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site web français spécialisé dans le jeu vidéo De Wikipédia, l'encyclopédie libre
JV, dont le nom est Jeuxvideo.com de 1997 à 2021, également appelé JVC, est un site web français, et également disponible en application, spécialisé dans le jeu vidéo depuis . Il est construit comme un outil d'information à destination des joueurs par une équipe de rédacteurs et propose notamment des actualités, des dossiers, des tests de jeux vidéo ou des présentations par vidéo. Les rédacteurs se déplacent sur les grands événements mondiaux, comme l'E3, le Tokyo Game Show, la Gamescom[2], la Paris Games Week ou l'IDEF afin de rencontrer les équipes de développement et suivre les jeux tout au long de leur cycle de vie, du développement jusqu'à la commercialisation.
Jeuxvideo.com | |
Adresse | www.jeuxvideo.com |
---|---|
Description | Site web français spécialisé dans le jeu vidéo |
Commercial | Oui |
Publicité | Oui |
Type de site | Média vidéoludique |
Langue | Français |
Inscription | Gratuite et facultative |
Siège social | Paris France |
Propriétaire | Webedia |
Rédacteur en chef | Fabien Metsa (rédacteur en chef adjoint) |
Directeur de la publication | Cédric Siré |
Créé par | Sébastien Pissavy Jérôme Stolfo François Claustres |
Lancement | 1997 |
Revenus | 6 082 300 € en [1] |
État actuel | En activité |
modifier |
Jeuxvideo.com est le site francophone sur l'actualité du jeu vidéo le plus fréquenté[3]. Le record de fréquentation du site date de l'E3 2013, le , avec un pic à 33 millions de visites sur ses pages[4].
Il héberge également des forums à très fort trafic, souvent dépeints comme les plus actifs de France, et dont l'administration du site déclare qu'ils sont la rubrique la plus consultée du site en [5]. À ce sujet, le site fait l'objet depuis les années de diverses polémiques liées à ses forums « Blabla 15-18 ans » et « Blabla 18-25 ans » sur lesquels ont été tenus des propos extrémistes, intégristes et des appels au harcèlement. En , la rubrique forum se fait ainsi remarquer en raison d'appels au cyberharcèlement commis par certains membres et visant des féministes à la suite de l'affaire Harvey Weinstein. Le groupe propriétaire Webedia réagit dans un premier temps en durcissant la modération et en appliquant une censure par mots-clés, mesure vite abandonnée[6] car n'ayant permis de lutter que partiellement contre le problème. Finalement, le nombre de modérateurs salariés est doublé[7].
Sébastien Pissavy était déjà féru d'informatique lors de son service militaire au 92e régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand en 1995. Passionné de jeux vidéo, il joue souvent sur son PC à des jeux tels que Doom ou Dune[8].
Après son service militaire, il décide d'allier sa passion pour l'informatique et pour les jeux vidéo en rédigeant l'Encyclopédie des Trucs et Astuces de Jeux vidéo (ETAJV) dont la première édition sort en . Il enregistre l'encyclopédie sur disquette et la distribue gratuitement à son entourage. Le bouche à oreille pousse certains joueurs à envoyer des disquettes vierges à Pissavy et ses amis pour qu'ils y copient la dernière version de l'ETAJV, qui est mise à jour mensuellement. L'ETAJV est participative : certains joueurs envoient des astuces qui n'y figurent pas encore pour que Pissavy les ajoute[9]. L'ETAJV est ensuite diffusée sur CD-ROM par des magazines de jeux vidéo tels que PC Fun, PC Loisirs et PC Team[10].
