Lynchage et loi de Lynch
type d'exécution sommaire pratiquée aux États-Unis / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Loi de Lynch?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Le lynchage est une pratique de justice expéditive américaine, instaurée par Charles Lynch (1736-1796), un planteur de la Virginie et juge de paix qui, pendant la guerre d'indépendance des États-Unis présida un tribunal irrégulier qui s'est constitué pour punir les loyalistes à la couronne britannique.
Par la suite la pratique du lynchage se répandit lors de la conquête de l'Ouest des États-Unis dans les nouveaux territoires où les instances judiciaires étaient souvent absentes ou insuffisamment représentées. Cette nouvelle pratique prendra une nouvelle dimension, la « loi de Lynch » désigne alors toute forme de violence par laquelle une foule, sous prétexte de rendre la justice sans procès, exécute un présumé coupable, généralement par pendaison. À la fin de la guerre de Sécession, les lynchages de personnalités républicaines et d'Afro-Américains sont devenus fréquents dans les États du Sud pendant la période de l'ère dite de la Reconstruction et jusqu'à la fin des années 1950, avec par exemple le lynchage d'Emmett Till en 1955. Après l'adoption de différentes lois comme le Civil Rights Act de 1964, le Voting Rights Act de 1965 et le Civil Rights Act de 1968 prohibant toutes les lois et réglementations ségrégatives sur l'ensemble des États-Unis, cette pratique devient sporadique comme le lynchage de Michael Donald en 1981. Ces actions criminelles sont principalement le fait de l'organisation terroriste du Ku Klux Klan et de divers groupuscules de la mouvance du suprémacisme blanc.
Par extension, le mot lynchage et le verbe lyncher sont aussi employés de nos jours péjorativement et de façon abusive pour qualifier une attaque verbale ou médiatique, réalisée par un groupe ou pour qualifier un passage à tabac en réunion, même si celui-ci n'a pas provoqué la mort de la victime. Le lynchage cybernétique ou informatique est considéré comme une forme de cyberharcèlement.
Charles Lynch est né en 1736 à Chestnut Hill dans l'actuelle Virginie. Entre 1769 et 1776, il a siégé comme représentant du comté de Bedford à la Chambre des Bourgeois de Virginie. En 1774, il est également nommé comme juge de paix[1], poste qu'il occupe jusqu'en 1780. En 1778, sur les recommandations du gouverneur de la Virginie, il est nommé colonel de la milice de l'État. Il siège au Comité du commerce, où il prend des décisions instituant des boycotts contre les produits d'origine britannique. Ses diverses fonctions placent le colonel Lynch dans une position de figure éminente de la cause patriote. Avec Patrick Henry, Thomas Jefferson et George Washington, il a formé une association pour interdire l'échange ou la vente de thé, de verre et de produits en papier jusqu'à ce que la taxe britannique sur ces articles soit supprimée. Dans une lettre envoyée à Charles Lynch par le gouverneur Thomas Jefferson en août 1780, il lui est demandé de saisir toute personne sur laquelle reposait une culpabilité probable de loyalisme. Lynch devait alors juger l'accusé, puis le coupable devait être envoyé à Richmond pour un nouveau procès, où seraient prononcées les peines. Mais Lynch redoutait que lors du transport jusqu'à Richmond, le convoi puisse être attaqué, ou bien que cela donnât du temps à la fabrication de faux témoignages. Il décide alors de faire exécuter les peines sur place dans son domaine de Green Level. Les peines allaient de un à cinq ans de prison, et étaient parfois de la flagellation. Dans un premier temps, Thomas Jefferson reprochera à Charles Lynch sa pratique illégale de la justice, mais en 1782, l'Assemblée générale (futur Congrès des États-Unis) annule les charges retenues contre Charles Lynch en faisant valoir que ses décisions étaient justifiées en regard du caractère d'urgence de la situation. Par la suite l'expression Loi de Lynch désignera toute pratique d'exécution sommaire extrajudiciaire, généralement par pendaison, commise par un groupe ou une foule envers une personne présumée coupable[2],[3],[4],[5],[6].