Les Chaussettes noires
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Les Chaussettes Noires est le premier groupe de rock 'n' roll français, originaire de Créteil, dans le département de la Seine (aujourd'hui dans le Val-de-Marne). Il est formé en sous le nom Les Five Rocks, puis « Les Cinq Rocks ». Dès ses débuts professionnels en 1961, le groupe est renommé « Les Chaussettes Noires » et connaît un succès immédiat. Après le départ du chanteur Eddy Mitchell en décembre 1963, la formation connaît encore une année d'activité et se sépare à la rentrée 1964.
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Autre nom | Les Five Rocks, Les Cinq Rocks |
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Pays d'origine | Créteil, Val-de-Marne, France |
Genre musical | Rock 'n' roll |
Années actives | 1960—1964 |
Labels | Barclay |
Anciens membres |
Eddy Mitchell Aldo Martinez † William Bennaïm ✡ Jean-Pierre Chichportich Tony d'Arpa † Gilbert Bastelica † Michel Picard † Michel Gaucher Paul Bennaïm ✡ |
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Le groupe d'origine comprend :
- Claude Moine, alias Eddy Mitchell : chant
- William Bennaïm (27 août 1943 - 26 janvier 2022[1]): guitare solo (souvent orthographié Benaïm)[2] et chœurs
- Tony D'Arpa (24 janvier 1941 - 29 juin 2002[3]) : guitare rythmique et chœurs
- Aldo Martinez (18 septembre 1940 - 22 mai 1996[4]) : guitare basse (initialement à la guitare)[5] et chœurs
- Jean-Pierre Chichportich (Constantine, Algérie française 23 juin 1941 - ) : batterie
En mai 1961, Gilbert Bastelica (21 juin 1943 - 18 mai 2020[6])[7] remplace le batteur Jean-Pierre Chichportich parti au service militaire. A son retour, Jean-Pierre Chichportich reprend sa place dans le groupe en janvier-février 1963 avant d'être remplacé définitivement par Gilbert Bastelica en mars.
En novembre 1961, le saxophoniste Michel « Mick » Picard se joint au groupe puis est appelé sous les drapeaux en juillet 1962. Michel Gaucher lui succède au saxophone en octobre 1962. Ce dernier reste dans le groupe jusqu'au départ d'Eddy Mitchell en décembre 1963.
À partir de mars 1963, le groupe devient une formation instrumentale (sur disque et lors des prestations sur scène où il se produit en alternance en formule instrumentale et en accompagnateur d'Eddy Mitchell).
Fin novembre 1963, Paul Bennaïm (8 août 1947 - 4 juillet 2019 (1947-2019[8]))[9], qui intervient déjà officieusement dans les Chaussettes Noires depuis le printemps 1963[10] devient guitariste du groupe. En janvier 1964, il remplace officiellement Tony d'Arpa.
La formation finale du groupe (de janvier à septembre 1964), devenu combo instrumental et vocal, comprend :
- Aldo Martinez : basse et chant ;
- William Bennaïm : guitare rythmique et chant ;
- Paul Bennaïm : guitare solo, orgue et chœurs ;
- Gilbert Bastelica : batterie et percussions.
Musiciens additionnels sur disque (non exhaustif) :
- Jean Bouchéty (1920-2006[11]) : contrebasse/basse (arrangeur du groupe puis d'Eddy Mitchell, il tient l'instrument sur quelques-uns des premiers titres en 1961) ;
- René Motta : batterie (en décembre 1960) ;
- Armand Molinetti : batterie (sur la majorité des enregistrements en 1961-1962) ;
- Claude Viers : batterie ;
- Christian Garros (1920-1988[12]): batterie ;
- Georges Arvanitas (1931-2005[13]): orgue (sous le pseudonyme de Jimmy Moroney, en 1962) ;
- Georges Grenu (de) (1925-2013[14]) : saxophone ;
- Pierre Cullaz : guitare (en complément sur quelques titres en 1961-62)[15] ;
- Paul Bennaïm : guitare (avant son intégration officielle dans le groupe en 1964, en complément lors des séances d'enregistrement de mars et avril 1963 (EP instrumental et dernier disque avec Eddy Mitchell).
Musiciens de remplacement en tournée, du fait des nombreuses indisponibilités des membres du groupe, militaires en 1962-1963 :
- Yvon Ouazana[16] : batterie (batteur des Champions) pour le gala du 26 janvier 1963 à Nancy lors de la tournée organisée par Disco Revue avec Gene Vincent) ;
- Vic Laurens : guitare rythmique en tournée en Algérie en février 1963 ;
- Jean Veidly : guitare basse du groupe Les Pirates pour une tournée en région parisienne en mars 1963 ;
- Michel Santangeli : batterie (ex-Pingouins et batteur des Chats Sauvages en 1964) pour les galas donnés durant l'été 1963 ;
- Jean-Louis Licard : guitare et basse (guitare solo des Pirates en 1963-64 et des Champions en 1964) pour les galas donnés durant l'été 1963 ;
- Paul Bennaïm : guitare et basse, en remplacement de Tony d'Arpa et Aldo Martinez en 1963.
