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Fiducia supplicans ('Confiance suplicante')[1] est une déclaration du 2023 sur la doctrine catholique qui permet aux prêtres catholiques de bénir aux couples qui ne sont pas considerées comme mariées selon l'enseignement de l'Église. La bénédiction de couples du même sexe est donc permise pastoralement.[2][3] Avec le sous-titre "Sur la signification pastorale des bénédictions", le document est daté le 18 décembre du 2023 et il a été publié le même jour. Fiducia supplicans a été émis par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) du Saint Siège et approuvé avec la signature du pape François.[4] Elle a été la première déclaration du Dicastère depuis Dominus Iesus, qu'a été émise dans l'an 2000, pendant le pontificat de Jean Paul II.[5]
Fiducia supplicans a reçu une grande variété d'interpretations par la critique.[6] Le pape François a conseillé aux autres autorités du Saint-Siège d'éviter les "positions idéologiques rigides" trois jours après la publication du document. [7] Fiducia supplicans est considéré comme une annulation d'une annulation d'une décision antérieure de 2021 du même département du Saint-Siège qui interdisait la bénédiction des couples du même sexe.
Ce document ne change aucunement l'enseignement de l'Église sur le mariage ni sur la sexualité. Il a été composé suite à des études pastorales et théologiques et des partages de pensées au sein du Saint-Siège. Fiducia supplicans peut se baser dans les versets bibliques Luc 5:32, Mathieu 5:44, Jean 6:68 et 8:7-11 pour soutenir son contenu. Les bénédictions pastorales qui peuvent s'accorder suite à sa publication "ne bénissent pas l'union" mais les personnes et se font dans le but de "présenter le visage miséricordieux de Dieu comme une guide lumineuse aux individus en état de peché pour qu'ils puissent suivre le chemin de foi".[8]
En raison du grand malentendu qui a surgi après la publication de Fiducia supplicans, le Dicastère a publié un communiqué de presse expliquant brièvement et précisément le sujet traité. Il précise que, par la bénédiction de personnes dans des couples irréguliers, "on demande aussi qu’elles puissent vivre en pleine fidélité à l’Evangile du Christ et que l’Esprit Saint délibre ces deux personnes de tout ce qui ne répond pas à sa volonté divine et de tout ce qui a besoin de purification." En ajoutant tout de suite que la bénédiction "ne prétend pas justifier quelque chose qui n’est pas moralement acceptable. [...] il ne s'agit pas non plus d'une "approbation" ou d'une ratification de quoi que ce soit. Il s’agit simplement de la réponse d’un pasteur à deux personnes qui demandent l’aide de Dieu.[9][10][11][12]
En 2021, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (plus tard rebaptisée comme le Dicastère pour la Doctrine de la Foi en 2022) a émis un responsum ad dubium (réponse au doute) qu'a répondu négativement à la question de si l'église a "le pouvoir de donner la bénédiction à des unions de personnes du même sexe". Les motifs de cette réponse s'exposent dans une note explicative adjointe.[13]
Il se croit que Fiducia supplicans, a révoqué cette décision de 2021.[14][15]
Fiducia supplicans fournit des clarifications et des réformes (sans changer aucunement la doctrine) au traitement que l’Église accorde aux "relations irrégulières", c’est-à-dire celles qui établissent un lien monogame durable dans le temps et qui n’ont pas reçu le rite du mariage catholique.[17]
En particulier, il permet aux prêtres et diacres réaliser "des bénédictions spontanées" à des couples du même sexe, ainsi que à des couples du sexe opposé que ne sont pas mariées, ainsi qu'à des couples qui se sont civilement mariées desquelles au moins une part a divorcé mais sans avoir reçu une annulation.[18] Le document détaille que ce type de bénédiction informelle et spontanée n'est pas un sacrement ni un rite de l'Église Catholique, donc elle ne nécessite aucune cérémonie spéciale, étant pastorale, pas sacramentale.
Le document soutient que les relations sexuelles sont pleines de grâce seulement dans le mariage, il appelle aux couples hétérosexuels à se marier et ne pas envisager cette bénédiction comme une alternative au mariage.
