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Le coût d'opportunité (de l'anglais opportunity cost), également appelé coût d'option, coût alternatif, coût de substitution, coût de renonciation ou encore coût de renoncement[1],[2],[3] désigne la perte des biens auxquels on renonce lorsqu'on procède à un choix, autrement dit lorsqu'on affecte les ressources disponibles à un usage donné au détriment d'autres choix. C'est le coût d'une chose estimé en termes d'opportunités non réalisées, ou encore la valeur de la meilleure autre option non réalisée.
Autrement dit : dans une situation où l'on est confronté à plusieurs choix, le coût d'opportunité d'un choix donné est le meilleur gain (gain dans l'absolu, pas par rapport au choix donné) que l'on peut obtenir en choisissant l'un des autres choix. La notion de coût d'opportunité n'introduit donc pas de nouvelle mesure économique par rapport au gain : elle permet en revanche de rendre compte du fait qu'en envisageant un choix, on renonce à d'autres choix qui avaient des gains associés (supérieurs ou inférieurs au gain réalisé avec le choix envisagé).
Le coût d'opportunité est souvent confondu avec le profit économique, qui désigne pour sa part ce qu'un choix rapporte en plus par rapport au meilleur des autres choix.
En matière de gestion, le coût d'opportunité d'un investissement est le coût de la non-réalisation d'un investissement. Il est mesuré par la rentabilité attendue des fonds investis (ou de l'affectation d'immobilisations à d'autres utilisations, comme, la location d'un terrain disponible). Ce critère est l'un de ceux utilisés dans les choix d'investissement. En principe, le rendement doit être au minimum égal au coût d'opportunité.
En matière de finance, c'est la rentabilité qu'aurait un placement de même risque que celui réalisé ou envisagé. Il sert à faire des arbitrages entre placements.
En économie (macroéconomie), il est bon de tenir compte des externalités positives et négatives pour établir un coût d'opportunité complet.
L'application du concept de coût d'opportunité conduit à la recherche des coûts cachés de toute décision économique. La négligence de ce concept conduit à des sophismes économiques courants décrits au XIXe siècle par Frédéric Bastiat dans son ouvrage Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit, le plus célèbre exemple étant la « vitre brisée ».
Hypothèses :
Ainsi, si vous descendez en ville en voiture, votre coût d'opportunité sera de 0,50 € (1,50 - 1,00 = 0,50), soit 1,00 € pour un aller-retour. En effet, si vous descendez en ville en bus, vous dépenserez 0,50 € de moins qu'avec votre véhicule, soit un gain de 0,50 € ou, en termes économiques, un coût d'opportunité nul (car le bus est, dans cet exemple, considéré comme le moyen de transport le moins cher et le plus rapide).
Pour compliquer, nous pourrions modifier les hypothèses de départ en prenant en compte que le bus met plus de temps que la voiture (il doit s'arrêter à des arrêts de bus), que la voiture doit être stationnée (temps pour trouver une place et son prix), etc.
Comprendre le coût d'opportunité permet de maximiser le retour sur temps investi (ROTI). Le coût d'opportunité représente les bénéfices potentiels manqués lors du choix d'une alternative plutôt qu'une autre. En termes d'investissement de temps, il s'agit de considérer d'autres activités précieuses qui auraient pu être entreprises. L'évaluation des coûts d'opportunité aide les individus et les organisations à prendre des décisions éclairées sur l'allocation du temps pour garantir le ROTI le plus élevé possible, évitant ainsi de passer du temps sur des tâches à faible valeur ajoutée.
Hypothèses :
Combien coûte chaque heure de loisir au sens économique ? Si l'individu passe une heure de loisir, ce sera une heure où il ne pourra pas travailler, et donc il va renoncer à gagner 10€. Ainsi, il perdra, au sens économique, 10 €. Car il aurait pu les gagner. Ainsi, au sens économique, il ne parait pas rationnel d'utiliser son temps à des loisirs si ceux-ci ne rapportent rien, ce qui est le cas dans cet exemple.
