Femmes ministres en France
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Cette liste des ministres françaises recense, par présidence ou par gouvernement, toutes les femmes qui ont été membres d'un gouvernement, depuis les années 1930.
Les femmes constituent au début des exceptions au sein de la vie politique française. On ne compte au départ que des secrétaires d'État ; il faut attendre 1947 pour qu'une femme soit ministre de plein exercice, et 1974 pour la deuxième. En 1974, Valéry Giscard d'Estaing est le premier président de la République à modifier les choses en promouvant la nomination de femmes issues de la société civile. En 1981, Nicole Questiaux est la première ministre d'État. En 1991, Édith Cresson est la première femme à diriger un gouvernement. En 1995, le premier gouvernement d'Alain Juppé promeut pour la première fois, mais pour peu de temps, un grand nombre de femmes à des portefeuilles ministériels. C'est ensuite tout au long des années 2000 que celles-ci obtiennent un à un les différents ministères. La stricte parité numérique fut mise en place sous les gouvernements de Jean-Marc Ayrault.
Des femmes ministres « rares » (1936-1995)
Entre les années 1930 et les années 1990 la présence de femmes dans les gouvernements français relève davantage de l'éphémère ; elles sont, la plupart du temps, cantonnées à des postes de second plan. Sous la Troisième République, en 1936, dans le premier gouvernement de Léon Blum, lors du Front populaire, on compte trois femmes sous-secrétaires d'État (Cécile Brunschvicg, Suzanne Lacore et Irène Joliot-Curie), alors que celles-ci n'ont pas le droit de vote (lequel sera acquis en 1944)[1]. Elles ne sont pas reconduites dans le gouvernement suivant.
La Quatrième République (1946-1958) vit trois femmes être nommées au sein d'un gouvernement, dont une en tant que ministre de plein exercice : Germaine Poinso-Chapuis, au portefeuille de la Santé, dans le premier gouvernement de Robert Schuman, qui dura neuf mois entre 1947 et 1948.
Au début de la Cinquième République et sous les présidences de Charles de Gaulle et de Georges Pompidou, entre 1958 et 1974, trois femmes obtiennent des postes ministériels, en tant que secrétaires d'État. Ainsi, pendant vingt-six ans, de 1948 à 1974, le gouvernement français ne compte aucune femme ministre de plein exercice[2].
C'est le président de la République Valéry Giscard d'Estaing qui le premier, en 1974, marque un changement d'envergure ; il fait entrer six femmes au gouvernement[3]. Dans sa conception de la politique, qu'il veut moderne[réf. nécessaire] et sur laquelle il a fait campagne, il entend les revendications féminines. Il nomme alors des femmes ministres, comme Simone Veil à la Santé, qui donnera son nom à la loi sur l'IVG, ou à la tête d'institutions (Jacqueline Baudrier devient PDG de Radio France). Elles ont la particularité d'appartenir à la société civile, alors que François Mitterrand, lors de son premier mandat de président, fera, du moins au départ, plus appel à des femmes politiques de terrain qu'à des technocrates (comme l'énarque Ségolène Royal en tant que conseillère)[4]. Il est à noter qu'à cette époque, hormis Gisèle Halimi et Anne Zelensky, beaucoup de féministes ne défendent pas l'accession des femmes à ces postes, se posant volontiers à l'extrême gauche et refusant de marcher dans le sens de la politique parlementaire et ministérielle[5]. En 1974, est créé un secrétariat d'État à la condition féminine, qu'occupe Françoise Giroud entre et au sein du premier gouvernement Chirac, où elle lance « cent une mesures » en faveur des femmes : mise en place de droits propres pour les femmes ; lutte contre les discriminations ; ouverture des métiers dits masculins ;etc.