Toutes les relations sexuelles extramatrimoniales sont considerées un péché par l'Église et continuent à l'être, mais pas l'affection que puisse exister entre les deux personnes du même sexe impliquées.[19] L'attraction sexuelle entre deux personnes du même sexe n'est pas condamnée selon la morale sexuelle de l'Église Catholique, mais oui l'acte sexuel.
Fiducia supplicans ne prévoit aucun changement par rapport à l’institution du mariage dans l’Église catholique.[20] Le mariage n’est toujours compris que comme l’union entre un homme et une femme, à l’exclusion de tous les types de mariages qui ne sont pas hétérosexuels et monogames, comme le mariage entre personnes du même sexe, ainsi que tout type de bigamie et de polygamie hétérosexuelle ou bisexuelle.[21][22]
Le motif de la permission de bénir des couples en des situations irrégulières en incluant des couples du même sexe est "pour que les relations humaines puissent mûrir et grandir dans la fidélité au message de l'Évangile, se libérer de ses imperfections et fragilités et s'exprimer dans la dimension toujours plus grande de l'amour divin."[23]
En plus, le dicastère signale à la fin du document que «celle-ci est la racine de la douceur chrétienne, la capacité de se sentir bénis et la capacité de bénir […]. Ce monde a besoin de bénédictions et nous pouvons donner la bénédiction et la recevoir aussi. Le Père nous aime. Et à nous, il nous reste seulement la joie de le bénir et la joie de le louer, et d'apprendre de Lui à ne maudire, mais de bénir».
Dans un entretien, le cardinal Víctor Manuel Fernández, le préfet du DDF, a expliqué que telles bénédictions s'appliquent aux couples et que "l'union n'est pas bénie, par les raisons qui s'expliquent dans la déclaration à plusieurs reprises sur la véritable signification du mariage chrétien et les relations sexuelles".[24]
En Belgique, l'évêque d'Anvers, Johan Bonny, a felicité la décision en la nommant comme "une avance vers" la future reconnaissance du mariage sacramental entre des personnes du même sexe dans l'Église catholique.[25] Selon l'archevêque de Salzbourg Franz Lackner, le document signifie basiquement que "c'est n'est plus possible de dire non" à la bénédiction des unions entre des personnes du même sexe.[26] Geert De Kerpel, porte-parole de l'Église catholique belge, a affirmé que ceci n'aurait pas aucun impact à un niveau local, puisque les unions entre des personnes du même sexe étaient déjà communément bénies, mais que la déclaration fairait en sorte que les bénédictions se donnent dans tout le monde.[27] James Martin, un prêtre jesuite américain, a qualifié la déclaration comme "un grand pas en avant dans le ministère de l'église vers les personnes LGBTQ" et a déclaré que l'église affirme le désir des couples du même sexe "de la présence et aide de Dieu dans ses relations engagées et affectueuses".[28] Au lendemain, il a béni un couple marié du même sexe.
En Inde, l'archevêque Victor Lyngdoh de Shillong, a envoyé une lettre au clergé et à ses partisans, en réitérant les sentiments de Fiducia supplicans. Il a souligné que la bénédiction ne doit pas être mal interprétéé comme une bénédiction de l'Église conférée pendant le mariage, en se basant sur le pape François, et a appelé aux fidèles à éviter être 'des juges qui ne font que nier, rejetter et exclure'.
La Conférence d'Évêques Catholiques des États-Unis (USCCB) a émis une proclamation en disant que la déclaration faisait "une distinction entre des bénédictions liturgiques (sacramentales) et des bénédictions pastorales", et que la déclaration affirmait que "l'enseignement de l'Église sur le mariage n'a pas changé". L'évêque américain Robert Barron (qui s'occupe comme président du Comité de Laïques, Mariage, Vie Familiale et Jeunesse de la USCCB), a dit que la déclaration ne démontre pas un changement dans la doctrine catholique sur la sexualité et le mariage. La Conférence Canadienne d'Évêques Catholiques a aussi affirmé que le document affirme "explicitement" l'enseignement de l'Église sur le mariage.[29] [5] La conservatrice Conférence Épiscopale Polonaise a dit que n'importe quelle relation sexuelle en dehors d'un mariage hétérosexuel est "toujours un outrage contre la volonté de Dieu".
