Musées du Capitole
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Les musées du Capitole sont un ensemble de musées d'art et d'archéologie situés sur la place du Capitole (Rome). Ils constituent le principal musée civique municipal de Rome, faisant partie du Sistema Musei di Roma Capitale (système muséal de Rome Capitale), avec une surface d'exposition de 12 977 m2[1].
Type | |
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Ouverture |
1471 |
Surface |
60 salles |
Visiteurs par an |
452 232 (2008) |
Site web |
(mul) www.museicapitolini.org |
Collections |
sculptures, statues, mosaïques romaines, peintures |
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Architecte | |
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Protection |
Bien culturel italien (d) |
Pays | |
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Commune |
Rome |
Adresse |
Piazza del Campidoglio, 1 |
Coordonnées |
Fondés en 1471 et ouverts au public en 1734 sous le pape Clément XII, ils sont considérés comme le premier musée au monde, conçu comme un lieu où l'art pourrait être apprécié par tous et pas seulement par les propriétaires d'œuvres[2]. On parle de « musées », au pluriel, car à la collection originale de sculptures antiques a été ajoutée par le pape Benoît XIV, au XVIIIe siècle, la pinacothèque capitoline, constituée d'œuvres illustrant principalement des sujets romains.
Leurs collections comprennent des statues en marbre ou en bronze, des peintures, des mosaïques et des inscriptions, toutes en provenance de Rome et de sa région. Elles sont conservées dans les deux palais de la place du Capitole conçue par Michel-Ange, le palais Neuf et le palais des Conservateurs, siège historique des musées du Capitole, ainsi que plus récemment dans le palais Caffarelli al Campidoglio tout proche et à la centrale Montemartini, dans un faubourg de Rome.
XVe siècle
Au XVe siècle, la colline du Capitole, vaste zone de dévastations et d'abandon, est complètement dépouillée des temples, des arcs triomphaux et des statues qui avaient valu sa célébrité au Capitolium fulgens qui émerveilla les écrivains romains de l'Antiquité tardive[3].
Les musées du Capitole sont créés en 1471 par le pape Sixte IV pour accueillir quatre exceptionnelles statues de bronze, jusque-là conservés au palais du Latran et données au peuple romain : la Louve capitoline, le Camillus (statue)[4], le Tireur d'épine et deux fragments d'une statue colossale de Domitien (la tête et une main tenant un globe), s'inscrivant dans un vaste mouvement qui intéresse le patrimoine archéologique de Rome à partir du XVe siècle, époque à partir de laquelle il n'est plus considéré seulement en fonction de ses possibilités de réutilisation, mais comme un objet d'intérêt antiquaire et de collection[3]. Comme le précise l'inscription conservée au palais des Conservateurs, il s'agit non d'une donation mais d'une « restitution » : « il jugea que ces remarquables statues de bronze, témoignage de la grandeur antique du peuple romain qui les avait créés, devaient lui être restituées et données sans réserve[5] » : ces œuvres d'art avaient formé le thesaurus Romanitatis, représentant une sorte d'héritage du monde antique que l'Église avait recueilli et sur lequel elle avait jalousement veillé durant tout le Moyen Âge. Sixte IV choisit pour abriter les bronzes la colline du Capitole, dominée alors par le vieux palais sénatorial, lui-même bâti sur les restes du tabularium, siège des archives romaines. La Louve est placée sur la façade du palais des Conservateurs, en remplacement du groupe du Lion dépeçant un cheval, qui se trouvait là jusqu'alors, symbole des fonctions juridiques de l'autorité sénatoriale et seule sculpture du Capitole avant la donation de Sixte IV[6], et devient le symbole de Rome. Cette donation symbolise la continuité entre la Rome impériale et le pouvoir temporel de l'Église[3], affirmant la domination de la puissance pontificale sur le Capitole, faisant de cette colline antique le symbole même de la mémoire historique de Rome, par opposition au rôle de centre moteur de l'autonomie civile que défend alors âprement la magistrature capitoline[7].