Les Cinq Rocks
À l'origine de ce qui va devenir le premier groupe professionnel de rock 'n' roll en France[17],[18], il y a la rencontre en 1960 de Claude Moine, le futur Eddy Mitchell, et d'Aldo Martinez. Une passion commune pour le rock 'n' roll, cette musique venue des États-Unis alors quasiment inconnue en France, les rassemble. Claude a envie de se lancer dans le rock à l'instar de son ami Johnny Hallyday et recherche des musiciens pour monter un groupe (s'inspirant de Gene Vincent et ses « Blue caps »). Aldo joue de la guitare. C'est ce dernier qui va réunir Claude Moine et son ami le batteur Jean-Pierre Chichportich[Note 1],[19] à un groupe d'amis guitaristes amateurs de la Cité des Emouleuses de Créteil, également passionnés de rock. Aldo a fait la connaissance de Victor Laurent d'Arpa (futur Vic Laurens du groupe les Vautours) qui lui présente[20],[21] William Bennaïm (guitare) ainsi que son propre frère Tony d'Arpa[Note 2] (guitare). Tous, à l'exception d'Eddy Mitchell, sont pieds-noirs[22]. Ainsi au complet, le groupe se nomme dans un premier temps Eddy Dane et les Danners, puis Les Five Rocks et encore Les Cinq Rocks[23].
En 1960, près de la rue Saint-Dominique à Paris, alors qu'ils répètent sur la scène d'une salle paroissiale, un masseur kinésithérapeute non-voyant nommé Daniel Gouin, les enregistre sur un magnétophone captant ainsi quatre titres qui durant près de quarante ans resteront inédits[19] (voir Les Cinq Rocks) : Be-Bop-A-Lula (en anglais), Betty (adaptation française de Baby Blue), Tant pis pour toi (adaptation de Wild Cat) de Gene Vincent et L'Ours gris (adaptation de Running Bear de Johnny Preston) ; ce dernier reste totalement inédit, tandis que les trois autres seront au programme des deux premiers 45 tours des Chaussettes noires en 1961. Les adaptations françaises sont pour la première fois signées par Eddy Mitchell sous son vrai nom Claude Moine, comme il le fera par la suite tout au long de sa carrière.
Eddy Mitchell démarche des maisons de disques (son ami « Johnny Hallyday vient de sortir ses premiers disques et ça marche fort »[24]) et en les Five Rocks sont auditionnés par la maison de disques Barclay aux studios Hoche à Paris par Jean Fernandez, auquel se joint Eddie Barclay. À leur côté, un certain Henri Marchal assiste à l'audition. L'adaptation d'un titre de Gene Vincent l'impressionne particulièrement : Wild Cat, qui en français signifie « chat sauvage » ; c'est ce à quoi Marchal compare les cinq garçons : à des chats sauvages. Quelque temps plus tard, Marchal travaillera pour Pathé-Marconi, la maison de disques qui lança Dick Rivers et son groupe Les Chats Sauvages[24]. Pour l'heure, Les Five Rocks signent, le 12 novembre 1960[25], chez Barclay pour trois ans (plus exactement le contrat est paraphé par les parents car tous sont mineurs).
Les Cinq Rocks deviennent Les Chaussettes Noires (1961)
Le 20 décembre 1960 commencent les séances d'enregistrements. Celles-ci sont laborieuses, aucun des musiciens n'ayant encore de réelle maîtrise instrumentale ni de connaissance de solfège. Ils se trompent régulièrement, au point qu'Eddy Mitchell se casse la voix à force de reprendre Be-Bop-A-Lula. La structure même du groupe, qui compte alors trois guitares, sans bassiste, est repensée. On adjoint à la formation le contrebassiste et arrangeur Jean Bouchéty (en attendant qu'Aldo Martinez se forme à la guitare basse). Quant au batteur Jean-Pierre Chichportich, qui peut tenir honorablement un tempo en direct, il n'a pas la régularité et la tenue de batterie nécessaire pour réaliser un enregistrement. Il est remplacé par les batteurs professionnels René Motta pour les titres du premier super 45 tours, puis Armand Molinetti[26], qui officiera d'ailleurs quelques mois plus tard pour les Chats sauvages.