« L'égalité entre les hommes et les femmes aura progressé quand on nommera à un poste politique une femme aussi incompétente qu'un homme[2]. »
— Françoise Giroud
Bien que François Mitterrand, premier président socialiste de la Cinquième République, nomme un nombre plus important de femmes à des postes ministériels, elles demeurent très minoritaires. Les ministères choisis sont à l'écart du premier cercle du pouvoir. Nicole Questiaux est bien nommée ministre d'État en 1981, mais pour un portefeuille typiquement « féminin » (la Solidarité nationale). En effet, jusque-là, les femmes ministres voient leur attributions liées à des questions la plupart du temps considérées comme relevant plus de leur genre (la Santé, les Affaires sociales, l'Enfance…). En 1981 toujours, Édith Cresson est la première ministre nommée à un portefeuille typiquement « masculin » (l'Agriculture), mais ce choix est mal perçu dans le monde agricole et son passage à la tête de ce ministère « se passe mal »[2]. Elle est aussi la première femme à exercer la fonction de ministre du Commerce extérieur en 1983, puis de l'Industrie dans le gouvernement de Laurent Fabius, enfin des Affaires européennes dans le gouvernement de Michel Rocard en 1988. En 1991, Édith Cresson devient Première ministre, mais doit souffrir d'un manque de soutien de ses collègues socialistes et d'une impopularité certaine qui l'amène à être rapidement remerciée au bout de moins d'un an[6],[7]. Dans son gouvernement, des ministères jusqu'alors occupés par des hommes sont pour la première fois attribués à des femmes (Edwige Avice à la Coopération et au développement, Frédérique Bredin à la Jeunesse et aux sports). En 1981, est également créé un ministère des Droits des femmes, qu'occupe Yvette Roudy, ressuscitant le secrétariat d'État à la Condition féminine créé par Valéry Giscard d'Estaing : au départ élevé au rang de ministère, il finira par redevenir un simple secrétariat d'État (le socialiste Lionel Jospin recrée ce portefeuille entre 1997 et 2002 et François Hollande en 2012). Une circulaire de 1986 publiée au Journal officiel recommande de féminiser les noms de métiers ainsi que les grades[8]. Sous l'ère Mitterrand, alors que les gouvernements oscillent entre quarante-trois et un maximum de cinquante-deux personnes, on ne compte jamais plus de dix femmes (elles représentent entre 13 % et 15 % de l'effectif, en général, soit à peu près la proportion de femmes à l'Assemblée nationale à l'époque) ; sous la première cohabitation, au sein du gouvernement de Jacques Chirac, on ne compte que trois femmes secrétaires d'État[2].
Percée des nominations féminines (1995-2007)
C'est avec le premier gouvernement d'Alain Juppé, en 1995, qu'on note une véritable « percée » de celles-ci au sein du gouvernement.
En effet, sur un total de 43 portefeuilles, on compte quatre ministres et huit secrétaires d'État de sexe féminin soit 15,4 % de femmes ministres, montant à 27,9 % si l'on prend en compte les secrétaires d'État. La situation est inédite, mais les féministes critiquèrent la relégation des femmes à des places subalternes : la ministre la plus « importante » est Élisabeth Hubert, avec le portefeuille de la Santé, mais elle n'est que la 14e ministre en rang protocolaire, alors que les cinq derniers secrétaires d'État dans l'ordre protocolaire sont des femmes. De plus, lors de la composition du second gouvernement Juppé, la majorité de celles que la presse surnomme les « Juppettes » disparaissent, pour, selon le mot du Premier ministre, « faire de la place aux Balladuriens »[9]. La politologue Janine Mossuz-Lavau souligne : « Alain Juppé a été très critiqué pour cela. On en a retenu qu'il avait viré des femmes »[2].
C'est sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin qu'une femme accède pour la première fois à un ministère régalien, à savoir la Justice avec la nomination en 1997 d'Élisabeth Guigou au poste de Garde des Sceaux. En 1997, il y a néanmoins six femmes contre dix hommes ministres, soit 37,5 %, pourcentage descendant à 20 % si l'on prend en compte les secrétaires d'État ; en 2002, il n'y a plus que 25 % de femmes ministres (cinq femmes contre quinze hommes). Néanmoins, Lionel Jospin essaie de maintenir un gouvernement composé à environ un tiers de femmes, afin notamment d'être en conformité avec le projet de loi sur la parité dans les assemblées élues. Pour Janine Mossuz-Lavau, cette loi sur la parité, votée en 2000, est le premier jalon de la montée en puissance des femmes au pouvoir : « L'idée s'est imposée qu'il fallait plus de femmes au gouvernement, mais on ne parlait pas encore de parité », indique la politologue[2]. Il est néanmoins à noter qu'à la différence des assemblées élues, aucune loi n'oblige à respecter une parité gouvernementale, ni même de nommer des femmes ministres[10].
