Grand Prix automobile d'Italie 1957
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Le Grand Prix d'Italie 1957 (XXVIII° Gran Premio d'Italia), disputé sur le circuit de Monza le , est la soixante-quatrième épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950 et la huitième et dernière manche du championnat 1957.
Nombre de tours | 87 |
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Longueur du circuit | 5,750 km |
Distance de course | 500,250 km |
Météo | temps chaud |
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Vainqueur |
Stirling Moss, Vanwall, 2 h 35 min 3 s 9 (vitesse moyenne : 193,564 km/h) |
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Pole position |
Stuart Lewis-Evans, Vanwall, 1 min 42 s 4 (vitesse moyenne : 202,148 km/h) |
Record du tour en course |
Tony Brooks, Vanwall, 1 min 43 s 7 (vitesse moyenne : 199,614 km/h) |
Le championnat du monde
La quatrième année de la Formule 1 2,5 litres (moteur 2 500 cm3 atmosphérique ou 750 cm3 suralimenté, carburant libre[1]) marque un tournant dans l'histoire du championnat du monde, avec l'avènement d'une monoplace britannique, la Vanwall, qui avec Stirling Moss a surclassé à deux reprises les monoplaces italiennes qui dominaient la discipline depuis le retrait de Mercedes-Benz deux ans plus tôt. La couronne mondiale reste cependant sur les épaules de Juan Manuel Fangio, sacré avant terme grâce à un début de saison parfait et à une fantastique démonstration de pilotage sur le Nürburgring au volant de sa Maserati, lors de l'antépénultième épreuve. Le titre étant joué, le principal enjeu du Grand Prix d'Italie, dernière manche de la saison, est l'attribution de la place de dauphin, que vont se disputer Stirling Moss et le 'ferrariste' Luigi Musso.
Le circuit
Créé en 1922, l'autodrome de Monza est l'un des circuits les plus rapides d'Europe. Son tracé permet de combiner une partie routière et un anneau de vitesse, mais à la suite des problèmes de pneumatiques survenus en 1956 sur l'anneau, les promoteurs de l’épreuve ont cette année organisé la course de formule sur la seule partie routière. À cette occasion, le tracé (qui développe 5,75 kilomètres) a été très légèrement modifié au niveau de la sortie de la 'Curva Parabolica', dernier virage avant les stands. En 1954, José Froilán González s'était attribué le record du circuit routier à 187,7 km/h de moyenne au volant de sa Ferrari F1, sur l'ancien tracé de 6,3 kilomètres. L'évolution des monoplaces au cours des trois dernières années devrait permettre d'approcher désormais les 200 km/h au tour.
- Maserati 250F "Usine"
L'usine a engagé cinq 250F, un modèle dont les débuts remontent à 1954. Seuls Juan Manuel Fangio et Harry Schell disposent des dernières 'Lightweight', apparues en début de saison, versions allégées pesant 620 kg. Très homogène, la 'Lightweight' s'est révélée redoutable sur les circuits sinueux, en particulier aux mains de Fangio qui a remporté deux courses sur trois cette saison, malgré une puissance inférieure à ses concurrentes (son six cylindres fournit 270 chevaux, soit une quinzaine de moins que les Ferrari et Vanwall). Jean Behra dispose quant à lui de la version à moteur V12, plus lourde mais développant plus de 300 chevaux[2]. Cette version n'a jusqu'alors jamais disputé une épreuve mondiale. Giorgio Scarlatti et Francisco Godia disposent quant à eux de modèles moins récents, à empattement court et moteur six cylindres. Six 250F non officielles sont également présentes : deux engagées par la Scuderia Centro Sud pour Masten Gregory et Joakim Bonnier, ainsi que les monoplaces privées de Luigi Piotti, Horace Gould, Bruce Halford et Ottorino Volonterio, ce dernier partageant son volant avec André Simon.
- Ferrari 801 "Usine"
Les démêlés entre Enzo Ferrari et le gouvernement italien au sujet de l'accident des Mille Miglia sont en passe d'être réglés, et la Scuderia a préparé quatre 801 (650 kg, moteur V8 semi-porteur, environ 285 chevaux[1]) pour ses trois pilotes habituels (Peter Collins, Luigi Musso et Mike Hawthorn), épaulés par le pilote allemand Wolfgang von Trips qui sort de convalescence après un accident survenu quelques mois plus tôt sur le Nürburgring.
- Vanwall VW "Usine"
Comme à Pescara, le constructeur britannique engage trois voitures pour Stirling Moss, Tony Brooks et Stuart Lewis-Evans. Par rapport à l'épreuve précédente, les monoplaces ont été légèrement améliorées : de nouveaux radiateurs de refroidissement ont été adoptés et la puissance du moteur quatre cylindres dépasse désormais les 290 chevaux au banc. Grâce à leur faible poids (580 kg) et leur profilage, les Vanwall sont les plus rapides en pointe. Elles bénéficient en outre d'un excellent système de freinage à disques Dunlop[3].
Les séances d'essais qualificatifs se déroulent les vendredi et samedi après-midi précédant la course.
