Enseignement supérieur au Cambodge
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Lorsque le Cambodge accède à l’indépendance le , l’enseignement supérieur est à peine présent dans le paysage éducatif de ce petit pays : deux cent vingt étudiants sont alors recensés. Quinze années plus tard, sept universités accueillent environ sept mille étudiants avant que, dès la fin des années soixante, les premiers troubles politiques internes, la guerre à ses frontières, le renversement du prince Norodom Sihanouk puis l’instauration sanguinaire du régime des Khmers rouges (1975-1979) ne viennent mettre fin à ce spectaculaire essor. Au cours des années suivantes, dans un contexte politique instable où les tensions restent vives, alors que le pays est exsangue, que la pénurie est totale, le secteur de l’enseignement supérieur contraint de surcroît, de s’effacer devant la reconstruction évidemment prioritaire de l’éducation de base, peine à se restaurer. Il faudra attendre le milieu des années 1990 et surtout le début des années 2000 pour qu’enfin les conditions soient de nouveau réunies pour lui assurer un développement plus dynamique. Dans un contexte économique marqué par un taux de croissance insolent[note 1]., alors que les aides internationales sont maintenues, le décollage de l’enseignement supérieur, largement porté par le secteur privé est en effet patent depuis le début du XXIe siècle. L’entrée dans l’ASEAN [note 2] à compter du 1er janvier 2016 mais aussi la volonté réitérée du pouvoir exécutif de faire entrer le Cambodge dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire supérieur[note 3]. devrait accélérer les réformes. Alors qu’en 2019, plus de 220 000 étudiants, encadrés par environ 16 000 enseignants sont inscrits dans 124 établissements, deux défis majeurs attendent le Cambodge au cours de ces prochaines années : la recherche d’une meilleure adéquation formation-emploi d’une part, des progrès avérés sur le plan de la qualité de l’enseignement dispensé d’autre part. Ces objectifs ne seront atteints que si une revalorisation du statut des enseignants, en particulier dans sa dimension salariale, est confortée et ce, en favorisant dans le même temps le rétablissement d’un environnement politique apaisé et équilibré à tout point de vue.[note 4]