L'évêque danois Czeslaw Kozon a dit que le problème n'est pas le contenu de la déclaration "mais la forme dans laquelle elle sera reçue et interprétée".[5] Le président de la Conférence Épiscopale du Ghana, l'évêque Matthew Kwasi Gyamfi, a affirmé: "Ce que les gens ne comprennent pas c'est que si un couple gay se dirige à un prêtre pour se faire bénir et le Pape dit à ce dernier qu'oui, ce qui se fait bénir n'est pas l'union mais les personnes".
Pourtant, la déclaration a provoqué controverse et des critiques entre les catholiques conservateurs qui s'inquiètent du fait que la décision soit un pas vers un changement de la position de longue date de l'Église contre l'homosexualité.[30] [31][32] L'archidiocèse d'Astana (Kazakhstan) a condamné Fiducia supplicans, son archevêque, Tomasz Peta, et son évêque auxiliaire, Athanasius Schneider, l'ont dénoncé de contredire "la révélation divine et la doctrine et pratique ininterrompue et bimillénaire de l'Église Catholique"; ils ont interdit à n'importe quel prêtre de réaliser des telles bénédictions.[33] Schneider a ajouté que Fiducia supplicans a été une "grande tromperie" et il a averti du "mal que réside dans la même permission pour bénir [...] des couples du même sexe".[34] La Conférence Épiscopale du Malawi a aussi interdit l'implémentation de la déclaration du Vatican, en affirmant que "les bénédictions de n'importe quel type et les unions entre des personnes du même sexe de n'importe quel type ne sont pas permises au Malawi".[35] De même, la Conférence d'Évêques Catholiques de la Zambie et la Conférence d'Évêques Catholiques de la Namibie ont rejeté l'application de la déclaration pour éviter de violer les lois locales et éviter n'importe quelle faute de clarté dans la pratique pastorale.[36] Sviatoslav Shevchuk, L'archevêque majeur de l'Église greco-catholique ukrainienne, a invoqué le Code de canons des Églises Orientales pour dire que la déclaration seulement s'appliquait à l'Église latine.[37] Le cardinal allemand Gerhard Ludwig Müller a dit que l'Église "ne peut pas célébrer une chose et enseigner une autre".[38]
Francis DeBernardo, qui travaille comme directeur exécutif du groupe de défense New Ways Ministry au service des catholiques LGBT, a déclaré son appréciation des passages du document qui demandent de ne soumettre aux couples qui cherchent des bénédictions à "une analyse morale exhaustive". Il a en plus affirmé que l'importance de la déclaration "ne peut pas être exagérée". DeBernardo s'avait réuni avec le pape François en octobre 2023.[39]Les organisations latino-américaines de catholiques LGBT ont été généralement positives, saluant l’ouverture du document à leur communauté, contrairement à la rigidité de quelques de leurs propres sociétés et institutions politiques.[40]
Le CRISMHOM, une association de chrétiens LGBT en Espagne, a déclaré : "Nous remercions Dieu pour cette étape que notre Église mère a prise, qui semble petite mais qui est significative... Ces bénédictions montrent que nous ne sommes pas des gens éloignés, ni de Dieu, ni de l’Église.[41] En France, Reconnaissance, une organisation de parents de catholiques LGBT, a écrit qu’ils "choisissent de voir le verre à moitié plein" même si la doctrine reste inchangée et que le document utilise "langage stigmatisant", car "maintenant un prêtre peut dialoguer avec nos enfants et leurs partenaires et bénir ouvertement leur relation".[42]
L'association catholique LGBT portugaise Rumos Novos a exprimé son scepticisme sur Fiducia supplicans dans un communiqué de presse, en affirmant que la déclaration n'avait pas apporté "absolument rien [de nouveau]" en comparaison avec des déclarations antérieures d'institutions catholiques, et elle "était un autre coup aux [occasions de bâtir] des ponts avec ceux qui sont et qui continuent à être marginalisés".[43]
L'évangeliste américain Franklin Graham, et le président du Séminaire Teologique Baptiste du Sud, Albert Mohler, ont eu des réactions critiques.[44][45]Carl Trueman s’est dit préoccupé par le fait que les protestants conservateurs contemporains en Occident seraient moins en mesure de s’abriter sous le parapluie culturel de l’Église catholique à cause de Fiducia supplicans.[46]
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