Longue de 352 m et large de 14 m, elle commençait, en 1844, au niveau des 46-48, rue d'Enfer et finissait au carrefour de l'Observatoire. Le dernier numéro impair était le 33. Il n'existait aucun numéro pair car la rue bordait la pépinière plantée à l'emplacement de l'enclos abandonné par les Chartreux qui s'étendait jusqu'à l'ancienne rue de l'Ouest (quartier du Luxembourg)[3].
L'origine du nom de cette voie vient du fait qu'elle se trouvait à l'est du jardin du Luxembourg[3], l'actuelle rue d'Assas, ouverte au même moment, étant à l'origine dénommée «rue de l'Ouest».
En 1859 est déclaré d'utilité publique le prolongement du boulevard Sébastopol (rive gauche) (actuel boulevard Saint-Michel), de la place Saint-Michel au carrefour de l'Observatoire, par l'élargissement à 30 m de la rue d'Enfer et de la rue de l'Est et isolément du jardin du Luxembourg du côté de la rue d'Enfer[4]. La rue de l'Est est alors absorbée par ce nouveau boulevard.
No3 rue de l'Est:
— depuis au moins 1826 et jusqu'en 1830, domicile du sculpteur Pierre Cartellier (1757-1831), membre de l'Institut (1810), professeur à l'École des beaux-arts (1816), chevalier de l'ordre de Saint-Michel (1824). Il meurt en 1831 au no7 dans sa maison dans laquelle loge sa fille aînée, épouse Petitot (voir à ce numéro).
No5 rue de l'Est:
— en 1824, domicile du peintre François-Joseph Heim[5] (1787-1865) et d'Alexandrine-Françoise-Charlotte Cartellier (1806-1825), dite Fanny, son épouse qui meurt en décembre 1825, à l'âge de 19 ans «en sa maison, rue de l'Est, no5» laissant leur fille Joséphine Heim orpheline de mère[6]. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise. François-Joseph Heim était par cette union gendre du sculpteur Pierre Cartellier (1757-1831) et beau-frère par alliance du sculpteur Louis Petitot (1794-1862) qui était marié avec la sœur aînée de la défunte (voir ci-dessous). Les relations qu'il entretient ultérieurement avec son ex belle-famille sont peu suivies. Ni lui, ni sa fille ne sont mentionnés dans le billet d'enterrement de Pierre Cartellier.
— en 1824, adresse de Louis Petitot (1794-1862), sculpteur, chevalier de la Légion d'honneur (1828), fils de Pierre Petitot[7] (1760-1840) et gendre de Pierre Cartellier (1757-1831), son ancien professeur[8] dont il avait épousé la fille aînée, l'artiste peintre Julie-Angélique Cartellier (1795-1842). Celle-ci meurt en janvier 1842 «en sa maison, rue de l'Est, no7», paroisse Saint-Sulpice, laissant Petitot veuf avec leur fils commun adulte prénommé Jules[9]
— en 1824 et au moins juqu'en 1835, adresse de Bernard-Gabriel Seurre, dit Seurre aîné (1795-1867), sculpteur, prix de Rome (1828), également ancien élève de Pierre Cartellier[8];
— Charles Émile Seurre, dit Seurre jeune (1798-1858), sculpteur, prix de Rome (1824), frère du précédent et comme celui-ci et Petitot, ancien élève de Pierre Cartellier[8] y loge aussi;
— en 1831, Pierre Cartellier (1757-1831) meurt dans cette maison que les époux Petitot recueilleront en héritage;
— la présence en ce lieu du sculpteur Jean-Baptiste Roman (1792-1835), membre de l'Institut (1831) est signalée dans l'Almanach pour l'année 1831 (p.694) et dans celui pour l'année 1834 (p.707).
No33 rue de l'Est: vers 1857-1864, adresse de Jules Férat[11] (1829-1906), dessinateur illustrateur. Il a notamment illustré vingt-trois romans de Jules Vernes. Il est aussi, entre autres, l'auteur d'une série de dessins réalisée durant le siège de Paris (1870-1871).
Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure... des artistes vivans, exposés au musée Royal des Arts le 25 août 1824, C. Ballard, Paris, 1824 (en ligne), p.90.
«Convoi et enterrement de Mme Heim, née Cartellier», billets d'enterrement communiqués par M. Hubert Lavigne dans Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français 1875-1878, J. Baur, Paris, 1878 p.186.
Statistique des beaux-arts en France: annuaire des artistes français, établissemens publics consacrés aux beaux-arts, dictionnaire des peintres, sculpteurs..., 1835, Guyot de Fère (en ligne) pp.179 et 207.
Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture... des artistes vivants, exposés au palais des Champs-Elysées le , Paris, Mourgues frères, p.116 (en ligne).