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architecte français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Roger Gabriel Émile Poyé, né le à Bailleul et mort le à Calais[1], est un architecte et décorateur français qui a principalement œuvré à la reconstruction de Calais au sortir des deux grandes guerres.
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Nommé architecte conseil de la ville de Calais en 1928, il effectue principalement un travail d'architecture régionaliste autour de plusieurs programmes d'habitation à bon marché, puis des œuvres aujourd'hui inscrites aux monuments historiques comme la bourse du travail de Calais et l'Automobile Club du Nord de la France[2], réalisées dans le plus pur style Art déco.
Roger Poyé conçoit de nombreux sujets architecturaux pour une clientèle éclectique. Ainsi que le pratiquaient ses contemporains de l'Union des artistes modernes, il dessine les moindres détails de ferronnerie, serrurerie ou appareillages de briques de ses édifices, et en véritable architecte d'intérieur, il conçoit du mobilier et des décors, aménage des magasins, dessine boiseries, mosaïques, vitraux, édite des meubles… en faisant appel à nombre d'artisans et designers, comme le maître verrier Louis Barillet, les décorateurs et peintres Paule et Max Ingrand, le stucateur Georges Borrewater[3], les ébénistes Jules Leleu et Jacques-Émile Ruhlmann, les ferronniers d'art Edgar Brandt et Raymond Subes, ou le sculpteur Robert Coin…[4]. Son style, d'abord moderne rationaliste, affirme la fonctionnalité de ses bâtiments depuis leurs façades, en accordant un souci hygiéniste au traitement de la lumière et de la ventilation; Il est aussi emprunt d'un régionalisme largement plébiscité à l'époque, qui va évoluer vers les formes typiquement Art déco qui lui vaudront la reconnaissance du Salon des Architectes Français en 1952.
Natif de Bailleul en 1885[5],[6], Roger Poyé effectue ses études d'architecture de 1902 à 1906, en suivant les cours d'Henri Sirot, aux écoles académiques de Douai[7].
Il exerce d'abord à Lens où il signe deux maisons pour des négociants de café à Calais.
Il se marie en 1907 avec Jeanne Maillard, enseignante en dessin au lycée Sophie Berthelot de Calais, qui a notamment réalisé l'affiche de la Compagnie des chemins de fer du Nord à l'effigie de la ville.
Entre 1906 et 1913, il participe à des concours d'architecture qui lui permettent de présenter des travaux pour les communes et obtenir le titre d'Architecte agréé, puis d'architecte admis à présenter des projets pour les communes. Après la Grande Guerre, il travaille à la reconstruction de Calais comme architecte de la ville, expose en au musée des arts décoratifs de Paris un projet d'habitat pour propriétaire rural en Artois[8].
À la mort de son fils ainé survenu à l'âge de 17 ans en 1925, Roger Poyé dessine sa tombe et en conçoit les mosaïques effectuées dans le style d'Isidore Odorico (photo).
En 1926, il devient architecte de l'Office d'Habitation à Bon Marché, et en 1928 architecte conseil de la ville de Calais, mais aussi de Sangatte, Fréthun, Saint-Omer, Saint-Folquin, Nortkerque, Lens, Pont-de-briques, Guides, Les Attaques, Marck, Louches, Lostebarne... où il construit de nombreux immeubles particuliers.
Il construit alors les bureaux et magasins, dont notablement le Taxi Bar, le salon de coiffure Paul et l'agence de Société industrielle d'éclairage et de chauffage de Calais, détruits durant la guerre, où les décors de vitraux (plafonniers et devantures) avaient été réalisés par Louis Barillet.
En 1932, il réalise "L'école du Petit Quinquin" pour laquelle il dessine jusqu'au mobilier en acier tubulaire chromé et hêtre étuvé, ainsi qu'un théâtre de marionnettes dont les peintures et fresques seront réalisées par Paule Ingrand. Sortie de terre peu avant la villa Cavrois de Mallet Stevens, elle reçois la médaille de bronze au Salon des Artistes Français.
En 1939, les travaux de la Bourse du travail et de la Maternité s'achèvent en pleine déclaration de guerre. Il présente l'école du P'tit Quinquin au Salon des artistes français pour laquelle il obtient le troisième prix d'architecture[9]. Il fera partie de la délégation de notables qui doit reporter aux forces occupantes puisque Calais est alors en zone interdite : son activité est restreinte mais c'est lui qui effectue l'état des lieux de Sangatte en vue du débarquement.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sous la direction de Georges Labro, Roger Poyé est nommé architecte en chef adjoint du Calaisis. Il s'emploie à établir le dossier de description des dommages de guerre et à construire des immeubles collectifs. En 1952, il reçoit la médaille d'or qui consacre sa carrière par le Salon des Architectes Français pour les réalisations de l'école du P'tit Quinquin, la Maternité, la Bourse du travail, la capitainerie et le bâtiment de la Fédération mutualiste du Pas-de-Calais. Quelques-uns de ses dessins sont présentés cette même année 1952 au Salon du dessin et de la peinture à l'eau, au musée d'Art moderne de Paris[10].
Il travaille à Calais quasiment jusqu'à sa mort en 1958[5] et y forme de nombreux élèves et esquisseurs à l'École des Arts Décoratifs et Industriels où il était vice-président depuis 1922. En artiste complet il était aussi musicien, jouait de l'alto[11] et était membre de la commission de contrôle de l'École Nationale de Musique.
Son œuvre fait l'objet d'une étude universitaire menée sous la direction Richard Klein[12], architecte et Docteur en histoire de l'art, à l'École d'architecture et de paysage de Lille, en 1997[13]. Une exposition rétrospective lui est consacrée à Calais à l'occasion de la manifestation Le Printemps de l'Art Déco se déroulant dans le nord de la France au printemps 2023 où l'ensemble de son oeuvre Art Déco est répertoriée dans un catalogue [14].
Principales réalisations en maisons individuelles[13] :
Principales réalisations pour la municipalité de Calais[13] :
Principales réalisations pour des organismes ou entreprises de Calais :
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