Histoire de Boulogne-Billancourt
De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
L'histoire de Boulogne remonte à un bac antique et un franc-alleu réunissant Issy et Vanves, le fief Baudoin, mais commence en tant que paroisse autonome en 1330. Relevant d'une censive distincte de celle de Billancourt depuis 1109, Boulogne-la-Petite était un village viticole fondé, à partir d'un hameau de bûcherons, les Mesnuls-lès-Saint-Cloud, et sa chapelle Saint Gemme, par détachement de la paroisse d'Auteuil, l'année de l'institution du pèlerinage à l'église Notre Dame de Boulogne sur Seyne. L'installation des résidences royales à Longchamp après les destructions de la guerre de Cent Ans puis à Versailles et Saint-Cloud après la Fronde, la construction des routes y conduisant ont fait surgir à Boulogne des faubourgs de blanchisseurs au service des courtisans allant ou revenant de Paris ou installés dans leurs villégiatures qu'ils firent alors construire autour du village à l'instar de l'ancienne manse de Billancourt.
À la Révolution, le village de Boulogne la Petite agrandit son territoire d'un tiers par l'annexion de celui que possédait Saint-Cloud sur la rive droite de la Seine et la commune adopte en 1790 le nom de Boulogne-sur-Seine. Très à la mode sous le Consulat et l'Empire, elle s'urbanise au XIXe siècle et se voit diminuée de Longchamp sous le Second Empire puis agrandie, en 1860, du parc des Princes aménagé par Haussmann et de Billancourt aménagé par le baron de Gourcuff. Toutefois, elle attendra 1926 pour adopter le nom de Boulogne-Billancourt.
La Belle Époque y voit naître l'industrie aéronautique et automobile, Farman et Renault en particulier, dont les usines finissent par recouvrir une grande partie du territoire. La banlieue ouvrière qu'elle est devenue dès avant 14-18 est transformée entre les deux guerres par André Morizet en une ville à l'architecture typique des années 1930 où s'épanouit le cinéma français. Bombardée pendant la guerre, période durant laquelle elle a été à la fois un lieu de déportation et de résistance, elle a repris sa modernisation dans les années 1950 quand elle était encore le bastion du syndicalisme ouvrier et s'est reconverti dans les services, la communication et l'audiovisuel après le choc pétrolier. C'est aujourd'hui le premier pôle urbain de la région après Paris auquel elle est physiquement intégrée.
Pour les références historiographiques et le détail des événements historiques, voir la chronique.
Boulogne a été jusqu'au XIIe siècle une campagne et jusqu'au XIXe siècle un village de campagne s'étendant sur les anciens territoires des seigneuries de Saint-Cloud et Auteuil séparées par l'actuelle rue de Billancourt et reliées par un bac depuis une antiquité qui remonte au moins au transfert de la capitale des parisis de Nanterre à Lutèce.
Le développement de Boulogne a été rythmé par cinq destructions militaires qui ont chacune marqué l'avènement d'une époque nouvelle. Successivement, cette campagne verdoyante et boisée proche de Paris a attiré les œuvres hospitalières du Bas Moyen Âge, puis les villégiatures du Grand Siècle et du XVIIIe siècle et les villas bourgeoises au XIXe siècle. C'est dans les parcs de ces propriétés que les ingénieurs de la Belle Époque ont élevé leurs usines, remplacées aujourd'hui par des ensembles et des sièges d'entreprises qui font de Boulogne un pôle totalement intégré dans la conurbation parisienne.
La naissance d'un village au Haut Moyen Âge
Dès la chute de l'Empire romain, le bac entre Nanterre et Lutèce sert au pèlerinage du mont Valérien. En 615, Auteuil, y compris la plus grande partie de l'actuelle Boulogne-Billancourt, est rattaché au diocèse du Mans, Paris relevant de celui de Sens.
Au cours du Moyen Âge, ce territoire a été l'objet de l'exploitation saisonnière des pêcheurs. À côté de ceux-ci, les bûcherons du Rouvray sont regroupés dans le hameau des Menuls. Au sud de la forêt, les rives du fleuve sont confiées par des seigneurs de Billancourt à des pasteurs. Le tout est administré pour le compte de cinq grandes abbayes de Paris. Toutes ces abbayes ont peu à peu établi en pleine campagne un certain nombre d'institutions qui, reliées par des voies, ont constitué l'armature d'un grand village. Les premiers édifices qui ont servi d'embryons à de telles institutions ont été :
- vers 630, le pont de Saint-Cloud avec son octroi, qui double le bac conduisant à l'abbaye de Saint Cloud ;
- vers 841, le gibet royal qui crée un lieu de relégation et attirera les établissements religieux accueillant les indigents puis les malades.
La renaissance capétienne à partir de 1109
- En 1109, le territoire de Boulogne, occupé par le duché de Normandie depuis 1060, est rendu aux capétiens.
- En 1134, le hameau des Menus est donné à la nouvelle abbaye de Montmartre fondée par la reine Adélaïde.
- En 1189, les hospices de Saint-Cloud ouvrent entre le gibet et le pont une léproserie, qui deviendra la blanchisserie de l'abbaye de Saint-Cloud puis les actuels studios de Boulogne.
- En 1193, les bûcherons se voient interdire l'accès au bois réservé aux chasses royales. Les bénédictines de Montmartre transforment le hameau en un petit village viticole
- En 1247, les vignerons et autres serfs des Menus sont affranchis. La coutume de la Saint-Vincent s'instaure.
- En 1330, l'abbesse de Montmartre donne un parchamp des Menus où le roi fait élever l'église Notre-Dame qui devient le principal lieu de pèlerinage des Parisiens.
