Bien-être du cheval
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Le bien-être du cheval dépend des conditions de vie et d'utilisation de cette espèce domestiquée, par opposition à toute mise en souffrance volontaire ou involontaire, que ce soit par le biais de coups, de mutilations, de négligences ou de soins mal adaptés.
Les débats autour du bien-être et des maltraitances chez le cheval sont récents. Au XIXe siècle, alors que la mort de chevaux au travail est courante, une première vague de sensibilisation naît avec la Society for Prevention of Cruelty to Animals puis la parution du roman Black Beauty en Angleterre. La France suit le mouvement avec la création de la ligue française pour la protection du cheval et la loi Grammont en 1850. Des préoccupations similaires touchent les États-Unis. Le débat s'intensifie et s'étend à tout l'occident au siècle suivant, en ce qui concerne l'utilisation du cheval pendant les guerres, la fin de sa présence dans les villes, son entraînement sportif, l'abattage ou encore ses conditions d'élevage et de détention. Les États-Unis ratifient le Horse protection act de 1970 pour mettre un terme au soring et au gingering. Au début du XXIe siècle éclatent de nouvelles polémiques à l'échelle mondiale, en particulier autour de l'entraînement en rollkur, de l'endurance et de la circulation des véhicules hippomobiles.
La notion de bien-être est complexe en ce qui concerne le cheval. Longtemps considéré comme incapable de ressentir la douleur dans le monde occidental, cet animal est très silencieux et ne manifeste que peu de signes de son éventuel mal-être, ce qui en rend la détection particulièrement difficile. L'épiderme des chevaux est plus mince que celle des humains (0.05 mm contre 0.08 mm[1]), le cheval a donc moins de cellules entre la source de la douleur et les terminaisons nerveuses. Sociable, le cheval a besoin de se dépenser et passe la majeure partie de son temps à se nourrir dans la nature. Il souffre des confinements prolongés en écurie, des isolements et de l'impossibilité de brouter. Il a besoin d'être en contact avec d'autres équidés, d'avoir une alimentation suffisante et adaptée par jour, et d'avoir un espace suffisant pour se déplacer librement. A l'état naturel, un cheval mange environ 16h[2] par jour et se déplace beaucoup en recherche de sa nourriture. Certains pays, comme la Suisse, appliquent des lois pour faire respecter ces besoins fondamentaux.
La fédération équestre internationale interdit désormais le barrage du cheval d'obstacles et le rollkur. Plusieurs pays, notamment la Suisse, ont adopté des lois pour protéger les chevaux. La coupe de la queue, les transports trop longs et les aides artificielles lors des compétitions de sports équestres ou hippiques font l'objet d'interdictions ou de limitations nationales ou européennes. Les transports vers les abattoirs sont réglementés. Dans le cadre d'une recherche accrue de bien-être pour le cheval, de nouvelles pratiques telles que l'équitation éthologique, la mise « pieds nus », voire le refus de l'équitation se sont développées. Elles laissent présager une préoccupation majeure pour cette question éthique à l'avenir.