Auvers-sur-Oise
commune française du département du Val-d'Oise / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Auvers-sur-Oise (/ovɛʁ syʁ waz/ Écouter) est une commune française située dans le département du Val-d'Oise en région Île-de-France.
Auvers-sur-Oise | |||||
La mairie. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Île-de-France | ||||
Département | Val-d'Oise | ||||
Arrondissement | Pontoise | ||||
Intercommunalité | CC Sausseron Impressionnistes | ||||
Maire Mandat |
Isabelle Mézières 2020-2026 |
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Code postal | 95430 | ||||
Code commune | 95039 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Auversois | ||||
Population municipale |
6 763 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 533 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 04′ 00″ nord, 2° 10′ 00″ est | ||||
Altitude | Min. 21 m Max. 111 m |
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Superficie | 12,69 km2 | ||||
Type | Commune urbaine | ||||
Unité urbaine | Paris (banlieue) |
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Aire d'attraction | Paris (commune du pôle principal) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Ouen-l'Aumône | ||||
Législatives | 1re circonscription du Val-d'Oise | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Val-d'Oise
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
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Liens | |||||
Site web | www.ville-auverssuroise.fr | ||||
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Elle doit sa renommée internationale aux peintres paysagistes et surtout impressionnistes, Charles-François Daubigny, Paul Cézanne, Camille Corot, Camille Pissarro et Vincent van Gogh qui sont venus puiser ici leur inspiration. On y retrouve la plupart des sites qu'ils ont immortalisés. Vincent Van Gogh y a peint 70 de ses toiles au cours des derniers mois de sa vie. Il y est mort et il est inhumé dans le cimetière communal.
Description
Le territoire communal s'étire sur sept kilomètres de longueur sur la rive droite de l'Oise, entre la rivière et les falaises de calcaire lutétien qui la dominent et qui ont favorisé un habitat troglodytique. Cette longueur a favorisé également la naissance de différents hameaux avec leurs spécificités maintenant atténuées par l'urbanisation progressive de la commune. Le centre du bourg se trouve au sud-est.
Communes limitrophes
Hérouville-en-Vexin | Nesles-la-Vallée | Valmondois Butry-sur-Oise |
Ennery | Mériel | |
Pontoise Saint-Ouen-l'Aumône |
Méry-sur-Oise | Méry-sur-Oise |
La commune d'Auvers-sur-Oise se trouve à 6 kilomètres au nord de la préfecture du Val-d'Oise, Pontoise.
Elle est localisée à 33 kilomètres au nord-ouest de la cathédrale Notre-Dame de Paris, point zéro des routes de France, et à 27 kilomètres au nord-ouest de la porte de Clichy.
Carte de la commune. Occupation des sols.
Géologie
La géologie de la commune est celle du Vexin français, constitutif du Bassin parisien et caractérisé par sa nature sédimentaire.
Le sous-sol comprend plusieurs types de roches superposées. La première est la craie blanche campanienne, la plus ancienne, datant d'environ 80 millions d'années et d'environ quatre-vingts mètres d'épaisseur, qui affleure dans les fonds de vallées. Elle est surmontée par une couche calcaire du Montien (65 millions d'années), pierre à bâtir vexinoise par excellence, puis par les couches d'argile et de sable de l'Yprésien, dont les argiles du Sparnacien, épaisses de cinq à quinze mètres, leur caractère imperméable provoque l'apparition de lignes de sources et rend les fonds de vallées marécageuses. Cette couche est surmontée par le sable du Cuisien, de dix à trente mètres d'épaisseur.
Ensuite se trouve l'importante masse calcaire du Lutétien, d'une épaisseur de vingt à quarante mètres, qui constitue l'assise du plateau du Vexin. Sa présence explique l'existence de phénomènes karstiques. Les couches du Bartonien qui lui succèdent (40 millions d'années) voient alterner le grès et le sable de l'Auversien, dont la localité est le stratotype (référent mondial en matière de géologie), puis le calcaire de Saint-Ouen, les sables du Marinésien, épais de cinq à trente mètres et enfin, le lœss si important à l'agriculture de cette région. Les couches sédimentaires sont entaillées par la vallée de l'Oise.
