Phusis dans la philosophie de Martin Heidegger
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La Phusis (φύσις, traduit ordinairement par « nature ») est un concept philosophique, considéré comme l'un des tout premiers de la pensée grecque. Pour les Présocratiques, le concept originaire désigne, tout ce qui est et advient, la nature, mais non pas au sens moderne, ni même l'ensemble des choses physiques, mais élargie à la dimension la plus large possible : la totalité de ce qui est ou se produit (les événements ou processus), considéré à la fois dans son être et dans son changement ou mouvement[N 1],[N 2]. Un équivalent moderne pourrait être la totalité des phénomènes.
Pour des articles plus généraux, voir Phusis et Philosophie de Martin Heidegger.
Ce n'est que plus tard, lorsque les Grecs furent plus préoccupés de rationalité et d'efficacité, que le terme phusis a pris le sens restreint de nature et de « milieu environnant », et qu'en parallèle, il s'est vu opposé au concept de nomos, la règle ou la loi, ou au sens collectif l'ensemble des règles ; soit une sorte d'opposition entre choses concrètes et idées abstraites.
Chez les Présocratiques, la phusis ne s'oppose pas encore à la loi, à l'ordre humain, comme le fera plus tard la physique, mais au contraire l'englobe en lui donnant une profondeur et une amplitude dont aucune physique postérieure n'a plus été capable, selon Françoise Dastur[1],[2]. Chez ces premiers penseurs, la phusis ne s'oppose pas non plus au logos, car comme le note Heidegger, « tous ces thèmes primordiaux avec celui de l'aléthéia s'ouvrent les uns sur les autres et en arrivent presque à s'identifier entre eux[3] ». Ces trois notions mises ici en relation appartiennent au groupe des « paroles fondamentales » distinguées par Marlène Zarader dans son livre[4],[N 3].