L'institution du pèlerinage de Boulogne-sur-Seyne, avec indulgences en remplacement de celui de Boulogne-sur-Mer, est un moment majeur dans l'histoire du village. Il est érigé en une paroisse autonome, Boulogne-la-Petite, séparée fiscalement depuis 1109 d'Auteuil qui conserve les quarts sud et est de la commune actuelle jusqu'en 1860. D'autres institutions hospitalières suivront ainsi qu'un atelier de salaison fournissant Paris. Toutefois, jusqu'à l'installation de la Cour à Versailles à la fin du XVIIe siècle, l'histoire de Boulogne reste l'histoire d'un très petit nombre de gens, celle d'un groupement de quelques dizaines puis quelques centaines de personnes.
Une renaissance tranquille après la guerre de Cent Ans (1492-1648)
En 1413, durant la révolution cabochienne, la manufacture de salaison (probablement le bois aussi), semble avoir été détruite, comme les autres établissements que la Boucherie de Paris exploitait autour de Paris, ainsi que les couvents et hospices.
À partir de 1528, durant la Renaissance, Boulogne prospère dans la proximité de la résidence de François Ier au château de Boulogne et le cadre du réaménagement par Henri II, autour de 1548, du bois pour les chasses de la Cour.
Pendant les guerres de religion, les bourgeois regroupés à Boulogne entrent en conflit avec les abbayes, propriétaires des terres, alors que Billancourt demeure une vaste seigneurie agricole prospère et sert de refuge protestant, en particulier à la Saint-Barthélemy en 1572 et durant les persécutions de 1585.
Un village de blanchisseurs et de villégiatures (1649-1815)
En 1649, pendant la Fronde, le village subit les exactions des mercenaires.
Au cours des années 1660, la création par Louis XIV d'une route pavée, actuelle avenue Jean-Baptiste-Clément, fait de Boulogne une halte où les courtisans de Saint-Cloud et de Versailles, relié à son tour aux environs de 1685 par une autre nouvelle route, l'actuelle rue du Vieux-Pont-de-Sèvres, et un nouveau pont, confient leur linge si précieux aux traditionnelles blanchisseuses des couvents. Dès lors, Boulogne, devient un élément dans le décor extérieur à Versailles des vacances perpétuelles de la Cour entre Rambouillet et Marly, le Plaisir du Roi, et se grossit, le long de la première route, d'une population qui atteint en 1717 1 200 habitants.
En moins d'un siècle, cette population va doubler. En 1694, sous l'impulsion du financier Pierre Deschien, tardivement relayé en 1750 par l'abbesse de Montmartre, seigneur de Boulogne, un, puis, à partir de la Régence revenue à Saint-Cloud, deux faubourgs de blanchisseurs s'établissent à chaque entrée du village. Jusqu'à l'installation en 1760 de la reine à Saint-Cloud, qui elle aussi fait construire sa route cette même année, la campagne de Boulogne se couvre de neuf villégiatures où les robins, tel Armenonville, et jusqu'au cousin de la reine fuient un Paris surpeuplé et cultivent les mondanités entre leurs obligations à la Cour, leurs affaires à Paris et un opéra ou un concert donné à Longchamp.
À la création de la commune en 1790, le village s'agrandit de la rive droite de la Seine que possède Saint-Cloud et adopte le nom de Boulogne-sur-Seine. L'île acquise en même temps est investie en 1794 par la tannerie du savant Armand Seguin. Dès la Première République, à partir de laquelle Longchamp devient aussi fréquenté que le Palais Royal, Boulogne continue de servir de résidence secondaire, à la fois discrète et à la mode, à des entrepreneurs enrichis par l'argent des biens nationaux et de grands noms de la finance ou la politique, Cambacérès, Mollien, Réal ou Rothschild.
L'urbanisation au milieu du XIXe siècle
En 1815, Boulogne est impliqué dans la bataille de Rocquencourt et son Bois est rasé. Le changement de régime est marqué par une redistribution et un premier lotissement des grandes propriétés qui se partagent le territoire de la commune, en particulier à trois riches veuves, la marquise d'Aguesseau installée dès 1810, madame Fessart, et la marquise de Verdun.
Il faut attendre 1830 pour que se développe, sur les terrains du parc Impérial que la famille Joannot a acquis au sud du village, un troisième faubourg de blanchisseurs, dans la société desquels fleurit l'église libérale des « Catholiques français », qui y érige en 1831 un Temple et rentre, sous la pression du parti adverse ultramontain, dans la clandestinité en 1840. En 1841 la population a presque triplé depuis la fin de l'Ancien Régime et atteint 6906 habitants. Le processus d'urbanisation enclenché confronte la municipalité aux problèmes d'assainissement (le choléra s'y est déclaré en 1832) et s'amplifie par la construction de rues et par des lotissements immobiliers dessinés dès 1825 par le baron de Gourcuff à Billancourt sur un sixième du territoire actuel, puis à partir de 1854, à l'initiative du duc de Morny, le luxueux parc des Princes dans le prolongement du domaine Rothschild, château, parc et jardins, lequel domaine devient en 1879 une des propriétés les plus admirées de France.
En 1860, Haussmann réunit ces deux territoires auteuillois du Parc des Princes et de Billancourt à Boulogne en compensation du rattachement à Paris de Longchamp transformé en hippodrome. Il impose à la nouvelle cité, qui ne choisira son nom de Boulogne-Billancourt qu'en 1926, son axe fédérateur, l'actuel boulevard Jean-Jaurès. En trente ans, Boulogne a doublé sa population pour atteindre 14 000 habitants à la veille de la guerre.