En janvier 1961, sort le premier super 45 tours : Tu parles trop, Si seulement, Be Bop a Lula (cette fois adapté en français) et Tant pis pour toi. Le jour du premier passage radio, sur Europe no 1, le présentateur annonce non pas Les Cinq Rocks mais Les Chaussettes Noires. Indignés les membres du groupe apprennent que leur maison de disques a, avec la complicité de Lucien Morisse directeur des programmes de la station, négocié un parrainage avec les chaussettes Stemm. De cette affaire d'argent, souscrite à leur insu, le groupe ne s'enrichit guère, on leur remet une boîte de dix paires de chaussettes noires, mais gagne en notoriété et en diffusions radiophoniques. Évelyne Langey, leur impresario, déclare pourtant que Stemm leur a aussi offert leurs smokings, une batterie et trois amplis[27]. Cette affaire faillit avoir des conséquences catastrophiques pour le groupe : le 30 janvier, il doit participer à l'émission Toute la chanson présentée par Jacqueline Joubert sur la RTF. Or, la chaîne de télévision ne veut pas se faire complice de cette publicité détournée et envisage un temps d'annuler leur passage. Un compromis est trouvé et finalement on présente le groupe sous le nom des Cinq Rocks[28],[29] (préféré à celui de Five Rocks qui fait trop américain)[30].
Entre-temps, la formation travaille son jeu de scène avec le chorégraphe américain Scott Douglas et adopte comme tenue : pantalons noirs en alpaga, chemise à jabot, nœud papillon et veste couleur lie-de-vin. Le 24 février, au Palais des Sports de Paris, ils participent, sous l'appellation Les Chaussettes Noires définitivement adoptée, au premier festival international de rock 'n' roll, avec Johnny Hallyday en vedette.
Succès fulgurant et Rock 'n' Twist
Après ce premier concert professionnel, dès le mois de mars, les Chaussettes Noires tournent en province. Leur répertoire est alors limité au point qu'ils doivent bisser les titres. Le groupe passe en lever de rideau et le succès est tel que dès le troisième soir il est promu vedette. Malgré cette notoriété frémissante, les cachets ne sont pas revus à la hausse et le groupe gagne à peine de quoi acheter des sandwiches[31]. Ce même mois sort leur second super 45 tours comprenant (notamment) les succès Daniela et Eddie sois bon. Le slow Daniela leur permet d'élargir leur public et le disque se vend à 800 000 exemplaires (jamais plus ils n'atteindront un tel score). Composé par Georges Garvarentz, ce succès n'est pourtant guère apprécié des Chaussettes Noires, qui considèrent que « c'est de la soupe », d'autant qu'il fait de l'ombre à l'autre titre phare adapté du classique de Chuck Berry Johnny B. Goode[32]. Pour la première fois, apparaît sur le recto de la pochette (en plus et en dessous de celui du groupe), le nom d'Eddy Mitchell[33],[34],[Note 3].
En mai, sort un troisième EP et leur premier 33 tours 25 cm 100 % rock. C'est à cette époque que Gilbert Bastelica, après une sélection organisée aux studios Barclay, remplace à la batterie Jean-Pierre Chichportich appelé sous les drapeaux. Gilbert Bastelica décroche sa place au sein du groupe car, de tous les musiciens auditionnés, il est le seul capable de restituer le roulement de caisse claire en introduction de leur dernier titre Hey Pony. Très vite, regrettant que pour les sessions en studio il soit systématiquement fait appel au batteur de studio Armand Molinetti, « il n'aura de cesse de se perfectionner »[35]. Il lui faudra attendre l'enregistrement du quatrième 45 tours pour être présent sur les disques, de manière progressive : à partir de la fin de l’année 1961, il va doubler la plupart des parties de cymbales sur le jeu de batterie d'Armand Molinetti[36] ; Gilbert tiendra complètement l'instrument en studio pour les enregistrements de 1963—1964. Gilbert rejoint le groupe en pleine tournée le 15 mai. Afin de ne pas heurter les admirateurs du groupe, il prend le pseudonyme de Jean-Pierre, prénom du précédent batteur. Les Chaussettes noires se produisent à Bruxelles et Genève les 20, 21 et 31 mai. Leur passage dans une ville de l'Est de la France crée des débordements. Alors que le public danse en les écoutant (là où de coutume, on écoute assis), le préfet de police décide de stopper leur tour de chant et fait baisser le rideau, ce qui provoque la colère du public. Le théâtre est dévasté, dehors poubelles et voitures sont renversées et l'on voit même des barricades dans la rue. Ces débordements seront à l'avenir monnaie courante, les hôtels étant très souvent envahis par leurs admirateurs[37]. Les cachets sont désormais de 7 000 francs de l'époque, contre il y a peu 500 francs (cachet négocié, avant leur succès, pour leur première tournée d'été du 15 juin à la fin août 1961).
Retour au Palais des Sports de Paris, le 18 juin 1961, pour le second festival de rock 'n' roll, où cette fois, les Chaussettes Noires sont programmées en vedette ; la veille, Eddy Mitchell s'est marié avec Françoise Lavit[38]. Le 25 août, le groupe est à l'affiche au Vieux-Colombier de Juan-les-Pins, pour La première coupe du monde de rock 'n' roll[25]. Durant l'été, les Chaussettes Noires participent au film Les Parisiennes ; pour l'occasion, un certain Kôkô, qui ne tardera pas à se faire connaître sous son véritable nom, Claude François, leur apprend les pas nécessaires à la chorégraphie de leur passage avec Dany Saval[39].