Séance du vendredi 6 septembre
Il fait chaud lorsque débute la première séance d'essais, et les premiers temps réalisés ne permettent pas de juger du potentiel des voitures. Mais au fur et à mesure que la température commence à baisser, les plus rapides s'approchent de la barre des 200 km/h de moyenne. Tony Brooks, sur sa Vanwall, va être le premier à la franchir, réalisant un tour en 1 min 43 s 3 (200,4 km/h). Il est battu presque aussitôt d'un dixième de seconde par son coéquipier Stirling Moss (200,6 km/h). Juan Manuel Fangio, sur sa Maserati, parvient à égaler le temps de Moss. Ce dernier repart alors pour une série de tours très rapides, achevant la séance avec un chrono d'1 min 42 s 7, soit 201,6 km/h. Malgré tous les efforts de Fangio, la Maserati est dominée en vitesse pure, et le champion du monde va finalement échouer à quatre dixièmes de Moss, réalisant néanmoins la seconde performance de la journée.
Séance du samedi 7 septembre
Il fait encore plus chaud que la veille, le samedi, et beaucoup pensent ne pas pouvoir améliorer leurs performances dans ces conditions. Au volant de la Maserati V12, Jean Behra parvient toutefois à réaliser 1 min 43 s 9, égalant le temps obtenu par Brooks la veille. Ce dernier prend aussitôt la piste, tournant en 1 min 43 s 2, puis en 1 42 s 7, à seulement deux dixièmes de secondes du meilleur temps de la première séance. C'est finalement son coéquipier Stuart Lewis-Evans qui va mettre tout le monde d'accord en fin de séance, avec un chrono d'1 min 42 s 5, qu'il fait tomber ensuite à 1 min 42 s 4 (202,1 km/h), le jeune pilote britannique décrochant sa première pole position. Avec Moss second et Brooks troisième, ce sont les trois Vanwall britanniques qui vont monopoliser la première ligne, reléguant les Maserati de Fangio et Behra à la seconde. Les organisateurs italiens ne vont cependant pas accepter cette situation : la disposition de grille 3/2/3, initialement prévue, va devenir 4/3/4, la largeur de la piste devant les stands l'autorisant. Cet artifice permet la présence d'une voiture italienne en première ligne et la Maserati rouge de Fangio s’élancera finalement aux côtés des trois Vanwall vertes[5] !
Résultats
Pos. | Pilote | Écurie | Temps | Écart |
---|---|---|---|---|
1 | Stuart Lewis-Evans | Vanwall | 1 min 42 s 4 | - |
2 | Stirling Moss | Vanwall | 1 min 42 s 7 | + 0 s 3 |
3 | Tony Brooks | Vanwall | 1 min 42 s 9 | + 0 s 5 |
4 | Juan Manuel Fangio | Maserati | 1 min 43 s 1 | + 0 s 7 |
5 | Jean Behra | Maserati | 1 min 43 s 9 | + 1 s 5 |
6 | Harry Schell | Maserati | 1 min 45 s 1 | + 2 s 7 |
7 | Peter Collins | Ferrari | 1 min 45 s 3 | + 2 s 9 |
8 | Wolfgang von Trips | Ferrari | 1 min 45 s 5 | + 3 s 1 |
9 | Luigi Musso | Ferrari | 1 min 45 s 7 | + 3 s 3 |
10 | Mike Hawthorn | Ferrari | 1 min 46 s 1 | + 3 s 7 |
11 | Masten Gregory | Maserati | 1 min 48 s 9 | + 6 s 5 |
12 | Giorgio Scarlatti | Maserati | 1 min 49 s 2 | + 6 s 8 |
13 | Joakim Bonnier | Maserati | 1 min 49 s 7 | + 7 s 3 |
14 | Bruce Halford | Maserati | 1 min 51 s 6 | + 9 s 2 |
15 | Francisco Godia | Maserati | 1 min 52 s 2 | + 9 s 8 |
16 | André Simon | Maserati | 1 min 52 s 8 | + 10 s 4 |
17 | Luigi Piotti | Maserati | 1 min 52 s 9 | + 10 s 5 |
18 | Horace Gould | Maserati | 1 min 53 s 7 | + 11 s 3 |
1re ligne | Pos. 4 | Pos. 3 | Pos. 2 | Pos. 1 | |||
Fangio Maserati 1 min 43 s 1 |
Brooks Vanwall 1 min 42 s 9 |
Moss Vanwall 1 min 42 s 7 |
Lewis-Evans Vanwall 1 min 42 s 4 | ||||
2e ligne | Pos. 7 | Pos. 6 | Pos. 5 | ||||
Collins Ferrari 1 min 45 s 3 |
Schell Maserati 1 min 45 s 1 |
Behra Maserati 1 min 43 s 9 |
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3e ligne | Pos. 11 | Pos. 10 | Pos. 9 | Pos. 8 | |||
Gregory Maserati 1 min 48 s 9 |
Hawthorn Ferrari 1 min 46 s 1 |
Musso Ferrari 1 min 45 s 7 |
Trips Ferrari 1 min 45 s 5 | ||||
4e ligne | Pos. 14 | Pos. 13 | Pos. 12 | ||||
Halford Maserati 1 min 51 s 6 |
Bonnier Maserati 1 min 49 s 7 |
Scarlatti Maserati 1 min 49 s 2 |
|||||
5e ligne | Pos. 18 | Pos. 17 | Pos. 16 | Pos. 15 | |||
Gould Maserati 1 min 53 s 7 |
Piotti Maserati 1 min 52 s 9 |
Simon Maserati 1 min 52 s 8 |
Godia Maserati 1 min 52 s 2 |