À Auvers-sur-Oise même, de nombreux affleurements et indicateurs géologiques sont facilement observables. La nouvelle ville d'Auvers-sur-Oise est construite sur les sables du Cuisien. Ceux-ci sont observables par endroits, le long de la D 4 en remontant l'Oise, à la base des falaises (photo aérienne et carte géologique, point 1). Ils sont constitués des sables de Cuise, grossiers à stratifications entrecroisées et contiennent du lignite. La ville historique est bâtie sur la falaise de calcaire grossier du Lutétien. C'est avec cette pierre que sont bâtis l'église peinte par Van Gogh, le château du Moyen Âge (dont les ruines du mur d'enceinte et d'une tour sont encore visibles dans certaines propriétés au-dessus de l'église), le château classique et toutes les anciennes maisons de la ville. Pour ses caractéristiques géotechniques, cette pierre a été activement exploitée à Auvers-sur-Oise même.
Elle apparaît à l'affleurement, sous forme de falaises abruptes, le long de la vallée de l'Oise (D 4, rive droite, photo aérienne et carte géologique, point 1) et du vallon encaissé du chemin des Vaux (GR1, photo aérienne et carte géologique, point 2). Autour de ce dernier, certaines exploitations souterraines sont encore visibles. L'âge de ces exploitations et l'absence d'entretien sont responsables de l'effondrement du toit de certaines de ces carrières. Ces effondrements (fontis) sont si développés qu'ils arrivent parfois au jour comme c'est le cas de quelques-uns d'entre eux, sur le plateau boisé à l'est du chemin des Vaux (photo aérienne et carte géologique, point 3). Au-dessus de cette importante masse calcaire solide se sont déposés des sables. Le passage de l'un à l'autre n'est malheureusement plus visible actuellement. Auvers-sur-Oise est d'ailleurs la commune où ont été définis la formation des Sables d'Auvers et plus généralement le sous-étage Auversien (Bartonien inférieur). L'auversien est constitué à Auvers-sur-Oise, et plus précisément au Bois le Roi (photo aérienne et carte géologique, point 4), des formations des Sables d'Auvers (sables et grès grossiers à stratifications entrecroisées) et des Sables de Beauchamp (sables et grès fins à stratification horizontale) (ère tertiaire, période de l'Éocène supérieur, soit environ 40 millions d'années). Au-dessus de ces sables sont observables par endroits, dans les champs, les restes du calcaire de Saint Ouen (photo aérienne et carte géologique, point 5). Cet ensemble est recouvert par une couche de lœss, fine poussière silico-argilo-calcaire, formée par les phénomènes périglaciaires durant les épisodes glaciaires de l'Holocène, propice à l'agriculture et visible dans les champs (photo aérienne et carte géologique, point 6).
Hydrographie
Le territoire communal est limité au sud par le lit de l'Oise, l(un des principaux affluents de la Seine..
La rivière naît en Belgique, traverse 139 communes le long de ses 341,1 kilomètres en France avant de se jeter dans la Seine à Conflans-Sainte-Honorine, à quelques kilomètres en aval d'Auvers[3].
Le centre du village se situe au débouché de la ravine des Vallées, entaille de deux kilomètres environ de longueur dans le plateau du Vexin se dirigeant vers le cours de l'Oise, mais celle-ci n'est plus qu'une vallée sèche.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de l'Île-de-France et Climat du Val-d'Oise.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 662 mm, avec 10,7 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pontoise à 6 km à vol d'oiseau[6], est de 12,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 666,7 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Typologie
Auvers-sur-Oise est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[10],[11],[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Paris, une agglomération inter-départementale regroupant 411 communes[13] et 10 785 092 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[14],[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune du pôle principal[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[16],[17].
