Suède
pays d'Europe du Nord, en Scandinavie / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La Suède (en suédois : Sverige /ˈsvæ̌rjɛ/[6]) — en forme longue le royaume de Suède (Konungariket Sverige /ˈkôːnɵŋaˌriːkɛt ˈsvæ̌rjɛ/[6] Écouter) — est un pays d'Europe du Nord et de Scandinavie. Sa capitale est Stockholm, ses citoyens sont les Suédois et Suédoises et sa langue officielle et majoritaire est le suédois. Le finnois et le sami sont aussi parlés, principalement dans le nord du pays. Les variations régionales sont fréquentes.
Royaume de Suède
(sv) Konungariket Sverige Écouter
Drapeau de la Suède |
Armoiries de la Suède |
Devise | en suédois : För Sverige i tiden (« Toujours pour la Suède[1] ») |
---|---|
Hymne |
en suédois : Du gamla, du fria (« Toi l'ancienne, toi la libre »), de facto |
Fête nationale | 6 juin |
· Événement commémoré |
Élection de Gustave Ier Vasa en tant que roi de Suède et fin de l'Union de Kalmar () |
Forme de l'État | Monarchie constitutionnelle |
---|---|
Roi | Charles XVI Gustave (Carl XVI Gustaf en Suédois) |
Premier ministre | Ulf Kristersson |
Parlement | Riksdag |
Langues officielles |
Suédois Langues minoritaires (finnois, meänkieli, langues sames, romani et yiddish) |
Capitale |
Stockholm 59° 21′ N 18° 4′ E |
Plus grande ville | Stockholm |
---|---|
Superficie totale |
449 965 km2 (classé 54e) |
Superficie en eau | 8,67 % |
Fuseau horaire | UTC + 1 (HNEC) ; heure d'été : UTC + 2 (HAEC) |
|
|
Indépendance | Union de Kalmar |
Date |
Gentilé | Suédois |
---|---|
Population totale (janvier 2024[2]) |
10 550 054 hab. (classé 89e) |
Densité | 23 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
621,241 milliards de $ - 0,98 % (22e) |
---|---|
PIB (PPA) (2022) |
674,263 milliards de $ + 9,40 % (39e) |
PIB nominal par hab. (2022) |
57 977,697 $ - 3,41 % (7e) |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
62 926,053 $ + 6,72 % (18e) |
Taux de chômage (2022) |
7,8 % de la pop. active + 10,86 % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale : 2 045,138 milliards de SEK + 1,90 % Relative : 35,110 % du PIB + 5,86 % |
Monnaie |
Couronne suédoise (SEK ) |
IDH (2021) | 0,947[3] (très élevé ; 7e) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,885[3] (7e) |
Coefficient de Gini (2020) | 28,9 %[4] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,023[3] (4e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 72,7[5] (5e) |
Code ISO 3166-1 |
SWE et SE |
---|---|
Domaine Internet | .se, .eu[alpha 1] |
Indicatif téléphonique | +46 |
Code sur plaque minéralogique | S |
Organisations internationales |
ONU : Conseil nordique : COE : UE : ESA : BAD : AIIB : CD : OTAN : |
La Suède a une frontière avec la Norvège à l'ouest-nord-ouest et une autre avec la Finlande au nord-nord-est. Au sud, la Suède est séparée du Danemark par l'Øresund, un détroit du Cattégat dont la section la plus étroite mesure 4 km de large. La partie septentrionale de la Suède est occupée par la Laponie, appelée Sápmi par ses habitants, les Samis, qui furent les premiers habitants du nord de la Scandinavie.
Occupant un territoire d'une superficie de 449 964 km2, la Suède est le cinquième plus grand pays d'Europe après l'Espagne, l'Ukraine, la France et la Russie. La Suède possède une faible densité de population, sauf dans les zones urbaines (1,5 % du territoire), où vit 87 % de la population (1 437 personnes par kilomètre carré). La sauvegarde de l'environnement et l'enjeu des énergies renouvelables sont généralement la priorité des personnalités politiques, ainsi que d'une grande partie de la population. En 2014, le Global Green Economy Index classe la Suède premier pays le plus écologique au monde[7].