L'encyclopédie connaît un franc succès, et Pissavy décide alors de la diffuser sur Minitel via le serveur 3615 ETAJV. « Souvent considéré comme un handicap pour la démocratisation d'Internet, ce bon vieux Minitel franco-français a été au contraire pour nous un tremplin », explique-t-il[11]. En 1996, l'ETAJV est disponible en téléchargement sur Internet[10]. Au début de , Pissavy et ses amis créent avec leurs économies l'entreprise L'Odyssée Interactive, basée à Aurillac (une SARL au capital de 50 000 francs (7 600 €)) et lancent en le site Jeuxvideo.com qui connaît des débuts difficiles et survit grâce aux fonds personnels de ses fondateurs[12].
Au début des années , les magazines de jeux vidéo, qui étaient très populaires dans les années , commencent à connaître une baisse de leurs ventes. Internet se démocratise et les fans de jeux vidéo se tournent alors vers Jeuxvideo.com, qui est à l'époque l'un des premiers sites français dédiés aux jeux vidéo. Jeuxvideo.com se démarque de par sa réactivité et devient en quelque temps le site de référence pour l'actualité vidéoludique[11]. En , Pissavy cède 80 % de ses parts à Gameloft et continue à gérer l'entreprise en tant qu'indépendant[11]. La popularité du site est croissante.
En , Hi-Media acquiert 88 % de la société pour un montant de 22,6 millions d'euros[13].
Le , Jeuxvideo.com rachète l'hébergeur d'images Noelshack, issu de la communauté des forums, en garantissant ainsi la pérennité[14]. Le , Sébastien Pissavy démissionne de son poste de PDG, laissant sa place à Cédric Mallet (FortyTwo)[11]. En , Jeuxvideo.com est hébergé sur plus de soixante serveurs, emploie près de quarante personnes et accueille plus de quatre millions de visiteurs uniques chaque mois. Il s'agit du plus grand média vidéoludique d'Europe[15].
Au début de , Webedia rachète le site pour la somme de 90 millions d'euros[16]. Le , une refonte complète du site, appelée « Respawn » et alors en développement depuis [17], est mise en production[18]. Passant d'une architecture très légère écrite majoritairement en C/CGI[19] au PHP, le site connaît dans un premier temps d'importants problèmes de charge mais aussi de nombreuses autres instabilités[20]. La refonte reçoit un accueil globalement négatif de la communauté.
À la fin du mois de , il est annoncé que Webedia souhaite déplacer les locaux de Jeuxvideo.com à Paris dans l'immeuble qui regroupe ses autres sites internet thématiques, en proposant aux 48 salariés de quitter le siège d'Aurillac contre une compensation. En , la plupart des salariés ont déménagé à Paris ou attendent d'être rapatriés dans l'autre bureau de Toulouse. Une vingtaine de salariés n'a pas déménagé dans les nouveaux locaux et certains rédacteurs emblématiques quittent le site[21].
L'acquéreur de Jeuxvideo.com annonce son ambition : « À Paris, la rédaction sera plus près des éditeurs de jeux vidéo et des acteurs du secteur. Elle s'est parfois vu reprocher de vivre un peu dans son coin, sans aller beaucoup sur les salons professionnels ». Un argumentaire auquel Sébastien Pissavy répond : « Je me suis battu pour que Jeuxvideo.com s'installe au départ à Aurillac. Cela n'a pas nui à la performance du site, qui est devenu leader en Europe et numéro trois mondial ». Le fondateur déplore une logique plus « financière » que les précédents actionnaires de Jeuxvideo.com, et voit les licenciements comme une « perte d'expérience », arguant que « les synergies peuvent aussi exister à distance ». Il conclut en souhaitant que le combat contre « l'autarcie » de la rédaction ne soit pas uniquement ambitionné par le rapprochement avec la régie publicitaire[22],[23].
À la mi-, Cédric Page, le fondateur du site Millenium, également racheté par Webedia dans l'année, remplace Cédric Mallet à la direction du site[24],[25]. Le , une polémique est déclenchée autour des conditions de travail des chroniqueurs. À la suite de la réception d'un courrier électronique de la part de la direction du site, les intimant de trouver un nouveau concept sous deux semaines sans quoi leurs contrats ne seraient pas renouvelés, plusieurs d'entre eux présentent leur démission. Le chroniqueur Charles Bardin d'After Bit affirme notamment avoir été payé 450 euros nets par mois pour environ 60 heures de travail hebdomadaire[26].
