Société et culture sous la dynastie Han
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La dynastie Han est une période de l'histoire de la Chine qui débute en 206 av. J.-C, lorsque Han Gaozu fonde la dynastie en montant sur le trône, et s’achève en 220 ap. J.-C, à la fin du règne de Han Xiandi. Elle est elle-même divisée en deux périodes : celle des Han occidentaux (西漢) ou Han antérieurs (前漢) (206 av. J.-C. - 9 ap.J.-C), capitale Chang'an, et celle des Han orientaux (東漢) ou Han postérieurs (後漢), (25 - 220), capitale Luoyang. Ces deux périodes sont séparées par la courte dynastie Xin fondée par Wang Mang et qui disparaît après la mort de son fondateur.
Les quatre siècles que dure la dynastie Han sont une période de grands progrès économiques, technologiques, culturels et sociaux pour la Chine. Le pays est dirigé par un empereur, qui partage son pouvoir avec un appareil bureaucratique et des nobles dans une situation de semi-féodalité. Les lois, les coutumes, la littérature et l'éducation sont largement inspirés par la philosophie et l'éthique du Confucianisme ; même si l'influence du Légisme et du Taoïsme, présents depuis l'époque de la dynastie Zhou, se font toujours sentir. Ainsi, les lettrés et les nobles qui désirent se mettre au service de l'état, ne peuvent prétendre à un poste officiel que s'ils ont reçu une éducation basée sur les principes de la philosophie de Confucius. C'est sous les Han occidentaux que le lettré Dong Zhongshu (179–104 av. J.-C.) crée une véritable idéologie synthétique du Confucianisme Han, en unifiant le canon officiel du Confucianisme, avec les cycles cosmologiques du Yin et Yang et les cinq éléments du Wuxing
La société est hiérarchisée, et le statut social des nobles, fonctionnaires, agriculteurs et artisans est supérieur à celui des humbles marchands. Cependant, malgré ce carcan social, de véritables hommes d'affaires riches et prospères réussissent à amasser des fortunes considérables, qui leur permet de rivaliser en termes de prestige avec les nobles les plus puissants et les officiels de haut rang. Les esclaves sont en bas de l'échelle sociale, mais ne représentent qu'une infime portion de la population totale. Les « invités permanents » existent en plus grand nombre et sont considérés comme faisant partie des « biens » liés à telle ou telle exploitation d'un grand propriétaire terrien. Enfin, les médecins et les occultistes/religieux employés par l'état réussissent à vivre dans la dignité, sans avoir un train de vie démesuré. Quelle que soit leur classe sociale, la plupart des gens vénèrent les dieux d'un panthéon riche et varié, qui donnera naissance avec le temps à la religion traditionnelle chinoise. Dans les premiers temps de la dynastie Han, les taoïstes s'organisent en petits groupes et se concentrent sur la recherche de l'immortalité. Ce n'est que dans la seconde moitié du IIe siècle qu'ils se structurent en une vaste société hiérarchisée, qui voit en Lao Tseu un prophète et concurrence l'autorité impériale.
Le foyer-type de la période Han est une maison dans laquelle habite une famille nucléaire de quatre à cinq personnes. Ce n'est que quelques siècles plus tard, sous les dynasties suivantes, que la situation change et on se retrouve avec un foyer qui regroupe plusieurs générations sous le même toit, ainsi que les membres de la famille étendue. Ce sont des familles patrilinéaires, qui sont sous la tutelle du père de famille, ou les mariages arrangés sont la norme. Lors de ces mariages, la nouvelle épouse quitte le clan de ses parents et rejoint celui de son époux; ce qui peut provoquer la disparition de clans entiers s'il y a beaucoup de naissances de filles en leur sein. De plus, seuls les descendants de sexe masculin peuvent assurer le culte des ancêtres, ce qui amène la société Han à privilégier la naissance et la survie des garçons aux dépens des filles.
Selon les coutumes et la tradition confucéenne, toutes les filles et les femmes doivent, en théorie, obéir passivement à leurs parents de sexe masculins. Dans les faits, les mères ont un statut familial supérieur à celui de leurs fils et de nombreuses femmes sortent de leur domicile pour exercer différentes professions et ce en étant protégées par la loi contre ceux qui voudraient les en empêcher. Au plus haut sommet de l'état, l'impératrice jouit d'un statut supérieur à celui des parents mâles du clan de son époux. Enfin, si jamais l'empereur meurt sans avoir désigné de successeur, l'impératrice douairière[1] peut choisir le successeur de son fils.