Mansur al-Hallaj (nom complet : Abū `Abd Allah al-Ḥuṣayn Manṣūr al-Ḥallāj ; arabe : منصور الحلاج ; persan : منصور حلاج, Mansūr-e Ḥallāj), né vers 858 (244 de l'Hégire) et mort le (309 de l'Hégire) à Bagdad, est un mystique persan[1] soufi d'obédience sunnite[2],[3]. Il est l'auteur d'une œuvre abondante visant à renouer avec la pure origine du Coran et son essence orale et littéraire.

Faits en bref Naissance, Décès ...
Mansur al-Hallaj
Thumb
La pendaison d'al-Hallaj en 922, anonyme (1602),
Ashmolean Museum, Oxford, Angleterre.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
الحسين بن منصور الحلاجVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Maîtres
Condamné pour
Fermer

C'est à Louis Massignon, spécialiste de la mystique islamique et qui fut son premier traducteur dans une langue européenne, que le lecteur occidental doit la redécouverte des textes d'al-Hallaj[4].

Biographie

Mansur al-Hallaj est probablement né en 244 de l'Hégire (vers 858 du calendrier grégorien) dans la province du Fars en Iran. Selon la tradition, son grand-père était un zoroastrien et descendait de Abu Ayub, un compagnon de Mahomet[réf. nécessaire]. Son père vint travailler dans la ville de Wasit et se lança dans le commerce de la laine. Son nom, al-Hallaj, signifie : le cardeur de laine.

Peu satisfait par l'enseignement traditionnel du Coran et attiré par une vie ascétique, al-Hallaj fréquenta des maîtres du soufisme comme Sahl ibn ‘Abd Allāh al-Tustārī (qui fut son premier maître), 'Amr ibn 'Uthman al-Makki, Ibn 'Aṭâ al-Adamî, et Abu al-Qasim al-Junayd, alors hautement respectés.

Al-Hallaj épousa la fille du maître soufi Abu Ya'qub al-Aqta' avec qui il eut trois fils.

Al-Hallaj voyagea beaucoup et fut prédicateur en Iran, puis en Inde et jusqu’aux frontières de la Chine. Rentré à Bagdad, il est suspecté aussi bien par les sunnites que par les chiites pour ses idées mystiques (recherche de l'amour divin et de l'union de l'âme et de Dieu) et son influence sur les foules. Il est — faussement — accusé d'avoir participé à la révolte des Zanj.

Emprisonnement et condamnation

Sa condamnation proprement dite est due à certaines formules qu'il énonce en public et qui scandalisent les juristes (faqîh) sunnites, et dont la plus célèbre est « Ana al haqq » (« Je suis la Vérité [c'est-à-dire Dieu] »)[5]. Cela fut considéré comme une hérésie, aussi bien dans le sunnisme que dans le chiisme.

Accusé aussi de pratiquer de faux miracles et d'être mêlé à des intrigues politiques, il est arrêté et reste en prison durant neuf ans. Finalement, il est jugé et, à l'issue du procès, condamné à mort, et ce malgré le soutien de hauts dignitaires de la cour. Il est crucifié à Bagdad le [5],[6].

Il restera un des plus célèbres condamnés soufis et son supplice sera mentionné de nombreuses fois, par exemple dans les écrits de Rûmî.

Descendance

Les disciples de Hallaj iront chercher refuge en divers endroit, principalement en Iran où ils trouveront un appui auprès des dynasties turques récemment implantées et converties. C'est ainsi que leurs apports développeront le soufisme, et que la mystique musulmane va trouver sa forme confrérique qui se répandra dans tout l'Islam[5].

Pensée

Ana al-haqq

La recherche d'une relation directe avec Dieu est perçue par l'islam officiel comme une rupture intolérable de la charia[7]. Cependant, cette affirmation (« je suis la Vérité »), si elle ne doit, en principe, pas être publique, n'est pas incongrue dans le milieu soufi où ce genre de propos est considéré comme émanant d'un homme qui, « fondu » dans l'« océan de la divinité », possède un rang spirituel très élevé. Les traductions de Louis Massignon viennent appuyer cette thèse, la plupart des versets du Diwan de Hallaj traitant de la « science de l'Unité » (panthéisme).

Poésie

La poésie de Hallaj est continuellement traversée par la notion d'union mystique[8].

« Informe la gazelle, ô brise, dans ta course,

Que ma soif est accrue quand je puise à sa source !

Et cette Bien-aimée, dans mes boyaux soustraite,

Si Elle le voulait, courrait sur mes pommettes !

Son esprit est le mien et le mien est le Sien,

Ce qu’Elle veut je veux et mon vœu Lui convient ! [9]. »

Citations

« Quelle terre est vide de Toi pour qu'on s'élance à Te chercher au ciel ? Tu les vois qui Te regardent au grand jour mais aveugles ils ne Te voient pas. »

 Poèmes Mystiques traduits par Sami-Ali (Albin Michel, 1998).

« Par orgueil je refusais le bonheur de l'amour. Et je subis le châtiment de l'orgueil. »

 Poèmes Mystiques traduits par Sami-Ali (Albin Michel, 1998).

Notes et références

Voir aussi

Wikiwand in your browser!

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.

Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.

Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.