XVIe siècle
La collection d'antiquités s'enrichit au fil du temps des donations de divers papes qui enrichissent les collections du musée. Entre la fin du XVe siècle et le milieu du XVIe siècle, d'importantes sculptures d'antiques, amassées devant le palais des Conservateurs, d'une immense valeur historique et artistique, confluent au Capitole, confirmant le rôle de la colline comme musée public d'antiquités. Ainsi, la statue en bronze doré d'Hercule du Forum Boarium, découverte sur le forum Boarium à l'époque de Sixte IV, rejoint très vite le groupe original de bronzes. Acquise par les Conservateurs, elle est placée sur une base élevée devant leur palais en tant que « monument à la gloire de Rome », avant d'être déplacée dans la cour, où la représente Maarten van Heemskerck (1532-1537), puis transférée à l'intérieur du palais dans l'appartement des Conservateurs[6].
En 1513, deux statues colossales de divinités fluviales, trouvées dans les Thermes de Constantin (Rome) sur le Quirinal, sont placées aux côtés de l'entrée du palais : ces sculptures de l'époque de Trajan s'ajoutent en 1588-1589, à celles qui décoraient déjà l'escalier d'accès monumental au palais sénatorial[8].
En 1515, sont acquis trois grand panneaux en haut-relief figurant les scènes de la vie de Marc Aurèle. Ils appartenaient au décor sculpté d'un monument honorifique élevé à cet empereur à l'occasion de son triomphe en 176. Expressions accomplies de la sculpture à sujet historique de l'art romain, ils sont utilisés pour souligner la continuité idéale entre le monde antique et le Capitole de la Renaissance[8].
Dès 1523, les ambassadeurs vénitiens qualifient les collections capitolines des « plus belles et les plus célèbres au monde[9] ».
Au début du XVIe siècle, une grande partie des sculptures est installée à l'intérieur du palais des Conservateurs, et les plus volumineuses d'entre elles placées dans la cour : à droite, l'Hercule du Forum Boarium et les restes du grand acrolithe de Constantin Ier (empereur romain) provenant de la Basilique de Maxence et Constantin ; à gauche, les trois hauts reliefs de Marc-Aurèle que Léon X a fait transférer de l'église Santi Luca e Martina. En 1594, la tête de l'acrolithe de Constantin est placée sur le tympan surmontant la fontaine de Marforio, qui décore le mur de soutènement de l'église de l'Aracœli. La tête colossale revient définitivement dans la cour des Conservateurs en 1639 comme l'atteste un dessin de Stefano Della Bella[10].
En 1537, le pape Paul III ordonne le transfert au Capitole de la statue équestre de Marc Aurèle et demande à Michel-Ange de redessiner la place du Capitole pour l'accueillir. L'aménagement s'étale sur un siècle : Michel-Ange remanie le palais sénatorial, qui donne sur le Forum Romain, mais la rénovation du palais des Conservateurs, à droite de la place, ne commence qu'en 1563.
En 1541, une grande statue d'Athéna, découverte et donnée à la magistrature civile à l'époque de Paul III, est installée sur la façade principale de la cour, dans une niche située face à l'entrée. Elle est utilisée sous Sixte V comme élément central du décor du grand escalier du palais sénatorial conçu par Michel-Ange. Elle devait déjà avoir été déplacée du mur du fond de la cour pour permettre l'installation des fragments des Fastes consulaires retrouvés en 1546 sur la Forum romain, et donnés quelques années plus tard au Peuple romain par le cardinal Farnèse. Michel-Ange, selon le témoignage d'Onofrio Panvinio, contribue lui-même à la recomposition des fragments découverts et à leur présentation architecturale au Capitole : les Fastes capitolins, transférés en 1583 de l'actuelle salle de la Louve, sont alors remontés selon le projet de l'artiste tout en subissant, à cette occasion de profondes modifications[10].
En 1566, Pie V donne un lot de trente statues en provenance du palais du Belvédère (Vatican), jugeant inconvenant que le successeur de Pierre (apôtre) conserve chez lui des idoles païennes[11]. Un nombre considérable d'œuvres d'art arrivent ainsi au Capitole dont elles viennent ainsi enrichir le « statuario », déplacé par la suite au rez-de-chaussée du palais des Conservateurs. Certaines statues sont placées sur l'ancien campanile du palais sénatorial et sur la façade de ce même édifice, réalisant ainsi le projet de Michel-Ange, tel qu'il est documenté par les gravures d'Étienne Dupérac[10].
