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Le fanatisme est un état d'esprit où il n'y a plus de limites dans les actions que le fanatique entreprend pour faire triompher ses idéaux[1]. Un fanatique peut tuer ou sacrifier sa vie pour faire triompher sa cause ou sa doctrine.
Le mot fanatisme dérive de fanum, qui signifie « temple » en latin. Il désigne donc au départ une attitude religieuse, mais avec une notion d'excès qui peut aller jusqu’au meurtre.
Des auteurs et personnalités traitent du fanatisme.
Voltaire soutient que la philosophie est le seul remède au fanatisme : « Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste; celui qui soutient sa folie par le meurtre, est un fanatique. »[2].
Le plus grand exemple selon lui serait : « celui des bourgeois de Paris qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces, la nuit de la Saint-Barthélémy, leurs concitoyens qui n'allaient point à la messe. »[3]
Victor Hugo soutient que « rien n'égale la puissance de surdité volontaire des fanatismes »[5].
Albert Brie définit avec humour le fanatique comme « Héros qui, pour le triomphe de ses préjugés, est prêt à faire le sacrifice de votre vie » [6].
Winston Churchill estime qu'« un fanatique est quelqu'un qui ne veut pas changer d'avis et qui ne veut pas changer de sujet »[7]
Henri Peña-Ruiz : « Le fanatique ne tient aucune distance entre son être et ses croyances » [8]
Pour Alain, « Il y a quelque chose de mécanique dans une pensée fanatique, car elle revient toujours par les mêmes chemins. Elle ne cherche plus, elle n'invente plus. Le dogmatisme est comme un délire récitant. Il y manque cette pointe de diamant, le doute, qui creuse toujours »[9].
Plutôt qu’un enthousiasme excessif, c’est-à-dire le débordement d’un comportement qui resterait par ailleurs normal (comme l’ivresse alcoolique par rapport à une consommation modérée), le fanatisme peut être considéré comme une véritable déviation mentale en un sens pathologique. Pathologique au même titre qu’un tueur en série, un tortionnaire, ou quelqu’un qui se prend pour la réincarnation d’un personnage historique, religieux ou extra-terrestre, peut être qualifié. Le caractère groupal du fanatisme quand il agrège un certain nombre de ses contemporains, n’est pas une garantie de vérité (références inexactes au corpus idéologique, contradictions entre le discours et les actes, etc.) encore moins de « normalité » (même si le groupe se fait fort d’édicter force normes et obligations) ; normalité au sens de comportements favorisant une vie sociale diversifiée et respectueuse des identités et de la latitude à conduire sa propre vie. La dimension numérique (qui va du petit groupe à des pays entiers) lui donne simplement une « légitimité » qui n’est issue que du groupe et qui n’est donc qu’une justification, comme le bonimenteur justifie ses arguments illusoires.
C’est en mettant en rapport de ce qu’il promeut comme libertés et ce qu’il contraint en termes de comportements que se dévoile le caractère d’aliénation de tout fanatisme. Le fanatisme (malgré son étymologie, fanum temple) n’est pas que religieux, il peut tout aussi bien être politique (dictature des colonels argentins, grecs, etc.), s’accompagner d’une idéologie (communisme, nazisme, régime de Pol Pot, etc.), ou simplement moral comme les « intégrismes » qui en montrent le processus en train de se constituer comme prise de pouvoir sur la personne. Le discours du fanatique masque sous des allégations morales, religieuses ou politiques, la simple validation de son propre comportement. C’est celui-ci qu’il convient de juger à ses manifestations en fonction de valeurs reconnues, universelles[Qui ?] telles que le droit d’opinion, d’expression, de culte, etc.
Le fanatisme peut être défini par la conjonction de quatre caractéristiques essentielles. Mais, prises isolément, elles ne sont que gênantes et ne ressortent qu'aux variations de la personnalité ; c’est leur réunion, leur étayage réciproque qui en décuple le caractère dangereux pour la-les société(s) et pas seulement pour la personne qui en est le siège et qui s’autodétruit lentement :
Apparaît ce qui pourrait être appelé un « fanum habitus » schéma mental de sacralisation qui caractérise la croyance en tant que phénomène psychologique, indépendant de l’existence des dieux, puisqu’on l’a vu à l’œuvre dans les processus fanatiques nazis et communistes. La croyance (quel qu’en soit l’objet) crée au sein de l’individu une sorte sinon de chimère, du moins de figure composite à l’aide de trois des principaux soubassements étayant la personnalité :
Une idée (corpus doctrinal, référent parental, groupal, sentiment d’appartenance), une entité hiérarchique (niveau supérieur de l’organisation, sorte d’ectoplasme mixte de rationnel et d’imaginaire doté d’une sorte d’existence en soi, Le Parti, i.e. le communisme, l’Église-Corps du Christ, etc.), se concrétisant par une identité (le militant, le nouveau baptisé, le supporter, prennent noms, rites, couleurs de leur affiliation totémique). Au confluent de ces trois strates de la dynamique d’affiliation, le fanatique doté de ce qui pourrait être appelée une « identité » devient effectivement un autre homme, formaté, malléable, obéissant, ayant abandonné tout libre-arbitre, n’étant plus soumis au principe de non-contradiction rationnelle. Cet aboutissement parfait d’emprise sur l’homme est également celui auquel on uniformise les soldats pour ce qui peut être appelé un fanatisme maîtrisé dans ses aires d’application, canalisé dans ses buts et actions, et limité dans le temps.
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