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médicament De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La cyprotérone est un stéroïde antiandrogène et antigonadotrope de synthèse, commercialisé en France sous forme acétylée[2], soit seul sous le nom d'Androcur, soit combiné à l'éthinylestradiol sous les noms de Diane-35, Lumalia, Evepar, Holgyème et Minerva ou au valérate d'estradiol sous le nom de Climène[3].
Cyprotérone | |
Cyprotérone | |
Identification | |
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Nom UICPA | 6-chloro-17-hydroxy-1α,2α-méthylèneprégna-4,6-diène-3,20-dione |
Synonymes |
Gen-Cyproterone, CyPat, Ciproterona, Ciproterone, Cyproteronum, Apo-cyproterone, Novo-cyproterone, Cyproteron, Cyproterone (INN) |
No CAS | |
No ECHA | 100.218.313 |
Code ATC | G03 |
DrugBank | DB04839 |
PubChem | 5284537 |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule | C22H27ClO3 [Isomères] |
Masse molaire[1] | 374,901 ± 0,022 g/mol C 70,48 %, H 7,26 %, Cl 9,46 %, O 12,8 %, |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
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La cyprotérone est un dérivé de la 17-alpha-hydroxyprogestérone qui exerce son activité antiandrogène par inhibition compétitive de la liaison de la 5-alpha-dihydrotestostérone à son récepteur cytosolique dans les cellules cibles.
La cyprotérone a en France une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les indications suivantes : hirsutisme sévère chez la femme, traitement palliatif dans certains cancers de la prostate[5],[6] et traitement de la paraphilie[5] (100 mg/j) en complément d'une prise en charge psychothérapeutique (« castration chimique »)[7]chez l'homme.
En association avec l'éthinylestradiol, elle constituait la pilule de 5e génération, suspendue par l'ANSM en 2013 pour ses effets secondaires, mais réintroduite en 2014 comme traitement antiacnéique[8].
Cette substance est plus prescrite en France que dans les pays voisins[7] ; 89 000 femmes françaises se la sont vu prescrire en 2017.
En dehors de ces indications, elle a été régulièrement prescrite en France hors AMM en raison de son absence de contre-indications cardio-vasculaires, selon une représentante du syndicat des obstétriciens et gynécologues de France (Syngof)[5], et notamment, chez la femme, comme traitement de l'endométriose, pour certains signes modérés d'androgénie comme la pilosité abondante ou l'alopécie (chute des cheveux), comme traitement hormonal de substitution, pour les personnes transgenre souhaitant une hormonothérapie[7] ou pour une simple acné[5] .
La pilule de 5e génération a été suspendue en 2013 en raison de cas d'embolies cérébrales ou pulmonaires[8].
Dès 2008, on soupçonne l'implication de ce médicament dans la survenue de méningiomes[9], tumeurs du cerveau généralement bénignes. En 2011, le laboratoire Bayer modifie la notice de l'Androcur pour signaler les risques de méningiomes[5]. En 2014, le lien entre cyprotérone et méningiomes est formellement établi par une étude européenne[5]. Une étude de 2018 confirme qu'un traitement de 6 mois (3 g) multiplie par 7 le risque de survenue de méningiomes. Le risque est multiplié par 20 si le traitement dépasse 60 g[7]. L'arrêt du traitement permet leur régression[10],[11]. Le risque est également multiplié par vingt si on l'utilise sur une période prolongée de plus de 5 ans[12]. Entre 2006 et 2015, plus de 500 femmes en France ont fait l'objet d'une intervention chirurgicale en raison d'effets secondaires attribuables à l'Androcur[5].
En 2018, en France, la ministre de la Santé conseille aux femmes sous traitement de consulter leur médecin, en précisant qu'il n'y a pas d'urgence, que le méningiome n'est pas un cancer et que « ce n'est pas un scandale sanitaire »[5].
En 2019, l'Agence du médicament et l'Assurance-maladie adressent des courriers à 80.000 patientes et à 30.000 médecins libéraux pour les informer du risque et afin qu'ils évaluent l'opportunité de passer une IRM[5].
En France, malgré l'opposition de Bayer, qui plaide la prescription, la cour d'appel de Poitiers confirme en juin 2020 la désignation d'un collège d'experts pour déterminer si les tumeurs au cerveau affectant une patiente sont liées ou non à la prise d'Androcur[13]. La décision rendue par la cour d'appel[14] ouvre la possibilité de rechercher la responsabilité tant du producteur (Bayer) que de l'ANSM, voire du médecin prescripteur ou du pharmacien dispensateur[15].
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