Le musée d'ethnographie de Genève (abrégé MEG) est un muséesuisse situé dans le quartier de Plainpalais, à Genève. Consacré à l'ethnographie, il est lauréat du prix du musée européen 2017[1].
Inauguré le , il est fondé à l'initiative du professeur Eugène Pittard qui fonde également une chaire d'anthropologie à l'université de Genève. Il s'installe d'abord dans la villa de Mon Repos. Pittard y réunit des collections publiques et privées, principalement les collections ethnographiques du musée archéologique et du musée Ariana, la collection du musée de la Société des Missions évangéliques et des armes du Musée historique genevois.
En 1939, le musée déménage et rouvre dans le bâtiment désaffecté de l'école primaire du Mail situé au boulevard Carl-Vogt. Ouvert le , il y cohabite avec le département d'anthropologie de l'université jusqu'en 1967. Le bâtiment est agrandi en 1949 puis la ville acquiert en 1975 la villa Lombard qui devient l'annexe de Conches.
En 1995, un concours d'architecture prévoit l'implantation d'un nouveau musée à la place Sturm mais le plan est refusé par référendum le . Dès lors, la ville envisage la rénovation et l'extension du bâtiment à son emplacement actuel. Le projet est approuvé à l'unanimité par le Conseil municipal le [2] et par la votation communale le [3].
Le nouveau bâtiment du MEG, en forme de pagode, est inauguré le , au terme d'un chantier d'une durée de quatre ans. Il s'agit d'une réalisation du bureau Graber Pulver Architekten AG, en collaboration avec le bureau ACAU, associé au bureau d'ingénieurs civils Weber + Brönnimann AG. Les salles d'exposition, ainsi qu'un auditorium se trouvent en sous-sol; le rez-de-chaussée accueille une cafétéria, une boutique, ainsi que la billetterie. Dans les étages, des ateliers de restauration et de médiation culturelle, ainsi que la bibliothèque qui porte le nom d'une mécène, Marie Madeleine Lancoux. Dans la bibliothèque, se trouve un espace permettant d'écouter de la musique du monde entier. L'ancien bâtiment a également été rénové. Une esplanade arborée s'étend entre les trois constructions qui forment cet ensemble: l'ancien et le nouveau bâtiment, ainsi qu'une école primaire[4].
En 2015, le MEG a reçu le Red Dot Award Communication Design, dans la catégorie spatial communication/exhibition design pour la mise en scène de sa principale exposition. La même année, le MEG a également obtenu le Prix Multi-Media Art Innovative-Silver pour la chambre sonore conçue par l'artiste Ange Leccia, pour l'exposition principale[5]. En 2017, le MEG s’est vu attribuer le prix 'EMYA' (European Museum of the Year Award, prix du musée européen), la plus haute distinction pour un musée européen[6]. Le MEG a été récompensé en 2015 d’un Red Dot Award par le Design Zentrum Nordrhein Westfalen pour la qualité et l’originalité de la scénographie de son exposition permanente.
Le MEG conserve 74 000 objets, 20 000 phonogrammes et 100 000 supports photographiques[7]. Le MEG a fait le choix d’exposer dans le parcours permanent 1 000 pièces qui ont fait l’objet d’une sélection.
Faisant écho à l’Arche de Noé, le plateau flottant de l’entrée de l’exposition permanente regroupe des objets exotiques, des objets d’art perçus pour leur valeur marchande ou encore des objets récoltés par des missionnaires et scientifiques. À son côté, l’installation vidéo magistrale de l’artiste contemporain Ange Leccia prend forme, comme un sablier définissant le temps autour du motif universel de la mer, qui se rencontre dans tous les continents.
Afrique
Entre les masques et les sculptures, quelques œuvres en deux dimensions. Elles sont signées par des artistes précurseurs du grand courant d’art pictural africain, peintres et dessinateurs: fresque politique de Bähaylu (Éthiopie), toiles de Rajonah, artiste malgache du début du XXesiècle, ou encore l’aquarelliste congolais Albert Lubaki, dont on exposa les œuvres colorées en Europe dans les années 1920 et 1930. L'artiste camerounais Ibrahim Njoya (1890-1960) est aussi représenté par une composition dessinée de portraits de rois camerounais, avec un portrait de lui-même au centre de l'assemblage[8].
Asie
Fonds d’objets en provenance du Japon et collection de sculptures d’Inde du Sud. Le bodhisattva (chinois) de la compassion Avalokitasvara, avec ses 190cm de hauteur.
Amériques
Des objets précolombiens ou de cultures amazoniennes. Mais aussi des objets en provenance du Grand Nord, comme ce seau cérémoniel finement décoré provenant d’une société Inuit et qui était utilisé lors de la chasse à la baleine.