Dans la seconde moitié du siècle, entrent notamment dans les collections, les deux statues de Jules César et du Navarque, le Brutus capitolin et la Lex de imperio Vespasiani. Ce document est installé en 1568 dans la salle des Horaces et des Curiaces, où se trouvaient également la main et le globe de Constantin, déplacés du portique extérieur du palais. Dans la cour, complètement restructurée, sont installés le sarcophage d'Sévère Alexandre, acquis en 1590, et le groupe du Lion dépeçant un cheval restauré pour l'occasion par Ruggero Bescapé[12].
Une fois les travaux du palais des Conservateurs achevés, les reliefs de Marc Aurèle sont murés au niveau du premier palier de l'escalier où ils se trouvent encore aujourd'hui[12].
Les statues colossales des Dioscures, découvertes vers 1560, sont dressées sur leurs piédestaux avec les plus grandes difficultés en raison de leur caractère très fragmentaire, qui nécessite une importante restauration qui commence en 1582 et dure de nombreuses années avant qu'elles ne soient installées sur la balustrade qui ferme la place en direction de la rampe. En 1590, les Trophées de Marius sont installés sur la balustrade, qui décoraient, dans l'Antiquité, la fontaine monumentale construite par Alexandre Sévère sur l'Esquilin. À cette occasion, deux lions égyptiens sont également placés au bas de la rampe[12].
XVIIe et XVIIIe siècles
Depuis lors, le musée s'est considérablement agrandi, comprenant non seulement des artefacts de l'époque romaine de grande quantité et qualité (statues, inscriptions, mosaïques), mais aussi des pièces d'art médiéval, d'art de la Renaissance et baroques. La première pierre du palais Neuf, jumeau de ce dernier, est posée en 1603 ; la collection d'antiquités est mieux répartie dès lors sa construction terminée en 1654. L'ancienne magistrature continue toutefois à utiliser les salles du palais des Conservateurs comme bureaux et siège de représentation[13].
Le XVIIe siècle est peu fructueux pour l'enrichissement de la collection. La diffusion du collectivisme privé et la naissance des grandes collections des palais patriciens absorbent les meilleures pièces du marché d'antiquités[13].
Le musée est ouvert aux visites publiques à la demande du pape Clément XII près d'un siècle plus tard, en 1734. Son successeur, Benoît XIV, inaugure la Galerie des tableaux du Capitole, acquérant les collections privées de la famille Sacchetti et de la famille Pio.
L'enrichissement des collections reprend de plus belle au XVIIIe siècle. En 1714, le pape Clément XI (1700-1721) fait don au musée de cinq statues égyptiennes trouvées aux environs de la Porte Salaria. En 1733, sous le pape Clément XII (1730-1740), le musée achète la collection du cardinal Alessandro Albani, comprenant des pièces majeures comme les Satyres della Valle, la Junon Cesi ou encore une statue d'Antinoüs découverte à la villa d'Hadrien, mais aussi une série de portraits conservés aujourd'hui dans la salle des Empereurs et des Philosophes, qui suscitent beaucoup d'intérêt par leur valeur « documentaire ». L'abbé Jean-Jacques Barthélemy visitant le musée écrit ainsi au comte de Caylus :
« La première fois que j'entrai au musée du Capitole, je sentis le coup de l'électricité ; je ne saurais vous décrire l'impression que me firent tant de richesses assemblées. Ce n'est plus un cabinet ; c'est le séjour des dieux de l'ancienne Rome ; c'est le Lycée des philosophes ; c'est un Sénat composé des rois de l'Orient[14]. »
En 1734, le musée est ouvert au grand public. Le Galate mourant rejoint les collections quelque temps plus tard en 1737[15],[16],[17], le Faune du Capitole en marbre rouge, en 1746, et la Vénus capitoline en 1750.
Benoît XIV (1740-1758) donne au complexe muséal une nouvelle orientation en créant la Pinacothèque capitoline, destinée à accueillir les collections des marquis Sacchetti et des princes Pio, rachetées par Silvio Valenti-Gonzaga, son cardinal secrétaire d'État. C'est le fruit d'une politique pontificale active, visant à empêcher les œuvres picturales de quitter Rome. Leur accueil nécessite la construction de deux salles ad hoc, la salle sainte Pétronille et la salle Pierre de Cortone.
