Il parvient à développer l’économie de la Côte d'Ivoire, notamment dans le secteur agricole, faisant de celle-ci un îlot de prospérité dans un continent miné par la pauvreté, ce qui donne lieu à l’expression de «miracle ivoirien». Mais si l’exportation de cacao et de café fait la richesse du pays, elle provoque des difficultés dans les années 1980, après la chute brutale des cours des matières premières. Dès lors, son régime, dominé depuis l'indépendance par un parti unique, le PDCI[alpha 1], miné par une corruption endémique, devient de plus en plus insupportable pour la population touchée de plein fouet par la crise économique.
Partisan d'une relation spéciale avec la France, qu'il qualifie lui-même de «Françafrique», il est un puissant relais de Paris en Afrique, tout en étant un habile manipulateur de la classe politique française pendant ses trente-trois années de présidence. S’appuyant sur les réseaux d'influence de Jacques Foccart, proche du général de Gaulle, il permet à la France de garder, entre les influences des États-Unis et de l'Union soviétique, le contrôle de son «pré carré» pendant la guerre froide, tandis qu’il se taille ainsi une place toute particulière sur la scène africaine, notamment en Afrique francophone et dans le golfe de Guinée.
À la fin de sa vie, sa fortune est estimée entre sept et onze milliards de dollars.