Blancs sud-africains
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Le terme de blancs sud-africains désigne génériquement les Sud-Africains d'origine européenne.
Afrique du Sud |
4 504 252 7,3 % de la population sud-africaine (2022)[1] |
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Régions d’origine | Afrikaners : Pays-Bas et Flandres, France, Allemagne, Scandinavie ; Anglo-sud-africains : Royaume-Uni. Autres : Portugal et ex-colonies d'Afrique. |
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Langues | Afrikaans (~ 60 %), anglais (~ 39 %), Portugais et Allemand moins de 1 % |
Religions | Christianisme (90,1 %), Sans religion (6,7 %), Judaïsme (0,7 %) |
Ethnies liées | Français, Allemands, Néerlandais, Britanniques, Portugais, autres peuples Européens, Afrikaners, Coloured, Anglo-sud-africains, Métis du Cap, Basters |
En termes linguistiques, culturels et historiques, cette population se répartit entre deux groupes nationaux distincts, les Afrikaners et les Anglo-sud-africains. Les Afrikaners sont les descendants des colons néerlando-germano-français arrivés essentiellement au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle (période où la colonie du Cap est principalement administrée par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales). Une partie de cette population, des agriculteurs nomades, formera les Trekboers puis les Boers au XIXe siècle. Ils sont de langue afrikaans (un dérivé local de la langue néerlandaise du XVIIe siècle).
Les Anglo-sud-africains sont quant à eux de langue anglaise et sont les descendants des colons et des immigrés britanniques arrivés au XIXe siècle et au XXe siècle, durant l'administration britannique de l'Afrique du Sud et après la création de l'Union sud-africaine. D'autres populations blanches d'origine européenne (des Italo sud-africains, des Gréco-sud-africain, des blancs originaires du Sud-Ouest Africain ou des Portugais originaire d'Angola et du Mozambique) se sont agrégés au cours de l'histoire à ces deux nations.
Après avoir représenté environ 20 % de la population totale du pays au cours du XXe siècle, la population blanche sud-africaine représente, d'après le recensement de 2022, 7,3 % de l'ensemble de la population soit 4 504 252 personnes. En 2016, 57,9 % de ces Blancs étaient des locuteurs afrikaans et 40,2 % étaient des locuteurs anglophones tandis que 1,9 % des blancs parlaient une langue maternelle (portugais, grec ou allemand).
Les Sud-Africains blancs sont de loin la plus grande population d'Africains blancs.
Les statistiques estiment qu'il y aurait environ 4,6 millions de blancs sud-africains. Cependant, en comptant ceux ignorés par les services de recensement et les sud-africains de papier (les émigrés), on peut affirmer que 5,2 millions de personnes à travers le monde peuvent s'identifier à l'appellation de sud-africain blanc.
Depuis le début des années 1990 et la période de transition constitutionnelle, durant laquelle prit fin l'Apartheid en 1991, de nombreux blancs ont émigré vers d'autres pays Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis…) en raison des multiples problèmes auxquels ils étaient confrontés comme la criminalité galopante et la politique de discrimination positive pratiquée par les gouvernements post-apartheid, non seulement dans la fonction publique mais aussi fortement encouragée dans le secteur privé. En favorisant des critères raciaux, ce programme visant à mieux représenter la communauté noire au sein de l'Afrique du Sud post-apartheid s'est cependant parfois effectué au détriment des compétences mais aussi des blancs les moins qualifiés.
Selon un rapport de la SAIRR (institut sud-africain des relations raciales), environ 900 000 personnes, soit un cinquième de la population, ont quitté le pays depuis 1994. Ces départs massifs, surtout de jeunes Sud-Africains diplômés, ont été dénoncés par l'opposition qui a violemment attaqué l'ANC sur ces trop nombreux départs.
Cependant, depuis on constate un nouveau phénomène, la « révolution du retour au Foyer »[2]. L'impact que la crise et la récession économique ont provoqué dans les pays développés ont poussé 108 000 blancs à revenir (2009-2010) dans leur pays d'origine pour des raisons économiques mais aussi politiques.
Et pourtant, les coupures de courant, le taux de criminalité élevé et les incertitudes politiques ont découragé les Sud-Africains blancs, qui se précipitaient vers la sortie. Les exilés, dans leurs nouveaux pays, ont connu pour certains des problèmes financiers qui les ont poussés à revenir dans une Afrique du Sud où le coût de la vie est peu élevé. Les ex-émigrés ont repris goût dans un pays où la qualité de vie reste le principal facteur en faveur du retour (excepté la criminalité). En effet, alors que l’on comptait quatre départs pour un retour en 2008, le ratio se rapproche aujourd’hui[Quand ?] d’un pour un.