En 1744, la Forma Urbis de marbre, d'époque sévérienne, donné par Benoit XIV, est subdivisé en vingt-six cadres placés le long du grand escalier qui mène au premier étage du musée. Ce document exceptionnel sur les plans historiques et topographiques, demeurera aux musées jusqu'au début du XXe siècle[18]. Au centre du Salon, les deux Centaures en marbre gris et la délicate mosaïque des Colombes, provenant de la villa d'Hadrien, sont données par Clément VIII dans le courant de la seconde moitié du XVIIIe siècle[18].
Dès lors, le musée capitolin conserve au fil du temps son aspect d'origine presque inaltéré, offrant un témoignage exceptionnel de muséographie du XVIIIe siècle[18].
La fin du XVIIIe siècle n'est pas favorable au musée : la fondation du musée Pio-Clementino, au Vatican, relance la compétition entre les collections communale et pontificale. Cela se traduit par un coup d'arrêt brutal porté à l'accroissement des collections archéologiques capitolines : l'attention du pontife est dès lors entièrement absorbée par ce nouveau musée[18].
En 1797, Napoléon Bonaparte impose par le traité de Tolentino le transfert au musée du Louvre de certaines des pièces les plus fameuses. Antonio Canova, délégué par le Saint-Père pour les soi-disant « récupérations », remédie aux spoliations napoléoniennes à force d'obstination (ou plus probablement les clauses du Congrès de Vienne), fait revenir en 1815 après la chute de Napoléon le Tireur d'épine, le Brutus capitolin, le Galate mourant et d'autres œuvres. Certaines, cependant, comme le Sarcophage des Muses, autrefois aux musées du Capitole à travers la collection Albani, restent au Louvre[19].
XIXe siècle
En 1838, la fondation du musée grégorien égyptien par Grégoire XVI prive le musée de ses pièces égyptiennes. Il acquiert en échange quelques œuvres, dont le sarcophage Amendola et l'Athena du type Velletri. Le musée est alors rendu à la magistrature civile[18].
Au XIXe siècle, le musée accueille peu de pièces, mais présentant un grand intérêt scientifique. Lors des fouilles effectuées après la proclamation du royaume d'Italie, de grandes quantités de nouveaux matériaux émergent, qui, conservés dans l'entrepôt archéologique municipal, appelé plus tard Antiquarium, sont au fil du temps partiellement exposés au Capitole.
Parmi les acquisitions les plus significatives, figurent le groupe de grands bronzes découverts dans le vicolo della Palme, au Trastevere en 1848, la collection de vases grecs et étrusques donnés par Augusto Castellani, et surtout, un groupe de monnaies antiques qui constituent le noyau principal du cabinet des médailles capitolin[18].
Le transfert à Rome de la capitale du nouveau Royaume d'Italie en 1870 et les évènements de la fin de ce siècle marquent une étape fondamentale dans la vie et le développement de la cité qui a pour conséquence la transformation et l'agrandissement des musées du Capitole. La présentation des ensembles archéologiques, dont l'importante collection de sculptures antiques était principalement regroupée dans le palais Neuf, subit une mutation profonde. Le caractère essentiellement antiquaire de ces collections, formées de dons ou d'acquisitions, s'efface alors au profit d'une approche de caractère scientifique, suscité par l'afflux de nombreux objets provenant des fouilles menées en contexte urbain. Les grands travaux de terrassement et de construction portant sur de vastes aires périphériques, entrepris par la nouvelle classe politique pour doter la capitale des édifices publics et des quartiers d'habitation nécessaires à ses nouveaux besoins, mènent à la découverte d'une grande quantité de matériel archéologique[20].
Un nouveau secteur de musée nait au palais des Conservateurs qui a perdu sa fonction de siège officiel de la magistrature civile homonyme : un pavillon en bois est construit pour la présentation temporaire des œuvres découvertes au cours des grands travaux effectués en milieu urbain[20].
Époque contemporaine
Les collections sont réorganisées en 1903 par Rodolfo Lanciani selon des critères muséographiques plus rigoureux, mettant davantage en valeur le contexte archéologique des œuvres. Les œuvres sont réparties dans les salles en fonction de leur contexte d'origine, en privilégiant une lecture plus attentive des données archéologiques par opposition à une vision d'inspiration plus attachée à la valeur esthétique des sculptures en tant que chefs-d'œuvre de l'art antique[21].
