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Nom |
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La Moldavie est officiellement appelée en français République de Moldavie ou République de Moldova[1]. Aux Nations unies, le pays a d'abord employé officiellement en français « République de Moldavie »[2], mais depuis 1994, il emploie « République de Moldova »[3] : la première forme Moldavie, française, est préférée par les pro-européens pour marquer l’appartenance du pays à la Moldavie historique dont fait également partie la moitié roumaine de cette région historique ; la seconde forme Moldova, bien que roumaine, est préférée par les communistes et autres pro-russes pour bien souligner en français la différence entre la « Moldavie » historique roumaine et l'actuelle « Moldova » post-soviétique située dans la sphère d'influence russe. La même dichotomie se retrouve en anglais (« Moldavia » / « Moldova ») et en allemand (« Moldau » / « Moldawien »), le second terme étant à chaque fois, comme en français, un néologisme politique.
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Généralités |
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Semblable par ses paysages à la Bourgogne française, et par ses vignes au Beaujolais, la Moldavie est la partie orientale de l'ancienne principauté de Moldavie (XIVe siècle-XIXe siècle), vassale de la « Sublime porte » (XVIe siècle-XIXe siècle), que le Traité de Bucarest (1812) a scindée en deux. La partie occidentale, restée autonome, a formé la Roumanie en s'unissant en 1856 à la Valachie. La partie orientale, rattachée à l'empire des Tzars sous les auspices d'un français, Louis de Langeron, a été alors appelée « Bessarabie » et est devenue multiethnique : c'est la matrice de l'actuelle République, qui n'inclut cependant pas toute la « Bessarabie ».
La Moldavie est membre de la CEI, qui a succédé à l'URSS. Une partie du pays, la Transnistrie, où les slaves sont majoritaires, n'a d'ailleurs pas souhaité se détacher de l'URSS lorsque la Moldavie a proclamé son indépendance, mais lorsque l'Union s'est effondrée, la Transnistrie s'est elle aussi déclarée indépendante (de la Moldavie, cette fois) et continue d'utiliser les symboles soviétiques et d'écrire en caractères cyrilliques non seulement le russe et l'ukrainien, mais aussi le roumain/moldave. La Moldavie est comparable à la Belgique par sa taille (33 843 km2), son relief peu élevé (430m au point culminant) par son multi-linguisme et par le fait que les langues sont aussi parlées dans les pays voisins. Sa structure politique aussi, avec des unités territoriales autonomes aux langues officielles différentes et tentées par le séparatisme, présente des similitudes avec la Belgique, et génère de semblables difficultés et compromis politiques. Mais la Belgique n'a connu que huit ans de dictature durant les cent dernières années (les deux périodes d'occupation allemande des deux guerres mondiales) et ne subit pas de pressions géopolitiques extérieures entravant son développement, alors que la Moldavie a connu plus d'un demi-siècle de régimes totalitaires successivement fasciste puis communiste stalinien, avec des génocides[1] et déportations[2] qui ont fortement amoindri sa population initiale, et que l'afflux de colons soviétiques n'a pas compensé : selon les données des recensements, de 1940 à 1950 le pays a perdu un tiers de ses habitants, passant de 3 200 000 personnes selon le recensement roumain de 1938, à 2 229 000 selon le recensement soviétique de 1950. Aujourd'hui, la Moldavie est bien moins peuplée que la Belgique puisqu'elle compte 3,56 millions d'habitants contre dix millions. Les pressions économiques et politiques extérieures s'y succèdent depuis son indépendance, entravant ses importations d'énergie et ses exportations agricoles et vinicoles. Ces entraves sont venues de l'Est lorsqu'elle tentait de se rapprocher de ses voisins occidentaux, et de l'Ouest lorsqu'elle revenait vers ses voisins orientaux. Conséquence de ce contexte, le niveau de vie n'a rien de comparable : le PNB moldave par habitant (1754 $ en 2015) représente 3,7 % de celui de la Belgique (47.721 $ en 2015)[3]. La densité des infrastructures, les capacités agricoles et le tissu industriel, eux non plus, ne sont pas comparables : située au cœur économique de l'Europe, la Belgique est un attracteur d'investissements et de travailleurs, alors que la Moldavie voit ses ressources et sa population active s'expatrier. C'est pourquoi le pays s'est rapproché de l'Union européenne tout en évitant de s'aliéner son principal fournisseur d'énergie et importateur de denrées, la Russie : exercice rendu difficile par les rivalités politiques internes, recouvrant et manifestant des contentieux plus anciens, liés aux spoliations, massacres et déportations croisées du passé… Le pire moment de cette période depuis l'indépendance, a été la Guerre du Dniestr de 1992[4], de même nature que celle plus récente du Donbass en Ukraine. L'équilibre atteint en 2012 est le moins instable que le pays ait connu[5], avec d'une part le maintien dans la CEI, un président pro-russe, un parlement qui l'est aussi à moitié, et une langue que l'article 13 de la Constitution appelle officiellement « moldave », et d'autre part un partenariat avec l'UE signé sans émeutes ni nouvelle guerre[6], une (courte) majorité parlementaire pro-européenne, et la même langue qu'un arrêt de la Cour constitutionnelle reconnaît comme « roumaine », conformément à la déclaration d'indépendance de 1991[7]. Cet équilibre de 2012 penchait plutôt vers l'Est, car les multiples signaux de faiblesse de l'Union européenne et de l'OTAN (attitude vis-à-vis de la Grèce, non-intervention dans les drames ukrainiens, Brexit, passage de relais à la Russie en Syrie, accueil fait aux migrants, déclarations isolationnistes de divers dirigeants européens et de Donald Trump…) favorisèrent l'orientation pro-russe du pays[8],[9], que la Moldavie partageait d'ailleurs avec la Bulgarie[10] dont les électeurs ont, eux aussi, élu en novembre 2016[11] un président eurosceptique pro-russe. Cependant, l'élection d'une présidente pro-européenne fin 2020 et l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 changent la donne : le pays se montre solidaire de son voisin oriental menacé et, comme l'Ukraine, formule une demande d'adhésion à l'Union européenne, qui est acceptée, sans que les politiciens pro-russes de Moldavie répliquent, comme auparavant, par des déclarations menaçantes[12],[13],[14].