Avec l'élection de Jacob Zuma à la tête du pays en 2009, une partie des blancs a changé son regard sur cet homme, qui reste toujours aussi controversé. Pendant ses premiers mois de présidence, il a envoyé des signes rassurants à la minorité blanche mais aussi aux métis et aux Indiens contrairement à son prédécesseur Thabo Mbeki. Ainsi, un blanc déclarait à son égard : « Zuma dit ce qu’il a à dire. Reconnaissons-lui ce mérite », estime-il[3]. Cette tendance au réchauffement des relations semblait se confirmer pour l'année 2010, Zuma améliorant sa cote de popularité chez les minorités et en particulier chez les électeurs blancs[4].
Ce nouveau contexte pousse les jeunes actifs à considérer les perspectives de leur pays avec davantage de recul. Ils les comparent plus à celles d’autres marchés émergents, comme le Brésil ou l’Inde, plutôt qu’à celles des pays plus développés, comme l’auraient fait leurs parents et leurs grands-parents. Certains disent aujourd’hui que la jeune génération ne voit pas les choses de manière aussi apocalyptique.
Perspectives démographiques
Selon une étude de City Press et de l'Institut sud-africain des relations raciales (SAIRR) datant de 2012, du fait de sa démographie déclinante de 0,3 % tous les cinq ans, la population blanche sud-africaine pourrait disparaître d'ici l'année 2161. Ce déclin démographique résulte à la fois de la baisse du taux de fécondité de la population blanche mais aussi de l'émigration continue depuis de nombreuses années. Ainsi d'ici 2025, la population blanche devrait passer en dessous de quatre millions de personnes[5]. Ces chiffres s'inscrivent dans un contexte où une majorité des jeunes Sud-Africains blancs se montrent pessimistes sur l'évolution de leur pays (34 % optimistes contre 61 % d'optimistes au sein de la jeunesse noire), le chômage et l'insécurité étant les sujets principaux de préoccupation[6],[7].
Année | Population | % |
---|---|---|
1904 | 1 116 805 | 21,6 |
1970 | 3 751 000 | 18,3 |
1991 | 5 068 300 | 13 |
1996 | 4 434 697 | 10,9 |
2001 | 4 293 640 | 9,6 |
2011 | 4 586 838 | 8,9 |
2022 | 4 504 252 | 7,3 |
Répartition géographique
Par villes (1968-2001)
Ville | Population Blanche 1968 | Population Blanche 2001 | Pourcentage du total 1968 (%) | Pourcentage du total 2001 (%) |
---|---|---|---|---|
Johannesbourg | 476 712 | 231 263 | 35.0 | 22.9 |
Pretoria | 261 000 | 355 631 | 53.1 | 67.7 |
Le Cap | 200 090 | 167 085 | 35.0 | 20.2 |
Durban | 184 692 | 136 956 | 27.0 | 25.5 |
Port Elizabeth | 118 845 | 123 722 | 31.2 | 52.1 |
Germiston | 65 200 | 69 526 | 33.1 | 49.8 |
Bloemfontein | 63 200 | 72,619 | 43.2 | 65.0 |
East London | 51 570 | 40 180 | 37.7 | 29.6 |
Springs | 48 102 | 43 427 | 33.6 | 53.8 |
Pietermaritzbourg | 45 930 | 43 471 | 40.8 | 19.4 |
Benoni | 45 000 | 56,076 | 33.1 | 59.4 |
NB : La délimitation urbaine a été complètement changée en 2000 ce qui explique des variations de populations importantes.
Par province 2011
Les Blancs se concentrent dans les zones urbaines telles que Pretoria, Le Cap, Durban, Bloemfontein, Port Elizabeth ou East London et dans les provinces du Cap ainsi que dans le Gauteng.
De nombreuses petites communautés d'Afrikaners vivent dans les zones rurales de l'État Libre d'Orange et de l'ex-Transvaal.
Province | Population blanche | % | Densité (hab./km2) |
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Cap-Oriental | 310 405 | 4,73 | 1,8 |
État libre | 239 026 | 8,71 | 1,8 |
Gauteng | 1 913 884 | 15,60 | 105,3 |
KwaZulu-Natal | 428 842 | 4,18 | 4,5 |
Limpopo | 139 359 | 2,58 | 1,1 |
Mpumalanga | 303 595 | 7,51 | 3,2 |
Nord-Ouest | 255 385 | 7,28 | 2,4 |
Cap-Nord | 81 246 | 7,09 | 0,2 |
Cap-Occidental | 915 053 | 15,72 | 7,1 |
Total national | 4 586 838 | 8,9 | 3,8 |
Les blancs sud-africains n'ont pas une culture commune mais deux cultures distinctes, en raison de l'existence de deux nations qui la compose. Les Anglo-sud-africains partagent une culture semblable à celle présente au Royaume-Uni, tandis que les Afrikaners ont développés leur spécificité nationale pendant les années d'errance du Grand Trek (1835-1850) et ont été stimulés par l'isolement géographique et le calvinisme strict de l'église réformée néerlandaise.