L'industrialisation et le modernisme (1870-1940)
Les combats et l'occupation prussienne consécutifs au siège de Paris durant la guerre de 70 ruinent Boulogne.
À partir de 1880, toute une génération d'inventeurs boulonnais, Étienne-Jules Marey, Henry Kapférer, Robert Esnault-Pelterie, Louis Blériot, Gabriel Voisin, enclenche sur le territoire de la commune un bouillonnement de modernité, concrétisé par le centre de référence mondial de la photographie d'Albert Kahn ou la production de cinéma du studio Eclipse, et un processus d'industrialisation intense qui culmine par les usines d'avions Farman, futur Air France, et d'automobiles Salmson ou Renault, ces dernières faisant de Billancourt jusque dans les années 1970 le cœur de l'activité industrielle française et du syndicalisme ouvrier. C'est dans ce contexte de progrès qu'est érigée en 1911 par l'architecte Pontremoli la nouvelle synagogue, second monument majeur de la ville. Cette période est celle de l'explosion démographique de Boulogne qui atteindra en 1921 68 000 habitants.
L'effort de guerre en 14-18 transforme les rives sud et sud-ouest de Boulogne en une vaste zone industrielle qui, la paix revenu, part à la conquête des marchés mondiaux. Hormis le toujours chic parc des Princes, Boulogne devient une banlieue ouvrière accueillant des immigrations successives et plus ou moins passagères, dont celle des russes blancs. En quinze ans, la population n'augmente plus que d'un tiers pour atteindre 97 000 habitants en 1936.
Entre les deux guerres, André Morizet construit au sein de cette pauvreté minée par la tuberculose une ville nouvelle moderne, symbolisée par son hôtel de ville dessinée par Tony Garnier et inaugurée en 1934. Sous les auspices d'architectes tels que Faure-Dujarric, Le Corbusier, Lurçat, Mallet-Stevens, Niermans, Pingusson, Terry, Wybo ou Perret, la commune a connu dans les années 1930, un âge d'or, aujourd'hui visible dans la rue, accueillant les grands artistes de l'époque comme Christian Bérard, Landowski, Patout, Prouvé, Bernard, Gentil & Bourdet ainsi que l'imposante production cinématographique des studios de Billancourt.
La ville moderne d'aujourd'hui
Durant l'occupation allemande commencée en 1940, les usines sont un des objectifs majeurs des bombardements aériens alliés. La mairie de Boulogne est, malgré les actions de résistance de l'ancienne municipalité, des ouvriers de Renault coordonnées par la FTP-MOI et de leurs cadres en liaison avec le BCRA, un centre de déportation. Le cinéma prospère entre censure et petits actes de résistance avec la fondation en 1942 des studios de Boulogne.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la modernisation de la ville, entrainée par des usines Renault nationalisées, reprend avec la création d'ensembles immobiliers et d'infrastructures de premier ordre pour se poursuivre jusqu'à aujourd'hui, éclairée ponctuellement par de grands architectes tels Pouillon ou Portzamparc et Nouvel. C'est aujourd'hui après Paris la première ville de la première conurbation d'Europe occidentale, pôle de la communauté des agglomérations du Sud-Ouest parisien. Reconvertie dans les services, elle fonde son attractivité face à La Défense sur son réseau de transport, une certaine mixité et la préservation de son caractère familial au milieu d'un grand nombre d'entreprises. La population devrait dépasser dans les cinq ans 130 000 habitants, à la suite de l'aménagement des terrains Renault.
La toponymie du Moyen Âge : Menus, Baudoin, Billancourt, Longs Près, Abondances
Les Menus
Les Menus, dont une rue conserve le souvenir, sont mentionnés pour la première fois dans la Chronique de l'abbaye de Saint-Denis en 1119. C'est aujourd'hui un quartier délimité par l'avenue Jean-Baptiste-Clément, la rue Saint-Denis, le château Rothschild, et l'ancienne rue de Longchamp, aujourd'hui boulevard Charles-de-Gaulle, qui conduisait autrefois de la sortie du village au champ communal. En l'absence de documents, il est impossible de savoir ce que ces Mesnuls désignaient. L'orthographe tardive "Mesnuls" indique que le sens n'était plus compris par les copistes des chartes et qu'il y avait une confusion dans l'esprit des moines d'alors entre le mot "Mesnils", qui désigne une résidence, et le mot "Menus". Il est difficile d'expliquer comment une localité nommée Mesnils serait devenue Mesnuls. Le copiste a donc certainement enregistré un terme prononcé "Menus" et compris cela comme une déformation de "Mesnils".
En ancien français, donner le menu à son seigneur, c'était faire le détail des terres et des rentes reçues de celui-ci[1]. Ce menu fixait ainsi le prix d'un éventuel rachat par le seigneur. C'était donc un droit garanti au sujet de rester en possession si son exploitation produisait un revenu net supérieur à cette valeur de rachat détaillée. Simultanément, c'était pour le seigneur une assurance que sa concession serait bien tenue sans contribuer aux risques de l'exploitation. Les Mesnuls Saint-Cloud, hameau où fut établi le pèlerinage avec indulgence à Notre-Dame de Boulogne, étaient donc vraisemblablement un ensemble de concessions révisables, une sorte de parc d'activités du Moyen Âge, faites par le seigneur du lieu. Cette pratique juridique n'est attestée qu'en Bretagne[1]. Les quelques toponymes comme notre Menuls les Saint-Cloud sont les seuls arguments de l'hypothèse que cette pratique ait existé ailleurs, avec vraisemblance toutefois puisque la notion de valeur foncière déterminée par celle du produit du fonds a perduré dans l'impôt dit « menu cens »[2]. Dans cette hypothèse, le hameau serait relativement ancien, très antérieur à sa première apparition dans la Chronique de 1119. S'il s'agissait du bac conduisant à l'oppidum de Nanterre, le site remonte à la préhistoire. Le complément du nom « Saint-Cloud » renvoie à un usage du nom du saint pour désigner le lieu et donc à une date postérieure à 630, date à partir de laquelle Dagobert a œuvré quelque peu au rayonnement de l'abbaye de Clodoald. Quant aux Menus, tant la chose que la dénomination, elle doit dater des années 880 (cf. infra chronologie).
