Grand Prix automobile de Monaco 1962
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Le Grand Prix de Monaco 1962 (XXe Grand Prix de Monaco), disputé sur le circuit de Monaco le , est la cent-quatrième épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950 et la deuxième manche du championnat 1962.
Nombre de tours | 100 |
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Longueur du circuit | 3,145 km |
Distance de course | 314,500 km |
Météo | temps couvert, piste partiellement humide au départ |
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Vainqueur |
Bruce McLaren, Cooper-Climax, 2 h 46 min 29 s 7 (vitesse moyenne : 113,337 km/h) |
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Pole position |
Jim Clark, Lotus-Climax, 1 min 35 s 4 (vitesse moyenne : 118,679 km/h) |
Record du tour en course |
Jim Clark, Lotus-Climax, 1 min 35 s 5 (vitesse moyenne : 118,555 km/h) |
Le championnat du monde
Depuis la saison précédente, la Formule 1 suit la réglementation 1 500 cm3 (dérivée de l'ancienne Formule 2 de la période 1957 à 1960), s'appuyant sur les points suivants[1] :
- interdiction des moteurs suralimentés
- cylindrée minimale : 1 300 cm3
- cylindrée maximale : 1 500 cm3
- poids minimal : 450 kg (à sec)
- double circuit de freinage obligatoire
- arceau de sécurité obligatoire (le haut du cerceau devant dépasser le casque du pilote)
- démarreur de bord obligatoire
- carburant commercial
- ravitaillement en huile interdit durant la course
Si en 1961 les équipes britanniques, pénalisées par leur décision tardive de se rallier à la nouvelle réglementation, ont subi la domination de la Scuderia Ferrari qui disposait des moteurs les plus puissants, le début de saison 1962 a concrétisé leur retour au premier plan. Les nouveaux moteurs V8 développés par Coventry Climax et BRM sont désormais au niveau des V6 italiens, et les Ferrari 156 championnes du monde subissent maintenant la loi de leurs concurrentes d'outre-Manche, plus agiles et disposant de meilleurs châssis. Le départ de l'expérimenté ingénieur en chef Carlo Chiti et d'une partie de l'équipe technique a d'autre part retardé les évolutions attendues, notamment au niveau de la rigidité des monoplaces. Hormis la victoire de Willy Mairesse au dernier Grand Prix de Bruxelles, favorisée par les problèmes techniques rencontrés par la BRM de Graham Hill et la Lotus-Climax de Jim Clark[2], les Ferrari ont ensuite été nettement battues par leurs adversaires et seule leur fiabilité a permis au champion du monde Phil Hill de terminer à la troisième place de l'épreuve inaugurale du championnat, à Zandvoort, une épreuve brillamment remportée par la BRM de Graham Hill. Autres rivales des monoplaces italiennes, les nouvelles Porsche à moteur huit cylindres se sont montrées très décevantes lors de leur première sortie, et sans l'insistance des pilotes de l'écurie le constructeur allemand aurait renoncé à disputer l'épreuve monégasque. Seul pilote à avoir battu (à deux reprises) les Ferrari l'année précédente, Stirling Moss a été victime d'un grave accident lors d'une épreuve hors championnat, à Goodwood, en avril dernier, et ses graves blessures vont l'écarter des circuits pour le reste de la saison[3].
Le circuit
Empruntant les rues de la principauté, le circuit de Monaco n'est utilisé qu'une fois par an, à l'occasion du Grand Prix disputé traditionnellement au printemps, depuis sa première édition en 1929. Créé sous la directive d'Antony Noghès[4], le tracé se caractérise par une succession de virages très serrés, l'étroitesse de la piste et l'absence de zones de dégagement ne pardonnant aucune faute de pilotage. Il sollicite énormément les freins et les transmissions des monoplaces. Le record officiel de la piste est détenu par Bruce McLaren, auteur d'un tour à 117,7 km/h de moyenne au volant de sa Cooper lors de l'édition 1960 du Grand Prix.
- Ferrari 156 "Usine"
La Scuderia Ferrari a prévu d'aligner trois 156 F1 pour cette course, mais a en outre amené deux voitures d'entraînement. Ces voitures ont peu progressé par rapport à la saison précédente, l'évolution principale portant sur l'élargissement des voies[5]. Elles pèsent 495 kg. Un des mulets est équipé de l'ancienne version du moteur Dino V6 (V à 65°, 180 chevaux), les quatre autres monoplaces disposant de la version 120°, donnée pour 200 chevaux. Toutes utilisent une boîte de vitesses à six rapports, avec une disposition différente sur le mulet le plus récent[6]. Premier pilote, Phil Hill est épaulé par Willy Mairesse, tandis que la troisième voiture sera attribuée, à l'issue des essais, à Lorenzo Bandini ou à Ricardo Rodríguez, suivant les résultats des qualifications.
