Fribourg (ville suisse)
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Fribourg (en allemand : Freiburg) est une ville et une commune suisse du canton de Fribourg, sur la Sarine. Elle est la capitale[3] du canton de Fribourg et le chef-lieu du district de la Sarine.
Fribourg (de) Freiburg | ||||
Vue depuis la colline du Belzé, avec les clochers de Notre-Dame et de la cathédrale Saint-Nicolas, et le quartier du Schoenberg au fond à gauche. | ||||
Armoiries |
Logo |
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Administration | ||||
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Pays | Suisse | |||
Canton | Fribourg | |||
District | Sarine | |||
Syndic Mandat |
Thierry Steiert (PS) 2021-2026 |
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NPA | 1700 | |||
No OFS | 2196 | |||
Démographie | ||||
Gentilé | Fribourgeois | |||
Population permanente |
37 653 hab. (31 décembre 2022) | |||
Densité | 4 049 hab./km2 | |||
Population agglomération |
111 216 hab. () | |||
Langues | Français, allemand | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 46° 48′ 22″ nord, 7° 09′ 46″ est | |||
Altitude | 600 m Min. 541 m Max. 691 m |
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Superficie | 9,3 km2 | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : canton de Fribourg
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Liens | ||||
Site web | www.ville-fribourg.ch | |||
Sources | ||||
Référence population suisse[1] | ||||
Référence superficie suisse[2] | ||||
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Fribourg est une ville bilingue (français et allemand). Près d'un cinquième de la population est alémanique. La ville se situe de chaque côté de la Sarine sur le Plateau suisse à la frontière culturelle entre la Suisse alémanique et romande. Elle est un important centre économique, administratif et éducatif et comprend une université. Fribourg fait par ailleurs partie du périmètre de l'Agglomération de Fribourg.
Elle se place sous le patronage de saint Nicolas, de sainte Barbe et de sainte Catherine.
Situation
Fribourg est située en Nuithonie, à l'ouest du Plateau suisse (qui constitue l'une des trois principales aires géographiques de la Suisse), à 28 km[4] à vol d'oiseau au sud-ouest de Berne (la ville fédérale), elle occupe une position majeure sur l'axe est-ouest d'importance nationale[5].
Au pied des Préalpes fribourgeoises, distantes d'une quinzaine de kilomètres, elle communique par l'ouest du plateau vers Genève et la France, par l'est du plateau vers la vallée du Rhin et l'Europe centrale. À vol d'oiseau[6], Fribourg se trouve à 102 km de Genève, 123 km de Zurich, 51 km de Lausanne et 90 km de Bâle.
Fribourg est située à la frontière linguistique entre le français et l'allemand depuis le haut Moyen Âge[réf. nécessaire].
Givisiez | Granges-Paccot | Guin | ||
Villars-sur-Glâne | N | Tavel | ||
O Fribourg E | ||||
S | ||||
Marly | Pierrafortscha |
Climat
Le climat de Fribourg est de type océanique dégradé (Cfb selon la classification de Köppen) - la moyenne du mois le plus froid étant trop élevée (> −3 °C) pour être de type continental. La ville connaît des hivers relativement rudes entrecoupés de périodes plus douces et des étés doux parsemés de canicules. Située au pied du versant nord des Alpes bernoises, qui agissent comme une barrière pour les courants humides, la ville connaît des précipitations relativement abondantes sans aucune période d'aridité. En revanche, lors des périodes anticycloniques, elle subit un courant de bise parfois soutenue, étant située sur le Plateau dont la configuration en entonnoir amplifie le phénomène. Comme sur le reste du Plateau suisse, les hivers sont peu ensoleillés, en raison des vents d'ouest plutôt fréquents ; ainsi que de la bise, qui soufflant entre le Jura et les Alpes, emprisonne l'air froid et humide sur le plateau, provoquant des brouillards pouvant persister toute la journée. L'été est en moyenne très doux sans être chaud à cause des vents d'ouest et de l'altitude, mais la ville n'exclut pas des vagues de chaleur, qui peuvent se poursuivre pendant plusieurs jours, souvent accompagnées d'orages en fin de journée. Le réchauffement climatique amplifie ces phénomènes de canicule (1,6 à 6,4 jours tropicaux entre les deux normes climatiques 1961-1990 et 1991-2020) et a déjà passablement réduit les chutes de neige (49 cm pour la période 1991-2020 comparé à 77,1 cm pour 1961-1990). Le printemps et l'automne sont des saisons de transition, entre des vagues humides venant d'ouest et des périodes sèches, par la bise.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −2,6 | −2,5 | 0,5 | 3,2 | 7,5 | 11,2 | 13 | 12,7 | 9,1 | 5,6 | 1,3 | −1,8 | 4,8 |
Température moyenne (°C) | −0,4 | 1,2 | 5,1 | 8,6 | 12,8 | 16,5 | 18,5 | 18,1 | 13,7 | 9,4 | 4,3 | 1,2 | 9,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 3,5 | 5,2 | 9,8 | 13,7 | 18 | 21,7 | 24 | 23,6 | 18,9 | 13,7 | 7,6 | 4 | 13,6 |
Nombre de jours avec gel | 22 | 20 | 13,9 | 5,2 | 0,3 | 0 | 0 | 0 | 0 | 2,4 | 10,7 | 20 | 94,5 |
Nombre de jours avec température maximale ≤ 0 °C | 7,3 | 4,4 | 0,6 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1,5 | 6,4 | 20,2 |
Nombre de jours avec température maximale ≥ 25 °C | 0 | 0 | 0 | 0 | 2,1 | 8 | 13,7 | 12,6 | 2,6 | 0 | 0 | 0 | 39 |
Nombre de jours avec température maximale ≥ 30 °C | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1,1 | 2,4 | 2,2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 5,7 |
Précipitations (mm) | 50 | 50 | 60 | 85 | 108 | 101 | 106 | 106 | 83 | 87 | 72 | 65 | 962 |
dont neige (cm) | 11 | 12 | 7 | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,2 | 5 | 12 | 49 |
Nombre de jours avec précipitations | 9,2 | 8,4 | 9,6 | 9,7 | 12,4 | 11,4 | 10,3 | 10,6 | 8,7 | 10 | 9,9 | 10,3 | 120,5 |
Humidité relative (%) | 84 | 79 | 72 | 71 | 73 | 72 | 70 | 72 | 78 | 83 | 85 | 85 | 77 |
Nombre de jours avec neige | 3,3 | 3 | 1,7 | 0,7 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,1 | 1,1 | 2,7 | 12,6 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
3,5 −2,6 50 | 5,2 −2,5 50 | 9,8 0,5 60 | 13,7 3,2 85 | 18 7,5 108 | 21,7 11,2 101 | 24 13 106 | 23,6 12,7 106 | 18,9 9,1 83 | 13,7 5,6 87 | 7,6 1,3 72 | 4 −1,8 65 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Site
Située à environ 600 mètres d'altitude, la ville est caractérisée par un relief très accidenté. Le point le plus bas de la ville (au bord de la Sarine) est à 541 mètres d'altitude tandis que le point le plus haut (la colline du Guintzet) culmine à 691 mètres. On distingue ainsi quatre étages d'implantation qui ne correspondent pas forcément à la chronologie de leur fondation. De bas en haut, on a ainsi : les quartiers de l'Auge et de la Neuveville appelés Basse-ville (altitude moyenne : 550 mètres), le quartier du Bourg au sommet des falaises (altitude moyenne : 580 mètres), les quartiers des Places, de Pérolles, du Jura et de Bourguillon (altitude moyenne : 630 mètres) et les quartiers du Schoenberg et de Beauregard (altitude moyenne : 670 mètres).
La ville de Fribourg s'étend sur les deux rives de la Sarine, un affluent de l'Aar. La Sarine ayant creusé son cours dans la molasse du plateau, il en résulte un cours très sinueux avec de profondes gorges. Fribourg a été fondée sur un méandre surplombant la rivière. Certains quartiers modernes (Pérolles et Beauregard) ont été construits sur d'anciens ravins comblés mais dont les traces apparaissent à la rue Jacques-Gachoud ou au chemin Monséjour, par exemple.
