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Martian Moons Exploration (abrégé MMX) est une mission spatiale japonaise en cours de développement dont l'objectif principal est de ramener sur Terre un échantillon de sol de Phobos, un des deux satellites naturels de Mars. Au cours de la mission, la sonde spatiale doit effectuer une étude détaillée de Phobos et Déimos à la fois à distance et in situ (pour Phobos uniquement). La mission doit être lancée en 2026 et rapporter l'échantillon sur Terre vers 2031.
Organisation |
JAXA (principal) CNES et DLR (astromobile) |
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Domaine | Étude de Phobos |
Type de mission | Retour d'échantillons |
Statut | En cours de développement |
Autres noms | MMX |
Lancement | Vers 2026 |
Lanceur | H3 |
Site | www.mmx.jaxa.jp |
2026 | Lancement |
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2027 | Arrivée dans système martien |
2030 | Départ du système martien |
2031 | Retour sur Terre |
Masse au lancement | Environ 4 tonnes |
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TENGOO/OROCHI | Caméras |
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LIDAR | Altimètre laser |
MIRS | Spectromètre imageur infrarouge |
MEGANE | Spectromètre gamma et neutron |
CMDM | Détecteur de poussière |
MSA | Spectromètre de masse ions |
MMX n'est pas la première mission à tenter d'effectuer une étude détaillée des lunes martiennes et de ramener un échantillon de celles-ci sur Terre, mais les engins qui l'ont précédée (les sondes spatiales russes Phobos et Phobos-Grunt) ont tous échoué. Le principal objectif scientifique de la mission est de déterminer si les lunes martiennes sont des astéroïdes capturés par Mars ou s'ils se sont formés par agrégation de matériaux éjectés par la planète à la suite d'un impact géant dans le cadre d'un processus analogue à celui ayant abouti à la formation de notre Lune. La réponse à cette question permettra d'affiner le scénario de formation des planètes du système solaire.
Pour accomplir sa mission, MMX comprend un module d'atterrissage emportant un système de prélèvement d'échantillon du sol et un petit astromobile fourni par les agences spatiales française et allemande. La sonde spatiale, dont la masse au lancement approche les quatre tonnes, doit disposer d'une dizaine d'instruments dont plusieurs caméras, un lidar, un spectromètre gamma et un imageur hyperspectral fonctionnant en proche infrarouge.
L'origine des deux petits satellites de la planète Mars - Phobos et Deimos - est mystérieuse. Deux scénarios coexistent[1] :
Chacun de ces scénarios soulèvent des questions dont les réponses permettraient d'améliorer notre compréhension du mode de distribution et de transport des matériaux aux limites du système solaire interne ainsi que de la formation des planètes[1] :
Pour répondre à cette question, une mission de retour d'échantillon, baptisée MMX (Martian Moons Exploration) est étudiée par l'agence spatiale japonaise (JAXA) au cours de la décennie 2010. Le retour sur Terre d'un échantillon prélevé sur le sol d'une des deux lunes permettra d'utiliser les instruments d'analyse les plus puissants existants sur Terre pour en identifier les caractéristiques et reconstituer leur mode de formation. Pour développer cette nouvelle mission, la JAXA s'appuie sur son expertise sans égale dans le domaine des missions de retour d'échantillon de sol prélevés sur des corps célestes de petite taille. Celle-ci a été acquise avec les missions Hayabusa et Hayabusa 2. Une étude de faisabilité débute en 2016 et s'achève en 2017. Le budget annoncé est de 300 millions $. Les universités de Tokyo, d'Hokkaïdo et de Kobé sont impliquées dans le volet scientifique associé à la mission. L'agence spatiale française, le CNES, participe à cette étude[2].
En , l'agence spatiale civile américaine, la NASA, décide de contribuer dans le cadre de son programme Discovery en fournissant l'instrument MEGANE (« lunettes » en japonais), un spectrographe gamma et neutrons qui doit permettre d'identifier les éléments chimiques présents à la surface de Phobos. L'instrument est développé par Applied Physics Laboratory de l'université Johns Hopkins[3].
En , le CNES et la JAXA signent un accord de collaboration. L'instrument scientifique développé avec le CNES sera un spectromètre en proche infrarouge (NIRS), une caméra infrarouge à haute résolution combinée à un spectromètre qui analysera la composition des roches : MacrOmega. La capacité de MacrOmega d'étudier les roches des lunes martiennes sur des échelles de quelques dixièmes de mètre permettra à la fois de fournir la composition de la lune et d'identifier le meilleur site pour effectuer le prélèvement d'échantillon de sol. Le CNES étudie également la fourniture d'un petit astromobile pour explorer la surface de Phobos à l'échelle microscopique[4],[5]. Le , en marge de la conférence de presse du 69e Congrès international d'astronautique (IAC) à Brême, une déclaration commune est signée entre Jean-Yves Le Gall, président du CNES, Pascale Ehrenfreund, présidente du DLR, et Hiroshi Yamakawa, président de la JAXA, concernant la coopération franco-allemande pour la conception du rover qui partira avec la mission MMX[6].
En l'équipe du projet présente une nouvelle architecture pour la sonde spatiale qui fait passer sa masse de 3,4 à 4 tonnes[7]. La mission MMX, qui était jusque là un projet non financé, reçoit le feu vert de l'autorité de tutelle de l'agence spatiale japonaise en et entre en phase de développement. Le coût total de la mission est estimé à 387 millions €. Le lancement est prévu en 2024 et le retour sur Terre en 2029[8].
