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Les toponymes les plus anciens concernent les principales singularités topographiques: les montagnes (oronymes) et les cours d'eau (hydronymes), et la façon la plus évidente de les nommer était de les appeler par leur nom générique: mont, vallée, eau, etc.
Au cours du temps, les langues changent, elles évoluent ou sont remplacées par d'autres. Par contre, les noms de lieux ont tendance à se maintenir, devenant ainsi des noms propres dont la signification échappe au plus grand nombre, on dit qu'ils sont délexicalisés. Ainsi, même si Ventoux a signifié «mont» dans une langue antérieure ou dans la même langue qui a évolué et dont le mot s'est perdu, on dira pourtant «le mont Ventoux».
Un grand nombre d'oronymes (noms de montagnes) sont en fait des redoublements «mont mont» et s'apparentent à des tautologies; il existe même un triplet, Mongibello Mons:
le port du Hable «port du port» (français & ancien normand). Hable a la même origine que havre qui n'est qu'une variante phonétique, toutes deux altération de l'ancien scandinave hafn «port de mer»[11]
le département des Côtes-d'Armor «côtes du bord de mer» (français et breton)
L'Île-d'Yeu: Yeu est une évolution du germanique commun *aujō < *aʒwjō «(chose) sur , dans de l'eau», d'où «île» latinisé en Augia dans les textes. Il s'agit d'une formation adjectivale dérivée d’*aʒwō- «eau» < indo-européen *akʷa- «eau» (cf. latin aqua)[12].
Parfois un redoublement signale deux toponymes voisins ayant la même origine (par exemple frênaie), ou signale la présence d'un village et d'un hameau:
Le nom de la ville d'Aire-sur-l'Adour, pour sa part, assemble deux éléments désignant le même fleuve, le premier dérivant de sa forme latine (Atura) et le second correspondant à sa forme moderne (Adour)[13].
Marcellin Bérot, La Vie des hommes de la montagne dans les Pyrénées racontée par la toponymie, avec le concours du Centre régional des lettres de Midi-Pyrénées, 1998, Milan et parc national des Pyrénées (ISBN2841137368).
Gilles Lecuppre, «Rois dormants et montagnes magiques», Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, vol.34, no1, , p.347 (DOI10.3406/shmes.2003.1862, lire en ligne, consulté le ).