À l'inverse de cette révision annuelle de la valeur d'une concession qu'était le menu, Billancourt était une ferme, c'est-à-dire que le prix annuel de la concession était fixé par avance, fermement et définitivement, au moment de l'établissement du bail, vingt ans par exemple. Le seigneur, là non plus, ne participait pas aux risques de l'exploitation mais en revanche renonçait aux bénéfices contre une somme fixe.
Lès signifie « à côté de ». Mesnuls lès Saint-Cloud, c'est donc un hameau à la frontière de Saint-Cloud, ce qui était bien la réalité puisque Saint-Cloud étendait sa juridiction au moins jusqu'à l'actuelle rue Saint-Denis. Le seigneur des Menus était donc non celui de Saint-Cloud, mais celui d'Auteuil. Le premier seigneur connu était le roi de France lui-même, en l'occurrence Clotaire II qui donna à fief, vers 615, la seigneurie d'Auteuil, qui n'était pas encore une paroisse. La juridiction supérieure était celle de l'évêque de Sens, dont le diocèse comprenait Paris, représenté par son suffragant et dont la seigneurie devait s'étendre, au nord du franc-alleu Baudoin, sur l'ancien Auteuil et donc les Menus. Ces actes juridiques qui étaient appelés menus, et qui donnaient le détails des droits sur une terre[1], ont-ils eu en l'occurrence une application non pour le foncier mais pour le commerce[note 1] ? Comme le carrefour des Menus était le siège d'une prévôté à l'entrée du Saint-Cloud de l'époque, située juste au haut du chemin du bac conduisant sur l'autre rive, il est possible qu'il se soit agi du détail des marchandises et donc des taxes à payer pour le passage. On y aurait dressé les menus. De nombreuses autres étymologies sont possibles (poissonnailles, ménétriers, nom propre, débitage du bois, etc.).
Le fief Baudoin
Billancourt
Bullencort ou Bollencort, tel qu'il apparait pour la première fois dans un acte de donation à l'abbaye Saint-Victor daté de 1150[3], désigne le domaine agricole de Buolo, nom propre germanique, si on s'en réfère à l'hypothèse étymologique que l'orthographe du copiste du XIe siècle exprime ou de Billa, nom propre celtique ou gallo-romain, si on reconstitue l'éponyme à partir de son évolution tardive. Cort est le cas régime de cors, lui-même contraction bas latine du latin cohors. Cohors, du latin co- "à côté", et du grec χορτοσ "jardin", désigne la partie d'un domaine situé à côté du jardin, la cour. L'ambigüité du sens entre compagnie de conseillers (cour juridique) et terrain attenant au jardin (cour de ferme) existait en latin et est restée au Bas Empire: la couronne sur la tête, les pieds dans la boue.
Il existe un autre Billancourt dans le Vermandois, à l'ouest de Saint-Quentin. Il est possible que la seigneurie affermée au XIe siècle ait acquis son nom au Xe siècle quand elle l'aurait été à un seigneur de Billancourt vermandois, et par là vassal direct des capétiens. Cette forme de toponyme en "court" se rencontre fréquemment dans l'ancien territoire mérovingien. L'établissement peut correspondre à une villa gallo-romaine ou bien un établissement plus tardif. Il y a eu entre Seine et Rouvray apparemment deux villas, Nimio et Billa, et certainement deux seigneuries laïques au sein des domaines abbatiaux. La première est devenue une résidence monacale, Nigeon, à Chaillot. La seconde est devenue une ferme.
C'est pourquoi le tronçon qui prolongeait le chemin de Billancourt sur le domaine de Billancourt s'appelle encore aujourd'hui la rue de la Ferme. La rue de Billancourt n'est pas la rue parcourant le domaine de Billancourt mais la rue de Boulogne qui conduisait à Billancourt: les riverains de l'actuelle rue de Billancourt n'habitent pas à Billancourt. Il y avait deux chemins de Billancourt, l'un venant des Menus et prolongeant le chemin du Gibet au-delà de son carrefour avec la route de Paris, l'autre d'Auteuil. Le second a pris le nom de la porte de l'enceinte de Paris d'où il surgissait, Le Point du Jour, en 1860, quand Auteuil a été partagé entre Paris et Boulogne, de façon à ne pas conserver de doublon dans une même commune.
C'est à la jonction des prolongements aujourd'hui effacés de ces actuelles rue de la Ferme et rue du Point-du-Jour, soit à peu près au milieu de l'avenue Émile-Zola, au sud de son carrefour avec l'actuelle rue Yves-Kermen, que se trouvait Billancourt.
Les Longs Prés
Les Longs Prés, dont le souvenir est conservé dans le nom d'une rue descendant vers la Seine à travers le territoire qui fut celui de la censive de Saint Germain, s'étendait au moins jusque le long de la rive nord ouest de l'actuelle rue de Clamart[4].