Occupation des sols
Les 1 280,93 hectares de la ville (rivière incluse) se répartissent en 977,54 hectares de terres agricoles situées sur les 3/4 septentrionaux de la commune (soit 76 % de la surface totale), 226,43 hectares d'espace urbain construit (soit 18 %) et 76,96 hectares d'espace urbain non construit (soit 6 %).
Morphologie urbaine
La trame urbaine le long de l'Oise est constituée en très forte majorité de maisons individuelles, essentiellement des XIXe et XXe siècles. À noter qu'un quartier pavillonnaire est situé sur le plateau, à quelques centaines de mètres du bourg.
Lieux-dits, hameaux et écarts
- Chaponval,
- Cordeville (de Corbeville), hameau peint par Van Gogh,
- le Montcel (Monselle, de Monsellus, petite montagne)[a 1],
- les Vaissenots ou Vessenots, hameau peint par Van Gogh,
- Valhermeil (de Val Hermer, nom du propriétaire des lieux au début du XIIe siècle),
- les Vallées.
Habitat et logement
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 3 133, alors qu'il était de 3 044 en 2014 et de 2 985 en 2009[I 1].
Parmi ces logements, 91,6 % étaient des résidences principales, 2,6 % des résidences secondaires et 5,7 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 81,4 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 18,2 % des appartements[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Auvers-sur-Oise en 2019 en comparaison avec celle du Val-d'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (2,6 %) supérieure à celle du département (1,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 77,8 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (77,9 % en 2014), contre 55,9 % pour le Val-d'Oise et 57,5 pour la France entière[I 3].
Typologie | Auvers-sur-Oise[I 1] | Val-d'Oise[I 4] | France entière[I 5] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 91,6 | 92,6 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 2,6 | 1,3 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 5,7 | 6 | 8,2 |
Auvers-sur-Oise comptait 2 779 logements dont 2 530 résidences principales en 1999. Lors de ce recensement, 91,0 % des résidences auversoises sont des résidences principales et 3,6 % des résidences secondaires. L’âge moyen du parc immobilier est légèrement plus important que la tendance régionale, une forte majorité des logements étant antérieure à 1975 : les constructions antérieures à 1949 représentaient 36,3 % du parc contre 33,7 % pour la moyenne régionale francilienne. Mais 28,7 % des résidences principales dataient de 1949 à 1974, contre 37,8 % en Île-de-France. Les constructions récentes sont pourtant plus présentes que la moyenne de la région, signe d'une réelle politique de construction de logements neufs : en 1999, 15,1 % des résidences principales dataient de 1990 ou après contre 9,1 % en Île-de-France.
Auvers-sur-Oise est une commune très majoritairement pavillonnaire comptant néanmoins quelques petits logements collectifs, et surtout constituée de propriétaires. En 1999, Le taux de propriété est élevé : 80,0 % des habitants sont propriétaires de leur logement, contre 16,4 % qui ne sont que locataires (respectivement 44,3 % et 51,1 % dans la région)[18],[19].
Auvers-sur-Oise est soumise à l'obligation légale de construction de 25 % de logements sociaux en vertu de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains de 2000. Avec 65 logements HLM, soit 2,6 % du parc en 1999 (23,4 % dans la région), la commune est loin de respecter les dispositions de la loi. Ce taux de logements sociaux n'a que faiblement augmenté, n'atteignant que 7 % en 2017, amenant alors le préfet à sanctionner financièrement la commune de plus de 341 000 € par an, durant trois années consécutives[20]. Cette pénalité est néanmoins jugée « disproportionnée » par le Conseil d'État, à la grande satisfaction de la maire Isabelle Mézières qui rappelle les contraintes induites par la nature même du territoire de la commune, située entre l’Oise et une falaise de calcaire, et soumise à un risque important d'inondations, ainsi qu'à des contraintes de protection des nombreux monuments historiques de la ville[21].
