Côtes-d'Armor
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Les Côtes-d'Armor (/kot d‿aʁmɔʁ/[alpha 1] Écouter ; en breton : Aodoù-an-Arvor /ˈoːdu ãˈnarvor/[alpha 2]), appelées Côtes-du-Nord jusqu'en 1990[2], sont un département français situé en région Bretagne. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 22. Sa préfecture et plus grande ville est Saint-Brieuc. Les autres principales villes sont Dinan, Guingamp et Lannion. Avec ses 605 917 habitants, il est le 43e département le plus peuplé du pays.
Côtes-d'Armor | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Bretagne |
Création du département | |
Chef-lieu (Préfecture) |
Saint-Brieuc |
Sous-préfectures | Dinan Guingamp Lannion |
Président du conseil départemental |
Christian Coail (PS) |
Préfet | Stéphane Rouvé [1] |
Code Insee | 22 |
Code ISO 3166-2 | FR-22 |
Code Eurostat NUTS-3 | FR521 |
Démographie | |
Gentilé | Costarmoricains |
Population | 605 917 hab. (2021) |
Densité | 88 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 20′ nord, 2° 50′ ouest |
Superficie | 6 878 km2 |
Subdivisions | |
Arrondissements | 4 |
Circonscriptions législatives | 5 |
Cantons | 27 |
Intercommunalités | 8 |
Communes | 348 |
Liens | |
Site web | www.cotesdarmor.fr |
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Naissance des Côtes-du-Nord
Le département des Côtes-du-Nord a été créé à la Révolution française, le , en application du décret du 22 décembre 1789. Il comprend une partie de l'ancienne province de Bretagne composée de l'est des évêchés de Cornouaille et du Trégor, de la presque totalité de l'évêché de Saint-Brieuc (l'extrême sud étant rattaché au Morbihan), du nord-ouest de l'évêché de Saint-Malo, d'une petite partie à l'ouest de l'évêché de Dol et de deux petites parties au nord-est de l'évêché de Vannes.
Au civil, il s'étend sur les comtés de Penthièvre et de Trégor, de l'essentiel du Poudouvre et des parties nord du Poher et du Porhoët. Il reprend ainsi une partie importante de l'ancien royaume de Domnonée (dont le nom disparaît au xie siècle).
La formation du département a été très discutée. La partie ouest voulait un département centré sur Morlaix regroupant le nord-ouest de la Bretagne. La ville de Saint-Malo voulait qu'un département soit créé autour d'elle au détriment de Saint-Brieuc et de Rennes mais ce projet n'eut aucun soutien des représentants des autres villes. Finalement, le département des Côtes-du-Nord alla jusqu'à la Rance, Saint-Malo n'obtenant que quelques communes lui faisant face sur la rive gauche de la Rance (dont Dinard). Saint-Brieuc obtenait d'être le chef-lieu, au détriment de Quintin alors presque aussi peuplée.
Les Côtes-du-Nord et la chouannerie
Le département est touché par la chouannerie dès 1793. Le chef le plus emblématique à cette période est Amateur-Jérôme Le Bras des Forges de Boishardy, qui fédère les insurgés dans la partie Est des Côtes-du-Nord. Surnommé le Sorcier par les soldats républicains à la suite de la prise de Jugon-les-Lacs, il est finalement trahi et abattu le 15 juin 1795 près de Moncontour.
Le département prend part aussi à la troisième chouannerie, notamment par le biais de Pierre Taupin, chef chouan qui opère majoritairement dans l'Est du Trégor[3]. Sa femme a été guillotinée en mai 1794 sur la place du Martray de Tréguier, et ses cinq enfants ont été dispersés alors qu'il accompagnait l’évêque Augustin-René-Louis Le Mintier dans sa fuite à Jersey. Il revient donc à Tréguier pour assassiner dans son lit le chef du tribunal révolutionnaire qui a prononcé la sentence contre son épouse, un certain Leroux-Cheffdubois. Son retour fait grand bruit dans le pays, et partout son nom suscite l'effroi, cet homme ivre de vengeance fait frissonner les Trégorrois. Il est finalement attrapé à Tréguier en 1797 et condamné au bagne en Guyane. Il parvient à s'évader dans des conditions rocambolesques[3] et revient à Tréguier en 1799, pour prendre la tête des chouans de la 6e Légion des Côtes-du-Nord. Partout la "bande à Taupin" sème la terreur et, malgré les efforts républicains, ils restent insaisissables. Morlaix, Lannion et Guingamp se mobilisent et se réorganisent pour tenter de le capturer mais personne n'y parvient, Pierre Taupin ne craint ni les canons ni les murailles. Il est partout et nulle part. Il sera finalement abattu par un coup de feu au cours du combat de Tréglamus en 1800.