À la suite de cela, RealMyop, « directeur » de NesBlog annonce la fin au de l'ensemble des émissions des youtubeurs faisant partie de NesBlog et étant diffusées sur Jeuxvideo.com, ou, à défaut, l'arrêt de diffusion de ces émissions sur les plateformes de Webedia[27]. Dans le même temps, une baisse de la fréquentation du site est observée. Dans un sujet sur le forum de la communauté, le rédacteur en chef Rivaol dit, répondant à la polémique autour des chroniqueurs : « L'audience du site a connu une baisse lors du passage à Respawn. Petit à petit, nous l'endiguons sur certains contenus mais pas sur tous. Du coup, notre mission actuelle, c'est de réussir à relancer l'audience un peu partout sur le site »[28]. Il précise également que la fréquentation était déjà en baisse avant le rachat par Webedia[29].
Le ouvre ExtraLife, un site créé par des anciens employés de Jeuxvideo.com, licenciés à la suite du déménagement. Géré sous la structure d'une association loi de 1901, le site fonctionne sans publicité et est financé par les dons des internautes. Il est co-fondé par les rédacteurs Dinowan, PixelPirate, Miniblob, Sylhas et Jihem[30],[31].
Le , Jeuxvideo.com lance un journal quotidien en direct centré sur le jeu vidéo sur Twitch[32] animé par Lam Hua et Alvin_Stick diffusé sur la chaîne LeStream.
Le 23 juin 2021, Jeuxvideo.com revoit totalement son habillage et devient JV[33], ambitionnant d'élargir les univers éditoriaux de la marque vers le hardware, le high-tech et la pop culture.
Le 25 avril 2024, le site Arrêt sur images publie une enquête sur le virage éditorial de JV[34], depuis l'acquisition de Webedia. L'article pointe une multiplication des bons plans sur le site de JV (165 en 2013 contre 5720 en 2022) au détriment des tests (1030 en 2013 contre 90 en 2023), et révèle que les salariés de JV, anciens et actuels, signent une clause de non-dénigrement envers Webedia. Beaucoup des journalistes interrogés déplorent une telle évolution.
Jeuxvideo.com propose du contenu textuel (informations, tests) et vidéo (extraits de jeux[35] et bandes-annonces[36]).
Il y a eu deux systèmes de notations. Anciennement les jeux étaient notés avec cinq critères : les graphismes, la jouabilité (dans le sens de gameplay), la durée de vie, la bande-son et le scénario ; la notation se terminant sur une note globale qui était une appréciation générale et non une moyenne des notes des cinq critères.
Depuis le , le système de notation a été complètement réorganisé : il comprend toujours un test écrit agrémenté d'images du jeu et d'une vidéo mais se termine maintenant par une seule note globale et une partie « points positifs » et une autre « points négatifs ». Les tests publiés avant le gardent le même système de notation qu'auparavant.
Les internautes inscrits sur le site peuvent également donner leur avis et une note. Chaque jeu obtient donc trois notes : la note de la rédaction, la note des lecteurs, et une note correspondant à la moyenne arithmétique des deux précédentes.
En plus du test écrit, il existe des tests vidéo :
Depuis , plusieurs chroniqueurs repérés sur internet ou ayant candidaté au site publient chaque semaine une vidéo sur Jeuxvideo.com, dans lesquelles ils abordent des sujets traitant du jeu vidéo. Toutes les chroniques ci-dessous sont réalisées par des membres extérieurs à Jeuxvideo.com, et sont à présent terminées. Elles sont classées ici par ordre de création.