En septembre, sort un nouvel EP 45 tours : Madame madame (titre très librement adapté du classique d'Édith Piaf Padam, padam...), Dactylo rock (qui obtient un grand succès), Chérie oh chérie, Trop jaloux. Le 7 novembre, ils sont au programme de l'Olympia de Paris, avec Helen Shapiro et Vince Taylor. Ils obtiennent un grand succès à l'Alcazar de Marseille, avant de se produire en vedette à l'ABC du 22 novembre au 14 décembre[40]. Ce même mois, sort un cinquième super 45 tours, où le groupe de rock s'adonne au chant de Noël façon twist : Noël de l'an dernier, Vivre sa vie, Le Twist du Père Noël, Noël en France. En décembre, sort un nouveau 45 tours et leur second 25 cm Rock 'n' Twist, qui cède à la mode du twist, alors qu'Eddy Mitchell n'apprécie que modérément cette nouvelle danse[41]. En février 1962, sur le titre Peppermint twist, la formation s'enrichit d'un saxophoniste, Michel Picard dit « Mick ».
Appels sous les drapeaux (1962—1963)
L'année 1962 est pour le groupe une succession de départs au service militaire. Les moins âgés d'entre eux devancent l'appel pour se retrouver au complet et ensemble vingt-un mois plus tard. Le , Eddy Mitchell est incorporé à Montlhéry pour y effectuer ses classes. Il est ensuite affecté dans la capitale où lui est confiée l'organisation du ciné-club de la caserne Dupleix. William Bennaïm, Tony d'Arpa et Aldo Martinez partent à l'armée en juillet, suivis de peu par le saxophoniste Mick Picard. La formation n'en reste pas moins active, bien qu'il soit quasiment inenvisageable d'organiser la moindre tournée au complet. Les permissions tombant rarement aux mêmes dates, il est tout aussi difficile de planifier des séances en studios, ou des répétitions. La presse s'amusant de cette situation titre : « Les Chaussettes ont des trous ! »[42]. Malgré cela, le groupe se produit en avril à l'ABC, où l'on voit un Eddy Mitchell fougueux, en tenue militaire, se rouler par terre. Ce qui lui vaut quinze jours d'arrêts pour manque de respect envers l'uniforme. Il avait déjà écopé de quelques jours de « trou » pour tenue non réglementaire : il portait des chaussettes... noires.
En 1962, le chanteur enregistre plus d'une vingtaine de titres avec les Chaussettes Noires, dont un en duo avec Gillian Hills et un autre avec Maurice Chevalier. Sept super 45 tours sont commercialisés[Note 4] et, en mars, paraît leur premier album (30 cm) Le 2 000 000e disque des Chaussettes Noires. Les dites Chaussettes reçoivent l'Oscar de Radio Monte-Carlo du groupe le plus populaire et se produisent à l'Olympia les 23 et 24 mai. En octobre, Michel Gaucher, présenté par Aldo, est le nouveau saxophoniste des Chaussettes Noires. Le groupe se produit avec lui à La Mutualité fin octobre. Le 5 décembre, ils remportent à nouveau un grand succès sur la scène de l'Olympia[25]. Côté cinéma, en , le groupe participe au film Venez les copains[Note 5], où il y interprète Ève (la seule composition signée Aldo Martinez/Claude Moine, enregistrée avec Aldo et William en novembre. Le cliché des Chaussettes noires pris sur le plateau de tournage illustrera en l'ultime EP avec Eddy Mitchell (Il revient).
Le 27 janvier 1963, les Chaussettes Noires sont une nouvelle fois au Palais des Sports de Paris[Note 6],[43], avant d'entamer en février une tournée des bases militaires et des casernes en Algérie (tournée qualifiée de « Théâtre des armées »). Pour l'occasion, Vic Laurens remplace à la guitare son frère Tony D'Arpa souffrant, et Jean-Pierre Chichportich, le premier batteur du groupe retrouve, pour un temps sa place. À partir du , pour une dizaine de jours (du 4 au 13 mai), ils sont à nouveau à l'Olympia[Note 7]. Ayant obtenu une permission, le batteur Gilbert Bastelica, qui remplace ainsi définitivement Jean-Pierre Chichportich, est de retour. À propos de cet Olympia et de l'armée, Eddy Mitchell, en 1967, confie dans le no 7 du magazine Rock & Folk : « (...) Quand ils se sont aperçus qu'ils pouvaient gagner de l'argent avec nous, ils nous ont fait passer à l'Olympia. Je leur ai dit « Moi je n'ai pas du tout envie de passer à l'Olympia et de donner la moitié de mon cachet au profit des œuvres pour l'armée. » (...) Ils m'ont répondu : « On ne peut pas vous avoir en ce moment, mais vos petits copains les Chaussettes Noires, on peut les envoyer au fin fond de l'Allemagne et vous ne serez pas près de faire des disques. » Alors j'ai marché dans leur combine. »[44].
