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La monnaie électronique, ou monnaie numérique, est une valeur monétaire stockée sur un support électronique indépendante d'un compte bancaire. Elle s'oppose à la monnaie scripturale (dépôts bancaires) et est assimilable aux espèces de la monnaie fiduciaire (pièces et billets). La monnaie numérique se distingue par sa matérialisation cryptographique, garantissant sa sécurité et son authenticité.
Elle est utilisable pour effectuer des transactions de paiement et se distingue par son mode de création et de circulation. La monnaie numérique peut être émise par des institutions financières (monnaie électronique) ou par des entités privées (crypto-monnaies).
En 1997, dans les débuts de la monnaie électronique, la télécarte prépayée qui est spécifique à un usage donné et qui n'est pas rechargeable est un point de départ[1]. La même année, la monnaie électronique est envisagée pour répondre à des achats fréquents par automate, sans recourir au traitement par carte bancaire plus couteux[1].
En 2000, la directive européenne 2000/46/CE crée la notion de monnaie électronique[2]. La transposition dans les droits nationaux a conduit à des divergences entre les États membres. La directive 2009/110/CE a été adoptée pour harmoniser la réglementation.
En 2009, une directive européenne 2009/110/CE définit le concept de monnaie électronique[3].
En 2019, une jurisprudence européenne dit que « des services fournis par des établissements de monnaie électronique dans le cadre d’opérations de paiement, (...) constituent des activités liées à l’émission de monnaie électronique, au sens de cette disposition, si ces services déclenchent l’émission ou le remboursement de monnaie électronique dans le cadre d’une seule et même opération de paiement. »[4].
En 2023, un règlement européen définit le «jeton de monnaie électronique» comme « un type de crypto-actif qui vise à conserver une valeur stable en se référant à la valeur d’une monnaie officielle[5] ».
En Europe, une directive définit légalement le terme monnaie électronique comme « une valeur monétaire qui est stockée sous une forme électronique, y compris magnétique, représentant une créance sur l’émetteur, qui est émise contre la remise de fonds aux fins d’opérations de paiement (...) de la directive 2007/64/CE et qui est acceptée par une personne physique ou morale autre que l’émetteur de monnaie électronique »[3].
Historiquement, les termes "monnaie électronique" et "portefeuille électronique" étaient souvent utilisés de manière interchangeable, ce qui créait une confusion. En réalité, il existe une différence importante entre les deux :
Les réseaux de cartes comme Visa et Mastercard font ainsi la distinction entre la carte prépayée (qui stocke de la monnaie électronique et est une forme de porte-monnaie électronique) et le portefeuille numérique (ou "digital wallet") qui ne stocke pas de monnaie électronique, mais permet d'utiliser des cartes bancaires et d'autres moyens de paiement.
La monnaie numérique, aussi appelée monnaie électronique, peut être définie de deux manières :
Dans les deux cas, la monnaie numérique est soumise à la réglementation bancaire.
Les cryptomonnaies ou crypto-actifs sont des jetons numérique décentralisés, créés et gérés dans des registres distribués par un réseau informatique et non par une autorité centrale. Certains promoteurs de monnaies cryptées, purement électroniques, adoptent des stratégies pour minimiser la perception de leur système comme une monnaie officielle, et ainsi potentiellement échapper aux réglementations bancaires. De fait, en Europe les crypto-actifs sont régis par le règlement (UE) 2023/1114 du 31 mai 2023, règlement européen sur les marchés de crypto-actifs[6] qui ne considère les crypto-actifs ni comme une monnaie, ni comme une monnaie électronique.
La monnaie virtuelle est une monnaie numérique utilisée dans un environnement virtuel, comme un jeu vidéo, et n'ayant pas de valeur légale. Elle est stockée sur un support électronique et non soumise à la réglementation bancaire. On peut distinguer trois types de monnaies virtuelles :
Concernant la réglementation des monnaies virtuelles, les monnaies virtuelles à flux unidirectionnel sont soumises à des règles spécifiques en Europe. Les transactions en monnaie virtuelle peuvent être limitées en montant.
Les cartes prépayées sont des instruments de paiement stockant une valeur monétaire et utilisables pour des achats auprès de divers fournisseurs. Elles ne sont pas liées à un compte bancaire et peuvent être achetées de manière anonyme. Il existe deux types de cartes prépayées :
Les cartes prépayées constituent un instrument de paiement en plein essor avec de nombreux avantages (contrôle des dépenses, sécurité, confidentialité, accessibilité), mais aussi des risques (frais, limites d'utilisation, acceptation) et défis (développement des technologies de paiement, réglementation, acceptation des commerçants) à prendre en compte.
