Hygiénisme
principe selon lequel les pratiques politiques, sociales, architecturales et urbanistiques doivent suivre les règles de l'hygiène / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L'hygiénisme est le principe selon lequel les pratiques politiques, sociales, architecturales et urbanistiques doivent suivre les règles de préservation de l'hygiène et de la prévention en santé publique, selon les prescriptions médicales et éventuellement diététiques.
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La démarche de ses représentants qui relayent le discours médical inspiré par la théorie des miasmes est de guider la décision politique dans la gestion des masses par les apports des sciences, telles que l'épidémiologie ou la démographie, dans une optique d'optimisation des coûts sociaux et d'épanouissement de l'individu.
Cela a pu passer, par exemple, par le fait de concevoir des immeubles collectifs laissant pénétrer la lumière et la verdure, construire dans les hôpitaux des pavillons distincts pour chaque maladie, relier les immeubles à l'égout, rendre obligatoire les poubelles, ou organiser au niveau des municipalités des centres aérés pour les enfants.
Ce courant de pensée est né à la fin du XVIIIe siècle[1]. Il se développe dans une société malade, où la tuberculose et l'alcoolisme étaient endémiques, où les épidémies de pestes et de choléra faisaient rage et où les guerres bouleversaient les pays européens. De 1826 à 1848, la deuxième pandémie de choléra qui s'est propagée d’Inde jusqu’en Amérique et au Canada, en passant par l’Europe, causa près de 52 000 morts en l'espace de seulement deux ans.
L'hygiénisme procède de la nouvelle conception de la matière et de ses échanges qu'a induit la découverte, faite en 1775 par Antoine Lavoisier, du rôle de l'oxydation dans la nature et dans le corps humain mais aussi dans l'agriculture et la production industrielle, partant dans toute l'économie et l'équilibre des finances. Il s'est ensuite développé grâce à la découverte, faite par Louis Pasteur en 1865, du rôle des micro-organismes dans la fermentation, la contamination et la contagion. L'historien Georges Vigarello trouve son fondement dans « le principe nouveau de rentabilité « combustive » [pour réorienter] les valeurs données à la nourriture, aux boissons, à l’air respiré, au travail, au repos, à la propreté d’un corps censé laisser pénétrer l’oxygène par la peau »[2].