L'équipe de Jeuxvideo.com est composée de quarante-huit membres en [42]. Le directeur est Cédric Page (JVC_Cedrix), qui remplace l'ancien directeur Cédric Mallet, et les responsables de la rédaction sont Frédéric Goyon (Rivaol), qui succède à Marc Pelatan (Hiro) au poste de rédacteur en chef et Yannick Le Fur (Logan) qui a pris la place de rédacteur en chef adjoint après le transfert de Frédéric Fau (Superpanda) au poste de responsable de communauté. Le , le créateur du site, Sébastien Pissavy annonce qu'il quitte la direction du site[43]. Cédric Page est aussi le directeur du site de jeux vidéo Millenium.
En 2022, la rédaction de JV compte deux rédacteurs en chef : Fabien Metsa (Anagund) depuis 2020 et Aymeric Lallée depuis 2021, et plusieurs rédacteurs fixes : Julien Louis (Carnbee), Julien Rateau (Silent_Jay), Alexis Zema (Indee), Nicolas Dixmier (Xsable), Pauline Leclercq (Tiraxa) et Yaël Kunz (Meakaya).
Anciens membres de la rédaction :
Le site fournit des forums dédiés aux jeux du marché, permettant aux membres d'avoir un espace de discussion pour chacun d'entre eux, ainsi que pour chaque console et divers genres de jeux vidéo. Le site propose également des forums généralistes, sans lien avec les jeux vidéo mais plutôt selon les centres d'intérêt de ses visiteurs ou leurs tranches d'âge[47]. Parmi ces derniers, le forum « Blabla 15-18 ans », désormais dépassé en activité par le « Blabla 18-25 ans[48] », a souvent été considéré comme le forum le plus actif de France, voire d'Europe[49],[50].
En , le « Blabla 18-25 ans » compte 40 millions de pages vues et 2 millions de messages postés par mois[51].
L'administration des forums de Jeuxvideo.com est, depuis , en liaison active avec l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication via une plateforme commune. Les autorités ont procédé régulièrement à des perquisitions à la suite de messages[52],[53].
Dans une interview de la directrice générale chargée du développement de Webedia parue le , celle-ci indique que la fermeture des forums Blabla, qui ne sont par ailleurs plus monétisés, « fait partie de leurs réflexions »[54]. Néanmoins, le responsable de la communauté Frédéric Fau indique qu'« à l'heure actuelle, ce n'est pas prévu »[55].
Ces forums ont vu le développement d'une micro-culture forte, particulièrement à partir des années et , avec l'apparition de divers phénomènes internet (ou mèmes) locaux[56],[57], mais aussi de « raids » envers d'autres sites web, diffusant ainsi son existence, et se forgeant une réputation mitigée sur le web francophone. Sur ce point, le « Blabla 15-18 ans » est parfois comparé à d'autres communautés importantes de l'époque, telles qu'en moindre mesure l'imageboard /b/ de 4chan[58],[59],[60].
Ses forums attirent par ailleurs l'attention des médias régulièrement : les membres de la communauté sont à l'origine de plusieurs canulars devenus viraux. Le , un canular évoquant la mort de l'acteur Jean Dujardin est lancé, l'information est alors reprise par plusieurs journaux, avant d'être démentie[61]. Sébastien Pissavy, créateur du site, déclare que « ce fake aura au moins permis de mettre en lumière certaines dérives dans le traitement de l’information sur Internet, par des journalistes plus soucieux d’être les premiers à relayer une information que d’en vérifier la véracité »[11]. De la même façon, des membres de ces forums inventent une rumeur à propos de la mort de Jacques Chirac, le , de façon plus développée avec des relais sur les réseaux sociaux, entraînant une vague de tristesse et d'hommages. Les médias démentent cette rumeur quelque temps après[62].
Le , un anonyme poste une photo d'une question de l'épreuve de mathématiques du baccalauréat, à la veille de l'épreuve[63]. Cette fuite contraint le ministère de l'Éducation à revoir le barème de notation et à ne juger les candidats que sur les trois autres exercices[64].