Très majoritairement constituées de maisons individuelles, les habitations se caractérisent par leur surface importante : en 1999, une forte majorité compte quatre pièces et plus (71,1 %). Suivent les logements de trois pièces (17,4 %), puis 2 pièces (8,9 %). Les petits logements d'une pièce restent très minoritaires, ne constituant que 2,5 % du parc. La commune possède ainsi des logements assez conformes aux tendances franciliennes mais néanmoins une nette sous-représentation des petites surfaces due à la très faible proportion de logements collectifs[22],[23].
Voies de communication et transports
Réseau routier
Les voies les plus importantes qui traversent la commune sont deux routes départementales.
La route départementale 928 (ex-RN 328) relie Saint-Denis (département de la Seine-Saint-Denis) au sud à Hérouville sur le plateau du Vexin français à une trentaine de kilomètres au nord. Elle suit en permanence une direction nord-ouest et traverse successivement Villetaneuse et Deuil-la-Barre avant de former la limite communale entre Montmorency et Enghien-les-Bains, puis traverse plusieurs autres communes de la vallée de Montmorency avant de traverser l'Oise entre Méry-sur-Oise et Auvers-sur-Oise sur le pont d'Auvers.
La route départementale 4 relie Pontoise à Persan en longeant la rive droite de l'Oise. Elle traverse la commune sur toute sa longueur d'ouest en est et constitue l'épine dorsale de sa trame urbaine. La route se dirige ensuite vers les communes en amont de l'Oise, Butry-sur-Oise, Valmondois, Parmain, Champagne-sur-Oise.
Auvers est également traversée par la ligne de chemin de fer de Pontoise à Creil depuis 1846.
Ces différentes infrastructures terrestres ont un impact relativement limité en termes de pollution sonore selon la réglementation[24]. Les principales voies routières sont classées de catégorie 3, ou 4 dans le centre, de niveau modéré. En revanche, la voie ferrée est classée de niveau 2 (élevé), mais elle n'est de fait utilisée pour l'essentiel que pour un trafic voyageurs diurne de desserte locale à la densité de circulation assez faible (liaison radiale Transilien Pontoise à Creil)[25].
Transports ferroviaires
- La commune est desservie par deux gares du Transilien Paris-Nord : la gare d'Auvers-sur-Oise proprement dite et la gare de Chaponval, à l'ouest de la commune sur la même ligne Pontoise-Creil ( ). La commune est ainsi desservie d'ouest en est par la ligne de Pierrelaye à Creil, ouverte en 1846.
- Pour se rendre à Auvers en provenance de Paris, gare Saint-Lazare, gare du Nord, ou par la ligne C du RER, il faut changer soit à Saint-Ouen-l'Aumône soit à Pontoise ou à Valmondois. Un train direct relie la gare du Nord à Auvers-sur-Oise les samedis, dimanches et jours fériés de début avril à fin octobre[26].
- Auvers est également traversée par les lignes 95.07 (ligne reliant la gare de Cergy-Préfecture à la gare de Valmondois ou Jouy-le-Comte – Église à Parmain pour certaines courses) du réseau de bus du Vexin et 95.17 (ligne reliant la gare de Cergy-Préfecture puis effectuant une desserte circulaire dans Auvers-sur-Oise) du réseau de bus Haut Val-d'Oise.
- Ligne du réseau de bus Haut Val-d'Oise.
Circulation douce
La commune comporte une piste cyclable, aménagée le long d'une partie de la D 928 du château de Léry en direction d'Hérouville sur environ un kilomètre et demi.
La commune est traversée par deux sentiers de randonnée : le sentier de grande randonnée GR1 et le sentier de grande randonnée de pays de la ceinture verte d'Île-de-France. Ils se prolongent tous les deux vers Ennery à l'ouest. Le GR1 se prolonge vers Valmondois au nord-est, et le sentier de la ceinture verte vers Méry-sur-Oise au sud-est.