Fin décembre 2023, le siège de la stratégie de développement spatial du gouvernement japonais a officiellement approuvé la révision de l'année de lancement de la sonde spatiale MMX, de 2024 à 2026[9],[10]. Cette décision a été prise du fait que le lanceur H3 devant embarquer la sonde et son astromobile ne puisse être prêt à temps, notamment à la suite de son échec de mars 2023[11]. En février 2024, le lanceur H3 effectue son premier lancement réussi.
La mission MMX doit étudier les lunes de Mars ainsi que la planète Mars elle-même. Les objectifs scientifiques sont les suivants[1] :
La sonde spatiale MMX comprend trois modules[1] :
MMX est une sonde spatiale de quatre tonnes, stabilisée 3 axes, dont l'énergie est fournie par des panneaux solaires déployés dans l'espace. Pour les communications, MMX dispose d'une antenne grand gain fixe, d'une antenne moyen gain et d'antennes faible gain. La propulsion principale et le contrôle d'attitude sont assurés par des moteurs-fusées à ergols liquides [12] .
La charge utile pourrait comprendre les instruments scientifiques suivants[1],[13],[14] :
La sonde spatiale emporte un petit astromobile (rover) appelé IDEFIX et développé conjointement par le CNES et le DLR. Impliqué depuis 2016 dans la fourniture d'un rover d'exploration à MMX, le CNES a été rejoint en 2018 par le DLR[17],[18],[19]. Les deux agences ont préalablement collaboré, dans le projet MASCOT pour la mission japonaise Hayabusa 2. Contrairement à MASCOT, dont la durée de vie était limitée à 17 heures par le recours à des batteries, le rover de MMX est équipé de panneaux solaires qui lui assurent une durée de vie nominale de 100 jours à la surface de Phobos[18]. Le petit rover dispose de quatre roues[20], en raison de la faible gravité de Phobos et contrairement aux rovers habituels martiens qui en comptent six, et de quatre instruments : un banc stéréo de caméra de navigation, un spectromètre à effet Raman, deux caméras observant l'interaction roue/régolithe et un radiomètre infrarouge. L'agence spatiale allemande est chargée de la structure externe du rover et des composants assurant sa mobilité, fournit le spectromètre et le radiomètre. L'agence spatiale française développe l'ordinateur de bord, la chaîne d'alimentation électrique (panneaux solaires, unité de distribution, batteries), l'architecture mécanique et thermique, le logiciel de vol, le lien radio-fréquence entre le rover et la sonde MMX, la centrale inertielle, la régulation thermique, l'analyse de mission ainsi que les quatre caméras[18].
Les lunes Phobos et Deimos ont une taille beaucoup plus importante que les astéroïdes visités par les missions Hayabusa et Hayabusa 2. La gravité est de 0,005 7 m/s2 (1 700 fois moins que sur Terre). La technique de prélèvement d'échantillon est donc différente de celle mise en œuvre par les sondes spatiales Hayabusa. Alors que ces dernières effectuent la collecte du sol après un contact très bref avec la surface de l'astéroïde, MMX se posera à la surface de la lune martienne pour prélever l'échantillon du sol. Son séjour sur le sol sera néanmoins limité à trois heures. Si nécessaire, deux atterrissages seront effectués pour garantir le succès du prélèvement de sol[7].
Le lancement de la sonde spatiale MMX est prévu pour 2026 par le nouveau lanceur japonais H3 (initialement prévu en 2024). Après s'être placée sur une orbite martienne en 2027, MMX doit rester trois ans dans le système martien (initialement de à ). Durant la plus grande partie de son séjour, la sonde spatiale reste sur une orbite quasi stationnaire (c'est-à-dire presque au-dessus de l'équateur du corps céleste) au-dessus de la surface de Phobos pour effectuer ses observations scientifiques et sélectionner les sites sur lesquels prélever les échantillons. Durant la phase 1 de sa mission (initialement de à ), le fonctionnement de ses instruments et de ses équipements sont vérifiés et des observations préliminaires sont menées. Une conjonction solaire, qui a lieu en janvier-, limite les communications avec la Terre et l'altitude de la sonde spatiale est relevée pour réduire la durée des éclipses. À l'issue de la conjonction solaire débute la phase 2, durant laquelle MMX se positionne successivement à différentes altitudes : QSO-H entre 100 et 200 kilomètres, QSO-M entre 50 et 90 kilomètres, QSO-L entre 20 et 50 kilomètres. Durant cette phase, la sonde effectue une cartographie minéralogique (en particulier des minéraux hydratés) et une étude géologique complète de Phobos. Des mesures seront effectuées pour déterminer la structure interne, en particulier la présence de glaces. Durant la phase 3, MMX profite d'une distance Terre-Mars relativement faible pour effectuer les prélèvements à la surface de Phobos. Au début de cette phase ou en fin de phase 2 (ce n'était pas encore décidé en 2022), la sonde spatiale commence par larguer un petit astromobile nommé IDEFIX depuis une altitude inférieure à 100 mètres (sans doute environ 40 mètres). Celui-ci atterrit avec une vitesse de 1 m/s à la surface de Phobos pour y mener une campagne d'observation scientifique d'environ 100 jours terrestres sur un terrain qui n'a pas été perturbé par le souffle des moteurs-fusées de la sonde spatiale. Durant la phase 3, la sonde MMX se pose brièvement (durant deux à trois heures) sur deux sites à la surface du satellite de Mars pour effectuer des études in situ et prélever des échantillons du sol. Avant de repartir vers la Terre, la sonde spatiale réalise durant quatre mois une étude de l'autre satellite de Mars, Deimos, en effectuant plusieurs survols (phase 5). À l'issue de cette phase scientifique, la capsule contenant les échantillons est accélérée en direction de la Terre. Elle atteint sa destination en 2031 (initialement 2029) et, après une rentrée atmosphérique, elle doit se poser dans une région désertique située en Australie[21],[22],[23].
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