Russe
langue slave orientale, originaire de Russie / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Le russe (autonyme : русский язык, translittération ISO 9 : russkij âzyk, [ˈruskʲɪj jɪˈzɨk][9]) est une langue appartenant au groupe de langues slaves orientales de la famille des langues indo-européennes, auquel appartiennent aussi l'ukrainien et le biélorusse. Il compte plus de 280 millions de locuteurs (comme langue maternelle ou langue seconde). Il constitue la langue officielle de la fédération de Russie et l'une des langues officielles des républiques de Biélorussie, du Kazakhstan et du Kirghizistan, langue de communication au sein de la Communauté des États indépendants (CEI), dominante dans certaines régions d'Ukraine (notamment le Sud et l'Est ukrainien ainsi que la capitale Kiev). Il est également une des langues officielles de l'ONU.
Russe Русский язык / Rússkiï jazýk | |
Pays | Abkhazie, Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Estonie, États-Unis, Géorgie, Kirghizistan, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Mongolie, Ossétie du Sud, Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan, Transnistrie, Turkménistan, Ukraine |
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Région | Europe, Asie, Amérique |
Nombre de locuteurs | L1 : 154 millions L2 : 100 millions Total : 254 millions |
Nom des locuteurs | russophones |
Typologie | SVO, flexionnelle, accusative, accentuelle, à accent d'intensité |
Classification par famille | |
Statut officiel | |
Langue officielle | Abkhazie[1] Biélorussie[2] Kazakhstan[3] Kirghizistan[4] Transnistrie Tadjikistan[5] Gagaouzie[6] (Moldavie) Ossétie du Sud-Alanie[7] Russie[8] Nations unies Communauté des États indépendants Organisation de coopération de Shanghai |
Régi par | Académie russe des sciences |
Codes de langue | |
IETF | ru
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ISO 639-1 | ru
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ISO 639-2 | rus
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ISO 639-3 | rus
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Étendue | Langue individuelle |
Type | Langue vivante |
Linguasphere | 53-AAA-ea
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WALS | rus
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Glottolog | russ1263
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Échantillon | |
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)
Статья 1 Vse lûdi roždaûtsâ svobodnymi i ravnymi v svoëm dostoinstve i pravah. Oni nadeleny razumom i sovest’û i dolžny postupat’ v otnošenii drug druga v duhe bratstva. Vse lioudi rojdaïoutsia svobodnymi i ravnymi v svoiom dostoïnstve i pravakh. Oni nadeleny razoumom i sovest'iou i doljny postoupat' v otnochenii droug drouga v doukhe bratstva. |
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Carte | |
Le monde russophone. | |
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Le russe est régi par l'Académie des sciences de Russie (Росси́йская Акаде́мия Нау́к).
L'histoire de la langue russe se divise en trois périodes[10] :
- Séparation de la langue slave orientale (vieux russe) du proto-slave et évolution en trois langues distinctes (biélorusse, russe, ukrainien) (du VIe – VIIe siècle au XIVe siècle).
- Désintégration de la langue slave orientale unifiée aux XVe – XVIIe siècles.
- À partir du XVIIIe siècle, le parler moscovite constitue la base de la langue nationale russe, qui commence à se former au XVIIe siècle.
On rencontre aussi le regroupement suivant : le vieux russe ou vieux slavon oriental, commun aux langues russe, biélorusse et ukrainienne (VIe – XIVe siècles), le russe moyen ou grand russe (XIVe – XVIIe siècles) et le russe moderne (à partir du milieu du XVIIe siècle)[10].
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Le russe dans l'espace post-soviétique
Dans les années 2000, le russe est parlé par plus de 280 millions de personnes, dont quelque 145 millions le parlent comme langue maternelle. Il est utilisé par la grande majorité des Russes de Russie. À la suite de la russification intense[réf. nécessaire] menée lors de la période soviétique, son usage est toujours très important en Ukraine, en Biélorussie, au Kazakhstan, au Kirghizistan, en Lettonie, en Lituanie, en Estonie ou encore dans les régions séparatistes d'Abkhazie, d'Ossétie du Sud ou de Transnistrie, pas seulement par l'importante minorité russe encore présente, mais aussi par une grande partie de la population de l'ethnie dominante, surtout dans les grandes agglomérations ou dans des régions proches de la Russie (Est de l'Ukraine, Nord et Ouest du Kazakhstan, etc.).