Ce même mois, sortent deux super 45 tours des Chaussettes Noires. Le premier comprend trois instrumentaux, Pow Wow (qui remporte un succès estimable, restant dans les classements des titres en vogue pendant plusieurs semaines), Big Ben Rock (une composition du bassiste des Champions Dany Kaufman initialement baptisée « Le thème de Dan »), Boom Rang, et le morceau chanté Oui chef, bien chef, où Eddy Mitchell aurait participé aux chœurs (ce serait son unique contribution à ce disque[45]). Les chansons Ne délaisse pas, Il revient, Jezebel et Ceci est mon histoire composent le second disque, qui est aussi leur ultime EP qu'ils enregistrent au complet en avril avec Eddy Mitchell. Gilbert Bastelica, et non un batteur de studio, assure pour la première fois les parties de batterie sur ces enregistrements[46]. Le dernier album, Chaussettes noires Party, paraît à la même époque, et comprend notamment les titres Be-Bop-A-Lula 63 et Ce diable noir, repris par Eddy Mitchell dans son 2e EP en solo.
Débuts en solo d'Eddy Mitchell (1963)
En 1962-1963, l'intégrité et l'image des Chaussettes Noires commence à pâtir du fait d'absences fréquentes (dues aux obligations militaires) de membres du groupe qui se retrouvent remplacés au fil des galas par d'autres musiciens. Ainsi, durant l'été 1962, à Juan-les-Pins, Eddy Mitchell est accompagné pour quelques galas, par le groupe Les Fantômes[47]. En mars 1963, Eddy et les Chaussettes Noires se produisent en banlieue parisienne, accompagnés par Jean Veidly - bassiste du groupe Les Pirates - remplaçant provisoire d'Aldo Martinez[48],[49].
Dans ce contexte, le chanteur commence à envisager (timidement) une partie de sa carrière en solo. Il enregistre seul début octobre 1962 les titres Mais reviens-moi, C'est à nous, Quand c'est de l'amour, Angel, sortis en novembre en EP. Pour ce premier disque en solo, Eddy Mitchell, dans un changement de registre total, est accompagné par l'Opéra House Orchestra dirigé par Jean Bouchéty[50]. L'année 1963 est du point de vue discographique l'exact contraire, puisque Eddy Mitchell enregistre en solo une trentaine de titres[Note 8] contre cinq avec les Chaussettes Noires[51].
Des changements que semble plébisciter le public, qui en juin, au classement annuel de Salut les copains, place Eddy Mitchell en 4e position derrière Johnny Hallyday, Claude François et Richard Anthony[52]. En septembre et décembre, le chanteur sort ses deux albums solo : Voici Eddy... c'était le soldat Mitchell, Eddy in London.
Dernières activités (1963)
En août 1963, le succès des Chaussettes Noires semble marquer le pas, le prix des places est bradé et pour certains galas, il suffit pour entrer de présenter au guichet une paire de chaussettes noires[52]. En juillet et août, avant la libération des obligations militaires d'Eddy, une tournée dans le Sud Ouest est organisée[53], galas durant lesquels le jeune Michel Santangeli remplace temporairement Gilbert Bastelica (sous les drapeaux) à la batterie. Ils sont, le 8 septembre, les vedettes du festival de Châtelet en Belgique. La veille ils passent à la Fête de l'Humanité avec Claude François et Jacques Brel. Ce même mois, paraît le premier album d'Eddy Mitchell, qui à peine libéré de ses obligations militaires enregistrera à Londres début octobre les titres de son deuxième 30 cm en solo[54].
En octobre 1963[55], le groupe participe au film de Michel Boisrond Cherchez l'idole, où ils interprètent Crois-moi mon cœur. La plupart de ses membres étant encore sous les drapeaux, le titre a en fait été enregistré par Eddy Mitchell avec des musiciens de studio (qui jouaient déjà sur des disques des Chaussettes Noires) ; l'illusion est totale, les musiciens restituant parfaitement le son du groupe[Note 9]. Dans le film, les Chaussettes Noires jouent un playback derrière Eddy ; sur la pochette du super 45 sorti en mars 1964 (que partagent Frank Alamo et Eddy Mitchell), les Chaussettes Noires apparaissent furtivement derrière Mitchell et seul le visage de Paul (qui remplace en fait Aldo absent, à la basse) est visible. Dans le générique du film le nom d'Eddy Mitchell est mis en avant, alors que celui du groupe est crédité en tout petits caractères. À l'origine, un disque BOF devait être commercialisé en 1964, il reste finalement inédit jusqu'en 1996, année de sa parution en CD, (Cherchez l'idole).
