Crise du troisième siècle
série de crises qui secouent l’Empire romain au IIIe s., entre 235 et 284 / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La crise du IIIe siècle de l’Empire romain couvre la période de 235 à 284 et se caractérise par une série de crises qui ébranle les fondements mêmes de l'empire. Anciennement appelée « Anarchie militaire »[N 1], cette période débute alors que s’éteint la dynastie des Sévères, laquelle, après les troubles de l’année des cinq empereurs (193), avait réussi à donner une certaine stabilité à l’empire. Elle s’étend de la mort de l’empereur Sévère Alexandre (r. 222 - 235), assassiné par les troupes de Maximin Ier le Thrace (r. 235 - 238), à la mort de Carin (r. 282 - 285) et prend fin avec l’avènement de Dioclétien (r. 284 - 305).
Gouverné par ce qu’il est convenu d’appeler les « empereurs-soldats », l’empire doit faire face sur le plan intérieur à une série de crises politiques, économiques, sociales et religieuses. Sur le plan extérieur, de nombreuses tribus germaniques menacent l’Imperium Romanum, pendant que, remplaçant les Parthes, le nouvel empire perse des Sassanides cherche à s’étendre aux dépens de l’Empire romain. Ces invasions en Asie mineure et en Europe d’une dimension inconnue au IIe siècle mettent à rude épreuve les capacités de l’armée à protéger les frontières. De plus, de nombreux coups d’État, la sécession temporaire de certains territoires (l’« empire des Gaules » de 260 à 274 et l'empire de Palmyre vers la même période), la paralysie des moyens de transport, la pression fiscale et la crise de la production affectant les provinces amènent l’empire au bord du gouffre. La crise atteint son paroxysme en 260. Toutefois, grâce à des réformes en profondeur de l’armée et de l’économie d’une part, au relâchement de la pression des barbares sur les frontières d’autre part, l’État romain réussit à se stabiliser et l’empire survécut.
L’interprétation des sources pour cette période se révèle difficile entre autres parce qu’il n’existe pas de description générale des événements qui ait été, dans le monde latin, écrite par un contemporain. L’historiographie grecque de la même période, plus riche en historiens contemporains de cette période, est malheureusement en grande partie perdue.
Le jugement porté sur cette période a également varié aux cours des siècles. Après Louis-Sébastien le Nain de Tillemont, Edward Gibbon fut l’un des premiers à traiter de cette période dans son célèbre ouvrage, « Le déclin et la chute de l’Empire romain ». Par la suite, les biographies des empereurs de l’époque écrites à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle portèrent sur eux des jugements très largement négatifs. La recherche contemporaine se fait plus nuancée et a tendance à reconsidérer plusieurs points acceptés dans le passé sans discussion, en montrant entre autres que si ces crises affectèrent l’ensemble de l’empire, ce ne fut pas dans toutes les régions, au même moment et avec la même intensité.