Le sébum est un film lipidique sécrété par les glandes sébacées de la peau. Il sert à la protéger et sélectionne des micro-organismes plutôt anaérobies et lipophiles[1]. Mélangé à la sueur, il protège la peau du dessèchement. C'est aussi l'une des sources de nourriture du microbiote cutané humain. Il est stocké ou progressivement altéré durant son transit dans le canal sébacé, puis délivré à la surface de la peau et résorbé[2] par la couche cornée de la peau et en partie consommé par le microbiote cutané ou un acarien microscopique (Demodex[3]). Son taux d'excrétion sur la peau diffère du taux de sécrétion par la glande[1]; sa surproduction est dite « séborrhée ».
Dans un environnement pollué, il absorbe certains polluants, liposolubles notamment, et on a montré que la hausse des PM2.5, des PM10 et du N02 dans l'air augmente la production de sébum[4].
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section «Notes et références».
Le sébum est une barrière protectrice qui protège la peau de la dessiccation et de certains microbes, en l'acidifiant (présence d'acide lactique) et en la graissant, ce qui lui confère une certaine imperméabilité, tout en contribuant au maintien de sa souplesse.
Il est également présent sur les poils et les cheveux (les «cheveux gras» sont dus à une grande quantité de sébum).
C'est une substance fluide légèrement cireuse composée principalement de lipides, notamment d'acides gras.
Un excès de sébum (qui peut être induit par l'excès de certains produits de soins corporel) est l'une des causes d'acné. Les crèmes solaires peuvent interférer avec sa production [5];
Un manque de sébum est la cause des peaux et de cheveux trop secs.
De nombreux travaux, souvent en lien avec l'industrie des cosmétiques ont porté sur la séborrhée et l'acné, mais ont aussi par exemple visé:
Un sébum artificiel a été créé, par exemple pour étudier les effets des biofilms créés par la bactérie Propionibacterium acnes[24] ou pour étudier la diffusion de solutés [25];
En 2019 des chercheurs ont trouvé par hasard une personne hyperosmique (particulièrement sensible aux odeurs) capable de détecter la maladie de Parkinson uniquement à l'odeur des malades parkinsoniens[27].
Après avoir étudié des métabolites volatils venant d'échantillons de sébum prélevés dans le haut du dos de 64 personnes (21 sujets témoins et 43 sujets parkinsoniens), ces chercheurs ont montré que c'est le sébum de la peau de ces malades qui est la source de cette odeur, due à des substances volatiles qui altèrent l'odeur normale de la peau via des niveaux modifiés d'aldéhyde et d'éicosane périlliques[Quoi ?], que la personne hyperosmique a ensuite jugée très proche de l'odeur qu'il avait associé à la maladie de Parkinson[27]. La maladie avait déjà été associée à une anomalie de production de sébum[28], mais c'est la première fois qu'on associe une maladie dégénérative à une odeur[27].
Une anomalie de production de sébum était l'un des symptômes non-moteur connus de la maladie[29],[30], et on sait depuis peu que la peau des patients parkinsoniens contient une synucléine phosphorylé α. qui est une caractéristique moléculaire de la MP[31],[32]. Cette découverte pourrait peut-être aboutir à un outil de dépistage rapide et précoce de la maladie, mais aussi fournir des données sur les changements métaboliques/moléculaires lors de son évolution. C'est un encouragement à explorer le volatilome du sébum[27].
Une expérience menée en 2022 démontre qu'Aedes aegypti, et sans doute les moustiques piquant les humains en général, sont spécialement attirés par les individus présentant naturellement un taux élevé d'acide carboxylique dans leur sébum. Malheureusement, l'expérience observe que ce taux ne varie pas ni en fonction du régime alimentaire ni des produits d'hygiène utilisés. Certaines personnes sont alors condamnées à être de véritables aimants à moustiques. La sécrétion importante d'acide carboxylique étant spécifique aux humains, il est envisagé que la sélection naturelle ait amené les moustiques à être attiré par ce composant afin d'être certains de l'identité de leurs proies, mais aussi comme indice de la présence d'eau claire et propre à proximité, fournie par les humains et utile pour leur reproduction[33],[34].
Akaza N, et al. (2014) Fatty acid compositions of triglycerides and free fatty acids in sebum depend on amount of triglycerides, and do not differ in presence or absence of acne vulgaris. J Dermatol. ;41:1069–76.
Lovászi, M., Szegedi, A., Zouboulis, C. C., & Törőcsik, D. (2017). Sebaceous-immunobiology is orchestrated by sebum lipids. Dermato-endocrinology, 9(1), e1375636.
Youn SW, et al. (2005) Regional and seasonal variations in facial sebum secretions: a proposal for the definition of combination skin type. Skin Res Technol.;11:189–95.
Verschoore M, et al. Circadian variations in the number of actively secreting sebaceous follicles and androgen circadian rhythms. Chronobiol Int. 1993;10:349–59.
Piérard-Franchimont C, et al. Sebum rheology evaluated by two methods in vivo. Split-face study of the effect of a cosmetic formulation. Eur J Dermatol. 1999;9:455–7.;
Shirasu, M.; Touhara, K (2011) The scent of disease: volatile organic compounds of the human body related to disease and disorder. J. Biochem, 150 (3), 257– 266, DOI: 10.1093/jb/mvr090
Krestin, D. The Seborrhoeic Facies as a Manifestation of Post-Encephalitic Parkinsonism and Allied Disorders. QJM 1927, os-21 (81), 177– 186, DOI: 10.1093/qjmed/os-21.81.177
(en) Maria Elena De Obaldia, Takeshi Morita, Laura C. Dedmon, Emely V. Zeledon, Justin R. Cross et Leslie B. Vosshall, «Differential mosquito attraction to humans is associated with skin-derived carboxylic acid levels», Cell, (lire en ligne)