Grand Prix automobile de Monaco 1956
course de Formule 1 / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Grand Prix automobile de Monaco 1956?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Le Grand Prix automobile de Monaco 1956 (XIVe Grand Prix de Monaco), disputé sur le circuit de Monaco le , est la cinquantième épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950 et la deuxième manche du championnat 1956.
Nombre de tours | 100 |
---|---|
Longueur du circuit | 3,145 km |
Distance de course | 314,500 km |
Météo | temps chaud et ensoleillé |
---|
Vainqueur |
Stirling Moss, Maserati, 3 h 0 min 32 s 9 (vitesse moyenne : 104,515 km/h) |
---|---|
Pole position |
Juan Manuel Fangio, Ferrari, 1 min 44 s 0 (vitesse moyenne : 108,865 km/h) |
Record du tour en course |
Juan Manuel Fangio, Ferrari, 1 min 44 s 4 (vitesse moyenne : 108,448 km/h) |
Le championnat du monde
La saison 1956 est la troisième courue selon la Formule 1 2,5 litres (moteur 2 500 cm3 atmosphérique ou 750 cm3 suralimenté, carburant libre). L'épreuve des 500 Miles d'Indianapolis fait toutefois exception à la règle, la manche américaine du championnat étant disputée sur des monoplaces conformes à l'ancienne formule internationale.
En 1954 et 1955, les équipes italiennes (Ferrari, Maserati et Lancia) avaient subi la domination de Mercedes-Benz, Juan Manuel Fangio remportant deux titres mondiaux successifs au volant des 'flèches d'argent'. La retraite sportive du constructeur allemand permet à Ferrari et Maserati de revenir au devant de la scène, alors que Lancia, en grande difficulté financière, a dû renoncer à la compétition et a cédé tout son matériel de course à la Scuderia Ferrari, qui s'est également assuré les services de Fangio, à nouveau favori pour le titre, et vainqueur du premier Grand Prix de la saison, en Argentine. Son principal adversaire s'avère être son ancien coéquipier Stirling Moss, passé chez Maserati.
Les constructeurs britanniques BRM et Vanwall ont développé des monoplaces au potentiel intéressant, mais manquant encore de mise au point pour espérer inquiéter les favoris. Après avoir fait l'impasse sur l'épreuve sud-américaine, Monaco constitue leur premier test de la saison au niveau mondial. Du côté français, Amédée Gordini a développé une monoplace à moteur huit cylindres, mais manque cruellement de moyens pour la développer, tandis que Bugatti a pour objectif un retour en compétition à l'occasion du Grand Prix de France en juillet avec une monoplace à moteur central arrière.
Le circuit
Ce circuit urbain est le plus lent du championnat du monde, avec une moyenne au tour de l'ordre de 110 km/h pour les meilleures monoplaces de formule 1. Le tracé empruntant les rues de la ville est resté pratiquement inchangé depuis la création du Grand Prix en 1929, sous la houlette d'Antony Noghès[1]. La chicane à la sortie du tunnel a été toutefois modifiée pour 1956, ralentissant beaucoup plus les voitures qu'auparavant[2]. La piste étroite, bordée de trottoirs ou de murs, demande une extrême concentration aux pilotes, le moindre écart de trajectoire étant immédiatement sanctionné, et le nombre d'abandons en course y est particulièrement élevé.
- Ferrari Lancia D50 "Usine"
Les 555 Supersqualo de la saison précédente ont été définitivement abandonnées par la Scuderia Ferrari, qui utilise désormais exclusivement les D50 données par la Scuderia Lancia en . Sur les cinq voitures présentes à Monaco, deux sont restées dans leur configuration d'origine, avec réservoirs principaux latéraux ; les trois autres, du type 'Syracuse', ont leur réservoir principal dans la pointe arrière, les coffrages latéraux (intégrés au fuselage) ne comportant plus que des petits réservoirs d'appoint et les sorties d'échappement. Les D50 disposent d'un moteur V8 de 270 chevaux ; Juan Manuel Fangio, Luigi Musso et Peter Collins disposent des versions 'Syracuse' (640 kg), Eugenio Castellotti disposant d'un des deux modèles non modifiés (620 kg), l'autre servant de voiture de réserve[3].