Risques naturels et technologiques
La situation géographique d'Auvers-sur-Oise rend la commune particulièrement vulnérable à des risques naturels : la commune est soumise à un risque de mouvement de terrain sur la totalité de la falaise constituant l'escarpement du plateau du Vexin qui domine la plaine alluviale et le village. Plus important, la plaine alluviale est à risque élevé d'inondation consécutif à une crue de l'Oise, en particulier entre le cours de la rivière et la voie ferrée puis la route départementale 4 au Valhermeil[27]. Ce risque a motivé la mise en place d'un plan de prévention contre les risques d'inondation (PPRI), mis en vigueur en juillet 1998 par arrêté préfectoral. Il concerne dans le Val-d'Oise les vingt-deux communes riveraines de l'Oise. Ce plan détermine quatre zones, prioritaires sur les plans Locaux d’urbanisme (PLU) des communes concernées : une zone rouge délimitée en fonction des crues de 1926 et 1995, une zone bleue où l’urbanisation est fortement réglementée, une zone verte, restée non bâtie et devant le rester et une zone orange, servant de champ de stockage et d’expansion des crues (la plaine entre Asnières-sur-Oise et Noisy-sur-Oise et la plaine de Champagne-sur-Oise en amont, le méandre de Cergy-Neuville en aval, qui devraient permettre le stockage de 2,5 millions de m3 d’eau)[28].
La commune comprend un site recensé sur la base de données du ministère de l'écologie relative aux sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif (BASOL)[29]. Ce site, une ancienne usine à gaz en activité de 1904 à 1933, est la propriété de Gaz de France et ne constitue selon les études qu'un lieu à risque faible de pollution. La commune compte en revanche trente petits sites industriels, actuels ou anciens, potentiellement pollués (anciens ateliers, stations-service ou décharges par exemple)[30].
Auvers en 1164[31].
D'après Albert Dauzat et Charles Rostaing, ce toponyme provient du gaulois Arvernus surnom d’homme (ethnique) ; ou bien des deux mots are (devant) et vern- (aulne) [32].
Moyen Âge
Le lieu est cité pour la première fois dans une charte du début du IXe siècle. Dans cette charte de janvier [832, l'abbé Hilduin partage les terres entre les religieux et lui-même. Charles-le-Chauve confirme ce partage dans une charte du à Compiègne, et l'existence d'un pont à Auvers est mentionnée[a 2]. Ce pont est détruit en 862 par les Vikings, puis reconstruit sur ordre de Charles-le-Chauve, puis finalement de nouveau détruit lors de l'attaque de Pontoise et du long siège de Paris par les Vikings en novembre 885. À cette époque, le village est possession des comtes du Vexin. Le roi de France Philippe Ier en hérite à la fin du XIe siècle. À cette époque, seule la partie comprise entre le Valhermeil et les Vallées était habitée.
Auvers appartient ainsi au XIIe siècle à Louis VI le Gros qui, en 1131, donne l'église à l'abbaye Saint-Vincent de Senlis qui la conserve jusqu'en 1790. À la mort du roi en 1137, sa veuve, Alix ou Adèle de Savoie, se retire à Auvers dans le manoir royal situé derrière l'église. Le village est, par la suite, cédé à Richard de Vernon par le roi Philippe-Auguste en échange de la châtellenie de Vernon et du domaine de Longueville avant de redevenir la propriété de la puissante abbaye de Saint-Denis par le biais de plusieurs donations successives du XIVe au début du XVIIIe siècle. Le village entre finalement définitivement dans le domaine royal.