La Suède est depuis longtemps un grand exportateur de fer, de cuivre et de bois. L'industrialisation, qui a commencé dans les années 1890, a permis à la Suède de se développer, et d'obtenir constamment de nos jours une bonne place dans les classements européens sur l'Indice de développement humain (IDH). La Suède possède de grandes réserves d'eau potable, mais manque de ressources énergétiques fossiles comme le charbon ou le pétrole.
La Suède moderne est issue de l'Union de Kalmar, créée en 1397. Le pays fut unifié au XVIe siècle par le roi Gustav Vasa. Au XVIIe siècle, la Suède conquiert de nouveaux territoires et forme un empire colonial. Cependant, la majeure partie de ces territoires devra être abandonnée au XVIIIe siècle. Au début du XIXe siècle, la Finlande et d'autres territoires sont perdus. Après sa dernière guerre en 1814, la Suède connaît la paix, adoptant une politique de non-alignement en temps de paix et de neutralité en temps de guerre. Ce statut prend fin lors du dépôt de sa candidature auprès de l'OTAN à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. La Suède fait partie de l'Union européenne depuis 1995, mais pas de la zone euro.
Selon l'indice de démocratie du groupe de presse britannique The Economist Group, la Suède est un des pays les plus démocratiques au monde (premier en 2008, troisième en 2017 derrière la Norvège et l'Islande). De plus, le , elle reçoit le prix de l'Excellence 2010 (pays le plus réputé). En 2023, la Suède est classée en 2e position pour l'indice mondial de l'innovation[8].
La Suède est le cinquième pays d'Europe en superficie (450 000 km2), après la Russie, l'Ukraine, la France et l'Espagne.
Malgré sa latitude septentrionale, la Suède jouit d'un climat plutôt tempéré, notamment grâce au Gulf Stream qui réchauffe ses côtes méridionales.
C'est un pays de l'Europe du Nord, tout en longueur et qui s'étend de Smygehuk (point le plus méridional) à Treriksröset (au nord), point de rencontre de la Norvège, de la Suède et de la Finlande. Le pays possède une importante façade maritime sur la mer Baltique à l'est-sud-est, le Cattégat au sud-sud-ouest et le Skagerrak au sud-ouest.
Plus de la moitié du territoire est couvert de forêts de conifères, et les lacs sont nombreux.
Localisation
La Suède est un pays scandinave qui se situe entre la Norvège et la Finlande.
Géologie
Le long du golfe de Botnie se trouve la région de « la côte haute » Höga Kusten qui se soulève chaque année de plus de 8 mm. Ce rebond isostatique est dû à l'enfoncement du sol sous le poids d'une couche de glace épaisse de plus de trois kilomètres pendant la dernière période glaciaire. Depuis la fonte des glaces, le sol s'est élevé de 800 m. À 286 m d'altitude se trouve la ligne côtière la plus élevée formée après la dernière glaciation.
Topographie et hydrologie
La Suède est bordée par le golfe de Botnie à l'est-nord-est et la mer Baltique au sud-sud-est: ce littoral très allongé contribue à adoucir encore le climat. À l’ouest-nord-ouest, le pays est séparé de la Norvège par les Alpes scandinaves.
Le pays est très riche en lacs dont certains, comme le Vänern et le Vättern, sont parmi les plus grands d'Europe.
Gotland et Öland, dans la mer Baltique, sont les deux plus grandes îles de Suède et forment chacune une province historique propre. Les côtes suédoises sont assez entrecoupées avec un très grand nombre de petits golfes (des fjärdar) et de nombreux îlots qui forment souvent des archipels, comme ceux de Stockholm et de Göteborg.
Climat
La Suède jouit d’un climat relativement tempéré en dépit de sa situation septentrionale, du fait de l’action du Gulf Stream. Dans le sud du pays, les feuillus peuvent se trouver en abondance, contrairement au nord, où les résineux dominent le paysage. Dans la partie du pays se situant au nord du cercle polaire arctique, le soleil ne se couche jamais en été, et l’hiver n’est qu’une nuit sans fin : le soleil ne se lève pas, mais il y a assez de lumière pour voir clair quelques heures (cela varie selon les endroits).
Environnement
En 2014, le Global Green Economy Index classe la Suède pays le plus écologique au monde[7].
