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mosaïque paléochrétienne conservée au musée national du Bardo De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La mosaïque de l'Ecclesia Mater est une mosaïque tombale paléochrétienne découverte à Tabarka, en Tunisie, montrant une représentation schématique d'une église. Elle est conservée au musée national du Bardo, à Tunis. C'est un document fondamental pour la connaissance des basiliques paléochrétiennes.
Mosaïque de l'Ecclesia Mater | |
Mosaïque de l'Ecclesia Mater | |
Type | Mosaïque |
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Période | IVe siècle ou Ve siècle |
Culture | Rome antique |
Date de découverte | 1904 |
Lieu de découverte | Tabarka |
Conservation | Musée national du Bardo |
Fiche descriptive | Inv. A 307 |
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L'œuvre date du IVe siècle, selon Aïcha Ben Abed[1], ou du Ve siècle, selon Mohamed Yacoub[2]. Elle a été découverte en 1904 dans les ruines d'une chapelle dédiée à des martyrs[3], située à l'ouest de Tabarka[4]. Le site a livré de nombreuses dalles funéraires du milieu du IVe siècle à la fin du VIe siècle[5], dont la mosaïque de l'Ecclesia Mater est la plus précieuse[6].
Cette dalle de production locale[7] est conservée au musée national du Bardo sous le numéro d'inventaire A. 307.
La mosaïque mesure 2,28 x 1,65 mètre[7].
Le bâtiment est présenté en perspective rabattue, à la fois de face et en coupe, pour en montrer l'agencement intérieur. Les éléments sont vus à la fois de l'extérieur et de l'intérieur, avec une rupture de la perspective, afin de faire figurer le plus d'informations possible[8]. Le côté droit de la nef est figuré par la colonnade et le sol, alors que le côté gauche est représenté par des colonnes tronquées[3].
L'édifice à trois nefs comporte un grand arc triomphal supporté par des colonnes corinthiennes, qui donne accès par une volée de quatre marches à une abside voûtée, le presbyterium[3].
La nef centrale est figurée en coupe par une ligne de sept colonnes doriques. Sur l'autel brûlent trois cierges ; au-dessous devait se situer la tombe d'un martyr ou un dépôt de reliques[7] marqué par une grille ajourée[6]. Le presbyterium est en connexion avec la nef. Au sol, une succession de six colombes sont tournées vers l'autel[9], séparées par des roses ; deux d'entre elles, s'affrontant au niveau de l'autel[10], symbolisent les âmes des fidèles[7].
Sur le mur figurent six fenêtres[6]. Le toit en charpente à double pente est couvert de tuiles romaines.
La façade, tout à fait à droite, est surmontée d'un fronton triangulaire percé de trois fenêtres.
L'inscription tient sur deux lignes : ECCLESIA MATER (« Église mère »), le refuge des fidèles, et une épitaphe VALENTIA IN PACAE (pour Valentia in pace : « Valentia en paix »), nom de la défunte.
La mosaïque symbolise l'Église mère qui accueille la défunte[11]. Le mosaïste, suivant les conventions de l'Antiquité tardive, offre un « exemple parfait de la figuration aplanie et de la représentation synthétique d'un édifice »[10]. Les conventions adoptées sont fantaisistes, chaque élément étant représenté de façon autonome et maladroite[12]. Cette technique de représentation en perspective rabattue est utilisée jusqu'au Moyen Âge[8]. La mosaïque de l'Ecclesia mater constitue un témoignage du passage d'un christianisme intimiste, qui se déroulait souvent dans des lieux privés, à l'architecture de la basilique chrétienne, habituelle après l'édit de Constantin en 312[13]. Elle est, selon Mohamed Yacoub, d'une « grande importance pour l'étude de l'architecture religieuse chrétienne primitive »[14].
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