À partir du deuxième semestre 1963, alors qu'il est toujours officiellement le chanteur des Chaussettes Noires, l'image d'Eddy Mitchell commence à se dissocier de celle du groupe. Eddy passe plusieurs fois à la télévision « en solo » (le 13 novembre, par exemple, il interprète, dans l'émission Âge tendre et tête de bois, son titre Sentimentale (fraîchement enregistré à Londres). Sur scène aussi, où le même mois (avant la libération des obligations militaires des Chaussettes à la fin de l'année), il se produit pour quelques concerts accompagné, de nouveau, par Les Fantômes[56]. Fin 1963, Eddy Mitchell retrouve les Chaussettes Noires sur scène (le 26 octobre ils sont à Strasbourg, le 16 novembre à Villeneuve Saint Georges...). Le 31 décembre, à l'issue d'un gala à Lyon à la Bourse du travail[57],[58],[59], Jean Fernandez, qui habituellement n'est pas présent lors de leur prestation scénique[60], les réunit.
Départ d'Eddy Mitchell (fin 1963)
Le soir du 31 décembre 1963, Jean Fernandez les réunis et leur annonce que le contrat prévu pour s'achever au terme des trois ans, ne sera pas renouvelé, Eddy Mitchell souhaitant poursuivre seul sa carrière (une décision que le chanteur a envisagée dès mai 1963). La séparation est officielle en janvier 1964[25].
Malgré la surprise, tous avaient été prévenus que des changements étaient absolument nécessaires au sein du groupe, assure leur impresario, Évelyne Langey : « Ce n'est pas Eddy qui n'a plus voulu des Chaussettes. Il y a eu le service militaire. Quand ils y sont partis, Fernandez, Bouchéty et moi même les avons tous prévenus : (...), le retour va être dur car vous ne serez pas attendus comme vous pensez l'être. Plein de gens seront arrivés, et il faudra reprendre sa place. (...) Emportez vos instruments, travaillez, apprenez le solfège, et revenez musicalement armés. Vous n'allez pas pouvoir reprendre la scène avec le peu que vous savez faire maintenant. Eddy Mitchell nous a entendus et il a travaillé. (...) Il a écouté énormément de musique américaine, (...), il a muri, il a évolué vocalement et musicalement. On a continué à lui faire enregistrer des disques, avec l'idée de le faire repartir en tournée avec les Chaussettes après l'armée. Puis on envoyait les chansons d'Eddy aux Chaussettes qui étaient au régiment. On leur disait : Écoutez, travaillez, apprenez ces chansons, parce que vous allez les retrouver et les accompagner sur scène en rentrant. Or ils n'ont rien foutu. » Elle poursuit : « Leur prestation au Palais d'Hiver à Lyon fut calamiteuse, (...), ce fut le premier bide de leur carrière. »[61]
Une version qui contrarie quelque peu celle du bassiste du groupe, Aldo Martinez, parue dans le no 38 de Jukebox magazine : « Ce que les gens ne savent généralement pas, c'est que lorsqu'Eddy est parti à l'armée, on nous a poussés à le remplacer. Mais nous avons toujours refusé. Barclay nous a présenté Matt Collins[Note 10], mais nous étions intègres. On parla également de Thierry Thibault, comme remplaçant éventuel d'Eddy. En réalité durant l'été 1962, Thierry remplaça au pied levé Dick Rivers, (...), qui avait quitté Les Chats sauvages... Les Chaussettes c'était nous cinq et personne d'autre. Lorsqu'Eddy nous a quittés, nous avons pris un grand coup (...). C'était le 31 décembre 1963. Il nous annonce comme ça : Voilà, les mecs, on arrête. Je me sépare de vous. Bonne année. (...) J'ai très très bien compris sa position. Il en avait marre de partager avec des mecs qui ne lui apportaient pas grand chose. Il était le chanteur, le leader, il écrivait les textes des chansons etc. Il a pris d'autres musiciens qui lui revenaient moins cher que nous et qui étaient meilleurs. On ne pouvait pas lui reprocher d'être ambitieux. C'est l'époque où nous commencions à mieux jouer. Nous nous sommes quittés quand ça devenait bien. Autant je suis critique à l'égard de nos premiers disques, autant (...), un peu avant la séparation, nous commencions à être bons. »[62].
Toujours selon Évelyne Langey, Eddy Mitchell aurait déclaré à ses partenaires : « Moi pendant deux ans, j'ai travaillé, et vous n'avez rien fait. Alors quand on va reprendre, je ne marche plus pour partager en cinq. Le cachet, on va le couper en deux, la moitié pour vous et l'autre moitié pour moi. » Elle ajoute que « ...tous ont refusé, déclarant que sans eux, il ne ferait jamais rien. Eddy leur a donné leur chance, ils n'en ont pas voulu par vanité. »[63],[Note 11].
Le guitariste William Bennaïm voit les choses différemment, considérant qu'Eddy Mitchell aurait pu, comme il le faisait déjà depuis plus d'un an, continuer à enregistrer des disques pour lui en alternance avec ceux gravés avec le groupe[64].