Océanie
La Nouvelle-Guinée et l’Australie sont représentées. Eugène Pittard considérait la cape en plume ‘ahu’ula’ comme la pièce la plus précieuse de son musée[9]: elle est composée de milliers de petites plumes d’oiseaux qui vivaient dans les îles Hawaï. Portée par le chef à l’occasion de cérémonies ou de combats, elle était supposée avoir un pouvoir protecteur.
Europe
Le Vieux Continent n’est pas oublié: déjà Pittard avait œuvré pour que des objets issus des cultures populaires européennes figurent à l’inventaire. Grâce aux collaborations et aux échanges scientifiques, le département conserve des collections issues de 46 pays ou aires culturelles, les Balkans et l’arc alpin étant représentés: un objet en provenance des Grisons: un traîneau pour enfant, sculpté et peint comme une figure de manège.
Ethnomusicologie
Le musée possède un département d’ethnomusicologie doté d’un salon de musique dans la médiathèque, avec une importante collection d'enregistrements musicaux remontant au début du 20e siècle (16 000 heures de musique)[10].
Injustice environnementale Alternatives autochtones, (du au )
Gabès (flèche avec deux pointes gauche-droite) Genève. Sources et ressources d'un Tunisien de Gabès à Genève (2002)
Pâtamodlé, l'éducation des plus petits, 1815-1980 (2001)
Les otages oubliés, photographies de Zalmaïd Ahad (2001)
PAIX, 100e anniversaire du premier Prix Nobel de la Paix à Henry Dunant (2001)
Les extrêmes du triangle polynésien, côte à côte. Îles Hawaï, île de Pâques, (2001) Nouvelle-Zélande, 1994-2001 Photographies de Muriel Olesen et Gérald Minkoff George Huebner 1862-1935: um fotografo em Manaus (Manaus, Brésil)
Temps de pause, photographies de Fausto Pluchinotta (2001)
Kua et Himba, deux peuples traditionnels du Botswana et de Namibie face au nouveau millénaire (2001)
Derrière le miroir, photographies de Jean Mohr (2001)
La Reine de Saba - Bilqîs - Mâkedâ: une légende noire et dorée (2001)
Peintures murales des monastères bouddhiques du Cambodge (2001)
Frechal, terre africaine au Brésil. Photographies de Christine Leidgens (1999) Les plis du temps: Science, mythe et Horace Bénédict de Saussure à Annecy Lumières du Tibet à Lyon
Mes Arabies, exposition de photographies de Samer Mohdad (Genève - Méditerranée) (1999)
L'art et les enfants au Musée d'ethnographie (1999)
En attendant le Prince charmant. L'éducation des jeunes filles à Genève de 1740 à 1970 (1997)
Théâtres d'Orient (1997) «Samivel en montage: les visions d'un amateur d'abîmes» à Turin, puis à Chamonix
Décider, c'est penser à la septième génération à venir (1997) Photographies de Max Vaterlaus Vivre ensemble à la Jonction Photographies de Simone Oppliger
De la Croix au Lotus. L'itinéraire spirituel de Jean Eracle, prêtre et bonze (1996) Les mers du Sud ou l'envers du paradis La vie quotidienne des Amérindiens aux temps précolombiens «Masques du monde» à Martigny
Jean Piaget, agir et construire (1996) Aux origines de la connaissance chez l'enfant et le savant
La flèche au cœur. Une traversée côte à côte en terre indienne dans le sud-ouest des États-Unis (1996) Photographies de Gérald Minkoff et Muriel Olesen
«Samivel en montage: les visions d'un amateur d'abîmes» (1996)
Autoportraits du Nouveau Monde (collections précolombiennes) (1995)
Diversité 95, Genève (1995) Cent masques dans le Pavillon rouge Haut les masques La mosaïque genevoise, modèle de pluriculturalisme? Musique à la croisée des cultures Des Jumeaux et des autres Quand on a la santé, Genève, 1900-1960 La mort et l'oubli Photographies de Johnathan Watts et Teuvo Lehti «Les secrets d'un almanach» à Martigny
L'Amazonie d'une baronne russe. Des Andes à l'Atlantique en 1903 (1994)
À vos places! Écoles primaires entre élitismes et démocratie, Genève 1880-1960 (1994)
Le musée collabore avec diverses institutions, dont les Ateliers d'ethnomusicologie. Pour son album Amazônia (2021), le compositeur Jean-Michel Jarre utilise des enregistrements ethniques (voix, chansons et instruments) issus des archives sonores du musée[12].