- Maserati 250F "Usine"
L'usine a amené quatre 250F (620 kg, moteur six cylindres en ligne développant près de 270 chevaux à 7600 tr/min[4]) ; trois sont confiées à Stirling Moss, Jean Behra et Cesare Perdisa, la quatrième servant de mulet. Aux voitures officielles viennent s'ajouter les 250F privées de Louis Rosier et d'Horace Gould, ainsi que celle de la Scuderia Centro Sud louée pour l'occasion au pilote local Louis Chiron.
- Gordini T32 "Usine"
Amédée Gordini a amené ses deux nouvelles 'huit cylindres' T32, dont la mise au point est encore à parfaire. La première construite (confiée à André Pilette) affiche plus de 810 kg sur la balance, un sérieux handicap sur ce circuit sinueux, d'autant que le moteur développe seulement 245 chevaux (25 de moins que ceux des Ferrari et Maserati). La seconde, attribuée à Élie Bayol, bénéficie de suspensions et d'éléments de carrosserie sérieusement allégés et pèse 110 kg de moins[5], un progrès appréciable mais toutefois nettement insuffisant pour espérer contrer les rapides monoplaces italiennes.
- Gordini T16 "Usine"
Deux anciennes T16 à moteur six cylindres ont également été engagées par l'équipe françaises, pour Robert Manzon et Hermano da Silva Ramos. Elles sont nettement moins puissantes que les T32 (seulement 210 chevaux[5]), mais leurs 600 kg à vide et leur agilité sur les circuits sinueux leur permet de briguer un classement honorable.
- Vanwall VW56 "Usine"
Le constructeur britannique a engagé deux nouvelles voitures, la réalisation du châssis étant l'œuvre de Colin Chapman, la carrosserie étant due à l'aérodynamicien Frank Costin. De conception très moderne, elles pèsent 610 kg à vide[6]. Leur moteur à quatre cylindres en ligne développe 280 chevaux[7]. Elles sont confiées à Harry Schell et Maurice Trintignant.
- BRM P25 "Usine"
L'équipe de Bourne a engagé deux petites P25, à moteur quatre cylindres (250 à 260 chevaux), qui se singularisent par un frein arrière agissant directement sur l'arbre de transmission. Pesant environ 550 kg[8], les P25 sont les plus légères des monoplaces engagées. Premier pilote de l'équipe, Mike Hawthorn est secondé par Tony Brooks.
- La lettre T identifie le mulet (T car). Un même châssis peut être utilisé indifféremment par les pilotes d'une écurie.
- La quatrième Gordini (type 32, châssis 41), initialement attribuée à André Pilette, a été jugée insuffisamment compétitive et n'a pas été engagée pour la course. Pilette est finalement inscrit pour la course en tant que coéquipier de Bayol sur le châssis 42[5].
- Ayant cassé le moteur de sa Maserati (châssis 2511) lors de ses premiers essais, Louis Chiron a ensuite emprunté la voiture de réserve de l'équipe officielle Maserati (châssis 2523[7]).
Les séances de qualification ont lieu le jeudi après-midi (à partir de 16 heures), le vendredi et le samedi matin (à partir de 6 heures). Dès les premiers tours de roue, Juan Manuel Fangio et sa Ferrari dominent les débats, le champion du monde tournant le jeudi en 1 min 44 s 2, s'octroyant la prime de cent livres sterling attribuée au pilote le plus rapide de la journée inaugurale[2]. Il se montre également le plus rapide le lendemain, ainsi que le samedi où il réalise 1 min 44 s 0 en toute fin de session[7], s'assurant la pole position. Il devance son meilleur coéquipier, Eugenio Castellotti, de près d'une seconde. Ce dernier est précédé par Stirling Moss, qui sur sa Maserati s'est approché à six dixièmes du temps de Fangio, performance lui valant une place au centre de la première ligne de la grille de départ. Son coéquipier Jean Behra, un peu moins rapide, a réalisé le quatrième temps et partira en seconde ligne au côté de la Vanwall d'Harry Schell. Ayant tourné aussi vite que Schell, Maurice Trintignant confirme les qualités des Vanwall, qui devancent la troisième Maserati et les deux autres Ferrari officielles.
Les nouvelles BRM ont par contre énormément déçu. Malgré tout son talent, Mike Hawthorn n'a pu faire mieux que le dixième temps, à plus de cinq secondes de Fangio, ses essais étant perturbés à plusieurs reprises par des bris de soupape, problème affectant également la voiture de Tony Brooks. Ces casses mécaniques à répétition amèneront l'équipe britannique à déclarer forfait ! Chez Gordini, les anciennes T16 se montrent plus à l'aise que les nouvelles huit cylindres. La voiture d'André Pilette (la première version de la T32, pesant plus de 800 kg), également essayée par Robert Manzon, est même rapidement laissée de côté, car beaucoup trop lente. Pilette sera finalement aligné comme pilote suppléant sur la T32 d'Élie Bayol[5].