Au cours de la guerre de Cent Ans, Auvers subit le même sort que tout le Vexin français : les châteaux forts pouvant servir de refuges à l'ennemi sont détruits sur ordre de Gasce de Bonconvilliers, gouverneur militaire de Pontoise – on peut supposer que le château seigneurial des Vernon à Auvers subit ce même sort – et les villages sont désertés par leurs habitants fuyant se réfugier à Pontoise ou L'Isle-Adam avant l'arrivée des Anglais, effective en 1356, qui pillent et saccagent alors le pays tout entier[a 3].
Temps modernes
Un registre de l'abbaye de Saint-Denis daté de 1499 à 1501 apporte quelques précisions sur le village : celui-ci ne compte alors que des viticulteurs, hormis un tonnelier et un tisserand[a 1]. En 1523, des aventuriers et pillards détachés de l'armée anglaise de Picardie tentent de prendre Pontoise. En juin 1525, des pillards italiens et français qui s'étaient échappés à la défaite de Pavie se répandent dans le Vexin. Ils tuent des paysans et brûlent les fermes avant d'attaquer Pontoise et d'être finalement repoussés[a 4].
Durant les années 1580, les plus anciens cahiers paroissiaux indiquent une population d'environ 1 800 habitants.
Lors des guerres de Religion, le village subit, comme tout le Vexin français, une nouvelle période aussi difficile que la guerre de Cent Ans. Pontoise se déclare pour la Ligue, Henri III et Henri de Navarre assiègent ainsi la ville en 1589, accompagnés de mercenaires allemands qui dévastent toute la région au passage. En 1590, la nouvelle garnison de Pontoise fait régulièrement des sorties contre le château de L'Isle-Adam ; livrées à elles-mêmes à cette époque, elle pillent le village afin d'assurer leur subsistance. Fin 1592, le pays est exsangue : le gouverneur contraint néanmoins les habitants du Vexin à payer leurs tailles et impôts. À cela s'ajoute plusieurs calamités naturelles, une inondation catastrophique en octobre 1564, une épidémie en 1583, et un ouragan de grêle le [a 5].
À la suite des guerres désastreuses, l'abbaye de Saint-Denis cède des terres pour réduire son endettement : celle d'Auvers est vendue à un gentilhomme bourguignon, Jean-François de Berbisy le pour la somme de six mille écus d'or[a 6].
XVIIe et XVIIIe siècles
L'hiver 1607-1608 est particulièrement rigoureux pendant deux mois : la plupart du bétail meurt. Deux autres périodes intenses de froid ont les mêmes conséquences en 1768 et 1774. Le , le seigneur, le prieur et les habitants du village s'assemblent comme de coutume au son de la cloche devant la porte de l'église. Au vu des pillages et ravages, ils décident de poursuivre la fortification de l'église et du cimetière joint à l'hôtel seigneurial afin de constituer une retraite pour les habitants, les animaux et les grains[a 7].
Une épidémie de peste éclate à Auvers au printemps 1637. Elle reprend l'année suivante alors que Pontoise subit la grande peste. On relève soixante-sept décès dans l'année. Selon Pihan de la Forest, Auvers compte en 1728 deux-cent-soixante-quatorze feux, soit huit-cent-trente-trois habitants. Des chiffres sans doute plus fiables issus des registres nominatifs du prieuré donnent en mai 1780 mille-quatre-cent-quarante habitants au total, répartis comme suit : cent-trente-deux à l'église, quatre-vingt-quinze aux Vallées, cinquante-huit rue Callé, quatre-vingt-quinze rue Roger, deux-cents rue Boucher, vingt-deux à l'Ormetel, cinquante-deux aux Vaissenots, cent-quatorze rue Rémy, quatre-vingt-seize aux Remys, trente-six à Fours, quatre-vingt-trois au Gré, quatre-vingt-onze à Chaponval, cent-cinquante-deux au Valhermeil, soixante-dix-neuf au Moncel, quarante à Cordeville, cent-quatre-vingt-quatre à Butry et neuf à Claibois[a 8].
