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ensemble des œuvres écrites par des auteurs qui sont originaires ou liés à la Guyane De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La littérature guyanaise est la littérature qui comprend l'ensemble des œuvres écrites par des auteurs guyanais ou de personnes liées à la Guyane (300 000 résidents environ en 2023). Elle s'exprime aussi bien en langue française qu'en créole guyanais.
La littérature guyanaise est une littérature à rapprocher de la littérature des Antilles francophones : Martinique, Guadeloupe, Haïti. Pour certains, il s'agit d'une littérature Antilles-Guyane par rapport aux questions abordées qui sont surtout liées à l'esclavage et aux autres problèmes sociétaux. Ainsi, cette littérature prend plusieurs formes. D'abord l'oralité, parce qu'elle constitue un élément caractéristique de la littérature guyanaise, comme c'est le cas pour bon nombre de pays de l'Amérique noire. Par rapport à cela, on peut tenir compte des contes, des légendes, des fables et sous une autre forme les romans[1].
Les contes constituent un élément non négligeable de la littérature guyanaise. Pour comprendre l'apparition des contes, il est important de voir le rôle que joue la période coloniale. En effet, la déportation de nombreux africains surtout pendant la deuxième moitié du XVIIe siècle et leur réduction en esclave pour travailler dans les plantations donne naissance à ce qu'on peut appeler la littérature orale. En outre, la fin du XIX et le début du XXe siècle voit la diffusion des contes recueillis par des chroniqueurs, des voyageurs ou des administratifs comme c'est le cas des publications de Henry Coudreau (1895) et Brousseau (1900)[2]. Il est important aussi de tenir compte des contes les plus populaires, comme ceux de Michel Lohier (1960) "Contes et légendes folkloriques de Guyane" qui a fait l'objet d'une réédition en 1980. Néanmoins, d'autres contes restent ignorés en Guyane. Veillées noires de Damas publiés en 1943 et rééditées en 1972 et Le Petit roi de Chimérie (1924) de René Maran restent peu populaires en Guyane[2] (Ndagano, 1996, p. 25).
Par rapport à son étymologie, le mot légende vient latin médiéval "legenda" . Il désigne un récit populaire traditionnel, plus ou moins fabuleux, mais qui a souvent un fondement historique, réel[3]. Ainsi, pour les légendes en Guyane, elles sont surtout liées à la période esclavagiste et de l'orpaillage, ce qui diffère chez les amérindiens avec leur trait en rapport à l'organisation cosmique, sociale et culturelle. En voici quelques publications : Légendes et contes folkloriques de Guyane : Michel Lohier ; la légende de Vidal: "Baca la main, Baca mo crucifix", etc.[2](Ndagano, 1996, p. 28)
Pour l'écriture des fables créoles guyanaise, il convient de penser aux écrits de Saint-Quentin. Toutefois, pour comprendre les écrits de Saint-Quentin, il serait important de voir l'influence de La Fontaine à travers la structure de ses textes. Ainsi, en comparaison au fable de La Fontaine titré "le renard et le corbeau", Saint-Quentin a écrit "le chien et le crabier". De plus, Saint-Quentin a écrit "Tig et Piti-mouton"[2], ce qui montre le rapport avec " Le loup et l'Agneau" de La Fontaine (Ndagano, 1996, page 29). Les œuvres d'Alfred Parépou lui permet de prendre place parmi les auteurs de fables en Guyane, même s'il a publié le premier roman écrit en créole guyanais, Atipa (1885). Ce nom a fait l'objet de débats chez les critiques littéraires surtout sur l'identité de cet écrivain.