En Ukraine
En Ukraine, le russe est une langue minoritaire très importante. Le Demoskop Weekly estime qu’en 2004, il y avait 14 400 000 locuteurs ayant le russe comme langue maternelle dans le pays, et 29 millions de locuteurs actifs[11]. 65 % de la population du pays parlait couramment le russe en 2006, et 38 % l'utilisait comme langue principale avec la famille, les amis ou au travail. Le 5 septembre 2017, le Parlement ukrainien a adopté une nouvelle loi qui interdit l'enseignement primaire à tous les élèves dans toute autre langue que l'ukrainien, ce qui est mal perçu dans l’est du pays comme en Russie[12].
Dans les républiques du Caucase et d'Asie centrale, le russe sert toujours de langue véhiculaire entre les différentes ethnies. Les peuples non russes de l'ancienne URSS, particulièrement dans les grandes villes, ont souvent une meilleure maîtrise écrite de la langue russe que de leur propre langue, ce qui permet à la presse russophone de subsister. Dans les pays baltes, le retour à l'indépendance a fait perdre au russe son rôle hégémonique, et la minorité russe se voit aujourd'hui obligée de se battre pour maintenir sa langue dans ces pays, comme n'importe quelle minorité linguistique (bien qu'en Lettonie, le russe soit parlé par 44 % de la population)[13].
Le russe en Europe centrale
En Europe centrale, les anciens pays du bloc de l'Est, où l'apprentissage du russe était autrefois systématique, se tournent depuis la fin du communisme vers l'anglais. On estime que la partie de la population, quel que soit le pays, qui avait plus de vingt ans lors de l'effondrement de l'URSS, en 1991, garde une maîtrise courante et parfois très approfondie de la langue russe. C'est notamment le cas en ex-RDA (Allemagne de l'Est) où il était enseigné en tant que langue obligatoire pour tous les collégiens et pour les lycéens . Il a également été enseigné en Yougoslavie durant la période communiste. En Pologne, le russe est largement devancé depuis 1989 par l'anglais et l'allemand. En revanche, le russe est souvent une langue véhiculaire pour les gens qui avaient plus de 15 ans avant 1989 ; dans les ex-républiques populaires de l'Europe de l'Est, et par exemple, un citoyen de Pologne qui avait plus de 15 ans en 1989 peut le plus souvent, communiquer avec un citoyen bulgare, qui tout comme lui, avait appris le russe à l'école. En France et en Allemagne, ainsi qu'au Royaume-Uni, le russe est resté une langue véhiculaire pour les immigrés, ou réfugiés originaires de l'Europe de l'Est. Ainsi, à Londres, il n'est pas rare, par exemple, de voir un immigré polonais parler en russe en s'adressant à un réfugié tchétchène[réf. nécessaire], ou de surprendre un Bulgare communiquer en russe avec un Roumain.
Le russe dans le monde
Du fait de l'immigration, Israël, l'Allemagne, le Canada, les États-Unis et quelques autres pays comptent d'importantes communautés russophones. En Israël en particulier, plus d'un million sur les sept millions et demi d'Israéliens de confession juive (sur une population totale de plus de 9,3 millions d'habitants en selon le Bureau israélien des Statistiques) sont des russophones originaires de Russie ou d'Ukraine, qui pratiquent encore beaucoup le russe. En Syrie, le russe est parlé par au moins 20 000 Syriens en seconde langue et est restée en tant que langue universitaire. Plus de 10 000 Syriens vivent en fédération de Russie.