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Culture et patrimoine |
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Cultures croisées
Voyez : Culture roumanophone de Moldavie et Culture russophone en Moldavie ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() La culture moldave inclut :
La Moldavie a aussi abrité des cultures disparues comme celle des grecs pontiques, des tatars criméens, des allemands du Boudjak, des juifs russes bessarabiens, des Arméniens criméens, que l'histoire n'a pas épargnées, mais qui ont laissé des traces musicales et culinaires, des toponymes et quelques cimetières et lieux de culte, le plus souvent en ruines. Littérature Écrivains : Vasile Alecsandri, Nicolae Alexandri (ro), Gavril Bănulescu-Bodoni (ro), Dimitrie Cantemir, Paul Celan, Ștefan Ciobanu (ro), N. D. Cocea, Miron Costin, Ion Creangă, Leonid Dimov, Matei Donici (ro), Liuba Dumitriu (ro), Mihai Eminescu, Emanoil Gavriliţă (ro), Onisifor Ghibu (ro), Pantelimon Halippa, Alexei Mateevici, Nicolae Milescu, Ion NeculceIon Neculce, Ion Pelivan (ro), Alexandre Pouchkine, Tudose Roman (ro), Mihail Sadoveanu, Constantin Stere, Mihail Ștefănescu (ro) (« Melchisedec »), Grigore Ureche, Mihail Vîntu (ro)… Pour l'orthographe des écrits en moldave antérieurs à 1989, il faut utiliser la translittération officielle du moldave en lettres latines et non la translittération des caractères cyrilliques russes qui rend ces écrits incompréhensibles[1]. Patrimoine Musique Article détaillé : Musique moldave.
Beaux-Arts
Cinéma
Sports
Danse
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Environnement |
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Les aires naturelles et patrimoniales protégées de Moldavie
![]() Les Aires naturelles protégées de la Moldavie couvrent 1 650 km2, soit 5% du territoire du pays (2013)[1] et forment dix groupes selon leur typologie et leurs objectifs[2] :
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Géographie |
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La géographie de la Moldavie, entre le Prut et le Dniestr (Nistru en moldave) et sur la rive gauche de ce fleuve, la situe au sud-est de l’Europe (45°28’ - 48°28’ N, 26°40’ - 30°06’ E). La superficie est de 33 843 km2 (comparable à la Bourgogne ou à la Belgique) sur une étendue de 350 km du nord au sud, et de 150 km d’ouest en est. Cette superficie est contrôlée par deux entités : l'une internationalement reconnue (le gouvernement et le parlement de la Moldavie sur 29 680 km2), l'autre non (l'état autoproclamé de Transnistrie sur 4 163 km2). ![]() Ses 1 389 km de frontières se répartissant entre les 450 km avec la Roumanie et les 939 km avec l'Ukraine. Le relief est vallonné (altitude moyenne 150 m), culmine aux collines de Bălănești (432 m) et son point le plus bas est l'embouchure du Nistru près de la mer Noire (0,8 m).
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Langues |
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La langue des autochtones, soit deux tiers de la population, est latine, ce qui relie le pays à l'Europe du Sud-Est. Conformément à l'alternative « canard-lapin », cette langue porte deux noms au choix : les slavophones, les pro-russes et l'article 13 de la Constitution l'appellent « Moldave » tandis que la déclaration d'indépendance de 1991, les pro-européens et l'arrêt n° 36 de la Cour constitutionnelle du 5 décembre 2013 l'appellent « Roumain » comme dans le pays voisin, la Roumanie, dont la région contigüe, également appelée « Moldavie », fait aussi partie de l'ancienne principauté. Le troisième tiers des habitants a d'autres langues maternelles comme l'ukrainien, le gagaouze ou le bulgare, mais la quasi-totalité des citoyens moldaves comprend et peut parler le russe, langue de communication inter-ethnique depuis l'époque soviétique, ce qui relie le pays à l'Europe de l'Est et à son autre voisin, l'Ukraine.