Du fait de l'implantation de la ville sur un relief particulièrement accidenté et de part et d'autre de la Sarine, de nombreux ponts ont été construits depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours. La commune de Fribourg compte 15 ponts automobiles et piétonniers (le pont ferroviaire de Grandfey est situé sur les communes de Granges-Paccot et de Guin) en fonction au XXIe siècle. Le pont routier de la Poya, ouvert en 2014, a permis de désengorger le centre historique surchargé.
La commune de Fribourg s'étend sur 9,3 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 64,7 % de sa superficie, les surfaces agricoles 12,5 %, les surfaces boisées 17,2 % et les surfaces improductives 6,1 %[7].
Voies de communication et transports
Au centre du Plateau suisse, Fribourg est célèbre pour ses ponts qui enjambent la Sarine. Elle est depuis longtemps un point de passage et occupe une position privilégiée sur l'axe est-ouest d'importance nationale[5].
Transport urbain
Le réseau urbain de transport en commun de la ville de Fribourg est exploité par les Transports publics fribourgeois (TPF) ; il est constitué de 11 lignes de bus. Trois lignes sont partiellement électrifiées et sont exploitées par des trolleybus, les autres sont exploitées par des autobus Diesel ou électriques. Le réseau est centré autour de la gare et dessert également les communes avoisinantes de Marly, Villars-sur-Glâne, Givisiez, Granges-Paccot, Corminboeuf, Chésopelloz, Avry-sur-Matran et Matran.
Le réseau est complété par un funiculaire reliant la ville haute (place Georges-Python) à la ville basse (place du Pertuis). Particularité unique en Europe, il fonctionne depuis 1899 grâce aux eaux usées de la ville[8].
Un projet de téléphérique urbain est également envisagé pour relier rapidement et à moindre coût la gare de Fribourg, l'hôpital cantonal et la sortie d'autoroute A12.
Réseau cyclable et location de vélos
Fribourg est relativement peu dotée en pistes cyclables (3,7 kilomètres) au contraire de la région[réf. souhaitée]. Le rapport Prix vélo villes 2021 de l'association Pro Velo Suisse la classe 29ème sur un total de 46 villes suisses[9]. La commune a adhéré au programme Newride[10] de promotion des deux-roues électriques et inauguré un système de vélos en libre-service, appelé Velopass[11], devenu PubliBike. D'avril à octobre 2013, la ville a mis des vélos électriques à disposition des entreprises locales afin de promouvoir la mobilité douce dans le cadre professionnel[12].
Réseau routier
Fribourg se situe sur l'autoroute A12 qui la relie sur un axe est-ouest à Zurich, via Berne d'une part et à Genève via Vevey-Lausanne d'autre part. L'autoroute contourne la commune dont les deux points d'accès – les sorties 7 (Fribourg-Sud) et 8 (Fribourg-Nord) – sont situés sur les communes avoisinantes (Granges-Paccot et Givisiez)[13]. Si avec une moyenne de 35 000 véhicules par jour[14], l'autoroute A12 est loin de sa saturation, la situation est différente en centre-ville. En effet, le quartier historique du Bourg a longtemps souffert du trafic pendulaire entre le quartier du Schoenberg et l'accès à l'autoroute. Le pont de la Poya, inauguré en 2014, décharge le centre-ville d'une grande partie du trafic et soulage les monuments historiques comme la cathédrale qui souffrait de la pollution[15]. L'impact de la mise en service du pont de la Poya et les reports de circulation reste à déterminer après un certain temps d'utilisation.
Dès 2002, le conseil communal de la ville intensifie sa politique pour lutter contre le trafic pendulaire[16]. Des zones à 30 km/h, des chicanes et des bornes automatiques vont être introduites dans différents quartiers. Certaines modifications liées à l'ouverture du pont de la Poya et visant à limiter le report du trafic dans les quartiers résidentiels ne vont pas sans quelques désagréments et rencontrent un mécontentement de la part d'une partie de la population.