Les Côtes-du-Nord participent également à la guerre de Vendée et Chouannerie de 1815. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo le , le département devait être occupé par les Prussiens de juin 1815 à novembre 1818, mais l'opposition des Chouans - déjà organisés pour lutter contre le retour de Napoléon Ier - empêche une occupation totale et elle se limite à l'arrondissement de Dinan.
Les Côtes-du-Nord pendant la Seconde Guerre mondiale
- Un exemplaire du journal clandestin de la Résistance intérieure française La France combattante des Côtes-du-Nord datant de septembre 1943 (Musée de la Résistance en Bretagne de Saint-Marcel).
Les Côtes-du-Nord deviennent les Côtes-d’Armor
Au début des années 1950, le nom Côtes-du-Nord[4] étant jugé dévalorisant et incorrect géographiquement, le délégué hôtelier du département propose un premier référendum demandant aux personnalités des Côtes-du-Nord de donner un avis sur un changement de nom et sur les différentes propositions alors émises, parmi lesquelles Penthièvre, Côtes-d’Armor, Haute-Bretagne (ce nom sera également souhaité par le département d’Ille-et-Vilaine 50 ans plus tard) ou encore Rance et Trégor. En 1962, le conseil général émet un avis favorable pour Côtes-d'Armor, signifiant « côtes du pays de la mer » en français-breton (un sondage officieux réalisé par la ville de Saint-Brieuc auquel 313 communes sur 385 avaient répondu avait donné 307 voix en faveur d'« Armor »[5]) .
Le , le département change officiellement de nom[6], près de trente ans après l'avis favorable du conseil général.
Pour Christian Le Bart et Thomas Procureur, tous deux docteurs en science politique, « le changement de nom est censé favoriser le développement touristique du département, mais aussi rendre aux « Costarmoricains » l’identité qui leur avait été usurpée. »[7]. Cela s'inscrit donc dans une démarche identitaire et de marketing territorial.
Au niveau national
Au niveau du département
Différents présidents se sont succédé au sein du conseil des Côtes-du-Nord : Nicolas Armez (1800-1809), Charles-Marie-Augustin de Goyon (1861-1870), Emile-Toussaint-Marie Depasse (1870-1874), Silvain Duval (1874-1883), Henry Gagon (1884-1892), Charles-Célestin-Marie Hagoumar des Portes (1892-1894), Louis-Auguste-Marie Le Provost de Launay (1894-1898), Louis Armez (1898-1902), Albert Jacquemin (1902-1903), Eustache Ollitrault du Reste (1903-1907), Henri de Lorgeril(1907-1910). De 1910 à 1918, Louis Armez assure la présidence du conseil général suivi de Charles Baudet durant seulement deux ans (1918-1920)[8].
Le 30 mai 1914, en tournée en Bretagne, le président Poincaré en profite pour passer par Saint-Brieuc. Des salves de canon saluent la venue du Président à la gare où sont également présents le préfet, les parlementaires, le maire Henri Servain ainsi que le président du conseil général.
En 1920, le comte Gustave de Kerguezec (1869-1955), maire et conseiller général de Tréguier, député de Guinguamp (1906-1921) est élu président du conseil général. Il assure ces responsabilités pendant 10 ans avant d'être remplacé par Charles Meunier (1930-1939).
Le 29 mai 1938, le président Lebrun effectue une visite officielle à Saint-Brieuc. Après avoir salué la foule, le chef de l'État accompagné du maire Octave Brilleaud visite la nouvelle École de commerce et d'industrie à Curie, inaugure le collège de jeunes filles Renan avant de se rendre au préventorium de Plérin.