Dans cet exemple basique, une heure de loisir coûte 10 €. Pour aller plus loin, on peut supposer que chaque heure de loisir rapporte une certaine satisfaction. Ainsi, l'arbitrage est plus délicat, car il doit choisir entre 2 choses qui lui apportent une satisfaction, à savoir de l'argent ou du plaisir. Dans la théorie économique classique on dit que les préférences sont convexes, c'est-à-dire que la satisfaction retirée de la première heure de loisir est supérieure à la satisfaction retirée de la 8ème heure de loisir. Ainsi, dans notre exemple, il est probable que l'individu voudra travailler 8 heures par jour, pour gagner 80 euros, et passer 8 autres heures pour ses loisirs. (voir également les axiomes sur les préférences et la rationnalité des choix)
Hypothèses[4] :
Question : quel est le coût d'opportunité associé au concert d'Eric Clapton ?
Réponse :
Supposons un taux de profit de 5 % dans un secteur de production quelconque (représentant donc un certain risque). Ceci signifie que sur les 10 firmes de ce secteur, les 10 ont (en moyenne) une rentabilité de 5 % par an pour le même risque.
Vous êtes un investisseur et vous souhaitez placer votre argent : 100 000 €. Vous êtes intéressé par ce secteur, et tout particulièrement par une entreprise qui vous parait plus prometteuse que les autres (pour des raisons x ou y).
Vous choisissez donc de placer dans cette entreprise, mais à la plus grande surprise, elle n'a une rentabilité que de 4 % ! Ce qui fait 4 000 € de gains.
Outre le fait que vous soyez déçu, le coût d'opportunité ici est de 1 %. En effet, si vous aviez placé dans une autre entreprise du secteur (avec donc le même risque), vous auriez gagné la somme de 5 000 €.
C'est aussi cette notion de coût d'opportunité qui explique pourquoi des entreprises réalisant un profit (comptable) font quand même le choix de fermer ou de réduire leur activité : elles calculent que les sommes employées à l'activité rapporteraient plus si elles étaient employées à autre chose. Ce calcul se fait en comparant les gains de l'option actuelle au coût d'opportunité de l'alternative.
La sphère monétaire serait donc liée à la sphère réelle (débat qui anime les économistes, voir la théorie quantitative de la monnaie).
Dans tous les cas, la notion de coût d'opportunité suppose qu'il y a un choix, qu'on ne peut pas tout faire. Par exemple, s'il était possible à la fois d'aller au concert de Dylan et à celui de Clapton, il n'aurait eu aucun coût d'opportunité : il serait possible d'aller voir les deux, tout simplement. La notion de coût d'opportunité est liée au fait que « quelque chose » est fixe, ou plus exactement limité.
Le temps et l'espace sont deux éléments qui manquent facilement, ils sont deux bons exemples de facteurs justifiant un coût d'opportunité. Plus généralement, l'opinion courante des économistes est que le coût d'opportunité ne peut trouver son application que dans le cas de ressources « rares », c’est-à-dire limitées. Cela a conduit certains économistes à limiter l'objet de l'économie à des situations de ressources « rares » (on retrouve encore la trace de cela dans tous les manuels d'économie).
Le coût d'opportunité est associé à une controverse célèbre entre économistes du début du siècle dernier, controverse opposant les économistes britanniques disciples de Marshall et les économistes continentaux du courant néo-autrichien :
Par ailleurs cette notion n'a de sens que si les comparaisons entre la chose réalisée et la chose non réalisée sont deux choses à risque égal ! Sinon il faut introduire les notions de risque et prime de risque.
Il faut aussi prendre en compte le fait que les éléments extérieurs ne sont pas statiques, ce qui peut influer sur la satisfaction des choses (par exemple une voiture ne produit de satisfaction que s'il y a des routes, s'il n'y en a pas elle ne sert à rien ; or les routes sont des éléments extérieurs à la voiture) ; ceci se traduit par l'expression "toutes choses étant égales par ailleurs (ou Ceteris paribus pour les latinistes)", qui est donc utilisée pour présenter un risque nul (non changement de la situation globale dans le temps).
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