Le virement bancaire direct et le chèque ne sont pas adaptés au commerce en ligne, l'un pour sa lourdeur et l'autre pour ses limitations géographiques et temporelles. La carte de crédit est donc devenue le moyen de paiement privilégié en ligne, mais elle présente des risques de sécurité liés à la transmission des données bancaires.
Des solutions comme PayPal et Google Wallet (en) permettent de masquer les données bancaires des utilisateurs et des commerçants, sécurisant ainsi les transactions. En France, les banques ont lancé PayLib et Kwixo, des solutions de paiement à distance qui protègent les données bancaires. Visa et Mastercard proposent également des solutions de paiement en ligne : V.me et Masterpass.
Ces solutions ne créent pas de monnaie électronique, mais utilisent des "comptes" qui sont en réalité des fiches d'information sécurisées. Elles présentent des avantages pour tous les acteurs :
Le marché du paiement en ligne est en pleine expansion et attire de nombreux acteurs ; ceci stimule l'innovation et la recherche de solutions toujours plus sécurisées et pratiques telles que PayByPhone et Braintree.
Diverses initiatives ont été lancées pour créer des "monnaies non conventionnelles", échappant au contrôle des États. Internet et les technologies pair à pair permettent de redonner aux utilisateurs liberté et confidentialité dans leurs transactions[7].
Le Bitcoin est l'exemple le plus abouti de ces monnaies non conventionnelles. Entièrement émise par un programme informatique accessible sur internet, cette monnaie chiffrée ne peut être consommée et sert uniquement à stocker de la valeur[8]. Elle peut être transférée instantanément et, dans une certaine mesure, utilisée pour des achats dans des commerces acceptant ce mode de paiement. Le Bitcoin est donc une monnaie purement électronique, sans intermédiaire de confiance garantissant sa valeur et l'identité des utilisateurs.
Les banques centrales, comme la BCE, surveillent attentivement ces monnaies alternatives. L'enjeu principal réside moins dans l'aspect bancaire que dans les implications policières. L'anonymat inhérent à ces systèmes, comparable à celui des billets de banque, facilite les transactions illégales, le financement d'activités criminelles et le blanchiment d'argent. Il est important de souligner que :
La technologie utilisée actuellement par les MNBC est qualifiée de "blockchain privée". Elle offre plusieurs avantages tels que la sécurité, la confidentialité et la performance. Les blockchains privées se basent notamment sur (Hyperledger, Corda R3 et Quorum JPMorgan Chase) :
La directive européenne 2000/46/CE a créé la notion de monnaie électronique en 2000[2]. La transposition dans les droits nationaux a conduit à des divergences entre les États membres.
La directive 2009/110/CE a été adoptée pour harmoniser la réglementation. La monnaie électronique est définie comme une valeur monétaire stockée sous forme électronique, représentant une créance sur l'émetteur et acceptée par des tiers. Cette définition vise à être large et à couvrir les innovations futures. La définition exige une provision monétaire sur l'appareil ou le Web. Les "portefeuilles" électroniques ne semblent pas encore couverts par la directive. La directive autorise les entreprises à émettre de la monnaie électronique sans le statut de banque. Ce statut est plus léger que celui d'établissement de crédit en termes de capital, de fonds propres et de normes de gestion. Elle prévoit des exemptions d'agrément pour les réseaux fermés d'acceptation.
En 2020, la Commission européenne a proposé une révision de la directive. La proposition vise à moderniser le cadre réglementaire et à tenir compte des innovations technologiques :
La France a transposé la directive avec retard et en restreignant l'accès à l'émission de monnaie électronique aux établissements de crédit. Cette décision s'est écartée de l'objectif initial de la directive d'ouvrir le marché à de nouveaux acteurs.
La loi no 2013-100 du transpose la directive 2009/110/CE en droit français. Elle vise à permettre une activité de paiement indépendante de l'activité de crédit. Les nouveaux établissements ne peuvent pas créer de monnaie de banque, mais seulement proposer un substitut aux pièces et billets pour les petits paiements. Les exclusions du champ d'application de la loi sont :
Malgré ces exclusions, le champ d'application de la loi reste flou pour certains systèmes prétendant proposer une monnaie électronique.
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