D'août à octobre 1944, prenant le relais de l'État français, le Comité départemental de la Libération issu de la Résistance, partage le pouvoir avec le préfet Gamblin. Présidé par Henri Avril, le comité réintroduit les municipalités, assure le maintien de l'ordre, mène à bien l'épuration et engage une phase de reconstruction.
En 1945, après cinq ans d'interruption, un nouveau président figure à la tête du conseil général : Jean-Baptiste Le Quéré (1945-1946). Lui succéderont André Cornu (1946-1947) puis François Clec'h et enfin René Pléven (1949-1976).
En 1960, le général de Gaulle effectue une visite officielle en Bretagne au cours de laquelle il se rend à Lannion, Guingamp, et Saint-Brieuc.
Le 14 mars 1976, deux femmes sont élues au conseil général, ce qui représente une situation inédite. Marie-Madeleine Dienesch représente le canton de Plouguenast et Michelle Le Brun, celui de Mûr-de-Bretagne.
À sa nomination au secrétariat d'État aux Affaires étrangères et à la coopération, Charles Josselin renonce à la présidence du conseil général. Il sera remplacé par Claudy Lebreton le 16 juin 1997. Maire de Plénée-Jugon depuis 1970, vice-président du Conseil depuis 1992, conseiller régional, élu du canton du Jugon, président du Centre départemental de gestion des communes ainsi que président de l'Association des élus socialistes et républicains (1982-1996), Claudy Lebreton souhaite entraîner le département vers le troisième millénaire. Il sera réélu à la tête du département en 2001, puis en 2004 et 2008.
Le 18 mars 2001, un tournant politique agite la ville briochine. Contre toute attente, Bruno Joncour remporte les municipales à Saint-Brieuc face à Michel Brémont. Pour la première fois depuis 39 ans, la ville bascule à droite. En 2008, les nouvelles élections confirment la tendance avec la réélection de Joncour face à Danielle Bousquet (54,28 % des voix). Il en sera de même en 2014.
En avril 2002, à la suite des résultats du premier tour des élections présidentielles et le maintien du candidat Jean-Marie Le Pen au second tour, un millier de lycéens descendent dans les rues de Saint-Brieuc pour s'opposer à la montée de l'extrême droite.
Le dimanche 29 mars 2015, alors que le département est ancré à gauche depuis près de 39 ans, il bascule à droite avec comme nouveau président l'eurodéputé UMP Alain Cadec (élu le 2 avril 2015 avec 32 voix contre 54). Le lundi 26 octobre 2020, Romain Boutron est élu président du conseil départemental. À 37 ans, il est, en 2020, le plus jeune président de département de France. Il est aussi le plus jeune à accéder à cette fonction dans les Côtes d’Armor.
À la suite des élections départementales de 2021, le département rebascule à gauche et Christian Coail est élu président le .
Le conseil départemental des Côtes-d'Armor utilise comme drapeau un dérivé de son logotype : un goéland stylisé blanc qui évoque le tracé côtier du département et sépare une partie haute bleue (représentant la Manche) et une partie basse verte (représentant le continent). Un ancien drapeau non officiel de ce département est également connu. Il est basé sur la composition héraldique de Robert Louis augmentée d'une bordure jaune[9].
Le département ne dispose pas de blason officiel.
Blason non officiel[réf. nécessaire] des Côtes-d'Armor, proposé par l'héraldiste Robert Louis. Il se blasonne « Coupé émanché d'azur et d'hermine. » |
Les Côtes-d'Armor font partie de la région Bretagne et sont limitrophes du Finistère à l'ouest, du Morbihan au sud et de l'Ille-et-Vilaine à l'est.
Paysages et relief
La partie nord et orientale du département est formée de « plateaux » d'altitude comprise principalement entre 50 et 100 m (quelques buttes dépassent 100 m) et nettement entaillés par les principaux cours d'eau. En bord de mer, ces entailles constituent des rias encaissées dans les zones côtières surélevées à falaises. Le Sud et le Sud-Ouest présentent une morphologie plus marquée et plus élevée ; l'altitude atteint et dépasse fréquemment 300 m notamment au niveau d'une zone en relief orientée WNW-ESE et constituée pour partie de la terminaison orientale des monts d'Arrée et des monts du Mené[10].