Depuis le 2 octobre 2023, les autorités communale ont mis en œuvre la limitation à 30 km/h jours et nuits sur 60 % du réseau routier. Cette mesure promue par la ville à travers la campagne #Love30[17] est selon elle soutenue par la population mais son application sur les axes principaux ne fait pas l'unanimité et 90 % de la population du canton y est opposé[18].
Réseau ferroviaire et bus régionaux
Fribourg est située sur l'une des principales lignes ferroviaires de Suisse, la ligne du Plateau qui relie Genève à Saint-Gall par Lausanne, Berne, Olten et Zurich. La gare de Fribourg est desservie toutes les heures par un InterCity CFF Genève-Aéroport – Saint-Gall et un InterRegio CFF Genève-Aéroport – Lucerne.
La gare de Fribourg est la gare principale du réseau des Transports publics fribourgeois (TPF). Depuis le 11 décembre 2011, c'est le centre du réseau express régional (RER Fribourg)[19] et la tête de la ligne S1 du RER bernois qui dessert Berne et Thoune.
Fribourg est enfin l'un des pôles principaux du réseau de bus régionaux. La gare de Fribourg dispose, en plus de l'espace ferroviaire, d'une gare routière de quinze quais[20]. Les bus régionaux relient principalement la ville de Fribourg aux zones qui ne sont pas ou peu desservis par le rail.
- Le funiculaire entre Neuveville et Ville Haute.
- Station de la Neuveville du funiculaire de Fribourg.
- Trolleybus des TPF vu du pont de Zähringen.
- Rame du RER Fribourg/Freiburg.
Tissu urbain
Le centre historique de Fribourg, qui s'étend des deux côtés de la Sarine et sur un méandre de la rive gauche, se caractérise par des rues typiquement médiévales, notamment dans le quartier du Bourg autour de la cathédrale Saint-Nicolas et dans les quartiers de l'Auge et de la Neuveville. Près de 200 maisons ont d'ailleurs conservé leurs façades gothiques, ce qui en fait l'un des plus grands ensembles médiévaux d'Europe.
Dans le quartier du Bourg, l'organisation quadrillée des rues est caractéristique du plan zaehringien. Celui-ci ne put pas être reproduit dans les autres quartiers qui ne s'y prêtaient pas pour des raisons topographiques. Au sud-ouest s'étendent les quartiers industriels de la gare et de Pérolles. Le quartier de Pérolles, mi-industriel à son extrémité sud, mi-résidentiel dense vers le nord, est traversé de part en part par le boulevard de Pérolles. Cette large artère structurante débouche sur le pont de Pérolles qui relie la ville à la commune de Marly. De l'époque industrielle datent également les quartiers d'Alt, au nord, de Gambach et de Beauregard, à l'ouest, tous résidentiels. Les habitations de densité moyenne dominent dans le quartier de Gambach, avec des exemples d'architecture néogothique, néoclassique et Art nouveau.
Enfin, sur la rive droite de la Sarine, à l'est, s'étend le nouveau quartier du Schoenberg, érigé dans les années 1960. Composé d'immeubles et de tours d'habitation, il héberge environ le quart de la population de la ville. D'autres quartiers d'habitations denses sont situés au nord-ouest (Torry) et au sud-ouest (Beaumont).
Quartiers
La ville de Fribourg se compose des douze quartiers suivants :
- Alt
- Auge
- Beaumont-Vignettaz
- Le Bourg
- Bourguillon
- Gambach-Guintzet
- Jura-Torry
- Neuveville
- Palatinat
- Pérolles
- Places
- Schoenberg
Certains quartiers semblent cependant désignés plus précisément par les autorités locales[21] :
Architecture
Bien que dominée par le style gothique, notamment dans la vieille ville, l'architecture de Fribourg est intéressante à plus d'un titre. Elle recèle en effet des exemples intéressants de plusieurs périodes historiques. Le centre historique regroupe de nombreuses maisons gothiques, notamment dans le quartier de l'Auge, à la rue d'Or. Certaines de ces maisons datent de la fondation du quartier au XIIIe siècle. De cette période datent encore entre autres la cathédrale Saint-Nicolas, les fortifications de la rive droite, l'Hôtel de Ville, l'ancienne commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et le chœur de l'église des Cordeliers. L'architecture de style Renaissance est magnifiquement représentée par l'hôtel Ratzé, à la rue de Morat et par les fontaines de la vieille ville, édifiées au XVe siècle. De l'époque baroque, il faut mentionner les maisons patriciennes de la Grand-Rue, l'ancien corps de garde (à côté de l'Hôtel-de-Ville) ainsi que plusieurs églises dont l'église de la Visitation, le couvent des Capucins, le collège et son église Saint-Michel, l'église Saint-Maurice-des-Augustins, aux retables maniéristes exceptionnels, et l'ancien hôpital des Bourgeois. Dans les nouveaux quartiers, notamment le quartier de Pérolles et de Beauregard, l'architecture néoclassique est bien représentée, tandis que dans le quartier de Gambach, des exemples de villas Art nouveau et Heimatstil[24].