- BRM P57 & P48/57 "Usine"
Depuis la réorganisation survenue à la suite d'une saison 1960 catastrophique, c'est Tony Rudd, formé chez Rolls-Royce, qui assure le rôle de directeur technique au sein de l'équipe BRM. Également testeur, très apprécié des pilotes, l'ingénieur britannique s'est totalement investi, en collaboration avec Peter Berthon, dans le développement complet (châssis, moteur et transmission) de la P57 au cours de l'année 1961. Apparue prématurément lors des essais du Grand Prix d'Italie 1961, la monoplace avait alors démontré sa compétitivité mais ce n'est qu'à la sortie de l'hiver 61/62 que sa mise au point fut totalement achevée[7]. Candidate à la victoire dès ses débuts au Grand Prix de Bruxelles 1962 aux mains de Graham Hill, elle se hisse d'emblée au rang des favorites. À son volant, le pilote anglais va notamment remporter le Glover Trophy, à Goodwood, puis l'International Trophy, à Silverstone, avant d'obtenir son premier succès en championnat au Grand Prix des Pays-Bas. Grâce à son châssis multitubulaire très léger, la P57, équipée d'un moteur V8 développant 185 chevaux et d'une boîte cinq vitesse, ne pèse que 475 kg[8]. Hill dispose de sa voiture habituelle, tandis que son coéquipier Richie Ginther étrenne une coque neuve, en remplacement de celle qu'il avait totalement détruite à Silverstone quelques semaines auparavant. L'équipe dispose d'une voiture de remplacement, une P48/57 de la saison passée, disposant également du moteur V8. Initialement engagé comme troisième pilote, Tony Marsh n'a pas fait le déplacement en principauté.
- BRM P48/57 privée
Le pilote amateur Jackie Lewis a engagé sa P48/57 à moteur V8, récemment rachetée à l'usine, avec laquelle il a déjà disputé l'International Trophy.
- Lotus 24 & 25 "Usine"
Conçue par Colin Chapman, la révolutionnaire Lotus 25 à châssis monocoque a fait une entrée remarquée lors de la manche d'ouverture du championnat, à Zandvoort, où Jim Clark était en tête avant d'être retardé par des problèmes de boîtes de vitesses. Clark pilote à nouveau ce modèle à la ligne extrêmement basse, qui, équipé du moteur V8 Coventry Climax FWMV (181 chevaux à 8200 tr/min) et d'une boîte de vitesses ZF à cinq rapports, pèse 455 kg. Son coéquipier Trevor Taylor se contente quant à lui du modèle 24, d'un poids équivalent, également doté du V8 FWMV et de la boîte ZF, mais avec un châssis tubulaire quatre fois moins rigide que la monocoque[9]. L'équipe dispose d'une seconde Lotus 24, voiture d'entraînement, sur laquelle a été monté un moteur V8 BRM (que Chapman veut comparer au V8 Climax) et une boîte Colotti à six rapports[10].
- Lotus 24 & 21 privées
UDT Laystall engage deux Lotus 24, une à moteur Climax V8 pour Innes Ireland, Masten Gregory pilotant la seconde, équipée du V8 BRM. L'écurie britannique a également amené une de ses anciennes 18/21, toujours équipée d'un moteur quatre cylindres Climax FPF (152 chevaux[11]). Parallèlement à son projet de construction d'une monoplace avec son associé Ron Tauranac, Jack Brabham s'aligne sur sa Lotus 24 à moteur V8 FWMV. Remplaçant Stirling Moss, blessé, au sein de l'écurie de Rob Walker, Maurice Trintignant dispose d'un modèle identique. Enfin, la Scuderia SSS Republica di Venezia engage une 18/21 à moteur Climax FPF pour le pilote sicilien Nino Vaccarella.
- Porsche 804 & 718 "Usine"
Après les décevants débuts de la Porsche 804 à Zandvoort, le constructeur de Stuttgart avait prévu de faire l'impasse sur l'épreuve monégasque mais Dan Gurney et son directeur sportif Huschke von Hanstein a réussi à convaincre leurs dirigeants d'y engager au moins une voiture pour le pilote américain. Un seul de ces nouveaux modèles à moteur huit cylindres à plat refroidi par air, a été amené. Dépassant à peine le poids minimal de 450 kg, la 804 dispose de 184 chevaux à 9000 tr/min[6]. Le coéquipier de Gurney, Joakim Bonnier, se voit quant à lui confier une ancienne Porsche 718 (moteur quatre cylindres à plat refroidi par air, environ 170 chevaux[12]), prêtée à l'équipe par la Scuderia SSS Republica di Venezia[13].
- Porsche 718 privée
Carel Godin de Beaufort pilote son habituelle Porsche 718 (l'ancienne Formule 2 d'usine de Graham Hill), avec laquelle il a disputé l'entièreté de la saison 1961.
- Cooper T60 & T55 "Usine"
Successeur de Brabham au sein de l'équipe de Surbiton, Bruce McLaren s'est fortement impliqué dans le développement de la nouvelle T60 (conçue par l'ingénieur Owen Maddock), qui a débuté à Zandvoort. Cette monoplace de 467 kg est équipée du V8 Climax FWMV, accouplée à une nouvelle boîte de vitesses à six rapports réalisée en interne[6]. McLaren dispose du seul exemplaire disponible, tandis que son coéquipier Tony Maggs est au volant d'une T55 de la saison passée, à moteur quatre cylindres Climax FPF et boîte cinq vitesses.
- Lola Mk4
L'équipe Bowmaker Racing de Reg Parnell aligne deux Lola Mk4 à moteur Climax V8, monoplaces conçues par le fondateur de la marque Eric Broadley. Dotée d'un bon équilibre lors de ses débuts, alors qu'elle utilisait le moteur Climax FPF, la Mk4 a souffert du passage au V8 FWMV, les deux pilotes John Surtees et Roy Salvadori se plaignant d'une tenue de route détériorée, le train avant étant devenu instable[10]. Pesant 490 kg, les Lola sont équipées d'une boîte de vitesses Colotti à cinq rapports[6].
- De Tomaso F1 "Usine"
Le constructeur argentin avait engagé une De Tomaso F1 à moteur quatre cylindres Alfa Romeo pour Roberto Bussinello, mais l'équipe a finalement déclaré forfait.