Dans les pays de l'ex-Asie centrale soviétique (Tadjikistan, Ouzbékistan, etc.), le russe est désormais en concurrence surtout avec l'anglais, et dans une moindre mesure, avec le chinois mandarin, pour l'apprentissage d'une seconde langue pour les plus jeunes, et aussi avec le persan, la langue de l'Iran, qui est la puissance régionale et économique principale de l'Asie centrale. Pour pouvoir émigrer vers les États-Unis, l'Australie ou le Canada, ou pour travailler dans le secteur du tourisme, une partie des plus jeunes misent sur l'anglais. Le chinois souffre de ne pas être la langue d'un pays d'immigration et des faibles salaires pratiqués en Chine. Aux États-Unis ou en Australie, les rémunérations ou les salaires sont au contraire bien meilleurs qu'en Russie.
En Afghanistan, pendant la guerre soviéto-afghane, entre 1979 et 1989, la langue russe était utilisée dans l'administration, et à partir du collège dans l'éducation, ainsi que dans les lycées. De nos jours, de nombreux Afghans parlent russe en seconde langue, surtout à Kaboul, et dans le nord du pays. Le russe est de nouveau une langue universitaire en Afghanistan, depuis 2003.
En Chine, le russe est surtout présent dans le nord du pays, et la proportion des locuteurs augmente, le long de la frontière sino-russe. Les Russes sont l'une des 56 ethnies en Chine, avec environ 15 000 représentants. Il y a sans doute 100 000 Chinois qui savent parler le russe en seconde langue, concentrés majoritairement le long de la frontière russo-chinoise. L'enseignement du russe a beaucoup souffert de la rupture avec l'URSS entre 1961 et 1989, et surtout du fait d'une courte guerre, en 1969, entre les deux pays.
Au Vietnam, pays autrefois dans l'orbite de l'URSS, le russe fut enseigné dès 1955 au Vietnam du Nord, et développé après la réunification du Vietnam en 1975, au sud Vietnam. Avec la chute de l'URSS en 1991, le russe est oublié par les nombreux Vietnamiens qui le parlaient, car ils ne communiquent plus avec des Russes, et les relations diplomatiques entre les deux pays ne sont plus les mêmes depuis 1991. À Cam Ranh, il y avait une base militaire russe, et dans ses environs, le nombre de Vietnamiens qui parlaient le russe était donc plus important que dans le reste du pays. Depuis 1991, les Vietnamiens optent massivement pour l'apprentissage de l'anglais, plus utile, et du chinois (mandarin), ou du japonais.
Au Cambodge, et au Laos, qui étaient des pays communistes satellites du Vietnam, le russe a largement laissé la place à l'anglais et au chinois mandarin, surtout après 1991.
Il existe trois groupes de dialectes en Russie d'Europe : le russe septentrional, central et méridional. Chacun de ces groupes se décompose lui-même en plusieurs dialectes.
Il faut considérer également, bien que ne relevant pas des aspects dialectaux, la langue russe sous sa forme argotique. L'argot obscène mat et l'argot criminel fenia, diffusé par des prisonniers et zek familiarisés dans les camps avec ce vocabulaire, sont utilisés au quotidien. Son lexique est riche, hormis les aphérèses, apocopes et autres dérivations, et les polysémies étendues.
Russe septentrional
Situé au nord-est d'une ligne reliant le lac Ladoga à Iochkar-Ola en passant par Novgorod et Iaroslavl. Ce groupe se distingue par une prononciation du o non accentué comme un /o/, le g est guttural et le t des terminaisons de verbe se prononce dur.
Russe central
La limite septentrionale passe par Saint-Pétersbourg, Novgorod, Ivanovo et Nijni Novgorod jusqu'à Tcheboksary. Au sud, cette région comprend Velikié Louki, Moscou et Penza. L'accent local comporte des traits empruntés tant au russe septentrional qu'au russe méridional. On distingue la partie septentrionale (prononçant /o/, même hors accent) et la partie méridionale (prononçant le o, non accentué, /a/).
Russe méridional
La région s'étend au sud de Velikié Louki et passe par Riazan et Tambov. On y prononce le 'o' non accentué /a/, le 'g' est fricatif et le 't' mouillé des terminaisons de verbe.