En 2015, l'organisation Global Footprint Network indique que la Suède est un des 57 pays (sur 181) préservant ses ressources (réserve en biocapacité positive), notamment grâce à sa capacité forestière qui compense largement son empreinte carbone[9].
La Suède est frappée en 2018 par des épisodes de canicules et de sécheresses parmi les pires de son histoire. L'été est ainsi le plus chaud jamais observé depuis le début des enregistrements en 1756. En conséquence, les récoltes agricoles ont lourdement chuté et le pays, jusqu'alors exportateur de céréales, a dû en importer[10].
Géographie humaine
Le Sud a une vocation agricole très nette, et la surface occupée par la forêt augmente au fur et à mesure que l’on progresse vers le nord. La densité de population est également supérieure au sud, notamment dans la vallée du lac Mälar, dans la région de l’Øresund et tout le long de la côte ouest, même si le sud-est du pays forme aussi une région à relativement faible densité.
Transports
Préhistoire
Des découvertes archéologiques prouvent que le territoire suédois a été colonisé au cours de l'âge de la pierre, lorsque les terres émergent de la glace accumulée pendant l’ère glaciaire. Les premiers habitants vivent de chasse, de cueillette, et surtout des ressources que leur offre la future mer Baltique.
Le territoire suédois semble avoir connu une forte densité de population pendant l'âge du bronze, les traces de communautés élargies et prospères ayant été mises en évidence. La fin de l'âge du bronze ancien (environ 1200 av. J.-C.) est marquée par l'intensification de l'agriculture. Ainsi, le sud de la Suède connaît une ouverture du paysage forestier et la création de vastes prairies[11].
La toute première mention écrite de l’existence du peuple suédois (Suiones en latin) est faite par Tacite en l'an 98. Ils sont aussi mentionnés par Jordanès au VIe siècle, sous les noms de Suehans ou Suetidi. L'épopée anglo-saxonne Beowulf décrit des batailles entre les Suédois et les Goths de Scandinavie (Geats) durant cette époque, qui se soldèrent par la prédominance des Suédois (Sweonas).
Moyen Âge
Au cours des IXe et Xe siècles, la culture viking s’épanouit dans toute la Scandinavie grâce au commerce, aux pillages et aux mouvements de colonisation vers l’est (pays baltes, Russie et mer Noire).
Le mouvement de christianisation, aux XIe et XIIe siècles, se traduit notamment par la création de l’archevêché d’Uppsala en 1164. Il facilite la consolidation d’un État suédois centré sur les bords de la mer Baltique : en 1250, la dynastie des Folkung accède au pouvoir et établit sa capitale à Stockholm.
Néanmoins, tout comme dans les nouveaux États de Norvège et du Danemark, une grave crise survient au XIVe siècle, aggravée par la peste noire. Malgré ces difficultés, les Suédois continuent leur expansion au nord de la péninsule scandinave, vers l’actuelle Finlande.
Le grand schisme d'Orient entre le catholicisme et l’orthodoxie a des répercussions jusque dans cette région, notamment à travers les guerres incessantes qui éclatent entre la Suède catholique et la république de Novgorod, orthodoxe. Les tensions ne s’apaisent qu’en 1323 avec la signature du traité de Nöteborg, lequel établit une frontière allant de la pointe est du golfe de Finlande à la pointe nord du golfe de Botnie. Le territoire finlandais passe sous domination suédoise à partir de 1362.
En 1397, les trois États de Norvège, Danemark et Suède s’unissent sous un seul monarque dans le cadre de l’Union de Kalmar. Au cours du XVe siècle, les Suédois doivent ensuite résister aux tentatives de centraliser l’autorité sous la couronne danoise, parfois jusqu’à prendre les armes. La Suède finit par quitter l’Union en 1521, lorsque Gustave Eriksson Vasa rétablit l’indépendance de la couronne suédoise avant d'accéder au trône deux ans plus tard sous le nom de Gustave Ier.
Époque moderne
Le règne de Gustave Vasa se caractérise par l’adoption de la Réforme protestante, une nouvelle consolidation de l’État et une participation accrue des bourgeois aux décisions publiques par la création d’une assemblée à quatre chambres (le Riksdag). Gustave Vasa, roi bâtisseur et pacifique, est souvent considéré comme le père de la nation suédoise.