Les Côtes-d'Armor sont dans leur ensemble vallonnées sur le littoral. Au sud du département, le centre du Massif armoricain est très boisé entre Callac, Bourbriac, Quintin et Saint-Nicolas-du-Pélem. Le point culminant du département se situe au sud-est au mont Bel-Air à 339 mètres d'altitude. Le Menez Bré est un autre sommet connu du département. On y retrouve une diversité de paysages et de végétation. Sur le littoral - qui représente 347 km de côtes au total - on retrouve des cordons de galets, des formations dunaires, des falaises littorales, des baies au faciès sableux, des domaines forestiers. À l'intérieur du département, de vastes complexes de bas marais acides et de prairies humides, des chaos rocheux et des boisements rivulaires, des massifs forestiers. On recense 1 150 espèces végétales, 135 espèces d'oiseaux nicheurs, 33 sites géologiques, 2 réserves naturelles nationales (baie de Saint-Brieuc et les Sept-Îles), 3 réserves naturelles régionales (Sillon de Talbert, LanBern-Magoar, Moulin Neuf).
- Bréhec (Plouha) au nord.
- Buguélès, au nord-ouest.
- Guerlédan, dans le sud.
- L'est plat depuis le mont Bel-Air.
Littoral
Le département compte 17 ports de commerce[11], de pêche et de plaisance dont 4 ports commerciaux ainsi que 33 400 bateaux de plaisance immatriculés dans les Côtes-d'Armor sur une façade maritime dont l'étendue ne représente pas moins de 350 km. En outre, l'originalité du territoire est illustré par ses deux criées importantes : celle d'Erquy ainsi que celle de Saint-Quay-Portrieux. Aux 900 anneaux aménagés pour la plaisance s'ajoutent 100 places réservées à la pêche avec une halle à marée ultramoderne et informatisée.
Climat
Agriculture
L'agriculture occupe un poids économique important dans le département. 7,3 % des emplois du département relève de cette activité, proportion qui monte à 18,5 % dans la Communauté de communes du Kreiz-Breizh. Au total 13 678 équivalent temps plein sont employés en 2020, le nombre total d'actifs montant à 24 327 la même année en intégrant les saisonniers. A l'échelle française les Côtes-d'Armor arrive au second rang national de la valeur globale de production agricole, avec 2,35 milliards d'euros par an en 2020. 7 313 exploitations agricoles sont enregistrées dans le département la même anéne, ce chiffre est orienté à la baisse en raison d'un mouvement de concentration, les exploitations de tailles moyennes étant intégrées à des exploitations de tailles plus importantes. Ce mouvement de concentration est surtout visible dans l'élevage, où le nombre d'exploitation est en baisse importante alors que la taille des cheptels évolue peu[12].
La production du département se singularise par le poids de l'élevage, en particulier l'élevage bovin (pour la production laitière et la production de viande) et l'élevage porcin (concentré dans les secteurs de Loudéac et Lamballe). Le Marché du porc breton situé à Plérin est le lieu de fixation du prix de la viande de porc en France[12].
Pêche
La pêche est développée avec une façade maritime importante (7 ports de commerce, 17 ports de pêche). L'exploitation de gisements de coquilles Saint-Jacques caractérise, entre autres, l'activité.
Industrie
Deux pôles technologiques importants existent dans le département : télécommunication spatiale et nouvelles technologies dans le Trégor autour de Lannion au sein du technopôle Anticipa ; zoopôle de Saint-Brieuc-Ploufragan avec 700 chercheurs et techniciens en recherche animale et analyse biologique.
Tourisme
Le département est touristique, principalement sur la côte, où existent de nombreuses résidences secondaires. La principale station balnéaire est Perros-Guirec, les autres stations renommées sont Erquy, Pléneuf-Val-André, Saint-Cast-le-Guildo, Trébeurden, Trégastel, Binic et Saint-Quay-Portrieux.
La principale richesse touristique vient de la façade maritime sur la Manche et de la variété des côtes avec de nombreuses plages de sable fin encaissées entre collines ou falaises (celles de Plouha sont les plus hautes de Bretagne). Le littoral est découpé en plusieurs secteurs aux différences marquées : Côte d'Émeraude, Côte de Goëlo, Côte de granit rose, Ceinture dorée.