Le , le forum est médiatisé à la suite d'un sujet créé trois jours auparavant par un membre de la section « Blabla 18-25 ans », menaçant d'organiser une fusillade dans son lycée. L'information est relayée sur les chaînes d'information et dans les journaux nationaux, 750 policiers sont déployés, avant que l'auteur du message ne soit finalement identifié à partir des images des caméras de surveillance d'un cybercafé à Strasbourg[65],[66],[67]. Le , des menaces similaires mènent à l'évacuation d'un lycée à Compiègne[68],[69].
Dans la nuit du au , des utilisateurs découvrent une faille XSS persistante touchant les modules de forums et de commentaires, et l'exploitent de façon à modifier certaines pages du site, notamment en les remplaçant par des images à l'aide de l'inclusion de code CSS[70]. Plusieurs failles de ce type avaient déjà été exploitées sur les forums auparavant[71]. Le site annonce, l'après-midi même, son intention de poursuivre les utilisateurs qui ont « empêché l'accès à une ou plusieurs pages » du site[72],[73].
En , les forums s'illustrent plusieurs fois en étant à l'origine d'une affaire de plagiat de la part du vidéaste Math Podcast, de la fuite d'une vidéo d'insultes du footballeur Serge Aurier, ou encore une polémique portant sur un travail de démarchage pour une structure privée effectué par les étudiants de l'IUT de Valenciennes[74],[75].
Au cours des années , le « Blabla 18-25 ans » en particulier se fait remarquer par une montée des propos dits haineux, et de l'influence d'idéologies radicales et notamment d'extrême droite[57]. Le magazine GQ de publie un article selon lequel une cellule de vingt bénévoles affiliée au Front national serait présente activement, entre autres, sur les forums du site[76].
En , c'est L'Obs qui en brosse un portrait défavorable, parlant d'une plate-forme qui « regorge de propos antisémites, homophobes, racistes et fanatiques, mal modérés ». Il rapporte également le témoignage d'un utilisateur selon lequel « ils seraient entre quatre et dix à se faire régulièrement « les porte-paroles de Daech » sur le forum »[77],[78]. Libération, et d'autres médias, relèvent en des problèmes récurrents de cyberharcèlement envers des militants politiques[79].
En , le journal Le Monde publie une série d'articles intitulée « Dans la galaxie des trolls d'extrême droite »[80], s'intéressant au militantisme d'extrême droite sur Internet. Les articles mettent en lumière une communauté de militants se regroupant notamment sur les forums du site Jeuxvideo.com. Ils sont décrits comme les nouveaux « colleurs d'affiches » du Front national, des militants souvent hors les murs, guère encartés, mais très actifs[81]. Ces internautes manient à la perfection humour corrosif, l'usage de mèmes et un langage décalé. Cette culture fermée aux non-initiés du forum permet de rendre illisible l'engagement politique de ces trolls mais aussi de créer une forme de cohésion de cette communauté où l'individu n'est défini qu'au travers d'un pseudo souvent décalé ou provocateur, qu'il est aisé de modifier. Au début de la campagne présidentielle de 2017, de nombreux sujets politiques voient le jour sur le « Blabla 18-25 ans ». Ces fils de discussion, qui peuvent être créés par n'importe quel membre du forum, mettent régulièrement en scène Marine Le Pen ou l'un des thèmes forts de sa campagne[82]. Une accumulation de sujets qui donne l'impression d'un certain enthousiasme pour la candidate parmi les participants.
Cet engouement peut être expliqué par le fait que ces discussions en ligne semblent être un moyen sérieux pour les candidats de contourner les médias traditionnels et d'installer un dialogue direct avec le public. Lancer une opération de séduction sans médiation et sans filtre serait la stratégie mise en place depuis très longtemps par le Front national, pionnier dans ce domaine[83]. Les vidéos de Florian Philippot, notamment, ne dérogent pas à la règle et on y dénombre de très nombreuses références à l'univers du « Blabla 18-25 ans » et à la culture internet du forum. Par exemple, le , le vice-président du FN, place une apparition discrète du visage d'El Risitas dans l'une de ses vidéos sur sa chaîne Youtube[84] en clin d'œil aux forums de Jeuxvideo.com.