En 2002, Michèle Alliot-Marie devient ministre de la Défense, un portefeuille historiquement masculin : elle y reste jusqu'en 2007 et demeure au sein de l'histoire du ministère une des ministres les plus longtemps restées en poste et les plus appréciés[11] (gouvernements Raffarin et de Villepin). Le premier gouvernement Raffarin contient, en 2002, 21,42 % de femmes ministres (six femmes contre vingt-deux hommes) ; en 2004, ce pourcentage tombe à 19,51 %, sur un total désormais de 41 ministres[9]. Les années 2000, cheville entre les années 1990 où les femmes percent dans les ministères, et les années 2010 où la parité gouvernementale sera strictement respectée pour la première fois, voient ainsi les femmes ministres « conquérir » un à un les différents ministères : Défense en 2002, Intérieur et Économie et Finances en 2007, Affaires étrangères en 2010, Éducation nationale en 2014)[2].
Objectif de gouvernements paritaires (2007-2012)
Lors de son arrivée au pouvoir en 2007, le président Nicolas Sarkozy annonce la nomination d'un gouvernement paritaire[2] : on compte, dans le premier gouvernement de François Fillon huit hommes et sept femmes, dont deux à des portefeuilles régaliens (Michèle Alliot-Marie à l'Intérieur et Rachida Dati à la Justice). Néanmoins, les nominations qui suivent, notamment parmi les secrétaires d'État, font oublier cet objectif paritaire. Au fur et à mesure des remaniements ministériels, les nouvelles entrantes ne compensent pas en nombre les sortantes.
Néanmoins, plusieurs « gros » ministères sont confiées à des femmes, comme l'Économie et les Finances à Christine Lagarde, les Affaires étrangères à Michèle Alliot-Marie et l'Écologie (troisième par ordre protocolaire) à Nathalie Kosciusko-Morizet. En , on compte cinq femmes ministres contre seize hommes, chiffre allant jusqu'à treize femmes contre vingt-cinq hommes si l'on prend en compte les secrétaires d'État, ce qui représente moins d'un tiers des membres du gouvernement[9]. Lors de sa démission, le dernier gouvernement Fillon n'est composé que de sept femmes, dont deux ministres (à savoir Valérie Pécresse au Budget et Roselyne Bachelot aux Solidarités) et cinq secrétaires d'État[2]. Janine Mossuz-Lavau explique cette baisse tendancielle : « Certaines circonstances expliquent le départ des femmes du gouvernement Fillon. Michèle Alliot-Marie a commis un impair avec ses déclarations sur la Tunisie et a dû partir. Christine Lagarde s'est vu proposer un poste au FMI. Mais d'autres ont été licenciées, notamment dans les figures de la diversité, comme Rachida Dati ou Fadela Amara »[2].
Parité respectée depuis mai 2012
Après l'élection présidentielle de 2012, qui a vu le socialiste François Hollande devenir président de la République, Jean-Marc Ayrault, son Premier ministre, compose un gouvernement dans lequel la parité est respectée.
Sur un total de 34 ministres, 17 sont des femmes, parmi lesquelles Christiane Taubira, ministre de la Justice, occupe un des cinq ministères régaliens. La parité au sein du gouvernement était une des promesses de François Hollande pendant sa campagne[12],[2]. Cependant, bien que la proportion hommes/femmes soit paritaire chez les ministres et ministres délégués, les ministères les plus importants, dont les ministères régaliens, sont dirigés en grande majorité par des hommes, à l'exception de la Justice et, dans une moindre mesure, du ministère des Affaires Sociales et de la Santé (il s'agit des ministères des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de l'Économie, du Travail, de la Défense, ainsi que du ministère de l'Éducation nationale). Ce gouvernement est donc paritaire dans son ensemble, mais pas à tous les niveaux hiérarchiques[13]. Le collectif féministe Osez le féminisme ! déplore ainsi qu'un seul ministère régalien soit confié à une femme et qu'il « [reproduise le] schéma consistant à confier aux femmes toujours le même type de portefeuilles, à savoir ceux de la famille, des personnes âgées, de la santé, etc »[14]. Le remaniement de conforte la parité, avec, pour la première fois de l'histoire un nombre plus important de femmes titulaires d'une ministère de plein exercice (onze) que pour les hommes (neuf)[15]. Avec la démission du ministre délégué chargé du Budget Jérôme Cahuzac, le , le gouvernement compte pour la première fois un plus grand nombre de femmes (19) que d'hommes (18). Ancienne ministre, Françoise de Panafieu salue cette avancée mais désigne un nouvel objectif : « Nous avons désormais un gouvernement paritaire, à l'image de la société. Mais, être au gouvernement est un peu le fait du prince. Vous y êtes nommé par le président ou le Premier ministre. C'est moins représentatif que d'être à l'Assemblée nationale ou au Sénat, qui sont réellement les assemblées des citoyens. Ce qu'il faudrait maintenant, c'est que ce Parlement soit aussi à l'image de la société car il représente la nation »[16].