Les années du Gouverneurat, notamment entre 1925 et 1930, voient une profonde modernisation des musées qui permet, avec l'acquisition du palais Gaffarelli, auparavant propriété autrichienne, la constitution d'un nouveau secteur, le musée Mussolini, qui prend ensuite le nom de musée Neuf, composé de sculptures découvertes au XIXe siècle, ou bien transférées à cette occasion de l'Antiquarium communal du Cælius. La présentation des œuvres cherche à retracer les étapes les plus significatives de l'art grec au travers des copies romaines inspirées d'originaux helléniques. L'inadéquation du nouvel Antiquarium du Cælius à partir de 1939, et la quantité importante d'objets de grand intérêt artistique et scientifique récupérés dans les différentes zones de la ville, mais surtout sur les pentes du Capitole, à l'occasion de l'isolation de la colline, exigent à nouveau avec la plus grande urgence des espaces supplémentaires pour l'agrandissement des musées. La création du nouveau secteur du palais des Conservateurs, le Braccio Nuovo, intervient en 1936, et permet d'exposer des sculptures de grand intérêt appartenant à des monuments républicains ou des débuts de l'Empire, retrouvés sur les pentes du Capitole ou dans les fouilles du Largo di Torre Argentina. À la même époque, la galerie qui existe sous la place du Capitole, et présente l'intérêt considérable de relier entre eux le palais des Conservateurs, le palais Neuf , le palais sénatorial, le Tabularium et le temple de Véiovis, est utilisé pour exposer la collection épigraphique[21].
En 1997, une succursale est ouverte dans l'ancienne Centrale Montemartini, une ancienne usine thermoélectrique du quartier Ostiense, créant une solution originale de fusion entre l'archéologie industrielle et celle classique. Ses salles permettent notamment de présenter les restes grandioses du temple de Jupiter capitolin et le complexe architectonique du temple d'Apollon Sosianus au caractère monumental[21].
En 2005, il y a eu l'ajout d'une nouvelle aile du musée, appelée l'exèdre de Marc Aurèle.
Aujourd'hui, les musées du Capitole font partie du système des musées partagés. Enfin, au début du XXIe siècle, le projet « Grand Capitole » entraîne le réaménagement d'une grande partie du palais des Conservateurs.
L'œuvre la plus célèbre conservée est peut-être la statue équestre de Marc Aurèle ; celle au centre de la place est une copie, tandis que l'original, après avoir subi des travaux de restauration, est maintenant placé dans la nouvelle salle de verre, l'Exedre de Marc-Aurèle, dans le jardin romain, derrière le palais des Conservateurs.
La visite de l'autre bâtiment des musées, le Palais neuf, est incluse dans le même billet d'entrée ; il est accessible depuis la place ou depuis une galerie souterraine (galerie de conjonction) construite dans les années 1930 et aménagée actuellement en galerie lapidaire (c'est-à-dire chargée d'exposer les épigraphes), qui donne également accès au Tabularium et réunit les deux bâtiments. La Pinacothèque des musées y est installée, dans laquelle se trouve un très célèbre tableau : saint Jean-Baptiste, par Le Caravage.
S'y trouve également le symbole de la ville, le bronze de la Louve capitoline, longtemps considéré comme une œuvre étrusque du Ve siècle av. J.-C. et seulement récemment considéré par certains restaurateurs comme remontant au XIIe siècle ; la statue originale n'incluait très probablement pas les jumeaux de la légende, Romulus et Rémus, qui semblent avoir été ajoutés à la Renaissance. Le célèbre Colosse de Constantin, visible dans la cour, date du IVe siècle. Le Cheval de bronze (Capitole) du vicolo delle Palme est une autre sculpture en bronze conservée aux musées.
Le Portrait de Charles Ier d'Anjou d'Arnolfo di Cambio (1277), le premier portrait probable d'un personnage vivant sculpté en Europe qui nous est parvenu de l'ère post-classique, est un chef-d'œuvre de la sculpture médiévale.
Au fil du temps, de nombreuses collections historiques y ont été exposées, comme la Protomé (collection de bustes et hermès d'hommes illustres transférée du Panthéon (Rome) au Capitole, par la volonté de Pie VII en 1820) ; la collection du Cardinal Alessandro Albani ; celle donnée par Augusto Castellani dans la seconde moitié du XVIIIe siècle se compose de matériaux céramiques archaïques (du VIIIe au IVe siècle av. J.-C.), principalement de la région étrusque, mais aussi de production de la Grande-Grèce et italique.