Les Abondances
L'origine du nom de ce quartier nord-ouest de Boulogne n'est pas documentée. "D'abondance" ou "abondement" signifie en ancien français, « supplémentaire », avec une connotation positive de liesse, ou négative de rebut[5]. Dans les Alpes, le peuplement s'est développé à, partir du XIIe siècle par l'exploitation de terrains vierges libérés par les glaciers, et donc sans titre de propriété, où les bovins, jusqu'alors impossibles à élever en troupeau dans le creux des vallées encaissées, allaient à l'alpage s'engraisser. Les fromages d'alpages ont été inventés ultérieurement pour conserver la production laitière. Ainsi les walsers et les savoyards ont « fait leur fromage » en échappant à l'impôt grâce à ces terres dites d'Abondance.
Par analogie et parce qu'elles étaient inondables, on peut supposer que les Abondances de Saint-Cloud, paroisse à laquelle elles ont appartenu jusqu'en 1790, ont reçu ce nom au Moyen Âge quand elles ont été mises en valeur par l'élevage, peut-être par la vigne, alors qu'auparavant elles disparaissaient régulièrement sous la Seine en crue. Encore en 1830, la rue de Sèvres[6], qui est son prolongement, était envahie par les remontées d'eau souterraine neuf mois par an. Le chemin des Abondances devait donc être celui par lequel on conduisait les troupeaux pour les engraisser sans devoir payer de droit de pâture, question litigieuse qui a surgi quand le Roi a fait fermer le bois pour sa chasse. Le toponyme peut donc être daté de la fin du XIIIe siècle quand saint Louis accorda une charte fondatrice reconnaissant la communauté et réglant ces questions. Nul doute que dès le Moyen Âge, les habitants de cette commune viticole ont dû ironiser sur cette abondance d'eau.
La toponymie moderne : Bellefeuille, Seguin, Princes, Point du Jour
- Bellefeuille
Le quartier de la Belle Feuille est un quartier central du Boulogne d'aujourd'hui. Berle désigne en ancien français le cresson et "berle feuille" signifie cresson de feuille, c'est-à-dire alénois, appelé aussi passerage pour ce qu'il était réputé soigner la rage, peut-être à cause de la forme de croix de sa feuille. François Bellefeuille, qui a épousé le vingt-deux Marguerite Lesay[7], était le perruquier du Roi. Il est possible, mais non vérifié, qu'il acquit un domaine à Boulogne, le long de la route des Princes, dont la trace se retrouve dans le nom d'un lieu-dit "La Belle Feuille"[8] mentionné dans un acte 1779. Un peu plus près de Versailles sur la même route, à la Guicharde, le musicien du Roi, Jean-Baptiste Lully, possédait lui aussi son domaine, utilisé pour construire la manufacture de Sèvres quelques décennies plus tard. Sur la même route dans l'autre sens, en face de l'église d'Auteuil, un autre grand courtisan, Molière, avait sa résidence de repos.
L'île Seguin, connue pour avoir été au XXe siècle le vaisseau amiral de la classe ouvrière, doit son nom au collaborateur de Lavoisier qui, après avoir inventé un procédé de tannage, acquit l'île et y fonda une manufacture. Le cadastre enregistre les propriétés privées au nom de leur propriétaire. Elle s'appelait auparavant l'île Madame, Madame étant la belle sœur du roi, Henriette d'Angleterre. Avant la Révolution, cette partie du domaine du château de Saint-Cloud répondait à l'île Monsieur, Monsieur étant le frère du roi, propriétaire du château depuis 1659. Aménagée près de l'eau et pas trop loin du château en zone de plaisance, les courtisans de Philippe d'Orléans, peu portés sur les dames, pouvaient jouer à l'île Monsieur. Toutefois le nom d'île Monsieur, anciennement île Rochellet, n'est documenté qu'à partir de la construction du pont de Sèvres soit 1684, presque quinze ans après la mort de Madame.
Avant ces aménagements royaux, l'île, s'appelait l'île de Sève, prononciation versaillaise[9] de Sèvres, et avait deux jumelles, appartenant à Issy, l'île de Billancourt et l'île Longueignon, que le pont de Billancourt réunit désormais en une seule île, l'île Saint-Germain. À la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe, l'île de Sève a été parfois appelée île du Pont, un nouveau pont en bois y ayant été construit par Louis XIV. L'île de Sèvres a perdu son nom géographique en 1779 quand elle a été réunie avec l'île Saint-Germain au domaine royal pour être rattachée au domaine du nouveau château de Bellevue[10]. L'ensemble a reçu alors le nom d'îles Dauphines[11], en hommage aux propriétaires du château, les trois sœurs du Dauphin Louis Auguste, Adélaïde, Victoire et Sophie, mais en 1781 l'abbé de Saint Victor obtient la restitution des îles.
- Parc des Princes
Le parc des Princes, qui a donné son nom au stade, était cette pointe Sud du bois de Boulogne au sud de la butte Mortemart, entre la rue des Princes à Boulogne (actuelles rue Denfert-Rochereau et rue des Princes), et l'avenue du Parc-des-Princes à Auteuil. Le bout du bois se prolongeait au Moyen Âge un peu plus au sud entre Boulogne, Billancourt et Passy dans un quartier qui, en étant défrichée, conserva le nom de la Queue du bois. Sa lisière sud aménagée prit le nom de chemin vert. La route, dite de Monseigneur, le Grand Dauphin ayant son château à Meudon, y conduisait sur le trajet des actuelles rue de Meudon et des Quatre-Cheminées puis la longeait par ce qui est devenu l'avenue Victor-Hugo. Les Quatre Cheminées, c'est-à-dire les quatre cheminements, ont reçu ce nom lors de la création du carrefour avec la route conduisant au pont de Sèvres.