Le départ de Delphine Batho de son poste de ministre de l'Écologie, début , et son remplacement par un homme, met fin à l'exacte parité hommes-femmes au sein du gouvernement[17].
Entre le remplacement, dans le deuxième gouvernement de Manuel Valls, de François Rebsamen par Myriam El Khomri au poste de ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, le et le remplacement de Christiane Taubira par Jean-Jacques Urvoas au ministère de la Justice, le , le nombre de femmes ministres de plein exercice dépasse pour la première fois celui des hommes. C'est de nouveau le cas depuis le remaniement du . Dans le gouvernement Édouard Philippe, nommé le , la parité est également respectée.
Femmes ministres et féminité
Alors que les premières femmes ministres, et ce jusqu'aux années 1990, ne mettaient pas en avant leur féminité, voire la négligeaient[réf. nécessaire], la médiatisation accrue et le développement contingent de la communication politique ont amené ces femmes à faire de leur genre un atout dans leur relation aux médias, ou au moins de l'assumer. Ségolène Royal est l’une des premières femmes politiques à travailler son image, notamment par le biais de tenues remarquées ou de poses photographiques inspirées de personnalités du cinéma[18]. Celle-ci met également en avant sa vie privée, par exemple en étant la première femme ministre à accoucher alors qu'elle occupe un poste de ministre, et en posant devant la presse à la maternité, dossiers de travail mis en évidence ; elle considérait que cela participait à la cause des femmes, montrant que carrière et féminité sont conciliables[19].
Pour Neila Latrous et Jean-Baptiste Marteau, « il était d'usage dans les années précédentes de gommer, voire de nier ses formes pour percer dans les assemblées. Tailleurs stricts, refus de féminiser ses titres ministériels, Michèle Alliot-Marie est de ce point de vue l'archétype de la femme qui pour faire carrière n'a pas à hésiter à sacrifier… sa vie de femme ». C'est précisément sous le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy que les choses changent. « Le ventre arrondi de Rachida Dati, celui de Nathalie Kosciusko-Morizet : elles sont jeunes, jolies, mères et mènent tambour battant leur vie privée et leur carrière. Un exemple en somme pour toute une génération de femmes. Rachida Dati, encore elle, ne manque jamais l'occasion de replacer une barrette dans ses cheveux ou de repasser du gloss sur les lèvres. Ces working girls n'hésitent plus à traverser les cours pavées des ministères perchées sur des stilettos de dix centimètres. […] La génération Sarko se veut sexy : Nora Berra, Chantal Jouanno, Jeannette Bougrab maîtrisent autant leurs dossiers que l'art de cligner des cils pour enchanter les caméras et les objectifs des photographes »[20].
À la rentrée 2012, la reconversion de Roselyne Bachelot, ancienne ministre de l’Écologie, de la Santé et de la Solidarité, en chroniqueuse à l'émission télévisée Le Grand 8, sur la chaîne D8, participe de ce que certains appellent la « peoplisation» de la vie politique ou, du moins, de son rapport ambigu aux médias. À la rentrée 2013, Jeannette Bougrab devient à son tour chroniqueuse à la version remaniée du Grand Journal.
Concernant le machisme qui a souvent été de mise dans le monde politique, l'ancienne secrétaire d'État Noëlle Lenoir déclare en 2005 : « Les femmes sont en train d'accéder au pouvoir, mais elles ne sont souvent qu'un alibi. Les lieux de pouvoirs sont des lieux machistes. Les mœurs ne changent pas. Entre les syndicats et les élus, les femmes viennent jouer les trouble-fête »[21]. En novembre de la même année, Ségolène Royal nuance néanmoins dans Elle : « Ce n’est pas en politique que le machisme quotidien est le pire. Dans les campagnes électorales, les plaisanteries grasses que nous entendions il y a une quinzaine d’années sont en recul. Les femmes politiques continuent de susciter aujourd’hui, chez leurs pairs, plus que chez les électeurs d’ailleurs, d’étranges interrogations »[22].