Pour parler de la littérature noire francophone, il serait important de voir l'implication de certains écrivains Guyanais. Ils ont joué un rôle majeur dans les grands moments de la quête et de l'affirmation identitaires. Pour Le Pelletier (2014, p. 11), un tournant s'observe dans la littérature guyanaise à, partir du XIXe siècle. En effet, la littérature guyanaise s'affirme avec d'abord avec les écrits de Thomas Ysmaïl Urbain et s'accompagne d'une quête identitaire toujours d'actualité. Des ouvrages sont importants pour comprendre ce tournant : Introduction à l'histoire de Cayenne; l'Etude sur la grammaire créole d'Alfred et Auguste de Saint-Quentin et Atipa d'Alfred Parépou[4]. Cela donne naissance à différentes phases de maturité de la littérature guyanaise. Il est aussi important de voir l'impact des écrivains Guyanais et leurs écrits sur la Négritude. De ce fait, Damas (1912-1978) reste une figure importante. Si Senghor place René Maran comme le précurseur de la Négritude, cela reste très contesté[5]. Pour Michel Hausser (1975, p. 9) Senghor a fait de Maran un peu hâtivement un précurseur de la Négritude[6]. Néanmoins, son roman titré Batouala a fait de lui le premier noir à avoir reçu le prix le prix littéraire prestigieux en France. Il a surtout montré l'Afrique telle qu'elle est dans son roman, une Afrique exploitée et ses habitants dévalorisés[2],[7].
La négritude représente un élément constitutif de la littérature guyanaise. De ce fait, l'appartenance de certains auteurs clés comme Léon-Gontran Damas s'avère importante pour comprendre l'affirmation identitaire dans cette littérature. Damas fait partie du trio fondateur de la négritude et sa participation dans les activités politiques et culturelles lui a donné une aura en Guyane[8]. Néanmoins, l'apport de René Maran reste important à la littérature guyanaise. Ainsi, son passage en Afrique lui a inspiré ses romans et ses nouvelles.
Le XIXe siècle guyanais est marqué par une faible présence d'écrivains. À cette époque, les écrivains ne publient alors que quelques poèmes dispersés dans les journaux locaux. Toutefois, il est désormais difficile de retrouver aujourd'hui la trace des écrits de certains poètes guyanais: Ho-A-Sim-Elosem, Munian, R. Octaville, etc. Deux poètes guyanais font figure d'exception. D'après Ndagano (1996), Ismaÿl Urbain[9] et Fabien Flavien seraient considérés comme les premiers poètes guyanais[2]. Cependant, Alfred Parépou est un écrivain qui a marqué son époque par son œuvre Atipa (1885).
La période allant de 1900 à 1950 constitue une grande étape de la littérature guyanaise dans la mesure où elle accouche de nombreux écrivains qui ont un impact considérable comme ceux de la Négritude.
Cette génération d'écrivains guyanais est surtout marquée par des écrits sur la cause noire. Serge Patient et Elie Stephenson ont en effet abordé cette problématique à travers leurs écrits.
Différentes générations d'écrivains prennent conscience de la cause noire ou encore de l'esclavage. Que ce soit à travers leurs écrits ou à travers des activités politiques, ils tiennent compte de cette période douloureuse qui a eu de graves conséquences sur la société guyanaise et le monde noir en général. Pour cette génération, Christiane Taubira reste la figure de proue. D'autres écrivains s'intéressent à d'autres types de sujets comme la nature guyanaise, etc.
En 2020, le jury du prix du livre d'histoire des Outre-mer récompense l'ethnologue Michèle Baj Strobel pour Les Gens de l'Or, paru dans la Collection Terre humaine aux éditions Plon[25],[26]. L'auteur, ethnologue et enseignante en histoire des Arts a vécu plusieurs années à Maripasoula, commune située dans le sud de la Guyane. À travers l'objet de l'Or, dont le mythe est fondateur dans l'aire culturelle et géographique abordée, elle traite aussi de la question de la créolité en construisant ses propres archives par les entretiens réalisés.
Le Prix littéraire des Caraïbes récompense tous les deux ans depuis 1965 un auteur francophone des Antilles (Guyane comprise). Il a été remis à quatre reprises à un auteur guyanais :
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