Nouvelle formation et séparation (1964)
Le départ d'Eddy Mitchell est d'autant plus rude que le retour du groupe avec son chanteur était prévu à Bobino début 1964. En janvier 1964, le groupe change de formule pour adopter le style de l'époque, c'est-à-dire un combo de musiciens chanteurs, à l'instar des Beatles, dont d'ailleurs il reprend en version française un de leurs succès du moment I Wanna Be Your Man (Je te veux toute à moi). Paul Bennaïm, déjà guitariste du groupe depuis 1963[10], remplace définitivement Tony d'Arpa démissionnaire et devient le soliste et l'organiste des Chaussettes Noires. La nouvelle formation composée d'Aldo (basse et chant), William (guitare rythmique et chant), Paul (guitare solo, orgue et chant) et Gilbert (batterie et percussions), enregistre deux super 45 tours en janvier et avril 1964.
Pendant l'hiver 1963-1964 les Chaussettes Noires se remettent au travail. Une séance de photos se tient le 10 janvier à Paris où la nouvelle physionomie du groupe est mise en scène[65] ; ils retrouvent également la petite salle de leur début, rue Saint-Dominique à Paris, pour préparer leurs futurs galas[66]. Au printemps 1964, le groupe est de retour sur scène ; il se produit notamment à Juvisy sur Orge[67]. En juin 1964 les Chaussettes Noires tournent dans le Nord de la France et en Belgique (notamment à Boulogne sur Mer au « Chat Noir », à Mons-en-Barœul au Club « La Peau de Vache », à Mouscron[68], à Comines en Belgique). Durant l'été, ils sont en concerts dans le sud de la France, le 14 juillet 1964 à Alès, le 15 à Carpentras et le 16 à Annecy (en première partie de Gene Vincent)[69].
En juillet-août 1964 ils effectuent une dernière tournée en Corse. Les dissensions internes (liées en partie à l'animosité d'une partie du groupe contre la carrière solo Eddy Mitchell) entre les frères William et Paul Bennaïm d'un côté, et Aldo Martinez et Gilbert Bastelica de l'autre, finissent d’abîmer la belle entente[70] et annoncent la fin de l'aventure à la rentrée. Après le départ d'Eddy Mitchell, les Chaussettes Noires sont encore populaires, mais la grande période du groupe - 1961/1962 - est terminée[71]. En 1964, ils ont encore les faveurs du public et d'une partie de la presse jeune : ils sont ainsi présents dans la « Galerie des 7 groupes qui grimpent » du numéro de juillet 1964 du magazine Salut les copains[71], aux côtés des Fantômes (qui accompagnent Eddy Mitchell sur scène) et des Rolling Stones. En revanche, le magazine Disco Revue, plus rock « dur » et converti au rock anglais triomphant ne les soutient plus, tout comme leurs confrères Les Chats Sauvages. L'époque a définitivement changé.
Le groupe, privé de son chanteur vedette, est dissous à l'automne 1964. En novembre, William Bennaïm et Tony d'Arpa intentent plusieurs actions en justice contre Eddy Mitchell[72], pour non-respect des clauses qui liaient les Chaussettes Noires entre novembre 1960 et novembre 1963, selon lesquelles Eddy aurait perçu des rétributions séparées durant cette période[réf. nécessaire]. Si ce dernier est condamné en première instance, William Bennaïm et Tony d'Arpa sont déboutés en appel, après une longue procédure qui ne s'achèvera qu'en 1968[73]. Tony d'Arpa et William Bennaïm se retrouvent une dernière fois ensemble sur scène en , l'un à la basse, l'autre à la guitare comme accompagnateurs de Vic Laurens lors d'un Musicorama avec les Kinks à l'Olympia. Dès septembre 1964, Aldo Martinez et Gilbert Bastelica retrouvent Michel Gaucher dans le nouvel orchestre de scène d'Eddy (qui vient de se séparer de ses derniers accompagnateurs Les Fantômes).
Post-séparation
Eddy Mitchell poursuit avec succès une carrière en solo.
Le bassiste Aldo Martinez joue dans l'orchestre d'Eddy en 1964-1965, puis devient son régisseur jusqu'en 1970. Il est ensuite le secrétaire particulier de Claude François, animateur à la radio et producteur de vedettes, et est devenu le principal « gagman » de Coluche. Il meurt le 22 mai 1996. Philippe Timsit lui a consacré une chanson, Henri Porte des Lilas. Philippe, à l'éclairage, et Aldo, à la régie, ont travaillé ensemble au Théâtre Saint-Martin pour le grand orchestre du Splendid au début des années 1980[74].
