Anthropologie féministe
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L'anthropologie féministe est une approche qui cherche à transformer la production des connaissances, les pratiques de recrutement et les résultats de la recherche en anthropologie en faisant appel à la théorie féministe[1]. Elle réagit contre des pratiques scientifiques qui, dans une anthropologie traditionnellement dominée par les hommes, tendent à invisibiliser les femmes — comme le fait de privilégier l'étude des activités masculines, l'attention sélective portée à certaines activités féminines plutôt qu'à d'autres, l'assimilation des femmes à des êtres naturels par opposition aux hommes bâtisseurs de civilisations[2]. Cette nouvelle approche de l'anthropologie a favorisé la publication d'un plus grand nombre d'études sur les femmes, et une meilleure prise en considération de la parole des femmes rencontrées lors du travail de terrain[2]. De plus, l'anthropologie féministe a contribué à mettre en évidence les formes de pouvoir que les hommes exercent sur les femmes — sur le travail féminin par exemple, souvent déconsidéré et mal rémunéré, ou sur la sexualité féminine[2].
Historiquement, des féministes comme Margaret Mead (1901-1978) et Hortense Powdermaker (1900-1970) font figure de pionnières dans le domaine de l'anthropologie. Cependant l'anthropologie féministe n'a été reconnue comme une sous-discipline de l'anthropologie qu'à partir des années 1970. Elle a traversé deux grandes phases historiques, « l'anthropologie des femmes » dans les années 1970, et « l'anthropologie du genre » dès les années 1980[3].
L'anthropologie féministe comporte quatre champs de recherche principaux, l'anthropologie culturelle, l'anthropologie linguistique, l'anthropologie physique, et l'archéologie.
Théorisée par des féministes occidentales, elle a pu être critiquée en raison de son ethnocentrisme, avant de diversifier ses approches et d'associer à l'étude du genre celle des problèmes liés au racisme et aux inégalités sociales.