Au cours du XVIIe siècle, la Suède s’affirme progressivement comme une grande puissance européenne, en raison notamment de son engagement dans la guerre de Trente Ans, à l’initiative du roi Gustave II Adolphe. L’intérieur du royaume connut également de profondes réformes modernisatrices grâce à l’action du comte Axel Oxenstierna.
Époque contemporaine
Cette position de force s’écroule au XVIIIe siècle, lorsque la Russie impose sa domination à l’Europe du Nord à l’issue de la grande guerre du Nord, avant finalement de s’octroyer en 1809 la moitié est du pays et d’en faire le grand-duché de Finlande, sous administration russe.
Le roi Gustave III, à la suite d'un coup d’État en 1772, met fin au régime constitutionnel instauré par le Riksdag en 1719 et règne en despote, établissant une monarchie absolue qui prend fin en 1809, lorsque la Suède devient une monarchie constitutionnelle.
Le maréchal français Jean-Baptiste Bernadotte est élu héritier du trône puis roi de Suède sous le nom de Charles XIV. Sa dynastie règne toujours sur la Suède. Le reste du XIXe siècle et le début du XXe siècle, jusqu'en 1917 où le parlementarisme sort définitivement vainqueur, sont marqués par un transfert lent du pouvoir du roi vers le Riksdag.
L’histoire contemporaine de la Suède est remarquablement pacifique, la dernière guerre connue par le pays a été une campagne menée contre la Norvège en 1814, à l’issue de laquelle une union personnelle des deux couronnes à domination suédoise est établie. Elle est dissoute en 1905 lorsque la Norvège déclare son indépendance, mais sans entraîner de conflit.
La première cérémonie de remise des prix Nobel a lieu à l’Académie royale suédoise de musique à Stockholm en 1901. Depuis 1902, les prix sont officiellement décernés par le roi de Suède.
La Suède parvient à conserver sa neutralité pendant les Première et la Seconde guerres mondiales, à l’exception notable du soutien logistique et militaire apporté à la Finlande lors de la tentative d’invasion soviétique de 1939-1940. La Suède a joué un rôle ambigu durant la Seconde Guerre mondiale : tout en collaborant avec l'Allemagne nazie en l'approvisionnant en minerai de fer, elle met en place une politique active d'accueil des Juifs (en particulier danois)[12] et réfugiés européens.
À la suite de l'échec de l'instauration d'une union de défense scandinave, le pays persiste dans sa politique de neutralité au cours de la guerre froide et dans les décennies suivantes, n’étant membre d’aucun traité d’alliance militaire. Elle adhère toutefois à l’Union européenne en 1995. En 2022, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Suède modifie radicalement sa politique internationale[13] en déposant une demande d'adhésion à l'OTAN, en même temps que la Finlande[14]. Deux ans plus tard le la Suède rejoint l'OTAN devenant ainsi le 32e pays membre de l'OTAN.
Organisation des pouvoirs
La Suède est une monarchie depuis presque un millénaire. Dès le Moyen Âge, les paysans soumis à l'impôt constituaient l'une des quatre chambres des États généraux du royaume : le Ståndsriksdagen.
Le pouvoir exécutif, jusqu'en 1680, était partagé entre le roi et un Conseil de la noblesse suédoise. Il s'ensuivit une période de monarchie absolue exercée par le roi. En réaction au fiasco de la grande guerre du Nord, le parlementarisme fut réintroduit en 1719, suivi par trois formes différentes de monarchie constitutionnelle en 1772, 1789 et enfin en 1809, lorsque la première constitution suédoise fut signée par le roi, qui s'y engage à garantir plusieurs libertés fondamentales.
En 1866, le Ståndsriksdagen fut définitivement dissous et remplacé par un système parlementaire bicaméral, le Riksdag : la Première Chambre était élue au suffrage indirect par des grands électeurs locaux, et la Seconde Chambre était élue au suffrage direct.
Le parlementarisme fut renforcé en 1917 lorsque le roi Gustave V, après des décennies d’affrontement politique qui laissaient craindre une révolution, accepta de nommer désormais des ministres devant obtenir la confiance de la majorité du Parlement. La démocratisation du régime fut complétée en 1918 avec l’adoption du suffrage universel. La participation électorale a toujours été élevée en Suède : le taux de 80 % aux élections législatives de 2002 est le plus bas jamais enregistré.