Dans le même cas, on observe en , une vague de soutien inattendue au candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci dédicace alors le forum dans sa vidéo hebdomadaire : « Je dois aussi un merci particulier au forum « 18-25 ans » de Jeuxvideo.com. Parce qu'ils ont dit des choses sympas pour moi. Donc à mon tour je dis : vive le forum de Jeuxvideo.com ! », ce qui provoque une attention médiatique en retour[74],[51].
Le Monde analyse en 2017 l'importance réelle des militants du Front National sur le forum. Selon l'enquête, seuls 6 % des membres alimentent près de la moitié des messages sur cette thématique, dont une dizaine d'utilisateurs, surnommés « les petits bras », qui « postent soixante-six fois plus que l'utilisateur moyen », ce qui a fait « la construction du « mythe » d'un 18-25 acquis corps et âme au FN ». Plusieurs utilisateurs publient des articles issues de sites de réinformation, « une formule forgée par l'extrême droite pour définir des médias militants de la fachosphère ». La proportion atteinte par ces conversations pose un problème à Webedia qui annonce avoir centralisé les sujets les plus courants et travailler avec les associations représentatives et le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT[85].
En 2022, dans le contexte d'une affaire impliquant un groupuscule d'adolescents néonazis, le parquet général estime que Jeuxvideo.com fait partie « des lieux de recrutement autant que de formation d’une contre-culture qui se situe à la jonction entre l’univers des jeux en ligne et le milieu d’extrême droite masculiniste et antiféministe »[86].
Les initiatives émanant de militants féministes sont souvent attaquées sur le forum. Ainsi en , Clara Gonzales et Elliot Lepers, deux militants féministes sont victimes d'un de ces appels au harcèlement à la suite de la création d'un numéro de secours permettant aux femmes de donner un numéro de téléphone autre que le leur quand un harceleur le leur demande. Leur numéro est saturé par des fausses demandes émanant d'applications mobiles permettant d'envoyer des SMS en masse et elles font depuis l'objet de cyberharcèlement sur Twitter, de fausses commandes de nourriture à leur domicile et de harcèlement de la part de personnes se rendant elles-mêmes au domicile[87]. Réagissant sur le service public à la polémique suscitée par le flooding du numéro « anti-relous », le directeur de Jeuxvideo.com, Cédric Page, condamne « ces agissements » tout en prenant la défense du forum, estimant que « ce qu'on y trouve est simplement l'expression de cette jeunesse »[88].
Le , la journaliste féministe Nadia Daam s'agace de la situation dans une chronique sur Europe 1, et s'attaque au forum « 18-25 ans », le qualifiant entre autres de « poubelle à déchets non recyclables »[89]. Elle subit en retour une campagne de harcèlement qui lui vaut un élan de solidarité de la part de la corporation médiatique[90]. Une tribune, signée par une centaine de journalistes, abonde dans son sens désignant les membres du forum comme des « êtres lâches, minables et méprisables », appelant « la police et la communauté même du web » à mettre ces derniers « hors d'état de nuire »[90]. À la suite de cette nouvelle polémique, la marque de pâtes Barilla, jusque-là sponsor du site, décide d'en retirer ses publicités[91]. Le porte-parole de Webedia, société propriétaire du site, indique que « les topics évoquant cette Nadia Daam sont systématiquement effacés en prévention »[92]. La journaliste a par la suite déposé plainte, après quoi sept personnes accusées d'avoir participé aux raids ont été appréhendées. Deux d'entre elles ont été condamnées à verser 2 000 € de dommages et intérêts et de 6 mois de prison avec sursis à la suite de leur procès qui s'est déroulé le [93],[94].