En 1743, Louis XV fait aménager le bois de Boulogne et percer dans l'enceinte de celui-ci une porte au bout de la route de Monseigneur pour permettre à la cour de se rendre à la chasse. Le tronçon de la route Monseigneur entre la nouvelle route de Versailles et le parc de chasse prend le nom de tout ce beau monde, la route des Princes. Le fonds ouest, c'est-à-dire le territoire mis en vente, pris sur le bois et rattaché ultérieurement, en 1860, à Boulogne par Haussmann, a pris le nom de La Retraite quand il a été loti sous Napoléon III, en 1855, le fonds est étant destiné aux fortifications. Après la défaite de 70, il n'était sans doute plus possible de conserver un nom qui évoqua la retraite des généraux à Sedan et en Alsace-Lorraine et celui de parc des Princes, imité du Parc Impérial loti au centre de Boulogne sous Napoléon Ier, s'est imposé. C'est aujourd'hui un quartier peu dense à l'élégante architecture.
Le fonds des Princes ne désigne plus depuis que la partie annexée à Auteuil par Paris en 1922, au nord du boulevard d'Auteuil où se trouve le stade Roland-Garros, l'ancienne pépinière de Paris, et la piscine Molitor.
- Le Point du Jour
Les quartiers disparus
- Gibet
- Les Badaudes
- Le Parquet
- Les Faisses
- Les Plantes
- Les Semeurs
Les toponymes géographiques
- La Plaine de Boulogne
- La Plaine de Billancourt
- La forêt du Rouvre
- Bois de Boulogne
- La queue du Bois
Les noms des villas
Explications sur quelques noms de rues
Le traumatisme de l'invasion prussienne de 70 et l'avènement d'une IIIe République ont fait débaptiser toutes les rues et places qui évoquaient l'Empire ou même l'Ancien Régime.
De la même façon, l'investissement de Louis XIV dans la campagne entre Versailles et sa chasse du bois de Boulogne s'imposera par l'attribution de noms de fantaisie à l'imitation des idylles de la carte du Tendre, l'île Monsieur, l'île Madame, les îles Dauphines, le projet, finalement abandonné, étant alors d'inonder la plaine de Boulogne pour en faire un immense lac de démonstration navale.
Les chemins tiraient autrefois naturellement leurs noms des destinations auxquelles ils menaient. Ainsi la rue de Billancourt est la rue de Boulogne qui conduit à Billancourt, qui se trouve au bout.
De la même façon, les rues du Château, de Bellevue, du Dôme tirent leur nom non pas d'un bâtiment riverain mais d'un bâtiment visible dans l'axe de la rue semblant ainsi y mener : le château de Saint-Cloud, le château de Bellevue et le Dôme des Invalides.
Ce sont des personnalités qui ont vécu et habité à Boulogne, et qui souvent ont fait l'histoire de Boulogne.
Monuments historiques
Seuls l'église Notre-Dame, la synagogue et l'hôtel de ville (cf. années 1930) sont classés monuments historiques.
- Église Notre-Dame de Boulogne
Érigée en moins de deux ans en 1319 et 1320 par Philippe V le Long pour réaliser un vœu de son père Philippe le Bel sur un terrain offert par l'abbesse de Montmartre, elle présente un bel exemple du gothique du XIVe qui devait rappeler l'isolement forestier de la lisière dans laquelle elle se trouvait à l'origine.
Ce gothique pur, altéré au XVIe siècle par la construction d'un porche et d'un presbytère attenant, a été magnifié, exagérément au goût de certains critiques, selon l'école de restauration de Viollet le Duc en 1872. Le remplacement du clocheton par une flèche donne depuis les justes proportions élancées de l'édifice. Si les peintures intérieures évoquent plus justement la décoration originale que les murs nus, elles ne sont pas conformes à ce que l'on sait aujourd'hui du style de l'époque. Un orgue neuf fac simile d'une facture baroque a remplacé en 2008 l'ancien devenu vétuste.
- Château Buchillot
Le château de Meulant, renommé Buchillot, est une folie du XVIIIe siècle, composée de trois bâtiments dont la cour est fermée par un porche. Son annexion à la fin du XIXe siècle au domaine du château Rothschild a achevé les plans d'Haussmann d'une ceinture verte au nord de Boulogne, empêchant définitivement l'expansion de la ville vers son ancien domaine de Longchamp. Le château a été aménagé en 2010 en musée Paul-Belmondo.
- Les Jardins Albert-Kahn
Ce sont sept jardins paysagers élaborés initialement par le paysagiste Achille Duchêne et Albert Kahn entre 1987 et 1909 dont les quatre principaux évoquent les quatre coins du monde :
- le village japonais ;
- le jardin anglais ;
- la ferme normande ;
- la forêt vosgienne.
- Synagogue de Boulogne
Le temple a été élevé rue des Abondances en 1911 par l'architecte Emmanuel Pontremoli dans un style néo byzantin pour remplacer l'ancienne synagogue, installée à proximité vers 1880 dans un hôtel particulier de la rue des Fossés-Saint-Denis. Sa décoration extérieure bicolore évoque la mosquée de Cordoue, foyer de Maïmonide qui est le patron du lycée voisin. L'architecte, le donateur du fonds Edmond de Rothschild et son épouse, donatrice des fonds, ont voulu rappeler Al Andalus, âge d'or de la tolérance. Les peintures intérieures sont de Gustave Jaulmes.
- Bibliothèque et villa Marmottan
La bibliothèque et villa Marmottan, sise au 7, place Denfert-Rochereau dans le quartier Les Princes–Marmottan est un ensemble architectural composé d'une bibliothèque et d'une villa réunies autour d'un jardin d'inspiration méditerrranéenne. Construits et aménagés dans le style Empire au début du XXe siècle par Paul Marmottan[12], historien et collectionneur, ces lieux abritent un vaste fonds de monographies et d'archives consacrés à l'Europe napoléonienne et à l'histoire de l'art de ce premier xixe siècle, ainsi que des œuvres d'art et du mobilier de cette époque.