Du côté des pilotes privés, Louis Rosier et Horace Gould, tous deux sur Maserati, se sont qualifiés en fond de grille. Quant aux pilotes de la Scuderia Centro Sud, aucun n'a pu établir un temps de référence : Giorgio Scarlatti a cassé la boîte de vitesses de sa Ferrari et Louis Chiron a rapidement cassé le moteur de sa Maserati, puis celui de la voiture de réserve prêtée par l'équipe officielle, très probablement à la suite des nombreux surrégimes infligés à la mécanique par le pilote monégasque[7].
Pos. | no | Pilote | Écurie | Temps | Écart |
---|---|---|---|---|---|
1 | 20 | Juan Manuel Fangio | Ferrari | 1 min 44 s 0 | - |
2 | 28 | Stirling Moss | Maserati | 1 min 44 s 6 | + 0 s 6 |
3 | 22 | Eugenio Castellotti | Ferrari | 1 min 44 s 9 | + 0 s 9 |
4 | 30 | Jean Behra | Maserati | 1 min 45 s 3 | + 1 s 3 |
5 | 16 | Harry Schell | Vanwall | 1 min 45 s 6 | + 1 s 6 |
6 | 14 | Maurice Trintignant | Vanwall | 1 min 45 s 6 | + 1 s 6 |
7 | 32 | Cesare Perdisa | Maserati | 1 min 46 s 0 | + 2 s 0 |
8 | 24 | Luigi Musso | Ferrari | 1 min 46 s 8 | + 2 s 8 |
9 | 26 | Peter Collins | Ferrari | 1 min 47 s 0 | + 3 s 0 |
10 | 10 | Mike Hawthorn | BRM | 1 min 49 s 3 | + 5 s 3 |
11 | 6 | Hermano da Silva Ramos | Gordini | 1 min 50 s 0 | + 6 s 0 |
12 | 2 | Robert Manzon | Gordini | 1 min 50 s 3 | + 6 s 3 |
13 | 12 | Tony Brooks | BRM | 1 min 50 s 4 | + 6 s 4 |
14 | 4 | Élie Bayol | Gordini | 1 min 50 s 6 | + 6 s 6 |
15 | 8 | Louis Rosier | Maserati | 1 min 51 s 6 | + 7 s 6 |
16 | 18 | Horace Gould | Maserati | 1 min 51 s 7 | + 7 s 7 |
17 | - | André Pilette | Gordini | 1 min 55 s 3 | + 11 s 3 |
18 | 36 | Giorgio Scarlatti | Ferrari | 2 min 09 s 1 | + 25 s 1 |
19 | 34 | Louis Chiron | Maserati | pas de temps | - |
1re ligne | Pos. 3 | Pos. 2 | Pos. 1 | ||
---|---|---|---|---|---|
Castellotti Ferrari 1 min 44 s 9 |
Moss Maserati 1 min 44 s 6 |
Fangio Ferrari 1 min 44 s 0 | |||
2e ligne | Pos. 5 | Pos. 4 | |||
Schell Vanwall 1 min 45 s 6 |
Behra Maserati 1 min 45 s 3 |
||||
3e ligne | Pos. 8 | Pos. 7 | Pos. 6 | ||
Musso Ferrari 1 min 46 s 8 |
Perdisa Maserati 1 min 46 s 0 |
Trintignant Vanwall 1 min 45 s 6 | |||
4e ligne | Pos. 10 | Pos. 9 | |||
Silva Ramos Gordini 1 min 50 s 0 |
Collins Ferrari 1 min 47 s 0 |
||||
5e ligne | Pos. 13 | Pos. 12 | Pos. 11 | ||
Rosier Maserati 1 min 51 s 6 |
Bayol Gordini 1 min 50 s 6 |
Manzon Gordini 1 min 50 s 3 | |||
6e ligne | Pos. 14 | ||||
Gould Maserati 1 min 51 s 7 |
- Note : à la suite du forfait des deux BRM de Mike Hawthorn (dixième aux essais) et de Tony Brooks (treizième), la grille de départ est réduite à quatorze voitures, et les positions de départ modifiées en conséquence, afin de ne pas laisser de trou[4].