Également en , l'ancienne actrice pornographique Nikita Bellucci porte elle aussi plainte après une campagne de cyberharcèlement relayée sur le forum « Blabla 18-25 ans »[95].
Depuis 2016, les habitants et les autorités de la ville d'Issou ont fait part de leur exaspération face aux divers canulars dont ils ont été victimes de la part d'utilisateurs du forum 18-25[96],[97],[98],[99].
Les forums de Jeuxvideo.com se sont longtemps démarqués de par leur interface minimaliste, les messages n'ayant longtemps consisté qu'en un pseudonyme (par ailleurs volatile, du fait des bannissements fréquents et de l'absence de barrières techniques à la recréation de compte), une date et un corps ; ce dernier ayant pour seuls formatages les liens et des smileys, ainsi que des images d'utilisateurs présentées sous forme de miniatures ; celles-ci n'étaient pas présentes initialement, ajoutées en et leur usage massif comme stickers par des scripts ayant décollé sur le tard.
Si la refonte du site de ajoute des avatars dans les messages, des signatures ou encore un formatage plus important, l'intégration est discrète, toutes les options sont désactivables et les dynamiques d'utilisation des forums ne sont pas significativement modifiées[100].
Pour certains des sujets, appelés « Blabla » (on retrouve l'équivalence du terme generals sur les plates-formes anglo-saxonnes), il est fait une utilisation similaire au tchat. Des clients alternatifs, permettant une utilisation en temps réel des forums, ont par ailleurs été développés pour satisfaire ces usages ; il s'appelaient JVIrc ou encore JV Chat avant la refonte[101], puis JVForum ou bien RespawnIRC.
La communauté du site a donné naissance à de nombreux sites annexes aux forums et à Jeuxvideo.com en général. Ils peuvent se ranger en plusieurs catégories : ceux se présentant comme des fansites d'abord, tels que L'antre JV, qui a été maintenu de à et qui proposait le suivi de l'actualité du site, des interviews avec des membres de la communauté, des outils tels qu'une archive des profils des forums[102] ; ou encore JVFlux, qui en plus de contenus éditoriaux sur l'actualité du site ou encore d'un suivi de la modération héberge un wiki visant à documenter la culture des forums, comptant 109 567 modifications et 10 057 pages dont 2 007 de contenu en [103],[104].
Cependant, les sites reprenant le contenu du forum ne sont pas toujours légaux et peuvent porter à controverse voir s'apparenter à du cyberharcèlement, il en est ainsi de JvArchive[105],[106], dont l'objectif est d'archiver la totalité des discussions du forum via un script, et dont il est quasiment impossible d'en faire supprimer le contenu, en flagrante violation du RGPD[107].
Peuvent aussi être mentionnés divers sites s'identifiant directement à la communauté et pouvant être vus comme complémentaires à l'usage des forums, tels que l'hébergeur d'images Noelshack, créé en et racheté par Jeuxvideo.com en [14], qui hébergeait plus de 14 To de données en [108], le répertoire d'animations Flash NoelSWF, le site de fanfictions Noelfic, le réseau social NoelTweet[109] ou une radio communautaire, la 15-18 Radio, qui a existé de à et a accueilli des personnalités diverses de l'Internet francophone[110].
Enfin, il existe des sites dont le but exclusif est de proposer des outils annexes aux forums, tels que des statistiques. Le plus important s'appelait JV Stats, il a fonctionné de (d'abord sous forme de rapports texte avant de se baser le type d'interface des programmes de génération de statistiques web pour IRC, populaires à l'époque), jusqu'à la refonte du site en , fournissait des informations détaillés sur l'ensemble des forums, des pseudonymes et permettait également de regrouper les comptes appartenant à même utilisateur[111]. Par la suite, d'autres ont vu le jour.
Une fonctionnalité de recherche de messages à partir d'un pseudonyme, dénommée originellement JVStalker est proposée sur un site externe. Celle-ci avait suscité la polémique du fait de la rétention de certains messages après leur suppression[77].
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