Une autre calamité fond sur le pays : Auvers se situe entre Pontoise et L'Isle-Adam, soit au centre des chasses du prince de Conti. Celui-ci souhaite donc ardemment l'acquérir afin de supprimer cette barrière à son plaisir. Il obtient du roi en 1743, après une longue insistance, la concession de la chasse à titre conservatoire : le pays est alors ruiné par la prolifération du gibier. Le , le contrat de vente est enfin signé, mais le prince de Conti étant mort en 1776, c'est son fils Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti qui réalise l'acquisition tant convoitée. Mais il ne conserve que quatre ans la seigneurie, la rétrocédant en octobre 1783 à Monsieur, frère de Louis XVI et futur Louis XVIII[a 9].
Révolution française et Empire
Époque contemporaine
XIXe siècle
La grande épidémie de choléra qui sévit à Paris en 1832 frappe également Auvers, essentiellement l'ouest de la commune : on y compte vingt-trois décès pour le seul mois de mai. Le déplacement du cimetière, alors situé autour de l'église, est envisagé pour des raisons sanitaires, mais reste sans suite faute de moyens. Le choléra fait son retour en 1849 et 1854[a 10].
En 1843, la commune prend le nom d'Auvers-sur-Oise[33].
Le 14 juin 1846, est inaugurée la ligne ferroviaire de Paris à Lille — dont l'itinéraire passe alors par la vallée de l'Oise — créant une relation directe vers la gare du Nord et Paris à raison de quatre à cinq relations quotidiennes en environ une heure de parcours. Cette nouvelle ligne, ouverte aux voyageurs le 20 juin, et ses locomotives à vapeur amènent les Parisiens avides de parties de campagne et de canotage[a 11]. La gare de Chaponval est elle inaugurée en 1886.
En 1860, le peintre Charles-François Daubigny amarre son bateau-atelier, Le Botin, sur les berges de l'Oise au pied du village. Très vite, ses amis peintres viennent lui rendre visite.
La commune subit plusieurs crues de l'Oise causant d'importants dégâts en décembre 1836, février 1859 (crue de plus de trois mètres) et janvier 1861[a 10].
Guerre franco-prussienne de 1870
À la suite du désastre de Sedan en 1870, les autorités imposent de détruire les ponts sur l'Oise afin de retarder au maximum les troupes Prussiennes : le pont ferroviaire de Chaponval est miné le 15 septembre puis le pont routier dès le lendemain. Dès le 18 septembre, la 6e division de cavalerie et la 3e division d'infanterie Prussiennes sont à Pontoise. Les troupes ne campent pas à Auvers mais viennent fréquemment procéder à des réquisitions, essentiellement de produits agricoles (avoine, paille, foin), mais parfois également d'attelages, situation rendue encore plus difficile par la rigueur de l'hiver 1870-1871. Le retour des troupes en Prusse provoqua le passage de nombreuses troupes et l'occupation du village du 18 mars au 7 juin 1871[a 12].
Début de la IIIe République
Dans la nuit du 26 au , le pont d'Auvers, réédifié quatorze années auparavant, s'écroule brutalement sans raison apparente, probablement usé par les nombreux chariots de pierre. Cette situation impose alors aux habitants de longs détours par Butry ou par Pontoise durant deux ans[a 13].
Vincent van Gogh arrive à Auvers en mai 1890, invité par le docteur Paul Gachet afin d'y suivre une thérapie. Le , il tente de se donner la mort en plein champ avant de mourir trois jours plus tard le dans sa chambre de l'auberge Ravoux que l'on visite toujours en 2018. Il peignit 70 tableaux à Auvers dont beaucoup eurent le village ou sa campagne comme toile de fond. Le film d'animation britannico-polonais Loving Vincent (2017) revient sur cet épisode de la vie de Van Gogh.
