Mur païen du mont Sainte-Odile
rempart de ville à Ottrott (Bas-Rhin) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le « mur païen » est le vestige d'un mur d'enceinte édifié entre les années 675 et 681 autour d´un couvent mérovingien fondé par sainte Odile, l'abbaye de Hohenbourg, sur le mont Sainte-Odile (Odilienberg en allemand), qui surplombe la plaine d'Alsace[1].
Patrimonialité |
Classé MH () |
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Le mur païen (en allemand : Heidenmauer, en alsacien d'Heidamür(a)[2]) est une enceinte d'une longueur totale de onze kilomètres faisant le tour du plateau du mont Sainte-Odile. Formé d'environ 300 000 blocs cyclopéens, il fait entre 1,60 m et 1,80 m de large et peut atteindre trois mètres de hauteur.
À l'époque celtique, la montagne s'appelle Altitona, la « montagne haute ». C'est un lieu de culte celte. Proto-Celtes, Celtes, Romains et Alamans construisent une forteresse au sommet.
Les origines du mur païen sont longtemps restées obscures et controversées, tenant plus des contes et légendes que de faits historiques incontestables. Le qualificatif de « païen » lui a été donné par Léon IX.
La construction en appareil cyclopéen aux blocs liés par des tenons en bois, à double queue d'aronde, a suscité bien des interrogations[3],[4],[5],[6],[7]. On estimait que le mur avait été érigé à l'époque proto-celtique ou celtique, c'est-à-dire entre l'an 1000 et l'an 100 environ avant notre ère. Par contre, deux grandes campagnes de restauration étaient connues, au IVe et au Xe siècles de notre ère[réf. souhaitée].
Les chercheurs n'ont pu définir s'il s'agissait d'une enceinte défensive ou d'une enceinte cultuelle, et sa période de construction n'a pu être définie que récemment. Des analyses dendrochronologiques réalisées sur les tenons en bois, prélevés au XIXe siècle sur le mur, ont permis de le dater non plus du IIe siècle av. J.-C., voire d'une époque beaucoup plus ancienne (âge du bronze), mais beaucoup plus tardivement, du VIIe siècle. Vingt-deux des quarante-six échantillons analysés ont pu être datés et contre toute attente, les bois employés se sont avérés tous avoir été abattus et utilisés entre les années 675 et 681. Ces datations laissaient donc supposer que le mur païen avait été construit à l’époque mérovingienne, dans le dernier tiers du VIIe siècle, ou qu’il avait tout au moins subi une importante phase de réfection à cette période, portant sur la section de près de deux kilomètres de long qui a livré les tenons[8]
Le mur a été classé au titre des monuments historiques par la liste des monuments historiques de 1840[9] et « site archéologique d’intérêt national » en 1987 (à l'instar du site archéologique d'Alésia ou du mont Beuvray). La qualité de conservation du mur est assez variable. Il a en effet servi de carrière au Moyen Âge et a subi en outre diverses dégradations, outrages et vandalismes, notamment des fouilles archéologiques non autorisées.
Les travaux de restauration, précédés d'une étude préalable[note 1], ont été programmés dans le cadre de la première « loi de programme relative au patrimoine monumental »[10].
À l'issue d'études minutieuses, la première campagne de travaux sur le « mur païen » a démarré[11] en bénéficiant en 1990, au titre du mécénat, d'une participation de la Mutuelle d'assurance des artisans de France (MAAF). Elle a permis la restauration de la porte de Barr et du mur à proximité de la route nationale 426. L'étude a esquissé l'essentiel des travaux à réaliser sur les parties jugées prioritaires sur les 10,5 km de mur et inventorié les problèmes liés à sa sauvegarde. Les aspects techniques, doctrinaux et archéologiques ont été très soigneusement examinés.
Les travaux de restauration ont été précédés d'un dessouchage, du nettoyage de la végétation et d'un abattage d'arbres. Ils ont été réalisés avec précaution pour ne pas endommager les parements du mur, tandis que l'enlèvement des terres, nécessaire pour revenir aux niveaux anciens, a exigé un suivi archéologique méthodique. Après décrottage et dépose de pierres en conservation, les blocs ont été reposés à sec et leur fixation assurée à l'aide de tiges filetées. Pour la fixation de l'assise supérieure, les conditions d'exécution ont été les suivantes :
Les percements des deux assises s'arrêtent à 10 cm du lit de pose de l'avant-dernière assise. Lors des travaux, l'entreprise veillait à limiter le serrage pour éviter l'éclatement de la pierre. L'assise supérieure est bloquée par un scellement au mortier de chaux (lit 50 % de la surface et joint à 50 % de la hauteur, le scellement devant rester invisible sur les parements extérieurs pour donner l'impression d'une pose à pierre sèche). Le garnissage à la terre végétale de l'assise supérieure (lit 20 % de la surface et joint à 50 % de la hauteur), exécuté de façon à imiter un encrassement naturel, a un intérêt esthétique certain, mais n'est pas sans inconvénient ; il demande un entretien suivi pour éviter la pousse d'arbustes ou d'arbres qui disloqueraient de nouveau le mur.
La réflexion a d'autre part été élargie à la signalisation de l'ensemble des monuments du massif permettant de poser les problèmes de circulation, de secteurs piétons, de parcs à voitures, d'exploitation forestière et du devenir des carrières d'Ottrott-Saint-Nabor (Vosges).
Le site bénéficie du soutien actif de l'Association des Amis du Mont Sainte-Odile (section du Club vosgien) et de l'Association des Amis du mur païen[12].
À l’issue des fouilles archéologiques menées de 1991 à 1994, un programme de restauration, en partenariat avec l’État, le Conseil général et la Région Alsace, a d’autre part été engagé.
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