Le nom de Fribourg provient directement de l'allemand *frei- (libre) et -burg (ville), littéralement ville libre, c'est-à-dire disposant de libertés, de franchises.
En allemand, la ville s'appelle aussi Freiburg im Üchtland[25] (Fribourg en Nuithonie) pour la distinguer des autres villes nommées Fribourg (Fribourg-en-Brisgau principalement, d'autres également). La Nuithonie est une ancienne région qui abritait autrefois le peuple germanique des Nuithons, à cheval sur les cantons de Fribourg (au Nord d'Arconciel), Berne et Soleure, en incluant les villes éponymes[26].
La ville est également nommée Friboua[27] Friboua en patois fribourgeois.
Bas Moyen Âge
Fribourg a été fondée sur une terrasse surplombant la Sarine en 1157[28] par le duc Berthold IV de Zaehringen. Durant le bas Moyen Âge, la ville passe sous l'autorité successive des Zaehringen jusqu'en 1218, des Kibourg jusqu'en 1277, des Habsbourg jusqu'en 1452 avant de passer à la Savoie[29].
Le duc Berthold IV, voyage dans la région, sans doute pour mettre de l’ordre dans ses possessions et tenant compte d’un « ensemble de considérations politiques, militaires, géographiques et économiques », Berthold IV choisit une terrasse surplombant la Sarine, afin d’y établir une ville « nouvelle » qu’il fortifie : Fribourg (de l’allemand frei « libre » et Burg « lieu fortifié », nom provenant des libertés octroyées par le fondateur et à rapprocher de celui de Fribourg-en-Brisgau).
À la mort du duc Berthold, la ville revient à son fils Berthold V (celui qui fonda la ville de Berne en 1191). La ville de Berne, à la différence de Fribourg, n'eut pas d'autres seigneurs après la mort de Berthold V, et devint une ville impériale, obtenant l'immédiateté impériale. Fribourg échut aux Kibourg, mais le lien historique avec Berne la constitue en une entité à la fois « sœur et rivale » selon Kathrin Utz Temp[29].
Le 26 novembre 1277, Anne de Kibourg vend la ville aux fils de Rodolphe de Habsbourg. Sous la domination des Habsbourg, ces derniers cherchant à consolider le pouvoir de l'Autriche bien que ne jouissant pas du statut de ville impériale, la ville réussit à s'affranchir et devenir de plus en plus autonome. Le fait que les Habsbourg cherchent à étendre leur pouvoir, va paradoxalement rendre Fribourg de plus en plus autonome, se détachant des Habsbourg, mais se réclament habilement de l'Empereur et de l'Autriche pour rester indépendante de Berne[29].
En 1218, à l'extinction de la famille des Zähringen, la ville passe sous la domination des Kybourg, puis elle est vendue en 1277 à la famille des Habsbourg, avant d'être cédée à la Maison de Savoie en 1452[30].
Les liens historiques entretenus avec Berne et l'Autriche sous la domination des Habsbourg vont camper des tensions territoriales autour de la ville de Fribourg, notamment dans les campagnes, où dès 1429 des procès en hérésie et en sorcellerie se multiplient[29], menés par les inquisiteurs François de Moudon en 1399, Ulric de Torrenté en 1429[31].
Devenue quasi indépendante lors des guerres de Bourgogne, la ville obtient l'immédiateté impériale en 1478. En 1481, Fribourg entre dans la Confédération suisse.