Les deux cultures blanches ont été en opposition à partir de l'établissement de la souveraineté britannique de la colonie du Cap au début du XIXe siècle. Alors que les Britanniques arrivaient avec des idées relativement libérales (issus des réformes européennes du XVIIe siècle et XVIIIe siècle) tout en étant attachés à leurs traditions, les Boers, dont la plupart étaient issus d'immigrants arrivés au Cap au XVIIe siècle avaient vécu à l'écart des transformations intervenues en Europe et vivaient toujours dans un schéma traditionnel et esclavagiste. Rejetant notamment l'abolition de cette dernière (intervenue en 1833), ils voulaient continuer à vivre dans une société calviniste et de langue néerlandaise.
Depuis l'abolition de l'Apartheid, on assiste à une certaine renaissance de l'identité blanche (en particulier chez les Afrikaners). L'envie d'émigrer s'est pour une partie des gens transformée en une envie de résistance. Alors que le pouvoir cherche à minimiser la culture afrikaans, de nombreuses personnes se sont mobilisées pour la défense de leur culture. Le plus grand exemple de cette nouvelle résistance fut la campagne pour le maintien du nom de Pretoria comme capitale sud-africaine. Inspiré notamment par l'exemple du mouvement Helpmekaar, de l'association Reddingsdaadbond et de l'Afrikanerbond, des mouvements de défense des populations afrikaners ou des groupes de pressions organisés autour du maintien du droit des minorités ou de l'afrikaans se sont ainsi développés, souvent affiliés ou proche au mouvement Solidarité (AfriForum, Solidariteit, la Fédération des organisations culturelles afrikaans) et gérant ses propres institutions (akademia par exemple). Des personnalités du monde universitaire, artistique ou littéraire s'engagent également (Hermann Giliomee, Bok van Blerk, Steve Hofmeyr, Dan Roodt) mais aussi des personnalités connues autrefois pour leur engagement contre l'apartheid et devenues des critiques des dérives de l'ANC (André Brink, Breyten Breytenbach, Rian Malan).
La société afrikaner est une société ouverte, moderne et fier de sa culture et de son histoire. Mais revendiquer sa fierté d'être afrikaner ou blanc n'est cependant pas chose facile. Aux yeux de beaucoup de Sud-Africains, ils restent suspects. Pour ceux qui n'avaient pas vingt ans lors des premières élections libres de 1994, qui ont marqué la fin de l'apartheid, il arrive qu'on les regarde encore comme s'ils avaient eux-mêmes affiché des pancartes « White only » dans les lieux publics de la ville[réf. nécessaire]. Le sujet est toujours sensible dans une Afrique du Sud où les lois raciales ont disparu, mais où les disparités économiques entre les divers groupes raciaux sont plus marquées aujourd’hui que jamais.
Sport
Les blancs sont pour la plupart férus d'un sport : le rugby. Il a été introduit par les Britanniques au début du XXe siècle, et s'est très vite imposé comme sport de référence chez les blancs de par le rôle d'unificateur qu'il joua au sein de leur communauté, rassemblant autour d'une même équipe nationale Anglo-sud-africains et Afrikaners. Si le rugby est extrêmement populaire, c'est aussi à cause du cérémonial auquel il est associé; le braai qui est une réunion entre amis, en plein air, dans un jardin ou une aire de pique-nique mais c’est aussi un acte social qui rassemble la classe moyenne blanche, Afrikaners comme Anglo-sud-africains. Longtemps exclus des instances internationales de rugby en raison de sa politique d'apartheid, l'Afrique du Sud remporta sa première coupe du monde à domicile, en 1995, juste après sa réintégration. Elle renouvela la victoire en 2007.
Si le rugby reste prépondérant, les blancs sont également férus de cricket et dans une moindre mesure pour les anglophones de football. Bien que pour la plupart des Blancs, le football local n’existe pas. Ils regardent surtout les matchs du championnat anglais, et non le derby local de soweto Orlando Pirates/Kaizer Chiefs.
Lors des matchs de rugby, les gradins sont noirs de blancs. Au football, c’est l’inverse. Lors du derby de Soweto, les seuls blancs sont assis en tribune d’honneur ou de presse. Mais les stades commencent à gagner un peu de couleurs pour la coupe du monde, un phénomène nouveau mais encore marginal.
Cependant un véritable abysse culturel sépare ces fans de sport, les blancs fans de rugby et de cricket ne comprennent pas les noirs fans de football. Ici en Afrique du Sud, le fossé racial est même sportif, traces d'un régime qui a pendant longtemps réservé le football aux noirs et le rugby aux blancs[9].