Première Guerre mondiale
Le , le Génie français fait sauter le pont ferroviaire de Mours, puis le viaduc de Moulin-Neuf à Presles, puis successivement les ponts routiers de L'Isle-Adam, de Stors et d'Auvers, alors que des patrouilles d'éclaireurs de Uhlans allemands sont aperçues à Auvers, à Chaponval, à L'Isle-Adam, à Beaumont-sur-Oise, à Marines, à Vallangoujard, à Bornel... Ces incursions cessent définitivement après les batailles de l'Ourcq et de la Marne[34]
L'urbanisation et la ville contemporaine
Durant le XXe siècle, Auvers-sur-Oise connait un développement pavillonnaire comme la plupart des communes voisines de la vallée de l'Oise, l'essentiel de la bande de terre d'environ 500 mètres de largeur moyenne, limitée d'un côté par l'Oise et de l'autre par la falaise du plateau du Vexin est ainsi largement urbanisée à la fin du XXe siècle. Cette densification ayant été assez progressive et respectueuse du site, la commune conserve ainsi en l'état la quasi-totalité des sites peints par les impressionnistes. Ces sites ainsi que les tombes des frères Van Gogh ont attiré les touristes depuis plus d'un siècle. Les deux dalles contiguës sont recouvertes de lierre dont les branches entrelacées sont le symbole de la réunion des deux frères qui ne sont pas toujours compris. Aucun aménagement touristique important n'ayant été mis en œuvre, ce tourisme assez limité ne profitait que bien peu à la commune et à sa région.
La municipalité, aidée par le conseil général du Val-d'Oise a mis en œuvre au début des années 1990 un vigoureux plan de développement touristique, consistant en un renforcement des services de l'office de tourisme, la restauration et l'ouverture au public de l'auberge Ravoux, lieu de séjour et de mort de Vincent van Gogh (il habitait dans la chambre no 5 sous les toits), la restauration et la création d'un parcours spectacle au temps des impressionnistes au château de Léry, l'ouverture d'un petit musée privé consacré à l'absinthe, boisson mythique de la Belle Époque, et plus récemment, le rachat par le Conseil général et l'ouverture en 2003 de la maison du docteur Gachet. Cette mise en valeur s'est accompagnée d'une dynamique politique culturelle, ayant fortement augmenté l'offre culturelle de la commune tout au long de l'année.
La municipalité a également aménagé l'espace urbain en créant des circulations dites « douces », isolées de la circulation automobile, reliant entre eux les divers sites remarquables de la cité jusqu'aux berges de l'Oise. Ces circulations ont fait en outre l'objet d'un fleurissement collectif, les riverains étant invités à semer et entretenir les trottoirs et bas-côtés avec l'aide de la municipalité. Une halte nautique a également été installée le long de la rivière pour tirer parti du tourisme fluvial[35].
Cette politique a porté ses fruits, propulsant la commune en moins de dix ans parmi les plus visitées d'Île-de-France avec environ 300 000 visiteurs par an[36], attirant de nombreux touristes étrangers, américains et japonais notamment, séduits, à l'exemple de Barbizon, par ce village des peintres. Dans le même temps, le plateau du Vexin peint par les impressionnistes, dont les trois-quarts nord de la commune sont une composante, a été protégé, en complément du classement ancien du site, par la création en 1995 du parc naturel régional du Vexin français dont la commune est membre fondatrice.
Le XXIe siècle
Au XXIe siècle, la municipalité poursuit sa politique en encourageant la création d'une offre de logement à destination des touristes (hôtels et chambres d'hôtes) encore largement insuffisante dans le Vexin français. Elle se doit également de mieux canaliser les flux touristiques, le stationnement des cars de tourisme en particulier, afin d'éviter l'accroissement des nuisances pour les habitants de la commune.
Le , une vaste opération de police est mise en œuvre, entraînant l'arrestation de plus de 150 personnes au siège européen du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dominé par l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI, mouvement d’opposition armée au régime de Téhéran)[37], mais la cour d’appel de Paris a ordonné en moins de deux semaines la libération des opposants iraniens emprisonnés[38],[39].