève de l'ALP, avec l'aide active des journaux du groupe de La Presse régionale de Paul Féron-Vrau et de Jules Dassonville[11].
L'ALP aura joué un rôle historique important, intégrant dans la vie politique les catholiques ralliés et en étant le premier parti politique, au centre-droit de l'échiquier, à s'organiser selon une conception « moderne ». Elle a contribué, non sans difficultés et polémiques, au processus qui a conduit à passer de la revendication d'une monarchie chrétienne à la franche acceptation des institutions républicaines[12].
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