La ville originelle correspond au quartier actuel du Bourg. Il est formé de deux rues parallèles reliées par des petites ruelles ; cela correspond au quadrillage typique des villes fondées par les Zaehringen. Très rapidement, au XIIIe siècle, la ville s'étend aux quartiers de l'Auge et de la Neuveville (au bord de la Sarine) d'une part, aux quartiers des Places (rue de Lausanne et rue de Morat) d'autre part. Le dernier agrandissement notoire a lieu en 1390 ; il englobe les quartiers d'Alt et de la rue de Romont et le faubourg de la rue de Morat. L'enceinte édifiée à ce moment-là délimitera la ville jusqu'au milieu du XIXe siècle.
Chasse aux sorcières, 1429
Fribourg connaît une vague de persécution visant d'abord les hérétiques (1399) puis les sorcières dès 1429 persécutions lors des procès de sorcellerie de Fribourg. Ces persécutions touchèrent particulièrement les femmes et les personnes originaires des campagnes aux alentours de Fribourg dans un contexte d'extension territoriale de la ville. L'inquisiteur Ulric de Torrenté participe à la première vague de procès en 1429[32],[33],[34],[35],[36],[37],[29].
La dernière femme condamnée et brûlée pour sorcellerie est Catherine Repond, en 1731. Cependant la dernière personne décédée en étant accusée de sorcellerie est sa sœur, Marguerite Repond. Elle meurt emprisonnée la veille de son jugement le 8 décembre 1741[38].
Révolution française
En 1608, le graveur Martin Martini publie un plan de la ville, en fait une vue à vol d'oiseau, document permettant d'appréhender l'image de la ville à cette époque.
Ville francophone et catholique enclavée dans le canton de Berne protestant, elle s'allie avec la monarchie française et les royalistes, constituant notamment l'essentiel de la Garde suisse du roi de France avec qui elle a un contrat exclusif de louage de mercenaires. À la suite de la Révolution française, 3 700 religieux et aristocrates français émigrent à Fribourg (la ville compte alors une population de 5 000 habitants). Certains y pratiquent la contre-révolution en essayant de ruiner la Révolution par des faux assignats. Alors qu'une partie de ces réfugiés retournent en France sous la Restauration, d'autres s'installent définitivement[39].
Au début du XIXe siècle, plusieurs centaines d’habitants émigrent au Brésil, et participent à la fondation de la ville de Nova Friburgo (Nouvelle-Fribourg)[40].
Deux événements vont provoquer de nouvelles extensions de la ville de Fribourg : l'arrivée du chemin de fer en 1862 et la création de l'université en 1889. Plusieurs faubourgs sont créés : les quartiers de l'avenue de la gare, de Gambach, de Miséricorde, de Beauregard et de Pérolles en 1903. En cinquante ans, la population de Fribourg passe de 9 000 à 20 000 habitants.
Dans les années 1950 à 1970, face à l'accroissement de la population, les nouveaux quartiers du Schoenberg (au nord), de Beaumont (au sud) et de Torry (à l'ouest) donnent à la ville son aspect actuel. Son extension se poursuit encore au XXIe siècle bien que ce soit surtout les communes avoisinantes qui profitent de l'arrivée de nouveaux habitants.
La ville est dirigée par un Conseil communal de cinq membres à plein temps (neuf avant 2001) dont le président ou maire porte le titre de syndic. Le pouvoir réglementaire est exercé par un Conseil général (législatif) de 80 membres, dont le président était le syndic jusqu'au début de 1982.