La social-démocratie a joué un rôle politique dominant depuis 1917, lorsque la branche réformiste se renforça et que la branche révolutionnaire [Laquelle ?] quitta le parti [réf. souhaitée]. L’influence du courant social-démocrate sur la société suédoise est souvent décrite comme hégémonique. La coalition des centristes et des sociaux-démocrates assura un gouvernement stable de 1932 à 1956. Par la suite, la vie politique a été totalement dominée par les seuls sociaux-démocrates, souvent soutenus par les marxistes du Vänsterpartiet et les Verts du Miljöpartiet.
En 1971, le Riksdag devint monocaméral. Selon la constitution, les 349 membres du Riksdag détiennent l’autorité suprême en Suède. L’assemblée peut modifier la constitution à la majorité qualifiée. L’initiative des lois revient concurremment aux ministres et aux parlementaires. Ces derniers sont élus pour quatre ans selon le principe de la représentation proportionnelle.
En 1975, une nouvelle constitution mit une fin définitive au pouvoir politique du roi : il n’est plus aujourd’hui que le représentant formel mais symbolique de l’État suédois, et son rôle consiste essentiellement à présider aux cérémonies officielles.
Le gouvernement et le parlement sont en dialogue permanent avec les autres pays nordiques dans le cadre du Conseil nordique.
Le système juridique (en), de tradition romano-germanique, se compose des juridictions civiles, pénales et administratives. Une hiérarchie existe entre tribunaux, cours d’appel et cours suprêmes. La loi suédoise est codifiée.
Le modèle économique de développement suédois, reposant sur la social-démocratie, après avoir assuré une forte croissance, affronte ses premières difficultés dans les années 1990. C'est l'époque où le pays entreprend de grandes réformes, pour alléger une fiscalité parmi les plus lourdes du monde et rendre plus flexible son marché du travail. [réf. souhaitée]
Les années 1990 voient aussi la réforme du système de retraite en Suède. Pour y parvenir, le pays a attendu 1999, après un long processus de dialogue social et la recherche d'un compromis assurant un vote unanime au parlement, et plutôt bien accueilli par le monde des affaires, car jugé politiquement et financièrement plus solide que le système qui avait prévalu pendant des décennies[15]. Les principes essentiels de cette grande réforme ont été fixés dès 1991 par le gouvernement social-démocrate d’Ingvar Carlsson[15]. Après un processus de concertation entre les sociaux-démocrates et une coalition de partis du centre et de la droite menée par Carl Bildt, qui a duré de 1991 à 1994, la réforme a affronté avec succès un premier vote au Parlement en 1994, sur ses principes, puis dans un second temps sur l’intégralité de la législation en 1998. Près de 80 % des députés s’étant prononcés favorablement, cette réforme cimente le consensus national, sur le plan politique.
Partis politiques, élections et gouvernement actuels
Pendant plus de 50 ans, la Suède avait cinq partis politiques qui recevaient régulièrement suffisamment de voix pour obtenir des sièges au Riksdag - les Sociaux-démocrates, les Modérés, le Parti du centre et le Parti du peuple - Les Libéraux - avant que le Parti de l'environnement Les Verts ne devienne le sixième parti à partir des élections de 1988. Lors des élections de 1991, tandis que les Verts perdent leurs sièges, deux nouveaux partis ont obtenu des sièges pour la première fois : les Chrétiens-démocrates et la Nouvelle Démocratie. Les élections de 1994 ont vu le retour des Verts et la disparition de la Nouvelle Démocratie. Il a fallu attendre les élections en 2010 pour qu'un huitième parti, les Démocrates de Suède, obtiennent des sièges au Riksdag. Lors des élections européennes, des partis qui ont échoué à passer le seuil au Riksdag ont réussi à obtenir une représentation : la Liste de juin (2004-2009), le Parti pirate (2009-2014) et Initiative féministe (2014-2019).