Jean-Pierre Chichportich, premier batteur du groupe — qui appelé sous les drapeaux quitte la formation alors à ses débuts — fait à l'armée la connaissance d'un certain Philippe Duval, qui n'est autre que le premier guitariste de Johnny Hallyday[75]. Des années plus tard, ils se retrouvent sur les Champs-Élysées ; Chichportich travaille chez André Salvet dans l'édition musicale — place qu'il occupe grâce à l'influence de Eddy Mitchell. Duval s'y fait embaucher comme attaché de presse. Profitant du studio disponible chez Salvet, il écrit aussi des chansons. N'étant pas inscrit à la Sacem, c'est l'ex batteur des Chaussettes noires, sous le pseudonyme de Jean-Pierre Morlane, qui perçoit les droits des musiques qu'ensemble ils composent et qu'ils partagent selon un accord tacite. Le duo a ainsi écrit pour Catherine Ribeiro Le chasseur, Elle pour Claude Righi, pour Sheila Le plus beau métier du monde, pour Annie Philippe C'est la mode, Maudit brouillard pour Frank Alamo[76].
Le saxophoniste Michel « Mick » Picard accompagne Johnny Hallyday en 1976 au Palais des sports de Paris (Michel Gaucher est également au saxophone dans l'orchestre) et en 1979 au Pavillon de Paris[77].
Le saxophoniste Michel Gaucher accompagne en studio et sur scène divers artistes, Michel Sardou et Johnny Hallyday notamment, et joue régulièrement avec Eddy Mitchell, et cela jusqu'à la dernière tournée de 2010[78]. En 2014, il accompagne avec son big band Les Vieilles Canailles sur la scène de Bercy[79], ainsi que pour leur tournée en 2017[80].
Evocation des Chaussettes Noires à l'Olympia de Paris (2004)
En 2003, un ancien musicien devenu homme d'affaires, Jean-Pierre Marionneau, a l'idée de produire un spectacle qui aura lieu une unique fois à l'Olympia de Paris le 20 juin 2004. Ce spectacle, présenté par l'ex-bassiste des Pirates Jean Veidly, réunit de nombreux pionniers du Rock français des années 1960-1964, chanteurs, chanteuses et groupes partiellement reconstitués. Le spectacle commence par l'évocation d'un des groupes emblématiques de l'époque : les Chaussettes Noires. Le lever de rideau est assuré par les Socquettes Blanches. Ces derniers, sont le groupe « tribute » (hommage) officiel des Chaussettes Noires et Daniel Delannoy, leur chanteur, accompagné par des roulements de toms de batterie, ouvre le spectacle en évoquant le début des années 1960 et l'impact des Chaussettes Noires sur la mémoire collective de toute une génération. Les Socquettes Blanches interprètent ensuite des titres phares de leurs modèles : « Chérie oh chérie », « Tu parles trop », « Be bop a Lula ». À la fin de ce dernier morceau, Paul Bennaïm et Gilbert Bastelica, sous une standing ovation, rejoignent les Socquettes Blanches sur scène où ils interprètent un premier morceau, l'instrumental « Pow Wow », puis d'autres titres chantés, « Dactylo Rock », « Oublie-moi », « Il revient » et enfin « Daniela » qui clôture leur passage.
Regrouper les Chaussettes Noires n'a pas été aisé. Les membres historiques du groupe, Tony et Aldo sont à l'époque décédés. La plupart ont tourné la page et, pour certains comme William, ont rangé leur instrument. Accompagnés et poussés par des proches et leur entourage, Paul et Gilbert, anciens membres des Chaussettes Noires (ils n'étaient pas présents au début de l'histoire, mais ont participé à l'aventure du groupe avec et sans Eddy Mitchell), vont se retrouver pour évoquer le groupe, 40 ans plus tard. Les répétitions ont lieu entre mai et juin 2004, avec Paul Bennaïm. Gilbert Bastelica[81] fera une unique répétition avec les Socquettes Blanches, la veille du spectacle du 20 juin à l'Olympia (il a réécouté préalablement les morceaux retenus pour le concert). Quelques mois plus tard, du 22 au 26 février 2005, Paul et Gilbert se produisent de nouveau ensemble au Club Lionel Hampton de l'ex-Hôtel Méridien de la Porte Maillot à Paris toujours soutenus par les Socquettes Blanches[82].
Les musiciens ayant participé ou travaillé à ce « retour » durant avril-juin 2004 / février 2005 sont :
- Paul Bennaïm (ex-Chaussettes noires) — guitare (Olympia et Méridien) ;
- Gilbert Bastelica (ex-Chaussettes noires) — batterie (Olympia et Méridien) ;
- Daniel Delannoy (Socquettes blanches) — chant (Olympia et Méridien) ;
- Grégoire Garrigues (Socquettes blanches) — guitare (Olympia et Méridien) ;
- Étienne Sterckx (Socquettes blanches) — saxophone (Olympia et Méridien) ;
- José Ortuno — guitare (Olympia) ;
- Paolo Coccina (Socquettes blanches) — basse (Olympia et Méridien) ;
- Jean-Jacques « Jeannot » Cirillo (Socquettes blanches) — batterie (Olympia) (dans la première partie du passage des Socquettes Blanches avant l'entrée en scène des Chaussettes Noires) et Méridien ;
- Éric Sassi — batterie (en alternance avec Jeannot Cirillo durant les répétitions pour l'Olympia).