Conseil communal (exécutif) de la ville de Fribourg 2021-2026
Présidence du Conseil général (législatif) de la ville de Fribourg
(Loi du 25 septembre 1980)
- 1982-1983 : Roselyne Crausaz (PDC)
- 1983-1984 : John Clerc (PS)
- 1984-1985 : Denis Volery (PLR)
- 1985-1986 : Michel Monney (PCS)
- 1986-1987 : Emmanuel de Reyff (PDC)
- 1987-1988 : Bernhard Flühmann (PS)
- 1988-1989 : Bernard Garnier (PLR)
- 1989-1990 : Joseph Jutzet (PCS)
- 1990-1991 : Michel Passaplan (PDC)
- 1991-1992 : Jean-Pierre Dorand (PDC)
- 1992-1993 : Pierre-Alain Clément (PS)
- 1993-1994 : Suzanne Schwegler (PLR)
- 1994-1995 : Yvan Stern (PCS)
- 1995-1996 : André Gachet (PDC)
- 1996-1997 : Monika Thiébaud-Bachmann (PDC)
- 1997-1998 : Irène Baeriswyl-Rouiller (PS)
- 1998-1999 : François Merlin (PLR) (devenu PDC en 2001)
- 1999-2000 : André Schönenweid (PDC)
- 2000-2001 : Olivier Spang (PCS)
- 2001-2002 : Nicolas Betticher (PDC)
- 2002-2003 : Christine Müller (PS)
- 2003-2004 : Jean-Pierre Largo (PLR)
- 2004-2005 : Béatrice Ackermann-Clerc (PCSO)
- 2005-2006 : Thierry Steiert (PS)
- 2006-2007 : Laurent Praz (PDC)
- 2007-2008 : Catherine Nusbaumer (PS)
- 2008-2009 : Jean-Jacques Marti (PLR)
- 2009-2010 : Eva Heimgärtner (PCS)
- 2010-2011 : Thierry Gachet (PDC)
- 2011-2012 : Oliver Collaud (Les Verts)
- 2012-2013 : Jean-Pierre Wolhauser (PLR)
- 2013-2014 : Pierre-Olivier Nobs (PCS)
- 2014-2015 : Marc Bugnon (PDC)
- 2015-2016 : Lise-Marie Graden (PS)
- 2016-2017 : Christophe Giller (UDC)
- 2017-2018 : Pierre-Alain Perritaz (PS)
- 2018-2019 : Julien Vuilleumier (Les Verts)[41]
- 2019-2020 : Blaise Fasel (PDC)
- 2020-2021 : Adeline Jungo (PS)
- 2021-2022 : David Aebischer (PLR)
- 2022-2023 : Mario Parpan (PCS)
- 2023-2024 : Sonja Gerber (PS)
Pour la législature 2021-2026, à la suite des élections générales de mars 2021, le Conseil général se compose de 23 PS, 21 Les Verts, 14 PDC-Le Centre + PVL, 8 PLR, 7 PCS, 6 UDC, 1 Parti des artistes.
Pour la législature 2011-2016, à la suite des élections générales de mars 2011, le Conseil général se compose de 25 PS, 17 PDC, 11 Verts, 10 PLR, 9 UDC, 6 PCS, 1 PVL et 1 indépendant. À la suite de divers changements en cours de législature, la composition actuelle est la suivante : 25 PS, 15 PDC, 10 Verts, 10 PLR, 10 UDC (dont un élu sur la liste PDC), 6 PCS, 1 PVL et 3 indépendants (dont un élu sur la liste des Verts et un sur la liste du PDC).
Pendant la législature précédente, le Conseil général se composait de 23 PDC (démocrates-chrétiens), 22 PS (socialistes), 9 Verts, 9 PCSO (7 Parti chrétien social et 2 Ouverture), 9 UDC (Union Démocratique du Centre), 8 PLR (libéraux-radicaux).
Pour la période administrative 2001-2006, le conseil général se composait de 28 PDC (démocrates-chrétiens), 23 PS (socialistes), 11 PLR (libéraux-radicaux), 11 PCSO (8 Parti chrétien social et 3 Ouverture), 7 Verts (sous le nom de "Liste Citoyenne"). 1 PLR a passé au PDC portant l'effectif de ce groupe à 29 et réduisant celui du PLR à 10. La gauche a ainsi 41 sièges contre 39 à la droite et au centre. En 2006, la répartition est de 40 sièges pour la droite et le centre (23 PDC, 8 PLR, 9 UDC) contre 40 à la gauche (22 PS, 9 Verts, 7 chrétiens-sociaux, 2 Mouvement ouverture).
Jumelage
- Rueil-Malmaison (France) depuis le 10 octobre 1992[42].