Stefan Löfven, meneur du Parti social-démocrate suédois des travailleurs (SAP), a été nommé Premier ministre le , après 131 jours sans gouvernement, grâce à la formation d'une coalition. Il dirige un gouvernement composé de 23 ministres, principalement issus d'une coalition de centre gauche, majoritaire au Riksdag depuis . En août 2021, il annonce sa démission de chef de son parti et donc de ses fonctions de Premier ministre à compter de novembre 2021[16]. Sa remplaçante, Magdalena Andersson, est élue par le Parlement le 29 novembre[17].
Administration
La Suède se compose de trois grandes régions traditionnelles (Landsdelar en suédois) : le Götaland au sud, le Svealand au centre et le Norrland au nord. Jusqu’en 1809, la quatrième région de Suède était l’Österland, à l’est, aujourd’hui la Finlande.
Jusqu’aux réformes administratives menées par Axel Oxenstierna en 1634, ces trois grandes régions étaient subdivisées en 25 provinces, dites « provinces historiques » (Landskap en suédois). Les provinces n’ont plus aucune fonction administrative aujourd’hui, mais représentent pour les Suédois un important patrimoine historique et culturel auquel ils s’identifient volontiers. Elles servent également de délimitation pour les duchés.
Les comtés (län en suédois) furent institués en 1634 à l’initiative du chancelier Axel Oxenstierna en vue de l’édification d’une administration moderne. Bien que fortement inspirés des provinces préexistantes, les comtés ont des frontières souvent différentes. La Suède est divisée en 21 comtés. Dix-huit d’entre eux sont dirigés, d’une part, par un préfet (Landshövding) représentant l'État à la tête du Länsstyrelse, et d’autre part par une assemblée locale élue (Landstinget) dont la principale fonction est de gérer les services de santé. Deux comtés, Västra Götaland et Skåne, ont accédé au statut de région, et possèdent un organe de gouvernement régional (« regionalt självstyrelseorgan »). Un comté, Gotland, est composé d'une seule commune qui a pris en charge les fonctions occupées ailleurs par le « landsting »[18],[19].
Les comtés sont divisés en communes, ou kommuner, qui représentent l'échelon local du gouvernement en Suède. On dénombre 290 communes (en 2004).
Politique étrangère
La nouvelle politique étrangère, souvent appelée la "Politique de 1812", est mise en place par Jean-Baptiste Bernadotte, prince couronné élu. La politique de 1812 contrastait fortement avec la politique étrangère traditionnelle de la Suède, caractérisée par son implication dans de nombreux conflits, notamment avec son ennemi principal, la Russie. En 1812, l'empereur Alexandre, ayant besoin d'alliés contre Napoléon s'entend avec Bernadotte. Lors de la réunion, il est convenu que la Suède acceptera que la Finlande fasse partie de la Russie en échange de l'aide du tsar pour faire pression sur le Danemark afin qu'il lui cède la Norvège.
Les troupes suédoises dirigées par Bernadotte participent aux guerres napoléoniennes en 1813 et 1814, combattant contre la France (ils jouent un maigre rôle à la bataille de Leipzig) et le Danemark. La Suède force le Danemark à lui remettre la Norvège par le traité de Kiel (). Depuis lors, la Suède n'a plus pris part à aucun conflit armé (à l'exception de missions de maintien de la paix).
Au cours du XXe siècle, la politique étrangère suédoise reste fondée sur les principes de la non-participation aux alliances en temps de paix et sur une politique de neutralité en cas de guerre. Après son adhésion à l'Union européenne en 1995, la Suède révise en partie sa doctrine de politique étrangère qui prend en compte une participation plus active à la coopération européenne.
Le , le royaume de Suède officialise sa demande d'adhésion à l'OTAN à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et rejoint donc la Finlande, qui en a officiellement fait la demande le .
À la fin juin, les États membres de l'OTAN ont donné leur feu vert à l'adhésion des deux pays scandinaves qui, jusqu'à l'invasion russe de l'Ukraine, avaient toujours privilégié la neutralité. Chaque État membre doit maintenant approuver l'entrée des deux pays dans l'OTAN[20].
Le 4 juillet 2022, au siège de l'OTAN, à Bruxelles, la Suède a mené à bien, conjointement avec la Finlande, les pourparlers d'adhésion, confirmant sa volonté et sa capacité d'honorer les obligations et engagements politiques, juridiques et militaires liés au statut de membre de l’OTAN. Le 5 juillet, les Alliés ont signé le protocole d'accession de la Suède, laquelle est alors devenue un « pays invité ». Une fois que tous les Alliés auront ratifié le protocole d’accession conformément à leurs procédures nationales, le secrétaire général invitera la Suède à accéder au traité de Washington, après quoi ce pays deviendra membre de l’OTAN[21].