Certaines femmes ministres partageant leur vie avec un conjoint également responsable politique relèvent que leur propre ascension met nécessairement un frein à la carrière de leur époux, quand elle ne les oblige pas à occuper des postes moins exposés, notamment comme conseiller. Ainsi en est-il de Boris Vallaud, époux de Najat Vallaud-Belkacem, directeur de cabinet d’Arnaud Montebourg puis secrétaire général-adjoint de la présidence de la République[23], ou de Laurent Olléon, mari de Fleur Pellerin, qui a quitté son poste de directeur-adjoint du cabinet de Marylise Lebranchu pour revenir au Conseil d'État après que sa femme eut été nommée ministre de la Culture[24], de même pour des personnalités politiques féministes de premier plan comme Jean-Marc Germain, époux d’Anne Hidalgo, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et député depuis 2012, ou de Louis Aliot, conjoint de Marine Le Pen et vice-président du FN. En 2010, pour la première fois, Nicolas Sarkozy brise un « tabou » en nommant ministre Patrick Ollier, alors que sa femme, Michèle Alliot-Marie, est déjà membre du gouvernement[25].
Contrairement à l'Assemblée nationale et au Sénat, il n'existe aucune règle vestimentaire écrite pour participer au conseil des ministres. Néanmoins, le fait que Cécile Duflot, alors ministre du Logement, se soit présentée en jean au premier conseil du gouvernement Ayrault, en 2012, a provoqué une polémique. En 2008, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, avait chaussé des sabots en plastique rose pour s'y rendre, conformément à sa promesse faite avant les Jeux olympiques, dans le cas où la France aurait gagné 40 médailles[26]. Et l'affichage vestimentaire de la féminité reste très encadré, en témoignent les huées et quolibets que s'est attirés Cécile Duflot toujours, en arborant une robe printanière à l'Assemblée nationale[27].
Sept ministres ont exercé leurs fonctions ministérielles pendant leur grossesse, suscitant une certaine médiatisation : Ségolène Royal et Frédérique Bredin en 1992, Florence Parly en 2000, Rachida Dati et Nathalie Kosciusko-Morizet en 2009 ainsi qu'Axelle Lemaire[28] et Juliette Méadel en 2016, cette dernière étant la première à avoir été nommée en étant enceinte[29].
Diversité des femmes ministres
L'accession des femmes aux responsabilités ministérielles coïncide avec l'accession à ces mêmes responsabilités de ministres incarnant, vu leurs origines et leur couleur de peau, une partie de la diversité[30],[31] de la communauté nationale[N 1].
La première femme ministre maghrébine est Nafissa Sid Cara, nommée en 1959. Ensuite, Tokia Saïfi est nommée secrétaire d'État chargée du Développement durable en 2002. Élu en 2007, Nicolas Sarkozy cherche des « symboles », notamment en nommant Rachida Dati[32] à la tête d'un ministère régalien (la Justice) ou en promouvant plusieurs femmes d’ascendance africaine (Fadela Amara, Rama Yade, Jeannette Bougrab, et Nora Berra).
En 2010, après le remaniement du gouvernement auquel François Fillon vient de procéder, l’ancien ministre Azouz Begag note, dans une tribune du Monde, que les ministres « incarnant la diversité » sont quasiment toujours des femmes et dénonce dans cette pratique une provocation à l’égard des descendants d’immigrés récents de sexe masculin, renvoyés eux à une image de « racaille », par opposition aux modèles de « méritocratie républicaine » dont les femmes feraient, elles, l'objet[33].
En 2012, François Hollande nomme Najat Vallaud-Belkacem ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, alors que Fleur Pellerin, première femme ministre originaire d'Asie, devient secrétaire d’État à l’Économie numérique. Le Premier ministre Manuel Valls salue l'accession aux responsabilités ministérielles de femmes venant d'outre-mer[34], comme Lucette Michaux-Chevry en 1986, Margie Sudre en 1995, Marie-Luce Penchard en 2009, Christiane Taubira, George Pau-Langevin en 2012[35], Ericka Bareigts et Hélène Geoffroy en 2016.
Plusieurs de ces femmes ministres ont fait l'objet d'attaques racistes[36].