Le , Clément, condamné à mort pour meurtre, doit être guillotiné. Il doit son salut au bombardement de sa prison. Il vole alors sur une route de Touraine l'uniforme et les papiers du sergent Maurice Lafarge, mort dans l'attaque d'un chasseur allemand. Sous cette identité, Clément s'embarque pour Brazzaville, où il s'enrôle dans les Forces françaises libres, puis part pour le Centrafrique, puis Koufra, où il se distingue. Il est promu lieutenant et décoré, mais se rend compte qu'il est décoré non pour son action d'éclat de Koufra, mais pour la conduite héroïque de Lafarge en Champagne. Clément révèle la vérité à son camarade Monge, qui lui demande de se taire. Yvonne, la fiancée de Lafarge, découvre l'imposture de Clément, elle renonce à le dénoncer et s'engage comme infirmière. À Fort-Lamy, Clauzel, un ancien compagnon de Lafarge reconnaît en Clément un imposteur. Clément se dénonce lui-même et se voit condamné à la dégradation militaire. Envoyé au front, il se lance dans une action dangereuse dans le Fezzan et meurt héroïquement.
Lors de la première diffusion à la télévision américaine, le film a été titré Strange Confession.
En 1944, la presse américaine accueille froidement ce film. The New York Times critique la mise en scène et note que Jean Gabin «attend toujours tristement un film à la hauteur de ceux qu'il a tournés en France». En France, deux ans plus tard, le film n'est pas non plus un succès. Dans un entretien à Cinévie, Jean Gabin déclare: «Ce que valent les films tournés à Hollywood, je n'en sais rien. Et ça n'a pas d'importance. On donne en ce moment à Paris, The Impostor. Je n'irai pas le voir. Quand je l'ai fait, il était utile de le faire. J'ai tourné des films dans le goût américain, pour des Américains. C'était eux qu'il fallait toucher alors, et je suis content si j'ai réussi. Si maintenant les Français n'aiment pas ça, ils auront peut-être raison parce que les circonstances ne sont pas les mêmes»[1].
L'Imposteur est le second film tourné aux États-Unis par Jean Gabin, après La Péniche de l'amour. Gabin avait décidé de fuir la France, occupée par les nazis, pour le continent américain. Au-delà de son sujet sur la rédemption et le jugement d'un homme dont la conduite rachète les fautes antérieures, le film reste un ouvrage de propagande, destiné à populariser auprès du public américain l'image des troupes françaises restées fidèles à De Gaulle. Il est tourné dans un style peu crédible, en anglais, dans des décors typiques de la Californie et des Antilles, avec des véhicules américains censés figurer des transports de troupes français de 1940. En raison de ces piètres qualités, Jean Gabin se désolidarisera du film et refusera d'y prêter sa voix lors du doublage français.
Pour ce doublage français, Robert Dalban prête sa voix à Jean Gabin qui ne pouvait le faire pour la raison (officielle) qu'il n'était pas encore démobilisé de l'armée[2],[3].