- Église Saint-Nicolas
Saint-Nicolas-le-Thaumaturge, 132 bis, rue du Point-du-Jour, est une des dix minuscules églises orthodoxes construites entre les deux guerres dans le Sud-Ouest parisien par les Russes blancs fuyant la Révolution de 1917. Élevée en 1927 grâce aux fonds collectés auprès des ouvriers russes des usines Renault, elle a été le centre culturel actif des quelque quatre mille russes de « Billancoursk » désireux de perpétuer en exil la Sainte Russie anéantie sur son territoire. Détruite par les bombardements alliés d'avril 1943, elle n'a été reconstruite qu'en 1960, la seconde génération s'étant dispersée et mariée dans la société française. Son iconoclaste est l'œuvre du peintre Valentin Zvetchinsky.
Restaurée en 2003, l'église abrite depuis la chorale Saint-Nicolas (discographie sur place).
Parcours des années 1930
- Hôtel de ville de Boulogne
Œuvre de Tony Garnier finalisée en collaboration avec Jacques Debat-Ponsan, Bérard, Paul Landowski, Paul Moreau-Vauthier et André Morizet, inaugurée en 1934 et inscrite depuis 1975 à l'inventaire des Monuments Historiques, on y admire le mobilier et la décoration typiques des années 1930 de Jean Prouvé, Joseph Bernard, Alphonse Gentil, François Bourdet et surtout "l'usine", immense hall intérieur qui apporte la lumière à trois galeries de béton minimalistes superposées en anneaux allongés sur lesquelles sont distribués les bureaux cloisonnés de verre. Le visiteur est accueilli depuis 1988 côté "palais" par le tableau monumental d'Olivier Debré qui domine l'escalier intérieur construit en 1931 sous la supervision de son oncle maternel.
Boulogne a bénéficié de l'intérêt d'un nombre exceptionnel de pionniers de l'architecture moderne, dont :
- Émile André, architecte avec Henri Gutton du 4, rue Gambetta.
- Bimen Beurekdjian, architecte du remarquable 140, boulevard Jean-Jaurès.
- Charles Bourdery, architecte, de 1927 à 1939, de l'église Sainte-Thérèse, 62, rue de l'Ancienne-Mairie
- Jean-Léon Courrèges, architecte de l'hôtel Renard, 19 bis, avenue Robert-Schuman.
- Jacques Debat-Ponsan, architecte de l'Habitation Bon Marché 21, avenue du Général-Leclerc.
- Louis Faure-Dujarric, architecte des 1 et 2, rue du Château et de l'hôtel Dujarric de la Rivière, au 18 bis avenue Robert-Schuman.
- Louis-Raymond Fischer, architecte de la villa Dubin, 4, rue Denfert-Rochereau.
- Pierre Jeanneret, architecte avec son cousin Le Corbusier de la villa Cook, 6, rue Denfert-Rochereau.
- Tony Garnier, architecte de l'hôtel de ville.
- Charles Giroud, architecte de la poste centrale en face de la mairie, 29, avenue André-Morizet.
- Marcel-Victor Guilgot, architecte de l'hôtel Préjean, 1, rue du Pavillon.
- Henri Gutton, architecte avec Émile André du 4, rue Gambetta.
- Le Corbusier, architecte et théoricien habitant Boulogne consulté par le maire André Morizet dans ses projets d'urbanisme, auteur des deux villas ateliers Lipchitz et Oscar Miestchaninoff 9 allée des Pins, de l'immeuble à double façade 23, rue de la Tourelle et, avec Pierre Jeanneret, de la villa Cook.
- André Lurçat, architecte de la villa Froriep de Sallis, 9, rue du Belvédère.
- Robert Mallet-Stevens, architecte de la villa Collinet, 8, rue Denfert-Rochereau.
- Jean Niermans, architecte de sa villa, 3, rue Gambetta.
- Pierre Patout, architecte de l'hôtel Lombard, 2, rue Gambetta.
- Auguste Perret, architecte de l'atelier Dora Gordine, 21, rue du Belvédère et de l'atelier Huré voisin au 25.
- Georges-Henri Pingusson, architecte de la villa Ternisien, 5, rue Denfert-Rochereau
- Charles Plumet, auteur de l'atelier de Joseph Bernard, 24, avenue Robert-Schuman.
- Emmanuel Pontremoli, architecte de la synagogue de Boulogne.
- Emilio Terry, architecte de l'hôtel des Crances, 5, rue Gambetta.
- Georges Wybo, architecte du Prisunic, aujourd'hui Monoprix, 187, boulevard Jean-Jaurès.
La ville de Boulogne-Billancourt a mis en place un parcours des années 1930 mettant les principaux bâtiments construits à cette époque. Ils se concentrent :
- rue du Belvédère,
4, rue du Belvédère, villa Godfray[13] par Raymond Fischer. 8 et 10, rue du Belvédère - Villas construites par Jean Hillard. 9, rue du Belvédère[14] - Résidence-atelier construite par André Lurçat. 21, rue du Belvédère - Résidence-atelier[15] construite par Auguste Perret.
- rue de la Tourelle, avenue Robert-Schuman
15, rue de la Tourelle - Immeuble collectif construit par Jean Fidler. 32bis, rue de la Tourelle, villa[16] construite pour l'acteur Albert Préjean par Marcel Victor Guilgot.