La partie la plus âgée de la population comprend aussi le français car jusqu'en 1991 les Moldaves avaient conservé la traditionnelle francophilie héritée de l'influence des Lumières dans les principautés roumaines au XVIIIe siècle et dans l'Empire russe au XIXe siècle : le français, première langue étrangère enseignée tant sous les Tzars que sous les rois roumains et à l'époque soviétique, a longtemps été un élément-clé de la formation culturelle des jeunes Moldaves. Mais après 1989, avec l'ouverture de la glasnost, les Moldaves découvrent une nouvelle France aux yeux de laquelle leur pays n'existe pas, ou bien sort, peut-être, d'une fameuse bande dessinée belge. Aux yeux des média de cette « nouvelle France », la Moldavie, quand elle apparaît, c'est comme une région patriarcale, aux campagnes misérables, où règnent la traite des Blanches et les réseaux mafieux : une « marche de l'Europe aux confins de l'Eurasie ou de la Russie aux confins de l'Europe »[1] dont les aspirations culturelles et sociales sont qualifiées d'« agitation nationaliste »[2]. En réalité, dans cet espace multiculturel coexistent diverses mentalités, traditionnelles ou pro-occidentales, certaines nostalgiques de tel ou tel passé, roumain ou soviétique, d'autres espérant un avenir différent, européen ou russe… Mais de l'indifférence de la France à l'égard de la Moldavie découle la perte de vitesse du français face à l'anglais, désormais première langue universitaire. Dans la capitale Chișinău, l'Agence universitaire de la francophonie, le relais local de l'Organisation internationale de la francophonie, tente de sauver ce qui peut l'être[3].
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Politique |
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La Moldavie est une république parlementaire multipartite, où le Premier ministre est le chef du gouvernement et le président chef d'État. Ceux-ci détiennent le pouvoir exécutif tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et le parlement. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers.
Les enjeux de la politique moldave se situent comme sa position géographique entre l'Ouest (soit l'Union européenne, l'OTAN et la Roumanie), et l'Est (soit la CEI, l'Ukraine et la sphère d'influence russe). Ce contexte conditionne non seulement ses relations extérieures mais aussi sa politique intérieure, car chaque sphère d'influence « joue sur des » (ou « sert de point d'appui aux », selon les points de vue) populations et partis politiques ayant des liens historiques, culturels et politiques préférentiels d'un côté ou de l'autre : de ce fait, la politique moldave depuis l'indépendance (août 1991) est une longue suite de conflits et de compromis plus ou moins satisfaisants, ou insatisfaisants pour chaque partie[1]. Mars et Péroun étaient, respectivement chez les Romains et les chez les Slaves, les dieux de la guerre. Mais, à défaut de sérénité politique, d'équité sociale et de prospérité économique, la paix virile, c'est à dire militaire, règne en Moldavie depuis la guerre du Dniestr de 1992 (qui fut le deuxième conflit de maintien de l'influence russe après la dislocation de l'URSS : dans l'ordre chronologique : première guerre d'Ossétie de 1991-92, Guerre du Dniestr, Guerre abkhaze de 1998, Guerre en Géorgie de 2006, seconde guerre d'Ossétie de 2008, guerre civile de Crimée et Guerre du Donbass depuis 2014)[2]. ![]() ![]() ![]() Depuis 1994, la reconstitution d'un Parti communiste qui emporte près de la moitié des sièges au Parlement (qu'il partage désormais avec un Parti socialiste phagocité en 2011[3]) ; l'exercice direct du pouvoir par les pro-russes de 2001 à 2009 (présidence Voronine) et depuis 2016 (présidence Dodon) ; l'existence de deux régions autonomes pro-russes, l'une (Gagaouzie) sous souveraineté moldave, l'autre (Transnistrie) indépendante de facto mais qui toutes deux annoncent vouloir se rattacher à la Russie ou à la Nouvelle-Russie dès que la Moldavie resserre ses liens avec l'UE ou tente de reconnaître l'appartenance des Moldaves à la culture roumaine[4] ; mais surtout la présence d'une force militaire pro-russe de 7500 hommes[5] quasi-équivalente aux forces gouvernementales de 7300 hommes[6], montrent clairement qu'il s'agit d'une « paix russe ». C'est, sous la houlette de la CEI, une paix que la majorité de Moldaves préfère néanmoins à la tragique situation de l'Ukraine voisine, comme le démontrent les résultats des récentes élections[7].
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Portails connexes et Wikimédia |
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