La Suède devient le trente-deuxième pays membre de l'OTAN le 7 mars 2024[22].
Forces armées suédoises
Favorisée par la paix et la neutralité politique tout au long du XXe siècle, la population suédoise a atteint un niveau de vie enviable reposant sur les deux piliers de la haute technologie et d’un État-providence puissant. Le pays dispose d’excellentes infrastructures de transport et de communication et d’une main-d’œuvre hautement qualifiée. Le bois, l’hydroélectricité et le fer constituent les ressources de base d’une économie orientée vers le commerce extérieur. La Suède est également le premier pays à consommer plus d'énergies renouvelables que d'énergies fossiles[23], grâce à une importante biomasse (bois, principalement).
La proportion de la population employée dans le secteur secondaire (industrie) était en 1960 de 43,9 % puis de 29,1 % en 1987 selon les chiffres du BIT.
À la suite d'une crise du modèle suédois au cours des années 1990, la politique de rigueur budgétaire adoptée par le gouvernement a conduit à un excédent substantiel en 2001. Ce dernier fut réduit de moitié en 2002, en raison du ralentissement économique mondial. La Banque de Suède se fixe comme objectif la stabilité des prix avec une cible d’inflation à 2 %.
En 2003, l'adoption de l'euro fut rejetée dans un référendum où les opposants à l'euro emportèrent une victoire convaincante[24]. La majorité des partis politiques était pourtant officiellement en faveur de l'adoption.
Le taux de croissance pour 2004 devrait s’élever à 3,5 %, confirmant une santé économique remarquable par rapport à la moyenne des pays de l’Union européenne. Le chômage atteint 6,2 % selon les statistiques officielles en 2008 mais serait plus proche des 15 %[25]. Cependant, cette dernière statistique provient d'une étude qui inclut aussi les personnes pouvant travailler mais ne désirant pas forcément le faire ce qui gonfle les chiffres et va à l'encontre de la définition du chômage. C'est ce qu'on appelle le « chômage technique » ou le chômage structurel qui découle alors, pour un niveau de compétence donné, du refus des travailleurs d'accepter un salaire jugé trop faible (concept de chômage volontaire et de salaire de réserve) et de l'absence d'intérêt pour les firmes de proposer un salaire trop élevé. Alors que « le chômage se définit comme l'état d'une personne sans emploi, apte au travail et désireuse de travailler »[26].
Connu pour son généreux système social, la Suède a néanmoins largement diminué son niveau de dépenses publiques entre 1995 et 2015. Alors que celles-ci se situaient à 63 % du PIB entre 1986 et 1995, elles se réduisent à 53,5 % en 2000, pour s'établir à 50,5 % en 2015[27].
La Suède est passée à un système de retraite par points en 1998 en raison de difficultés financières. En conséquence, les carrières hachées ainsi que le travail à temps partiel sont pénalisés. Les pensions s’en trouvent ainsi amaigries[28]. Les femmes sont les plus pénalisées, touchant en moyenne 600 euros de moins par mois que les hommes. L’« équilibrage » automatique destiné à assurer la stabilité financière du régime a été enclenché à trois reprises, en 2010, 2011 et 2014. Les retraités suédois ont vu leurs pensions baisser de 3 %, 4,3 % et 2,7 %. Ce système pousse les salariés à travailler plus longtemps. En 2019, 38 % des personnes âgées de 67 ans continuent d'exercer un emploi, contre 18 % en 2000 (juste avant le nouveau régime)[29]. Le taux de pauvreté des retraités s'élève à 14,7 % en 2017[28].
Parmi les entreprises suédoises, on peut citer Ericsson, Electrolux, H&M, Ikea, Spotify, Saab, Scania, Tele2, Tetra Pak et Volvo.
La Suède présente l'un des taux d'emploi dans les administrations publiques (nombre de fonctionnaires par habitant) les plus élevés des pays de l'OCDE, celui-ci s’élevant en 2018 à 138,5 ‰ (88,5 ‰ en France)[30].