- rue Denfert-Rochereau et allée des Pins,
5, rue Denfert-Rochereau et 15 allée des Pins[17]- Immeuble de rapport construit par Georges-Henri Pingusson. 2, rue Gambetta[18] - Résidence-atelier d'Alfred Lombard par Pierre Patout - Façade sur l'avenue Jean-Baptiste-Clément. 2 et 4, rue Gambetta par les architectes Pierre Patout (no 2) et de André Gutton (no 4)[19].
- rue Gambetta,
3, rue Gamberta - Villa de Jean Niermans[20], pour sa mère, son épouse et lui-même. 5, rue Gambetta - Villa construite par Emilio Terry[21]. 8 et 10, rue Gambetta - Villa double de Marcel Julien et Louis Duhayon. 14, rue Gambetta - Immeuble de Marcel Julien et Louis Duhayon.
- avenue André-Morizet et boulevard Jean-Jaurès.
Leurs élèves ne sont pas en reste :
- Jean Nouvel, architecte de ce Château Aventureux, allée de l'île Seguin, qu'est la "non-tour" Horizons.[pas clair]
- Christian de Portzamparc, architecte de l'Espace Lumière, siège de Canal+ à l'angle du boulevard de la République et du quai du Point-du-Jour
- Fernand Pouillon, architecte de la résidence Salmson Le Point du Jour (1960), entre la rue du Dôme et l'avenue Pierre-Grenier
Parcours des années 1950
- Église Sainte-Thérèse
Consacrée à sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus l'année de la canonisation de Thérèse d'Avila, c'est une illustration d'une architecture aux préoccupations sociales d'avant-guerre, comme l'attestent les peintures édifiantes de Jean Lambert-Rucki
- Dôme de Boulogne
L' église de l'Immaculée-Conception de Boulogne-Billancourt a été construite en 1965, rue du Dôme, qui doit son nom à la perspective qu'elle offrait sur le dôme des Invalides. Elle s'intègre dans le projet de village nouveau et avant-gardiste de Fernand Pouillon. En béton, elle est une curiosité pour les spécialistes de l'architecture moderne, tant pour sa structure que pour la conception de son aménagement.
- Patinoire de Boulogne
- Résidence des Longs Prés
En deux parties, inaugurée respectivement en 1960 et 1962 dans le prolongement de l'église du Dôme, c'était le projet avant-gardiste de Fernand Pouillon pour la région parisienne au cours duquel il a essayé en France des concepts architecturaux qui ont quelques années plus tard été mis en œuvre à une échelle très amplifiée à la Défense : le CNL, ainsi appelé du nom du gestionnaire de l'ensemble après la faillite de l'architecte, a servi de ballon d'essai pour les techniques du béton mises en œuvre. Fernand Pouillon a appliqué en l'espèce les préceptes de Le Corbusier de libérer les surfaces en enterrant les voies et parkings et en verticalisant les logements de façon à faire entrer la nature dans la ville sous forme d'espaces verts. Le résultat en l'espèce reste très modeste alors qu'en 1960 les tours de quinze étages abritant des plateaux sans cloisons, fermés par des surfaces vitrées, paraissaient aux Boulonnais et Parisiens d'une hauteur inimaginable.
Parcours industriel
- Usine L.M.T.
Au bord de la Seine, en face de ce qui fut le château de Saint-Cloud, se dresse les immenses murs blancs d'un palais industriel élevé en 1925 par la société Le Matériel Téléphonique qui inventa le téléphone à cadran "Rotary" et équipa la tour Eiffel de son premier émetteur. Typique de l'architecture fordienne et symbole de l'histoire industrielle de Boulogne, non classé par les Monuments Historiques, le bâtiment, loué au tournant du siècle par la chaîne Syfy, est réhabilité en 2012 pour fournir 30 000 m2 de bureaux au terme de deux expositions-évènements éphémères et monumentales d'Alain Bublex et Per Barclay (no). Les coupoles de tuiles sont transformées en verre et une cantine avant gardiste de bois et de verre est construite à côté.
- Usine CGEE
Elle aussi au bord de la Seine, en face de l'île Saint-Germain, elle accueillait, et accueille toujours sous le nom d'EDF, un transformateur haute tension et des bureaux d'ingénierie. Moins avant-gardiste que l'usine LMT, elle a tout du palais industriel, que les insultes causées par les contraintes contemporaines et l'absence de mise en valeur ne peuvent pas diminuer.
- Pont Daydé;
Le Pont Daydé, pont privé de Renault, permettait de rejoindre par dessus la route départementale et la Seine de l'usine de l'île Seguin depuis les ateliers situés sur la rive. Il a été construit en 1928 par l'entreprise fondée par l'ingénieur Henri Daydé et a été conservé comme un monument évoquant le fordisme et Métropolis. Il est prolongé vers Issy par le pont Seibert.
- Fronton Renault
À la pointe amont de l'île Seguin, Louis Renault l'a voulu monumental.
- Bâtiment X
Ancien siège social de Renault. Le fronton de l'artillerie, entrée monumentale de l'usine longeant les quais, a également été conservée.
- 57 Métal
Ancien atelier de Renault construit par Claude Vasconi en 1984, le 57 Métal a été profondément remanié par Dominique Perrault mais conserve ses célèbres redents.
Cimetières
- Cimetière de l'Ouest', dit ancien cimetière
Cimetière ouvert en 1858 sur la route de la Reine, au lieu-dit "Belle-Feuille", alors extrémité sud de la commune, pour remplacer l'ancien cimetière de Longchamp, qui choquait la vue de l'aristocratie fréquentant l'hippodrome.
- Cimetière Pierre-Grenier, anciennement Cimetière de Billancourt
Construit en 1889 à l'emplacement d'une ancienne usine de recyclage à côté des studios de Billancourt après la réunification de Boulogne et de Billancourt.